Je te prête, tu me prêtes…
Le mécanisme du prêt au FMI en dit long sur l’impasse dans laquelle se trouvent les pays européens. Il est tout de même assez incroyable que des Etats européens prêtent au FMI pour que ce dernier prête ce même argent à d’autres pays européens ! En fait, ce mécanisme a deux avantages. Tout d’abord, il permet de mobiliser de l’argent supplémentaire par l’intermédiaire des différentes banques centrales nationales, sans enfreindre les limites édictées par l’Allemagne.
Ensuite, il y a toujours la volonté de convaincre des pays émergents d’abonder au mécanisme pour augmenter les réserves disponibles en cas de crise grave de l’Italie, trop endettée pour le FESF. Au passage, elle est loin l’Europe puissance promise en 1992, la zone euro faisant aujourd’hui la manche auprès du Brésil et de la Chine. En fait, les pays émergents pourraient être tentés par le statut privilégié des créances issues du FMI, qui passent avant toutes les autres.
Mais c’est justement là que le bât blesse, comme l’explique The Economist, le fait d’accorder à nouveau une créance privilégiée n’est pas sans poser problème. Cela pourrait accentuer la défiance des investisseurs qui savent qu’ils passeraient forcément après le FMI et risqueraient alors de perdre plus qu’à proportion puisque ces créances seraient mieux garanties que les leurs. Bref, in fine, une telle aide pour compliquer le retour sur les marchés des pays qui seraient aidées…
La BCE, au service des banques
Cette semaine, la BCE a également annoncé un prêt de 489 milliards d’euros aux banques européennes. Les problèmes de refinancements des banques européennes devraient être largement évités dans les mois qui viennent, avec un tel déluge de liquidités fournies par la banque centrale européenne. Le montant des aides apportées par Francfort se rapproche de celles apportées en plein cœur de la crise financière de 2008-2009, signe de la gravité de la situation.
Mais cette intervention pose d’énormes problèmes. Il est pour le moins paradoxal que la banque centrale européenne utilise son pouvoir illimité de créer de la monnaie pour aider les banques et pas pour permettre le refinancement des Etats en délicatesse avec les marchés. L’argent, bien public, est créé pour aider des établissements privés et pas pour aider la collectivité. N’est-ce pas révoltant à un moment où les citoyens subissent des plans d’austérité extrêmement sévères ?
Pire, les banques peuvent utiliser cet argent prêté par la BCE pour prêter aux Etats et empocher la différence. Bref, la BCE accepte l’aléa moral pour les banques mais pour les Etats et le privé passe avant les citoyens. En fait, des banques privées ne devraient pas pouvoir bénéficier de telles largesses. Seule la recapitalisation est légitime, comme le dit depuis longtemps Nicolas Dupont-Aignan. Et la création monétaire ne devrait servir qu’à l’Etat et la collectivité.
Ce nouvel épisode démontre une nouvelle fois la gestion scandaleuse de la monnaie unique, qui asservit les Etats aux marchés et aux banques. Voilà pourquoi je suis heureux de me joindre à cet appel de douze économistes et citoyens en faveur d’un démontage concerté de l’euro publié par le Monde.
http://www.brecorder.com/world/south-america/39742-south-american-bloc-mercosur-to-raise-tariffs-.html
RépondreSupprimerOlaf
Ce qui est tout à fait étonnant c'est qu'hier les taux italiens et espagnols sont quand même remontés et que ni les actions de la SG ou de la BNP n'ont véritablement fait de bond en avant auquel on aurait pu s'attendre.
RépondreSupprimerJoyeux Noël à tous
AJH
tout ceci est proprement sacandaleux, révoltant et prouve que ce système a été savamment construit, moyennant révolutions et guerres mondiales, par et pour les banquiers et leurs affidés, contre les peuples et l'intérêt du plus grand nombre.
RépondreSupprimerMerci de vos chroniques, qui contribuent largement, pour ce qui me concerne, à permettre une compréhension à peu près correcte de l'énorme machination dont nous sommes les victimes aujourd'hui.
Amicalement et bon Noël.
« IN HOC SIGNO VINCES »
Cher Laurent,
RépondreSupprimerVous auriez pu être 11 ou 14 pour ne pas vous faire taxer du coup des 12 salopards ... alors que j'apprécie presque tous les signataires.
Merci pour cet article du Monde dans lequel vous rejoignez et confirmez les positions de Marine.
Bonnes fêtes de fin d'année ...
@ Olaf
RépondreSupprimerMerci pour ce papier.
@ AJH
Les marchés hésitent...
@ Diego
Merci.
