L’institut néolibéral Montaigne a frappé les esprits en publiant une « étude » affirmant que la sortie de l’euro provoquerait une catastrophe économique, qui enverrait pas moins d’un million de Français au chômage. C’est sans doute le dernier moyen pour défendre la monnaie unique dans l’opinion.
L’euro ou le chaos
Il y a encore un an, les partisans de la monnaie unique affirmaient de manière péremptoire que la monnaie unique nous protégeait. Mais devant l’évidence que l’euro ne nous protège ni des récessions ni de la spéculation, ils ont du se retrancher au printemps dernier dans une autre rhétorique, moins facilement attaquable, en affirmant que la sortie de l’euro provoquerait une grave dépression économique, une envolée du chômage et un défaut sur les dettes.
L’économie pour les nuls
Le problème de ces prévisions catastrophistes est que la réalité de ce qui nous est imposé pour rester dans l’euro finit par rejoindre ce qu’ils prévoient en cas de sortie de l’euro. Un million d’emplois perdus ? C’est à peu près la hausse du chômage depuis 2008. Le continent européen est en train de basculer dans la récession et la Grèce a déjà restructuré sa dette deux fois en six mois pour rester dans l’euro. Bref, c’est le maintien dans l’euro qui provoque un cataclysme économique.
D’ailleurs, le PIB de la Grèce aura baissé d’environ 15% à fin 2012. Mais surtout, ces scénarios sont totalement absurdes car ils ne prennent pas en compte les mesures d’accompagnement qui pourraient être prises. Il n’y aurait pas de hausse des taux d’intérêt s’il est demandé à la Banque de France de monétiser. La dette restera stable car le nouveau franc restera à parité avec l’euro. Et l’agriculture française peut parfaitement être protégée des importations étrangères.
Les cas étrangers
Il faut noter que la fin de l’union monétaire entre la Slovaquie et la République Tchèque n’a pas provoqué de cataclysme. Mais surtout, le cas de l’Argentine démontre qu’avec un bon plan d’accompagnement, malgré le fait d’être seul et petit, un pays peut parfaitement s’en sortir. Et qu’on n’évoque pas les exportations de soja pour expliquer son succès, l’agriculture fait moins de 10% du PIB, un peu court pour expliquer une croissance de 6 à 9% par an depuis 2003 !
Si, bien sûr, une sortie de la monnaie unique augmenterait le prix d’une partie des produits importés, c’est justement l’effet recherché pour favoriser les productions locales et rééquilibrer notre commerce extérieur, un puissant facteur de croissance du PIB. En outre, tous les pays du Sud de l’Europe profiteraient d’un immense bonus touristique. Le simple maintien des dépenses en devises en Grèce provoquerait une croissance de 15% du PIB en cas d’une dévaluation de 50%...
La stratégie de la peur est bien une des dernières lignes de défense des partisans de la monnaie unique. Il est malheureux que les avocats de ces théories aient un tel accès aux médias alors que tant d’économistes tiennent un discours bien différent sur la monnaie unique.
je continue à m'interroger sur cette critique permanente de l'euro. en quoi cette monnaie + solide que la fausse monnaie qu'est le dollar est handicapante pour la france ? n'est ce pas plutot le libre echange le pbm ?
RépondreSupprimeret comment se fait il que l'on soit obligé d'acheter cette saloperie de pétrole en dollars ?
comment font les amerlocs pour soumettre à ce point les petromonarchies ?
Au passage quelqu'un sait-il si le venezuela vend son petrole dans cette devise vérolée, et si oui pourquoi ?
@ Anonyme
RépondreSupprimerCe serait un peu long à expliquer. Je vais vous renvoyer vers mon dossier :
http://www.gaullistelibre.com/2011/11/dossier-sur-la-sortie-de-leuro.html
Je ne sais pas pour le Vénézuela mais a priori, ils doivent accepter les dollars pour pouvoir acheter ensuite des produits en dollars...
@ Anonyme
RépondreSupprimerComment font les Amerloques ?
-10 porte-avions nucléaires ;
-Près de 70 sous-marins nucléaires ;
Etc
Ce qui est intéressant dans cette "prévision" de l'institut Montaigne, c'est la faiblesse de leur argumentation. L'essentiel repose sur le coût qu'imposeraient les marchés financiers -par hypothèse affolés - au financement de la dette publique. Or l'étude commence par signaler "La loi interdisant à l’État d’emprunter auprès de la Banque de France sera abrogée", sans même s'apercevoir que l'argumentation qui suit en est ruinée ! Pour l'effet de la dépréciation les auteurs suppose que le franc serait dévalué de 20 à 25% par rapport à une zone euro inchangée - alors qu'il paraît invraisemblable que l'Europe du Sud demeure dans la zone si la France la quitte... Enfin, ils moulinent un modèle de prévision - Mésange - qui n'est manifestement pas adapté à un bouleversement institutionnel qui en transformerait les paramètres fondamentaux; bref cette étude manque terriblement de sérieux et laisse paradoxalement dans l'ombre les vraies difficultés que nous rencontrerions : organisation du contrôle des changes, purge des dettes, politique salariale, ajustement des débouchés à une nouvelle perspective de croissance... et bien entendu reprise rapide de l'emploi.
RépondreSupprimerLe commentaire de anonyme 13:45 pour defendre l'euro me fait penser a un commentaire (inverse) de Krugman qui m'avait frappe:
RépondreSupprimerhttp://krugman.blogs.nytimes.com/2011/11/10/original-sin-and-the-euro-crisis/
En joignant l'euro, l'Italie (et d'autres) a rejoint pour une part la condition des pays sous-developpes traditionnels qui dependaient d'une monnaie etrangere (il doit penser aux pays d'Amerique du Sud qui etaient soumis au dollar je suppose), car l'Euro n'est pas controle par l'Italie (plutot par la BCE, eventuellement par l'Allemagne).
