Le « 100% monnaie » constitue à ma connaissance la meilleure tentative de repenser l’intégralité du système monétaire et bancaire pour en corriger les défauts majeurs qui sont plus clairs tous les jours. Même si je n’en maîtrise sans doute pas tous les aspects, il donne la bonne direction.
Le « 100% monnaie », c’est quoi ?
Tout d’abord, je vous invite à lire ce papier d’André-Jacques Holbecq et celui-ci de Christian Gomez pour aller à la source de l’information. Il faut noter que les idées qu’ils défendent ont été défendues avant eux par d’éminents économistes, et notamment Maurice Allais, notre seul « prix Nobel » d’économie. Les idées qu’ils proposent sont à la fois simples et radicales et vont nettement plus loin que le seul rétablissement du Glass-Steagall Act, qui ne corrigerait pas tous les problèmes actuels.
Le premier principe fondateur consiste à couper les banques en trois catégories (et non deux pour le Glass Steagall Act) : les banques de dépôts, les banques de prêts et les banques d’affaires. Les premières ne gèreraient que les dépôts et les transactions et ne pourraient pas prêter. Ce sont les banques de prêts qui seraient les intermédiaires entre l’épargne et les emprunteurs, sous réserve de ne prêter que ce qu’elles ont et en ayant un alignement total entre les durées de prêt et d’emprunt.
Le deuxième principe fondateur consiste à mettre fin à la couverture fractionnaire des dépôts. Aujourd’hui, les banques ne sont tenues de couvrir qu’une partie très faible des dépôts de leur client. Ce principe est dangereux car il les rend fragiles en temps de crise en cas de retraits importants. Il faut noter que, comme le souligne Morad El Hattab dans son dernier livre, les contraintes réglementaires ont eu tendance à baisser avec le temps, alors que l’effet de levier n’a cessé d’augmenter.
Dans le « 100% monnaie », les dépôts bancaires doivent être intégralement couverts par de la monnaie de banque centrale (comme si la banque conservait l’équivalent en billets de tous les dépôts qui lui étaient confiés), créant un système extrêmement solide. Il faut noter que cette reprise de contrôle complète de la création monétaire permettrait également de considérablement réduire le poids de la dette publique dans l’intervalle, comme cela est bien expliqué par Christian Gomez.
Des avantages considérables
Outre l’avantage financier très important pour l’Etat, et donc la collectivité, ce système répond bien au constat fait par les auteurs. Non seulement la couverture à 100% des dépôts et leur cantonnement dans des banques spécifiques les garantissent de manière bien plus efficace que toute autre réforme, mais la structure spécifique des banques de prêts permettrait d’encadrer de manière plus aisée les pratiques des banquiers en alignant les durées des prêts sur celles des emprunts.
En effet, le fait que les banques ont tendance à emprunter (moins cher) à court terme pour prêter à long terme (plus cher) explique en partie l’instabilité actuelle. En effet, ce décalage impose un besoin de refinancement permanent (même si les banques ne prêtent plus) qui ne peut être garanti en cas de tensions extrêmes sur les marchés. Ce faisant, les banques prennent des risques pour gagner plus, tout en sachant qu’elles seront aidées si elles sont en difficulté…
En outre, le cantonnement des banques d’affaires devrait permettre d’éviter que les conséquences d’une crise boursière ne se répandent sur l’économie réelle (comme en 1987, où le krach boursier n’a pas eu de conséquences sur l’économie réelle). Ce modèle permet de ne pas faire dépendre le système financier des humeurs volatiles et excessives des marchés puisque c’est la Banque Centrale qui fixerait le niveau de la création monétaire (les auteurs prenant l’hypothèse raisonnable de 4.5% par an).
Quelques compléments et questions
Si je suis convaincu par la pertinence et les avantages d’une telle réforme, j’y ajouterais quelques commentaires plus personnels. Il est évident que la collectivisation de la création de la monnaie et des profits afférant aura un impact important sur les frais bancaires, qui seront répercutés par les banques de dépôts comme les banques de prêts. En soit, cela serait positif car les coûts actuels, aussi élevés soient-ils, sont minorés par les bénéfices gigantesques du pouvoir de créer la monnaie.
Néanmoins, cela supposerait des mesures d’accompagnement, comme le renforcement d’un service public bancaire pour limiter l’impact, notamment pour les ménages modestes. Il ne serait pas acceptable qu’ils pâtissent de cette réforme. Il faudrait aussi éviter les oligopoles bancaires. Cela amènerait à se poser la question de la structure du secteur bancaire et de son ouverture (ou pas) aux capitaux étrangers. Les éventuelles conséquences en matière d’emplois devraient être anticipées.
