La dette européenne, c’est bien, la dette nationale, c’est mal
Pour Jacques Attali, la solution à la crise actuelle est simple. Monétisation massive par la Banque Centrale Européenne, mise sous tutelle des budgets nationaux, création d’un budget fédéral et lancement d’euro obligations. Il souligne que les Etats-Unis ont une dette de quinze mille milliards de dollars et l’Europe pas un centime dans un drôle de raisonnement où la solution à une crise de la dette serait de créer une dette supplémentaire à l’échelle européenne.
Alors qu’il évoque le fait que sa commission avait recommandé 90 milliards d’économie de 2011 à 2013 et que le gouvernement n’en a réalisé que 25, le journaliste souligne les risques « d’une succession de plans de rigueur (qui) risque de peser sur la croissance ». Jacques Attali ne répond pas à la question, démontrant par l’absurde que ces plans d’austérité nous mènent dans une grave impasse. Comme sur l’euro, il met la tête dans le sable pour ne pas voir la réalité.
Mais il continue aussi à faire comme si l’Allemagne était ouverte à la monétisation par la BCE ou aux euro obligations. Il y a quelque chose de pathétique à le voir persister à proposer des solutions que Berlin refuse depuis près de 18 mois comme si de rien n’était. En outre, on serait curieux d’entendre un chiffrage de ses "solutions" car les euro obligations, c’est aussi la France qui se porte caution de 1000 milliards d’euros de dette italienne. Est-ce vraiment ce qu’il souhaite ?
Une once de lucidité
A une question sur la note de la France, Jacques Attali se lâche et affirme carrément que l’euro ne passera peut-être pas Noël et qu’il y a « plus d’une chance sur deux pour que la monnaie unique ne soit plus là ou du moins qu’elle soit en train de se défaire ». Ce qui est intéressant avec cette déclaration, c’est qu’elle démontre l’immense désarroi dans lequel se trouvent les tenants du système économique actuel. Jacques Attali voit enfin le mur que Philippe Séguin dénonçait il y a vingt ans.
Pire, le seul échappatoire qu’il envisage, austérité, mise sous tutelle des budgets nationaux et mise en commun des budgets et dettes européennes, n’est qu’une voie de traverse toujours en direction de ce même mur. Par-delà l’incapacité à vendre ces propositions à l’Allemagne, ces propositions ne résoudraient rien. Il est tout de même incroyable qu’il nous propose de suivre le chemin de la Grèce devant l’échec patent des politiques suivies.
Ce constat désenchanté est à la fois dramatique et réjouissant. Dramatique car les peuples souffrent et la majorité des élites semble incapable de faire sa révolution culturelle, s’accrochant à de vieilles lunes inefficaces. Réjouissant car leur désarroi signifie que la fin est proche.
Merci, Laurent, pour ce billet. Vous dénonçez avec pertinence la nouvelle religion des euro-obligations. Nos "penseurs" n'ont plus que ça à la bouche ; pour eux, c'est LA solution et ils le répètent en boucle sur tous les médias. C'est usant !
RépondreSupprimerJe souhaite comme vous que la fin soit proche.
Pour Noël ?!!
Article mordant, mais de plus en plus évoquent un défaut généralisé comme moins mauvaise solution.
RépondreSupprimerOlaf
même le père noël ne pourra rien y faire plus personne n'y crois a la survie de l'euro.il est mort vive le nouveau franc .
RépondreSupprimerA t'il un livre sur le feu Huggy les bons tuyaux perçés, lui exempté ça va de soi, après nous avoir servi la soupe populaire européiste ?
RépondreSupprimerL'aplomb est sidérant. Rien ne le stoppe même pas les suicides en Inde du micro-crédit, la spirale de l'endettement infernal.
On sent nettement le fissurage des certitudes eurobabas qui sentent le vent tourner et se positionnent pour adapter leurs discours en fonction d'une révolution où ils pourraient découdre avec Guillotin. La peur change de camp mais, malgré tout, ils sont toujours indécrottables sur the mission N.O.M.
Chic planète, dansons dessus.
GAIA
Vivement que le machin implose,
RépondreSupprimerquestion de survie pour nous tous, le plus vite sera le mieux pour éviter ou canaliser l'explosion ....
L'austérité, la récession sont des chienlits qui ne font pas des programmes présidentiels pour l'europe.
DLR, positionnez vous clairement sur la sortie de l'euro avec des propositions économiques d'accompagnement.
Ca c'est le challenge de DLR pour les présidentielles, faut trancher dans le lard, la croissance et l'emploi, le contrôle de notre monnaie articulés autour de la sortie de la monnaie unique.
Laisser les deux alternances s'atomiser.
GAIA
Attali est un clown.
RépondreSupprimerL'Allemagne ne veut pas des eurobonds pour de multiples raisons :
1) des grands fortunes des pays périphériques sont en train de transférer leur fonds vers les banques allemandes. On parle de 450 milliards. Soit 450 milliards d'euro de créance qui dégradent le bilan de la banque centrale allemande.
2) Les eurobonds ne règlent rien au problème de fond et de long terme qui est qu'une mise en commun de la monnaie doit s'accompagner à terme d'une union de transfert dont les Allemands ne veulent pas. Ils ne veulent pas avoir à payer éternellement pour maintenir le niveau de vie de leurs voisins.
3) A quoi ça sert de créer des eurobonds qui risquent d'être notés CCC ?
Italie : émission l’an prochain de 440 milliards d’euros de dette (responsable).
