mercredi 2 novembre 2011

Vive la Grèce libre !



Menace sur la démocratie ?

Mais se rendent-ils compte de ce qu’ils font ? C’est à croire que Nicolas Sarkozy souhaite que le « non » l’emporte avec ses déclarations à l’emporte-pièce ou celles de la majorité (Christian Estrosi décrochant le pompon en la matière). En fait, il semblerait que les dirigeants européens veuillent carrément faire revenir le premier ministre grec sur son annonce et annuler le référendum. Au moins, Angela Merkel a eu le bon sens de ne pas faire de déclaration publique.

La majorité des réactions médiatiques sont proprement hallucinantes. Le geste gaullien de Georges Papandréou est présenté comme une erreur car il n’a pas prévenu ses partenaires européens, parce que les Grecs pourraient dire non et qu’il met la pagaille sur les marchés financiers. Premièrement, il est d’abord responsable devant le peuple grec. Et le mandat qu’il a gagné en 2009 n’incluait pas vraiment les plans d’austérité qu’il a mis en place sans broncher depuis.

En ce sens, il est plus que légitime, normal même, qu’il sollicite l’avis de la population grecque. En référer à ses partenaires reviendrait à prolonger la tutelle insupportable du pays. Ensuite, il est bien évident que le résultat peut être négatif, mais c’est justement le principe de la démocratie. Il n’y a que dans les régimes autoritaires que le résultat est connu à l’avance. Est-ce cela qu’ils souhaitent ? Enfin, faudrait-il sacrifier la démocratie pour permettre la stabilité des marchés ?

L’Europe contre la démocratie

En effet, cet épisode démontre une nouvelle fois que pour cette Europe-là, la démocratie n’est qu’une option et que si les peuples peuvent s’exprimer, c’est uniquement pour avaliser les choix pris par des instances technocratiques ou des dirigeants en plein délire. Il faudrait que ces dirigeants comprennent que la démocratie, c’est justement le fait de donner le choix aux peuples, et donc leur donner le choix d’aller contre les décisions qu’ils ont prises.

Emmanuel Todd avait bien raison quand il écrivait « Après la démocratie ». La tentation anti-démocratique est bien forte dans cette Europe, un nouveau signe qu’elle est mal construite puisqu’elle a besoin de nier la démocratie pour avancer. La bonne Europe serait une Europe que les peuples approuvent et où ils pourraient dire « oui » comme « non ». Une Europe où les dirigeants soutiennent qu’il n’y a qu’un vote possible trahit le bel idéal démocratique européen.

C’est pourquoi un « non » du pays qui a inventé la démocratie serait plus que mérité après ce nouvel épisode lamentable. Nicolas Dupont-Aignan a parfaitement réagi, autant sur BFM que dans un communiqué de presse paru hier soir. Philippe Cohen a également bien souligné que ce référendum démontre les fragilités de l’Union Européenne. Maintenant, il faut espérer qu’il aura bien lieu car le contraire serait absolument révoltant d’un point de vue démocratique.

L’Union Européenne est devenu un machin monstrueux. Non seulement elle impose une régression sociale inhumaine à certains de ses membres et elle est prête à vendre l’Europe pour sauver l’euro, mais en plus, elle refuse la démocratie. Espérons que les Grecs lui donneront le coup de grâce.

20 commentaires:

  1. Tiens ! Si on faisait des référendums en France et en Allemagne...vu que leurs habitants sont censés mettre la main au larfeuille.

    Olaf

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  2. La seule question à poser aux Grecs est : voulez-vous sortir de la zone euro ? Les interroger sur le dernier plan de sauvetage est une manoeuvre dilatoire.

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  3. Que nda pique les idées de Cheminade, bon... mais piquer ses titres, c'est petit...

    http://www.cheminade2012.fr/Vive-la-Grece-libre_00399

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  4. @ Bertrand

    Cheminade a lui-même piqué (ou disons transposé) la phrase fameuse du général de Gaulle : "vive le Quebecq libre !"

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Vive_le_Québec_libre_!

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  5. En toute modestie puisqu'il n'est pas gaulliste... mais en essayant d'être gaullien...!