Enfin, même si le cantonnement en trois types de banques protège a priori les ménages et les épargnants, il me semble que le « 100% monnaie » devrait comprendre un volet de réglementation de l’activité de banques d’affaires. En effet, même si la découpe stricte de l’activité bancaire permettrait de laisser une banque d’affaire faire faillite, ce n’est pas une raison pour les laisser faire n’importe quoi étant données les conséquences que cela peut avoir sur le reste de l’économie.
En effet, il serait sans doute encore possible pour une banque d’affaire d’utiliser l’effet de levier (potentiellement en créant plusieurs banques se prêtant les unes les autres, un peu comme dans les années 1920), ce qui leur permettrait de créer de la monnaie pour spéculer, poussant le prix des actions ou de l’immobilier à la hausse de manière irrationnelle. Bref, un volet de réglementation stricte de l’activité des banques d’affaires semble absolument nécessaire.
Le 100% monnaie pourrait en effet constituer un instrument efficace. Mais il ne préfigure pas en lui la politique monétaire qui serait menée. De ce point de vue, je conserve certaines réticences par rapport à la présentation qu'en fait C. Gomez. Ce ne sont pas forcément des désaccords, mais des questions à approfondir.
RépondreSupprimer- la détermination d'une norme quantitative de progression de la masse monétaire me semble inopportune. Les opportunités d'innovation ou les comportements de thésaurisations font varier ces besoins. Les indicateurs pertinents sont plutôt le niveau des taux d'intérêt, l'inflation et l'emploi.
- sur la question des prêts à long terme, je vois bien l'intérêt d'ajuster les ressources des banques à la durée de leurs engagements, à condition que cela ne se traduise pas par le rationnement des prêts à long terme. Il faut donc un dispositif pour transformer l'épargne à court terme en ressources à long terme.
- la question des mouvements spéculatifs est peut-être surestimée. Comme l'indique Laurent, il faudrait une "réglementation stricte de l’activité des banques d’affaires" mais ce ne serait pas suffisant, d'autres institutions financières utilisant le levier et la création de moyens de paiement de facto. Il faudrait tout particulièrement réglementer les ventes à découverts et les activités de couverture sur les marchés financiers. Et bien entendu l'ensemble du dispositif suppose une filtration suffisante des mouvements de capitaux avec l'étranger.
Vaste chantier, vivement que vous occupiez le ministère des finances pour bricoler tout cela.
Bon réveillon !
Un petit complément de réflexion concernant la nécessité vitale de lutter contre les oligopoles bancaires (ne serait-ce que pour éviter le "too big to fail). Vous avez raison de souligner la nécessité d'un pôle bancaire public, mais cela ne peut être qu'une première étape. Par la suite, si une partie des banques peuvent rester sous statuts capitalistiques, une autre doit revenir aux français par la coopération, parce que c'est le meilleur moyen de répondre à leurs besoins. On oublie en effet trop souvent que plus de la moitié des banques françaises aujourd'hui sont des banques coopératives ou mutualistes : encore aujourd'hui, le réseau des agences bancaires coopératives est beaucoup plus étendue que les bancaires capitalistes, et le credit crunch y est un peu moins important. Et autrefois, les banques coopératives ont largement permit le développement de l'économie réelle : je pense notamment au rôle du crédit agricole dans la modernisation de l'agriculture française tout au long du XXe siècle.
RépondreSupprimerBien sûr, les banques coopératives n'ont pas empêché les dérives financières du secteur : au contraire, elles y ont participé, sous l'empire des dérégulations et des concentrations abusives du secteur, qui ont permit l'accaparement de la démocratie coopérative par des managers issuent du même moule funeste et cupide que les autres banques. C'est ainsi que les Caisses d'Epargne et les Banques populaires ont pu créer le "véhicule" Natixis côté en bourse... Mais les rares qui, au contraire, sont restées aussi coopérative que possible vu le contexte, ont mis en place des dispositifs de financements et de collecte d'épargne innovants (je pense au crédit coopératif, pionnier de l'épargne solidaire).