@ Cher anonyme,
"Rejoindre et confirmer" : bonne blague ! Je vous signale qu'en 2007, ce parti prônait encore une baisse de l'IR à 20% maximum. Qu'en 2002, il souhaitait limiter les dépenses publiques à 35% du PIB. C'est elle qui reprend les idées de certains économistes, pas l'inverse. Et, soit dit en passant, je continuerai à la combattre.
Bonnes fêtes.
Désolé Laurent, si mon commentaire semble vous avoir agacé.
RépondreSupprimerMais le FN depuis Marine, n'est plus le FN du temps de son père. Je pense que personne n'est dupe de ce changement, sauf ceux qui s'entéttent pour des raisons qui parfois m'échappent.
Marine appelle à une Union Nationale Républicaine, et a décidé de réserver 1/3 des circonscriptions à des non FN partageant une bonne partie du programme.
A un momment, il faut aussi lui laisser une chance de montrer vraiment ses intentions au lieu de toujours la pointer du doigt et lui lancer des noms d'oiseaux.
Désolé, mais ce ne sera pas autrement que par Marine que l'on changera les choses, alors pourquoi ne pas la soutenir quite à y mettre des conditions ...
Qu'est ce qui est le plus important ? sortir la France de l'ornière UMPS (et éviter une révolution ou guerre civile après avoir touché le fond) ou maintenir des postures d'apparence ?
Mon choix est fait, et je suis vraiment décu que NDA, JP C et les autres ne la rejoignent pas sous la forme d'un pacte d'union républicaine posant clairement les conditions de l'union. Un peu dans l'idée du pacte écologique de Hulot.
Bon Noel.
Que les institutions (comme le FMI) à l'origine de cette immense crise, que les pontes de l'ultra-libéralisme mondialisé, à l'origine de cette immense crise, s'érigent en solution aux désastres qu'ils ont provoqués ... Cela ne manque pas de sel. Votre article est là-dessus éclairant.
RépondreSupprimer@ Maxime
RépondreSupprimerMerci.
@ Anonyme
C'est un mythe, que j'ai déjà traité des dizaines de fois sur ce blog et sur le précédent. Le FN de MLP, c'est à 90% le FN de JMLP. Marine Le Pen adoucit les angles pour faire croire à une évolution et essayer d'élargir son potentiel électoral. En cela, elle fait comme Nicolas Sarkozy en 2006 quand il cherchait à se faire passer pour un républicain en lisant les textes de Guaino.
Le PS et l'UMP seraient justement ravis que la seule issue soit MLP car c'est la garantie pour eux de rester au pouvoir pour des décennies car la nature profonde du FN lui empêchera d'accéder au pouvoir, maintenant, par conséquence le PS et l'UMP au pouvoir. Les scores de MLP dans les sondages sont très éclairants. Etre au même niveau que son père en 2002 démontre très clairement que ce parti n'accèdera jamais (heureusement) au pouvoir. Etant donné que la situation s'est considérablement détériorée depuis, elle devrait être 10 points au-dessus des scores de 2002.
Les intentions ? Elle se proclame laïque mais a fait baptisé ses enfants à St Nicolas du Chardonnet, le temps des intégristes catholiques. Elle se dit républicaine mais veut réserver la binationalité aux personnes d'origine européenne. Elle se dit gaulliste mais Nations Presse publlie des hommages à Bastien Thiry. On dit que le FN a changé mais il présente des nazillons aux cantonales...
Mon pauvre Ami, l'Europe n'a plus de tête depuis fort longtemps ce qui permet à la gouvernance européiste de n'en faire qu'à la sienne !
RépondreSupprimerCa ne manque pas de sel, en effet, comme le dit Maxime, et, la note sera salée.
Prêter notre propre argent public qui continuera à nourrir la dette advitam eternam par l'intermédiaire du FMI, ces gouvernants sint complètement siphonnés.
Les Etats pris entre le marteau et l'enclume : la dépendance au FMI et aux préteurs mondiaux et les banques privées renfouées par la BCE, banques qui nous ont foutu dans la merde et qui prêteront aux Etats pour pérenniser le système mafieux avec la complicité de la majorité de la classe politique.
Ca mérite la potence pour haute trahison envers les peuples européens.
Français, réveillez vous, faites émerger l'alternative politique.
Vite, c'est urgent, crucial, vital !
Mais le pire, Cher Laurent, c'est que le canard sans tête EST TOUJOURS VIVANT. Son agonie est longue, trop longue. Faut casser ce jouet en celluloïd, saboter le remontoir.
GAIA
Merci Laurent pour vos commentaires sur votre position concernant MLP.
RépondreSupprimerJe vais y réfléchir.
Cdlt.
Mercredi 21 décembre, le matin : la BCE prête 489,191 milliards d'euros aux banques privées européennes.