C'est une remarque choc ! (Peut-etre excessive.)
Mais peut-etre que cela ferait mouche dans les debats...
En tout cas, c'est aussi pour ca que les USA et la GB s'en tirent mieux malgre leur dette au niveau des taux d'interet, car les investisseurs savent que ces 2 pays gardent le controle de leur monnaie & politique (du moins autant que faire se peut).
Concernant la peur, on va nous en mettre une couche a tous les niveaux, meme Sarko dans son discours de Toulon recent disait "la peur est revenue", mais evidemment il va nous "sauver"...
J'ai décroché ces derniers jours vous en avez peut être parlé. Avez vous lu cette interview de Todd
RépondreSupprimerhttp://www.lepoint.fr/economie/emmanuel-todd-annulons-la-dette-du-vieux-monde-13-12-2011-1406951_28.php
@ André-Jacques
RépondreSupprimerJe l'avais twitté, mais je n'ai pas fait (encore) de papier sur le sujet.
@ Anonyme
J'avais déjà parlé de ce papier de Krugman, repéré par Edgar, du blog La lettre volée. Toujours excellent. Il souligne également qu'aujourd'hui, l'euro provoque une prime de risque sur nos dettes du fait que nous ne pouvons pas monétiser (cf l'Espagne qui paie plus cher que la Grande-Bretagne malgré une dette et des déficits plus faibles que la Grande-Bretagne).
@ J.Halpern
Merci pour ces précisions.
au sujet du pétrole vendu en Dollars c'est vraisemblablement la principale cause de la guerre faite aux irakiens par les USA ; Saddam voulait vendre en Euro et la nous avons vu qui dans l'ue était pour les Americains et qui était pour l' UE
RépondreSupprimerje n'étais pas au courant.
RépondreSupprimerpouvez vous m'indiquer des sources confirmant cette thèse ? merci
en tout cas si c vrai, je comprends pourquoi sarkozy l'américain était pour cette guerre (le brave homme).
bonjour,
RépondreSupprimerpourrais tu faire un papier sur la suede ,
c'est un cas très très interessant ,fort taux de croissance et stable sur toute la durée par rapport à la zone euro... eux aussi ont subi de très forte pression à l'époque pour rentrer dans l'euro ,le peuple en à décidé autrement et curieusement je n'entend personne évoquer ce succés dut en grande partie à cette non adhésion ??
Dimanche 18 décembre 2011 :
RépondreSupprimerUne majorité de britanniques veut un référendum sur l'appartenance à l'Union Européenne.
Le "non" de David Cameron à un pacte fiscal lors du sommet européen il y a dix jours a renforcé le Premier ministre dans les sondages et stimulé la demande d'un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne.
Selon un sondage de l'institut ICM publié dimanche dans le Sunday Telegraph, 35 % des personnes interrogées sont favorables à un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne dans l'année, 16 % souhaitent un référendum avant la fin du terme parlementaire dans 4 ans, et 8 % supplémentaires avant la fin du prochain terme parlementaire.
Seulement 25 % des personnes interrogées sont opposées à un référendum, et 16 % n'ont pas d'opinion.
http://www.boursorama.com/actualites/un-majorite-de-britanniques-veut-un-referendum-sur-l-appartenance-a-l-ue-f30a495ae99fec25971ed5c29d2f6c37
Et en Grèce ?
Et en Allemagne ?
Et en France ?
@Anonyme
RépondreSupprimerpar exemple cet article D'Igor Tomberg pour Ria Novosti que l'on peut ici :http://www.legrandsoir.info/Quel-avenir-pour-le-dollar-en-tant-que-monnaie-de-facturation.html
ou http://www.geopolitis.net/GEO%20ECONOMIE/L%27AVENTURE%20IRAKIENNE.pdf
@ Jean-Paul
RépondreSupprimerBonne idée sur la Suède. NDA l'évoque souvent.
Soyons clairs et que nos cher manipulateurs-propagandistes infiltrés dans le débat public tels des chevaux de Troie l'entendent bien :
RépondreSupprimer"Nous n'avons pas peur du prix à payer, quel qu'il soit, pour nous libérer de leur influence éminemment néfaste ! Il y a longtemps que nous les voyons s'agiter ces malfaisants de la République et que non seulement ils ont perdu tout crédit à nos yeux ; mais de surcroit nous oeuvrons autant qu'il est possible pour l'éviction du Système de la part corrompue des élites."
J'ajoute : "Quitte à devoir consentir d'énormes sacrifices, autant que ce soit pour une bonne cause, à savoir notre émancipation de la tutelle scélérate qu'exercent ceux qui nous invitent à accepter bon gré mal gré le renforcement de celle-ci sous peine de ... Sous peine de quoi au juste ? On prête à Benjamin Franklin la réflexion suivante :
RépondreSupprimer"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."
Qu'on se le dise !
Et pour finir : "Ceux qui trahissent sans vergogne le peuple, de droite ou de "gauche", politiques et affairistes, doivent être empêchés avec une détermination à la mesure du défi de mener à bien leurs viles et perfides menées.
RépondreSupprimerAutrement dit, comme dans tout phénomène de résistance, celle-ci doit se maintenir jusqu'à ce que l'ennemi (de l'intérieur dans un premier temps) soit mis hors d'état de nuire ! Nous n'avons pas affaire à des adversaires car ce statut suppose le respect de règles loyales."