Cela fait maintenant trois ans et demi qu’une bagarre sans merci se livre au sujet de la commercialisation du maïs MON810 de Monsanto. Après d’incroyables rebondissements à l’échelle européenne, c’est maintenant le Conseil d’Etat qui autorise sa commercialisation, contre l’avis du gouvernement.
Une interdiction doublement légitime
L’interdiction systématique de tout ce que peuvent nous apporter les thérapies géniques est sans doute une erreur. Leur apport sera nécessaire pour permettre de nourrir la planète et même de l’économiser. En revanche, leur emploi doit être extrêmement précautionneux, de manière à ne pas risquer la santé des hommes. C’est pourquoi je ne pense pas qu’il faille démontrer leur dangerosité pour les interdire mais bien plus démontrer leur innocuité à long terme pour les autoriser.
Dans le cas de certains OGM et notamment le maïs Monsanto, des études semblent indiquer des risques non négligeables pour la santé de l’homme ou pour l’environnement. Dans ces cas, il est hors de question d’envisager toute commercialisation, d’autant plus que la pollinisation peut répandre le capital génétique de ses nouvelles variétés. Et bien naturellement, toute expérimentation doit être conduite dans des conditions extrêmement protectrices pour la nature.
En outre, il faut tout de même avoir conscience des immenses profits générés par les inventions de Monsanto. En effet, ses semences ont un double intérêt. Tout d’abord, elles produisent des plants stériles, ce qui impose d’acheter de nouvelles semences tous les ans. Ensuite, elles imposent bien souvent l’emploi de désherbants et autres produits complémentaires maison, comme le controversé Round Up. Bref, trop d’argent est fait avec pour ne pas être très prudent.
Un véritable soap opéra
Il y a trois ans et demi, le gouvernement et la majorité étaient déjà en conflit au sujet des OGM. Entre temps, l’Europe avait pris le relais de ce mauvais feuilleton, la Commission Européenne se faisant l’avocat le plus fervent de Monsanto, au point d’utiliser toutes les subtilités antidémocratiques des traités européens pour essayer de faire passer une interdiction de l’interdiction des produits de Monsanto avec seulement 40% des voix des pays de l’Union Européenne.
Mal lui en prit puisqu’une majorité qualifiée de pays (incluant la France et l’Allemagne) se sont alors mis en travers de sa retour, ne lui permettant pas d’interdire l’interdiction de culture des semences transgéniques de Monsanto. Las, après cet échec, les institutions européennes offrent encore et toujours de nouvelles possibilités à l’entreprise pour essayer d’imposer la culture de ses semences à des États nations récalcitrants, via la Cour de Justice européenne.
Mais alors que l’imbroglio se poursuit à l’échelle européenne, c’est en France que l’affaire rebondit avec le Conseil d’Etat qui a annulé la suspension de culture du maïs Monsanto qui avait été décidée il y a près de quatre ans par le gouvernement français. Le Conseil d’Etat cite le jugement de la Cour de Justice européenne pour motiver le sien. Malgré tout, le gouvernement semble décidé à tout faire pour empêcher la commercialisation de cette semence.
Ce mauvais feuilleton est important car il montre que l’avidité d’une multinationale, incroyablement servie par les institutions européennes, ne peut que difficilement se voir opposer la volonté d’un Etat aujourd’hui. Le combat entre Monsanto et la démocratie est tristement serré.
L'histoire de Monsanto en dit long sur ces objectifs. Cette entreprise est en effet une compagnie chimique à l'origine qui a notamment inventé l'agent orange, ce désherbant utilisé à dose massive lors de la guerre du Vietnam et qui cause encore des malformations chez les nourrissons de la région. Monsanto a aussi réussit à polluer et infecter la population des villes américaines où elle a implanté ses usines.
RépondreSupprimerMaïs transgénique, coton transgénique, etc. ne servent qu'à une chose : permettre à ces plantes de résister aux désherbants et notamment au round up. Le problème, c'est que les plantes s'adaptent et la liste des "mauvaises herbes" qui ne sont plus atteintes par le round up s'allonge. Conséquence : une monoculture... de mauvaises herbes, car elles ont le "champs libre", si je puis dire.
Autre conséquence : Monsanto doit à nouveau adapter ses semences pour des herbicides plus puissants encore... c'est sans fin.
Bien sur et il serait bon que la justice s’intéresse au conseil d’état dans le genre Monsanto et les pots de vin en tous genre ; en simplifiant le danger est du même style que pour les antibiotiques la nature contre attaque et nous sommes trop confiant en notre science ceci dit sans tomber dans le fachisme vert . Je crois que notre seul espoir est non pas la démondialisation mais la denatalisation mais je n'y crois pas trop alors cela finira plutôt en Soleil Vert .
RépondreSupprimer@Laurent : je vous ai laissé un message concernant le vote de l’assemblé sur l'interdiction de la réutilisation des semences qu'en pensez vous ?
Pur scandale, honteux. Pour qui roule le Conseil d'Etat ? L'intérêt des français, l'intérêt général ? Ce grand corps d'Etat à toujours représenté pour moi la haute fonction publique dans ce qu'elle avait de plus noble, tout cela est du passé. Tout est à vendre ?
RépondreSupprimer@ Ovide
RépondreSupprimerTrès juste
@ Patrice
La récente décision du gouvernement est en effet scandaleuse.
Qui compose le conseil d'état? Des vieux/seniors/personnes âgées politiques. D'où cette décision du type "après moi le déluge".
RépondreSupprimerMonsanto a fortement percé chez les agriculteurs Indiens, toutes les provinces où Monsanto sévit, affichent le plus fort taux de suicides chez les paysans. Si les premières années le paysan parvient à racheter ses semences stériles, après c'est l'engrenage du surendettement qui fini par son suicide.