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  6. nous sommes déjà dans l'après démocratie je me souviens d'un "ce soir ou jamais" ou Alain Cotta , Todd et d'autres expliquaient fort bien tout cela . "Finalement ne posons plus de questions au peuple laissons faire les experts car c'est trop compliqué" voila ou nous en sommes .
    Nous n'entendons plus beaucoup parler des conférences de citoyens ou en est ce ?

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  7. ...on parle...on parle...mais personne ne dit dans quel ordre...ce référendum, cette législative et cette motion de censure...parce que, si ce qui arrive en dernier, c'est forcément le référendum, G.PAPENDREOU risque fort de ne plus être à la manoeuvre !
    Même élu sur la foi d'un serment, il sera toujours loisible au GP de dire que l'électeur à mal entendu ou que les choses ont changé : ce ne serait vraiment pas la première fois !!! N.SARKOZI pourrait le faire !!! Mentir ne devient difficile que lorsqu'il s'agît de mentir à plusieurs !...
    Des trois, de sera évidemment la fausse motion de censure qui sera le plus facile à faire...et pourquoi fausse, parce qu'il faudra créer l'urgence d'une législative...et jouer le bon prince qui donne son temps au citoyen-constituant.

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  8. Vive DLR qui nous conduira à une France libre.

    Félicitations pour votre prestation sur France 24.
    Pas facile d'être seul contre tous et de combattre la pensée unique chère à nos oligarques.

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  9. Je t'adore ( républicainement parlant s'entend !)...
    Bon, c'était mon "commentaire fille"... Mais te lire est toujours pour moi une bouffée d'oxygène!
    Bises( républicaines aussi, of course !).
    Pascale

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  10. François aime la démocratie, bancaire !

    http://www.dailymotion.com/video/xkbw48_francois-hollande-et-la-dette-publique-accablant_news

    Cette vidéo est accablante !

    Elle tremble la Banque face à françois !

    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/11/02/solidaire-avec-charlie-hebdo-le-g20-en-vain/

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  11. Mercredi 2 novembre 2011 :

    Grèce : le référendum ne portera pas sur l'euro.

    Le référendum grec portera sur le plan de sauvetage.

    La consultation portera sur le plan d'aide européen, et non sur l'appartenance à la zone euro, a annoncé le porte-parole du gouvernement grec. Interrogé sur le maintien de la Grèce dans la zone euro, le porte-parole Angelos Tolkas a répondu : "Non, ce ne sera pas la question. Ce sera le plan de sauvetage".

    http://www.europe1.fr/International/Grece-le-referendum-ne-portera-pas-sur-l-euro-797771/

    Grèce : taux des obligations à un an : 224,749 %. Record historique battu.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 96,685 %. Record historique battu.

    Grèce : taux des obligations à 5 ans : 34,584 %. Record historique battu.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 25,466 %.

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  12. "il est d’abord responsable devant le peuple grec. Et le mandat qu’il a gagné en 2009 n’incluait pas vraiment les plans d’austérité qu’il a mis en place sans broncher depuis." Il aurait dû lire les petits caractères, la prochaine fois il réflèchira à deux fois avant de mettre son pays en faillite (parce que les grecs s'y sont mis tout seul). Je vous recommande les théoriciens de l'agence (plus particulièrement le concept de moral hazard) pour comprendre pourquoi le refus de la Grèce serait une catastrophe. Quant à l'effondrement de l'Europe, l'histoire de la crise des années 30, de la seconde guerre mondiale pour les plus pessimistes et de l'essor des BRICS pour les plus pragmatiques, malgré (grâce diront les plus libéraux d'entre-nous) à certains plans d'austérité au Brésil et en Russie devrait jeter un éclairage differents sur ses conséquences...

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  13. Papandréou fait tout d'abord preuve d'un grand courage. Les grecs ont montré dans la rue qu'ils n'étaient surtout pas d'accord...alors même que les mesure qu'on attendait qu'il mette en place ne l'étaient pas encore. L'Europe veut prendre en otage le peuple grec en le victimisant, tout en permettant aux banques de se gaver, bien évidemment. A ce sujet : http://minu.me/5e0e j'écrivais ça depuis déjà longtemps. Je n'ai pas suivi le sujet par manque de temps.

