Aux Etats-Unis, les primaires républicaines battent leur plein. Ne voulant pas vraiment de Mitt Romney, trop modérés pour eux, les électeurs républicains cherchent à se trouver une alternative bien à droite. Après Michèle Bachmann, Rick Perry et Herman Cain, Newt Gingrich vient jouer les troubles-fête.
Montagnes russes dans les sondages
S’il reste encore le favori, Mitt Romney n’est pas et ne sera sans doute jamais le candidat de cœur des républicains. En effet, l’ancien gouverneur du Massachussetts n’est pas considéré comme suffisamment à droite pour la base républicaine. Dans son Etat, il a mis en place un plan d’assurance santé extrêmement proche de celui mis en place par Barack Obama. Et sur beaucoup de questions, il a changé de position pour plaire aux plus conservateurs, qui se méfient de lui.
Résultat, s’il conserve depuis le début de la campagne une position importante dans les sondages, les électeurs républicains semblent espérer qu’un candidat plus à droite parviendra à s’imposer. Michèle Bachmann a brièvement semblé pouvoir le faire, mais, dans la lignée de Sarah Palin, qui a renoncé à se présenter, l’autre égérie des Tea Party manque de crédibilité. Ses carences sont apparues dans les débats et lors de la campagne, faisant retomber le soufflé.
Rick Perry, le gouverneur du Texas, dans la foulée de son annonce de candidature cet été, a semblé pouvoir mener une campagne irrésistible en s’appuyant sur la réussite économique de son Etat et un conservatisme suffisamment marqué, mais plusieurs erreurs l’ont envoyé au tapis. Puis, Herman Cain, un entrepreneur noir au bagout certain a brièvement pris la tête de la course, avant d’être rattrapé par des affaires de harcèlement sexuel et des bourdes.
Un candidat modéré émerge d’une campagne qui ne l’est pas
De manière surprenante, c’est donc finalement Mitt Romney reste le favori, même si Newt Gingrich lui est passé (temporairement ?) devant. A défaut d’être aimé par les plus conservateurs, il n’a pas fait d’erreur et ne semble pas devoir en faire à juger par sa campagne de 2008. Et l’auto élimination progressive de tous ses rivaux semble lui laisser aujourd’hui un boulevard qui pourrait même lui permettre de ne pas trop virer à droite pour gagner les primaires.
Et pourtant, la campagne de cet automne paraît étonnante pour des européens. Alors que les Etats-Unis affichent toujours un déficit proche de 10% du PIB et que le pays est passé à deux doigts du défaut, les propositions des deux principaux concurrents de Mitt Romney ont de quoi étonner. Herman Cain propose en effet un plan 9-9-9 qui instaurerait un impôt unique (flat tax) de 9%, pour l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur les revenus et une Taxe sur la Valeur Ajoutée fédérale.
Avec ce plan, les impôts des plus riches (taxés jusqu’à 35% par l’Etat fédéral, plus les impôts locaux) et des entreprises seraient radicalement réduits et remplacés par une TVA qui frapperait tout le monde. On se demande dans quel monde vivent les républicains pour proposer un plan aussi injuste et régressif ! Pire, pour l’instant, parmi les candidats républicains, seul Mitt Romney n’a pas cédé aux promesses d’une flat tax, également soutenue par Perry et Bachmann.
La campagne des primaires républicaines démontre à quel point les Tea Party ont influencé pour le pire le parti de l’éléphant. Mais il s’agit sans doute d’une excellente nouvelle pour Barack Obama qui pourra alors se mettre du côté des 99%, même s’il a beaucoup déçu.
Bonjour Laurent,
RépondreSupprimerJe suis désolée d'être hors sujet, mais je voulais te signaler le phénomène suivant : ces temps-ci, on ne cesse de nous parler de la peur allemande de l'inflation, en la présentant comme une conséquence du nazisme.
ne serait-il pas envisageable que le blog gaulliste libre vienne contredire cette tarte à la crème insupportable ?
Bonne journée
Coralie
@Coralie
RépondreSupprimerLes brouettes de billets pour acheter sa baguette en Allemagne c'est en 22-23, elle est la conséquence du traité de Versailles qui a laissé pour seule industrie à l'Allemagne l'impression de monnaie.
Elle est peut-être une des causes du nazisme mais sûrement pas une conséquence puisqu'il est arrivé après "Weimar", c'est pour cela qu'elle fait éventuellement peur mais son invocation tout azimuts est avant tout un alibi pour ne pas monétiser.
@ Mr Pinsolle.
Vous ne parlez pas de Ron Paul !??
C'est le candidat le plus populaire (au sens littérale du terme), il remporte tous les Caucus du parti républicain ! Allez voir sur cet excellent site : http://www.dedefensa.org/article-ron_paul_occupy_les_sondages__16_11_2011.html
Celui-ci ainsi que la presse font mine d'ignorer son existence car d'idéologiue libertarienne, il est très anti-système et fait peur à tous les gens qui profite de ce système : banquiers, journalistes, politiciens, complexe militaro/indus ...
Merci pour ce blog Mr Pinsolle et bon courage.
@ Coralie et Laurent,
RépondreSupprimerJe signale que Jacques Sapir est intervenu cette semaine dans l'émission "Ce soir ou jamais" sur le cas allemand de l'Entre-deux-guerres avec une grande force.
Visible là : http://www.youtube.com/watch?v=uznXlwerpG8
Entre 5'22 et 8'45 (7'30 pour le passage allemand).
NB: je remarque que Rama Yade semblait plutôt convaincue par ce que disait Jacques Sapir.
Emmanuel B
Merci beaucoup, Emmanuel B.
RépondreSupprimerSi vous le permettez, je vais utiliser ce grand momment de Sapir pour faire une petite bafouille. Bonne soirée.
@ Coralie,
RépondreSupprimerBonne idée. Cela me fait penser qu'il faudrait faire un papier "l'euro vu de Berlin"...
@ Joe
Merci. Je n'ai pas cité Ron Paul car pour l'instant, dans les sondages, il ne semble pas en mesure de pouvoir gagner. Le caucus qu'il a remporté démontre néanmoins un certain potentiel et vu la vitesse d'épuisement des candidats républicains, son tour pourrait venir en effet.
@ Emmanuel
Merci
les Republicains et les Democrates c'est un peu ce qui nous arrive avec l'umps et les citoyens déboussolés cherchent a faire sauter le système . C'est pourquoi il est difficile de ne pas passer par la case extrémiste
RépondreSupprimer@ Coralie,
RépondreSupprimerJe vous en prie. Il serait dommage de ne pas diffuser cet argument, qui me parait excellent pour la polémique.
Emmanuel B