Bien sûr, Nicolas Sarkozy a réussi un joli coup publicitaire en obtenant cette interview croisée avec un Barack Obama dégoulinant de compliments. Une diversion habile qui a permis de camoufler le fait que la présidence française du G20 n’a strictement rien apporté, comme les précédentes.
Un bilan absolument microscopique
Qu’il est loin le temps où Nicolas Sarkozy appelait à « moraliser le capitalisme ». En plus de trois ans, le président de la République avait le temps de mettre des choses en place. Pourtant, absolument rien n’est venu. Les débats de ce G20 illustrent à nouveau la vacuité de ces réunions. De manière assez paradoxale, les dirigeants de la planète ont de nouveau dénoncé les « parasites fiscaux », oubliant qu’ils avaient annoncé avoir mis fin à leurs pratiques dans une précédente réunion.
Nicolas Sarkozy a de nouveau plaidé pour une Taxe sur les Transactions Financières. C’est une bonne idée mais ses propositions sont insuffisantes. Tout d’abord, le taux est trop faible. Pourquoi taxer à seulement 0,02% ? Pour à la fois limiter la spéculation et faire davantage contribuer la finance à la collectivité, il faut au minimum 0.1%. En outre, créer une TTF sans instaurer un contrôle des mouvements de capitaux est contre-productif car les capitaux iront ailleurs.
L’illusion supranationale
Bref, même s’il n’est pas inutile que les dirigeants de la planète se rencontrent de temps à autres, cet épisode démontre à quel point le cadre supranational est un cadre inefficace. En effet, pris entre des exigences nationales contradictoires, il est difficile pour un grand nombre de pays de s’entendre. Résultat, c’est le statut quo qui prévaut. De même, la zone euro est incapable de gérer la crise qui la traverse, le 5ème plan de sauvetage étant déjà dépassé par la crise italienne.
C’est un des immenses problèmes de la globalisation que de rendre difficilement gérable la planète. L’absence de frontières complique grandement la gestion de notre destin. Mais il y a une grande différence entre les pays. Autant les pays européens ont largement abandonné tout contrôle de leurs frontières, en matières de biens et de flux financiers, autant les pays asiatiques et américains n’hésitent pas à conserver un contrôle fort sur leurs frontières.
Le besoin de Nation
Le seul moyen de reprendre le contrôle sur notre destin commun est d’abandonner la chimère selon laquelle un pays ne peut plus décider de son sort. Certes, pour faire cela, il faut remettre en place de véritables frontières aux mouvements de personnes, de biens et de capitaux. Il ne s’agit pas d’autarcie, mais simplement d’avoir la capacité d’être à nouveau maître chez soi et de choisir comment nous voulons vivre. Sans frontière, nous sommes les otages de l’extérieur.
Sans frontière, impossible de réglementer la financer, qui pourra aller se réfugier chez le moins-disant en matière de règles et d’imposition. D’où le ridicule des gesticulations contre les parasites fiscaux alors qu’il serait si simple d’en venir à bout. En fait, l’expression de la démocratie nécessite des frontières, qui donnent ensuite la possibilité aux hommes politiques de mener les politiques pour lesquelles ils sont élus, alors que leur absence ne leur donne plus prise sur grand chose.
Ca me fait penser à la présidence française de l'Union européenne : beaucoup de bruit pour rien.
RépondreSupprimerBeaucoup de bruit pour rien en effet. A, l'image de la
RépondreSupprimerTVA dans la restauration dont l'autorisation a étè accordée par Angela Merkel après la présidence de l'U.E. par Nicolas Sarkozy (même pas pendant).
La TVA à 5,5 % n'aura pas vécue bien longtemps, le temps d'une ardoise et d'emberlificoter les restaurateurs pour qu'ils prennent leur carte à l'UMP.
Avec Sarkozy, tout est éphémère, comme Zébulon, il faut savoir rebondir en disant strictement le contraire de ce qu'il a annoncé la veille, mondialisation intrinsèque ne fait pas une politique fiable piur le pays.
Remplir, remplir, urgence, urgence. Le temps est un
ennemi. Il faut combler le vide, la récolte peut attendre, ce n'est plus la priorité.
Hésiode
Bon commentaire
RépondreSupprimerSur le bilan du G20 je suis assez d'accord avec vous Monsieur Pinsolle les résultats sont assez médiocres.