Le secteur coopératif a parfaitement compris ces dérives, et pour tout dire, les vomit. D'ailleurs, même les fédérations locales et régionales des banques coopératives, qui se sont longtemps faire tordre le bras, sont aujourd'hui souvent en guerre avec les fédérations de tête qui ne sont plus coopératives... Au delà, de nombreuses réflexions y ont lieu pour réinventer le métier de banquier, qui est aussi, surtout, qui n'aurait jamais du cesser d'être, un accompagnateur, bienveillant mais juste, des porteurs de projets. Mais ce secteur coopératif sait aussi que la banque coopérative ne vaut pas mieux dans ses pratiques et ses actes que la banque classique, sans une forte régulation publique.
Avec une réglementation bancaire nouvelle et stricte, et des banques proches des gens et des entreprises, c'est à dire ancrée sur un territoire et coopératives nous pouvons, tout un gardant un pôle public bancaire et des banques capitalistiques, combiner l'enjeu d'une régulation financière intransigeante et d'un financement efficace de l'économie réelle. Et disposer d'un terreau propice pour le financement de l'innovation sociale, à mon avis condition indispensable de la sortie de crise.
@Joël
RépondreSupprimerJe me sens un peu "léger" pour argumenter sur les 3 objections que vous soulevez. Christian Gomez a été prévenu de ce billet (et des précédents), mais j'ignore s'il est en vacances et s'il pourra venir apporter quelques arguments.
Pour le moment je ne puis que renvoyer à l'article "développé" de Ch. G. sur http://monnaie.wikispaces.com/file/view/2v.2v.Gomez.pdf/122039665/2v.2v.Gomez.pdf ,
qui explique sur votre première objection:
1. Une capacité de régulation économique sensiblement accrue par une maîtrise totale de la masse monétaire.
Miroir de la monnaie de base émise par la banque Centrale, la quantité de monnaie en circulation
deviendrait une variable totalement sous le contrôle de l’Institut d’Emission sans que le
comportement des banques (plus ou moins grande volonté de prêter) ou des agents économiques
(plus ou moins grande volonté d’emprunter) puisse influer sur elle. Une telle situation présenterait
deux avantages évidents :
* La monnaie pourrait être dirigée selon une règle définie a priori
Cela pourrait être la stabilité des prix (Fisher) ou un taux «objectif » de hausse des prix permettant les ajustements «en douceur » de l’économie aux différentiels intersectoriels de productivité (Allais, avec un taux suggéré de 2% s’ajoutant au 2.5% de la croissance en termes réels).
* La monnaie deviendrait de ce fait inélastique aux « humeurs » (« Esprits animaux ») des agents
économiques
Certes, ce ne serait pas la panacée pour contrecarrer toutes les crises car la demande monnaie pourrait varier (Vitesse de circulation). Cependant, la disparition du crédit bancaire « pur », avec la création de monnaie ex nihilo qui lui est liée, ferait que la quantité de monnaie en circulation, elle, ne pourrait plus varier. Tout emportement à la hausse ou à la baisse trouverait donc immédiatement sa traduction sur le marché des fonds prêtables par des variations de taux d’intérêt qui le freineraient progressivement. L’ampleur du « Boom » immobilier de la dernière décennie serait quasiment inconcevable dans un système de ce type.
Sur votre seconde objection: ce ne sont plus les banques qui prêtent (elles ne sont plus que des intermédiaires), mais les épargnants qui se "défont" de leurs liquidités pour un temps plus ou moins long, suivant des conditions qui sont les équilibres de marché.
Pour répondre toute de suite à une objection habituelle: un prêt "long" peut être la répétition de prêts à moyen terme par exemple (mais les conditions doivent sans doute pouvoir varier puisque les nouveaux prêteurs ne sont pas nécessairement les anciens)
Je suis pour ma part d'accord avec votre troisième objection
Néanmoins, je le redis, les avantages du 100% M me semblent l'emporter largement sur les inconvénients, et en particulier compte tenu des gains de "seigneuriage" pour la collectivité (les 4 ou 5% émis chaque année) et du gel de 2/3 de la dette publique sans augmentation de la masse monétaire (ce qui a pour conséquence un second gain correspondants aux intérêts qu'il ne faudra plus payer)
@ J. Halpern
RépondreSupprimerComplètement d'accord sur le premier point. Il ne préfigure pas la politique qui serait menée. En cela, il me semble être une bonne réforme car elle donne encore la liberté aux politiques de choisir une expansion monétaire de 2, 4, 6 ou 8% par an.