    Avec ce référendum, si les grecs haïssent Papandréou autant que ce qu'on prétend chez nous, ils auront l'occasion de le lui montrer. Si c'est non, il sera un hérault (un héros) de la démocratie et sera légitime à faire ce que bon lui semble. Si c'est oui, il n'aura plus qu'à prendre sa retraite après avoir semé un bordel pareil.

    En outre, en agissant ainsi, il démontre on ne peut plus clairement l'état réel de la démocratie occidentale, telle qu'on se permet de l'exporter, par exemple en Libye, où sur 2.5 millions d'électeurs, plus de 600'000 étaient actifs politiquement.

    La réalité est que l'Intelligentsia mondiale tremble sur son piédestal, parce que par ce simple vote, Papandréou remet en question tous les plans de prise de contrôle du pouvoir établis par ce que Roosevelt appelait "les complexes militaro-industriels" juste après la guerre.

    Moi, j'abonde avec Cheminade, qui a bien repris "Vive le Quebec Libre" qu'on retrouve ici, et je le dis tout haut, en tant que gauchiste libéral : Vive la Grèce Libre!

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  14. J'aimerais juste rappeler un petit quelque chose : la crise, c'est une grosse comédie! Ce sont les financiers et les politiques qui la créent artificiellement afin de maintenir leurs prérogatives.

    Mais si on laissait les gens se débrouiller au lieu de tout réglementer et de les pomper au maximum pour "sauver l'Etat", ils travailleraient et vaqueraient, tout simplement.

    Mais non...on ponctionne, on taxe, on soustrait, on réprime...en oubliant que le rôle de l'Etat est de servir le public, et non pas le public qui a le rôle de financer l'Etat. On peut mener une politique rigoriste sans pour autant monter des "plans de rigueur" tous plus rocambolesques les uns que les autres sans pour autant toucher aux points les plus efficaces et pourtant les plus inutiles.

    Mais non, plutôt que d'arrêter de peindre des lignes blanches sur les petites routes de campagne où il ne passe jamais personne, on préférera mettre une "petite taxe" sur un médicament ou le Coca...

    Valéry Giscard d'Estaing, qui n'est quand même pas un imbécile complet, nous le disait tout récemment dans une interview : "La crise, il faut arrêter avec ça"!

    ...Et il a raison! Il n'existe pas de crise. Peu importe la dette, peu importe une éventuelle faillite. Nous ne sommes pas dans l'état du Brésil ou de l'Inde ou même de la Chine il y a encore 20 ans. Nous avons des infrastructures qui fonctionnent. Nous avons des systèmes de santé efficaces. Le fait de ne pas pouvoir emprunter n'enlève rien à notre utilité industrielle ou technique sur le marché. De ne pas continuer à développer les structures n'est pas une régression, c'est une stagnation. L'endettement, c'est du développement, pas de développement, pas d'endettement.

    Par conséquent, il suffit d'arrêter de développer les infrastructures et de rembourser au rythme qu'on peut. Si les intérêts montent trop, on arrête de rembourser...et ils redescendent tous seuls, comme par magie.

    Ca fait quoi si on ne rembourse pas la dette?

    C'est simple : on ne trouvera plus personne à qui emprunter!

    Ah? Parce qu'on envisagerait encore d'emprunter?

    Tout ce qui est dit partout, prétexté, est ni plus ni moins que de la pure démagogie destinée à faire peur!

    Je vous le dis, en réalité, qu'un Etat fasse faillite, surtout en même temps que d'autres, ça ne fait RIEN!

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  15. A défaut de théâtre grecque, je vous propose ceci : la vie n'invente rien que l'art n'ai déjà inventé :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Faiseur

    Le grand art !

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  16. Il faut bien admettre que ce Papandréou est un véritable maître en politique.
    lol.