S'agissant de votre dernier point au sujet de la Nation, je crois que nous devons conserver ce qu'il reste des Etats Nations car je ne crois qu'en une Europe des Nations car les identités nationales sont trop fortes et ils sont les "garants" de nos démocraties.Comme le montre cet article d'Hubert Vedrine intitulé:«Ne rompons pas le fil de ce qui a fondé la démocratie en Europe»http://www.liberation.fr/politiques/01012369452-ne-rompons-pas-le-fil-de-ce-qui-a-fonde-la-democratie-en-europe.Mais de là à revenir complètement en arrière je suis plus sceptique car la France NATION SEULE serait inaudible et ne pèserait pas dans ce monde avec la Chine, L'Inde ect... .
J'ai écouté également A Juppé hier qui se classe parmi les Gaullistes et qui milite pour plus de fédéralisme.Cependant j'ai trouvé son argumentation intéressante lorsqu'on lui a dit qu'on allait vers davantage de transfert de souveraineté (c'est d'ailleurs la question que beaucoup se pose à L'UMP comme Fillon) il a répondu que le premier à l'avoir fait était de Gaulle avec la Politique agricole commune.
Je suis assez d'accord avec lui lorsqu'il dit que le Gaullisme est un pragmatisme mais c'est aussi et surtout une manière de penser la France pour que celle ci ait une VOIX FORTE afin de défendre des valeurs or aujourd'hui en Europe c'est l'Allemagne qui mène la danse.De plus il y a un choc culturel entre ces 2 pays, il n'ont pas la même vision de l'Europe.
Comme le dit Sapir, il va finir par ce qu'un pays de l'UE utilise sa BC pour se financer, puisque la BCE ne le fait pas faute d'accord de la DE :
RépondreSupprimerhttp://www.marianne2.fr/Comment-Papandreou-aurait-pu-eviter-l-ukase-du-directoire-Merkozie_a212260.html
Olaf
La France augmente ses impôts pendant que l'Allemagne les baisse :
RépondreSupprimerhttp://www.lemonde.fr/politique/article/2011/11/07/berlin-annonce-6-milliards-d-euros-de-baisse-d-impots_1599880_823448.html#ens_id=1557745
Olaf
Lundi 7 novembre 2011 :
RépondreSupprimerLes investisseurs internationaux n'ont plus aucune confiance dans la capacité de l'Italie à rembourser ses dettes.
Les taux de l'Italie sont en train d'exploser leurs records : le taux des obligations à 10 ans est aujourd'hui de 6,656 % !
Le graphique ci-dessous montre que l'Italie va bientôt demander l'aide du FMI et de l'Union Européenne :
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND
@ BA
RépondreSupprimerMerci pour l'info. Ca chauffe en effet.
@ Olaf
Le traitement du cas italien pourrait-elle tester cette hypothèse ?
@ FH
Merci pour ce papier de Védrine. Alain Juppé n'a pas vraiment raison car le Général avait imposé le compromis de Luxembourg, un verrou protégeant les souverainetés nationales, au même moment.
LP
RépondreSupprimerL'Italie est un bien plus gros morceau que la Grèce, si aucune sanction n'est prévue dans les traités pour le cas d'une BC nationale émettrice...
C'est la stratégie du cheval de Troie, on reste, vous partez.
Sinon, l'argument sur l'impossibilité juridique de sortir d'une monnaie me parait caduque. Ce ne serait pas la première fois qu'un pays change de monnaie, les précédents font jurisprudence en quelque sorte. Surtout que le droit international est en général très flou.
A tel point que certains soulignent la gaffe d'avoir posé l'alternative plan d'austérité ou dehors :
http://finance.blog.lemonde.fr/2011/11/04/cannes-la-blessure-de-l%e2%80%99euro-est-elle-mortelle/
Comme quoi Merkozy ne comprennent pas eux mêmes les textes concernant l'Euro. Un comble.
Olaf
Et pendant ce temps-là les gens sérieux s’activent pour notre bien dés l’aurore, avec l’abnégation émouvante de l’anonyme qui pousse son rocher loin des feux de la rampe.
RépondreSupprimerIls sont notre dernier rempart contre l’extrémisme abject qui monte en crabe sur l’écran noir de nos délirium, et ils le savent.
Il faut alors imaginer ces Sisyphe heureux…
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=DsDd-uP7yl0#!
La Gaule