RépondreSupprimerQuestion : avec ces milliards d'euros, est-ce que les banques privées ont racheté des obligations des Etats européens ?
Prenons deux exemples : les obligations de l'Etat espagnol, et les obligations de l'Etat italien.
Espagne : taux des obligations à 10 ans :
Mardi 20 décembre : 5,069 %.
Mercredi 21 décembre : 5,275 %.
Jeudi 22 décembre : 5,363 %.
Vendredi 23 décembre : 5,377 %.
Conclusion : avec ces milliards d'euros, les banques privées espagnoles n'ont pas racheté des obligations de l'Etat espagnol.
Italie : taux des obligations à 10 ans :
Mardi 20 décembre : 6,613 %.
Mercredi 21 décembre : 6,788 %.
Jeudi 22 décembre : 6,917 %.
Vendredi 23 décembre : 6,981 %.
Conclusion : avec ces milliards d'euros, les banques privées italiennes n'ont pas racheté des obligations de l'Etat italien.
Mercredi 21 décembre 2011 :
RépondreSupprimerLa Banque centrale européenne (BCE) a alloué mercredi 489,191 milliards à 523 banques de la zone euro lors d'une opération inédite de prêt à trois ans, a-t-elle annoncé sur son site internet.
Mardi 27 décembre 2011 :
Les dépôts au jour le jour des banques de la zone euro auprès de la Banque centrale européenne (BCE) ont atteint un nouveau record, selon des chiffres publiés mardi, signe que les dysfonctionnements persistent sur le marché inter-bancaire.
Les banques ont déposé 411,81 milliards d'euros auprès de la BCE entre lundi et mardi, soit un nouveau record.
Le record jusqu'ici remontait à juin 2010, avec 384,3 milliards d'euros.
Ce nouveau pic des dépôts sur 24 heures intervient alors que l'institution monétaire de Francfort a réalisé mercredi sa première opération de prêts sur trois ans, qui était censée apaiser les tensions des banques concernant leurs liquidités.
L'opération a attiré une demande record de 489 milliards d'euros par 523 instituts de crédit.
Cette tendance montre que les banques préfèrent garder leurs liquidités en surplus au cas où, plutôt que de les prêter à d'autres établissements financiers qui en auraient besoin, dans un contexte où l'évolution de la crise de la dette reste incertaine.
Le graphique ci-dessous montre que le record historique a été pulvérisé :
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=ECBLDEPO:IND
Combien la France a t'elle prêtée au F.M.I. pour prêter à la zone euro ?Quel est le taux d'intérêt ?
RépondreSupprimerC'est d'une bêtise sans borne.
Pourquoi les pays puisqu'ils int visiblement des fonds publics à placer, ne l'ont r'ils pas fait par des accords bilatéraux négociés de pays à pays ?
Si l'on fait une projction sur 10 ans, compote tenu de nos critères d'engagements pour faire baisser la dette
française, de la croissance atone revue à la baisse, avons nous une idée de l'économie que nous aurions pu réaliser, sans passer par ke F.M.I. qui nous reprêtera notre argent à des taux usuriers.
Nous aurions pu utiliser directement cette somme qui aurait résorbé notrz dette en principal et par répercussion diminuer le montant des untérêts.
C'est complètement débile ce système !
Enfin pas pour tout le monde.
GAIA
Vendredi 30 décembre 2011 :
RépondreSupprimerNomura prône la création d'un nouvel ECU en cas d'éclatement de la zone euro.
Le courtier japonais Nomura estime que le risque de rupture de la zone euro continue de croître. Trois scénarios possibles se dessineraient alors :
- une sortie de l'Allemagne de la zone euro, option définie comme « très théorique » ;
- une sortie limitée à des petits pays (la Grèce et le Portugal par exemple) ;
- l'abandon de l'euro par des pays de grandes dimensions comme l'Espagne et l'Italie.
Cette dernière variante déterminerait, selon Jens Nordvig, le rédacteur de l'étude en deux volets, « la fin de la zone euro en tant qu'aire dotée d'une devise qui fonctionne ». Dans ce cas pas si hypothétique, le retour à l'unité de compte européenne (l'ECU, pour « European Currency Unit ») aurait un impact positif pour les grands pays qui lâcheraient la monnaie unique, estime Nomura.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201817128174-nomura-prone-la-creation-d-un-nouvel-ecu-en-cas-d-eclatement-de-la-zone-euro-269188.php
Les hypothèses sont nombreuses. Ce qu'il y a c'est que le monde a tendance à adopter le système de monnaie unique. Bon, la crise faisant son effet, tout le monde peut passer par des problème, mais la solution reste l'union.
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