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  17. @ Thierry Papandréou n'a aucun courage. L'Europe n'existerai pas la Grèce serait passé par la case austérité bien avant (pas de subvention pour son économie, pas de zone europe à faire valoir auprés de ses créanciers) et l'imf, ils sont beaucoup moins conciliant ( le cas de l'argentine, du mexique ou de la Bolivie). Ce que veut papandréou c'est obligé l'Europe à annulé encore pls de dettes. Et la nous français vu l'exposition à la dette grecque de nos banques on va se marrer. Cela dit je suis content de voir que friedman fils a quelques adeptes. Vous avez raisons, personne ne sera foudroyé (à la rigueur quelques morts dans les émeutes), si l'Etat grec fait faillite. Par contre, les capitaux etrangers vont se retirer,le chômage va augmenter, de même les fonctionnaires vont se retrouver au chômage, les fonctions regaliennes seront compromises. J'arrête là, même si j'insiterai volontier sur la dimension euro-centrée (qui a dit égoiste?) de votre vision (sans même invoquer le plan moral) : l'argent qui ne va pas être rembourser appartenait à quelqu'un. Parmi eux, se trouve sans doute des petits français, americains, chinois qui vont pas être hyper ravi d'apprendre que leurs économies investies en obligations grecques (sans doute noté A à l'époque) sont perdues. Sinon, en effet l'emprunt sert à se développer soit générer de la croissance (partage de la va, plus de conso plus d'investissement etc etc), le problème c'est que justement la Grèce n'empruntait pas pour se développer, juste pour "stagner" (je vous renvois à la fameuse "règle d'or de Tony Blair" en matière de dépenses publiques), pour ne pas avoir à avouer la triste vérité: un système de santé efficace, des infrastructures l'éducation, la caisse chômage, des fonctionnaires pour assurer le service public, ça a un coût, et ce coût l'économie grecque ne pouvait plus le supporter. C'est un pêché d'orgueil tres OCDE que de s'imaginer que l'on a rien à apprendre de la crise des années 80 dans les pays d'Amériques latines (relisez les cas écrits sur ce sujet). Les infrastructures nécessite de l'entretien, des ré-investissements, ce genre de truc qui souvent se doit d'être financé par emprunt. Enfin, la Grèce pour se relever aura besoin d'emprunter (vu qu'il n'ont pas d'argent puisqu'il mobilise l'épargne étrangère), ou alors c'est le retour à la case départ et l'anhilation des progrès sociaux. Quant à dire que la crise est une comédie, il y a, je pense, un problème de terminologie dont vous devriez débattre avec les nouveaux "hobos" (ou peu s'en faut) de la crise des subprimes. http://www.economist.com/blogs/buttonwood/2011/11/greek-referendum

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  18. LP avait rédigé un billet sur Les plans de sauvetage des états sont en fait des plans de sauvetage des créanciers. Où est-il? J'aimerais signaler ce long commentaire qui je pense est instructif:

    http://vidberg.blog.lemonde.fr/2011/11/02/reconstruire-la-grece/#comment-75027

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  19. @ EB4TL

    C'est sur l'ancien blog :

    http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2011/08/30/le-scandale-du-rachat-des-dettes-souveraines.html

    @ Dernier anonyme

    Ce que vous décrivez comme catastrophe si la Grèce quittait l'euro, c'est exactement ce qui se passe depuis 2 ans.

    @ Thierry

    Pas d'accord quand même. La crise est le produit de politiques absurdes mais elle n'est pas consciemment provoquée. A un moment, les limites de l'anarchie économique finissent par apparaître et là, les bulles se dégonflent.

    D'accord sur Papandréou, jusqu'à ce qu'il semble retourner sa veste...

    @ Avant dernier anonyme

    Non, la Grèce fera comme l'Argentine.

    @ Pascale

    Merci. Bises.

    @ Bertrand

    En effet, c'est le même titre, mais comme gaulliste, ce titre était une évidence. Je l'avais employé lors du référendum irlandais de 2008...

    NDA qui pique les idées de Cheminade ? Disons que nous avons des sources communes j'imagine mais je suis bien placé pour vous dire que nous n'avons pas regardé votre programme pour écrire le nôtre. En revanche, nous avons du lire les mêmes économistes.

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