RépondreSupprimerL’Italie, qui est actuellement sous la pression des marchés, devrait émettre l’an prochain 440 milliards d’euros de dette, soit à peine plus que cette année, a annoncé mercredi la responsable de la dette publique au sein du Trésor italien, Maria Cannata.
« L’an prochain, nous devrons émettre 440 milliards. Cela semble prohibitif mais cela ne l’est pas, même si cela devient plus compliqué car les investisseurs sont apeurés par la volatilité du marché », a-t-elle déclaré lors d’un colloque, selon les agences italiennes.
http://www.romandie.com/news/n/Italie_emission_l_an_prochain_de_440_milliards_d_euros_de_dette_responsable161120111911.asp
Belgique : taux des obligations à 10 ans : 5,863 %. Record historique battu.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBGB10YR:IND
Espagne : taux des obligations à 10 ans : 6,699 %. Record historique battu.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND
Italie : taux des obligations à 10 ans : 7,261 %. Record historique battu.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND
Bon, c'est un peu cruel, mais il est bon de se rappeler ce que M. Attila disait il y a 15 ans, sur Maastricht, l'UE, la croissance, l'industrialisation, la BCE, l'allemagne....
RépondreSupprimerhttp://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-economique/video/CAB96018456/de-gaulle-mitterrand-et-l-europe-plateau-invites.fr.html
Quel clown !!!!
@Trubli : A quoi ca sert ? bha a sauver l'€uro c'tte question...
RépondreSupprimerQue ça ne serve à rien, que ça empire les choses, etc etc... peu importe. La seule chose importante a leurs yeux, c'est "il faut sauver le soldat €uro" ! coute que coute !
Surtout ne pas reconnaitre ses erreurs ! Tout pour gagner du temps, a croire qu'il attendent un miracle... où plutôt ne plus être là quand tout pètera pour ne pas risquer d'entrer dans l'Histoire comme étant les responsables ! (ce qui tient aussi du doux rêve..)
C'est là que j'arrive pas a comprendre la position du PS... mais bon, je les ai jamais compris!
DLR a toute ses chances, le plus difficile va être de se faire entendre, d’être audible au milieu de cette pensée idiote trop largement relayée par les média.
Les deux poids lourds sont très mal, promettre au peuple un avenir fait d’austérité et de régressions sociale alors que l'on voit déjà une augmentation des plans sociaux et autres pertes d'emplois pendant que les inégalités se creusent, ils ne peut pas être gagnant, quel bel avenir, quel espoir promettent ils ??? rien, si ce n'est se serrer la ceinture au bénéfice du sacro saint €uro !
A moins que par miracle ça tienne jusqu'au élections, avec leur discourt actuel ils vont être ridicule !
Et ca ne tiendra jamais 6 mois de plus! Rappelez vous la situation il y a 6 mois... et tout ce qui c'est passé depuis !
Il faut que DLR soit fort, fort sur sa position, ses propositions, ses explications ! Sinon ce sera la porte ouverte à l'un des deux extrême...
@ Isabelle
RépondreSupprimerMerci. Pas sûr malheureusement que la fin soit si proche car on voit la capacité de résistance du système depuis plus de 18 mois...
@ Olaf
On y vient. C'est amusant, il y a presque trois ans, j'avais écrit que la prochaine crise économique commencerait par un défaut de l'Italie (mais je l'avais positionné plus loin dans le temps). Avec le temps, les prévisions économiques faites dans cette série écrite fin 2008-2009 sont assez justes. En revanche, les prévisions politiques le sont moins...
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2009/01/05/le-grand-choc-de-2017-partie-5-le-grand-choc-economique.html
@ Gaia
NDA a vu juste en en faisant un de nos chevaux de bataille au printemps 2010, avant tout le monde.
@ Trubli
Très juste.
@ Philippe
Merci !
@ Alain34
Je pense malheureusement que cela peut encore tenir (ce château de carte tient depuis plus de 18 mois par miracle). Dès que la campagne commencera, NDA sera la révélation.
Le systeme resiste car il n'y a pas de troubles politiques. Il reste encore de la marge pour plumer la population. Même avec 20% de chomage les espagnols ont voté pour des europeistes qui n'ont pas d'autre idée que la recession pour payer les usuriers.
RépondreSupprimerAvec le même taux de chômage en France ca ne passera pas je pense car la France n'a fait que payer pour l'Europe. J'espere qu'il ne faudra pas attendre jusque là...
J'espère bien que NDA va dégommer cette bande de gugusse ; je n'ai jamais compris comment on pouvait admirer attali ou minc ce sont d’horribles petits profiteurs il est grand temps de leur remettre la tête a l'endroit a coup de pompe dans le fion cela dit sans vulgarité
RépondreSupprimerIl nous manque un Molière pour écrire la comédie de l'Euro ; en revanche, on est dans le trop plein de médecins de l'économie. Nos camarades de la fausse science sont drôles sans le savoir... après le rire, la consternation, devant ce ridicule en pompe.
RépondreSupprimerToute notre classe politique dirigeante, tous nos banquiers étaient persuadés que l'Allemagne finirait par "payer". L'Allemagne n'a laché que 220 milliards et encore au compte-gouttes. C'est cette erreur d'analyse stratégique, lourde de conséquences, qui explique le désarroi.
RépondreSupprimerLa France se retrouve seule avec "sa bite et son couteau" et sa grosse dette. J'ai cru comprendre que le Président parlait jeudi prochain, je suis impatient de l'entendre nous expliquer tout cela.