A titre personnel, je trouve que l'objectif de 4.5% de croissance par an est un peu faible étant donné la nécessité que nous avons de réduire fortement le chômage. En outre, je ne suis pas favorable à l'indépendance de la Banque Centrale, contrairement à lui. Pour moi, ce doit être être le gouvernement qui décide même si je peux comprendre qu'il faudrait peut-être mettre certains verrous pour éviter des comportements trop laxistes (mais plutôt par un vote spécifique du Parlement).
Complètement d'accord sur la norme de progression de la masse monétaire (cf première partie du commentaire). L'emploi, l'inflation et les taux sont des indicateurs qui varient et du coup, l'objectif de croissance de la masse monétaire doit varier (ce que fait assez bien la Chine aujourd'hui).
Je suis d'accord pour les prêts à la long terme et là, malheureusement, il me faudrait une étude plus approfondie pour savoir exactement ce qu'il faut faire. Disons que l'existence d'un pôle public bancaire pourrait permettre de s'assurer de cela.
Sur la réforme de la finance, complètement d'accord. Pour moi, le 100% monnaie s'ajoute aux 18 idées pour réformer la finance que j'avais publiées il y a quelques temps sur l'autre blog.
Très bon papier en réponse au papier du Monde sur la loi de 1973. J'ai particulièrement apprécié le ton, pas agressif du tout et constructif. Je crois que c'est comme cela que nous pourrons gagner la bataille des idées et non en les agressant.
Bon réveillon également
@ A-J
RépondreSupprimerJe n'ai vu ta réponse qu'après avoir posté mon premier commentaire.
Merci de prolonger le débat ici. C'est exactement ce que je souhaitais. Sur le principe, je suis tout à fait favorable au 100% monnaie. Après, je crois qu'il s'agit plus de discuter des modalités.
Je ne suis pas favorable à un objectif a priori de croissance de la masse monétaire pour les raisons exposées plus haut. Sur le principe, je crois davantage à des objectifs un peu plus large, un peu comme en Grande-Bretagne où l'objectif d'inflation est 1 à 3% (même si je crois que le bon objectif serait plutôt 2 à 4%).
En outre, sur la question de la croissance de la MM, je crois qu'il faut garder de la souplesse. En cas d'une forte croissance et d'un début de formation de bulles, l'objectif pourrait être descendu à 0 ou 2%. En cas de récession, l'objectif annuel pourrait être remonté à 6 ou 8% temporairement.
Sur les bulles, je ne suis pas sûr qu'elles ne pourraient pas exister. La bourse ou le marché immobilier pourraient aussi s'emporter et il me semble que les banques d'affaires pourraient toujours créer de la monnaie.
@ Nicolas
RépondreSupprimerIdem. Je n'ai vu le commentaire qu'après coup. Complètement d'accord sur les banques coopératives.
Bonjour,
RépondreSupprimerLa masse monétaire associée à une zone "100% monnaie" est-elle contrôlée dès lors que cette zone interagit avec des zones monétaires "classiques" dans un système de taux de change variable ?
Merci par avance,
Meilleurs voeux à tous ainsi qu'à votre excellent blog,
Stéphane.
@Stéphane
RépondreSupprimerBonjour
La réponse est oui puisque de toute façon toutes les devises reçues et émises passent (comme c'est le cas maintenant) par la banque centrale.
@A-J Holbecq,
RépondreSupprimerMerci pour votre réponse précise.
Dans ce cas, il n'y a pas de problème de convertibilité et il est possible pour un pays ou une zone monétaire donnée de décider unilatéralement de sa mutation vers le "100% monnaie", n'est-ce pas ?
Par contre, une mutation brusque n'étant pas forcément réaliste en pratique, peut-on envisager un programme type de conversion progressive du système actuel vers le "100% monnaie" ?
Pour fixer les idées, cela pourrait être le cas d'un (groupe de) pays contraint de sortir de l'euro.
Je me répète mais il faut se donner des objectifs simples c'est a dire promotion du mutualisme et des coopératives ; démarche de qualité (promotion de la qualitatif face au quantitatif ) de la production locale et du revenu universel .
RépondreSupprimerMEILLEURS VOEUX 2012 A TOUS
@Stéphane
RépondreSupprimerJe n'ai pas d'arguments contre un passage *progressif* au 100% M mais je ne vois pas trop comment ça pourrait se passer ... pour ma part je préfère que les choses se fassent dans le délai le plus court possible à partir de la décision.
Mais de toute façon il faudra un certain temps entre l'annonce de la décision (si elle avait lieu) et la mise en place des structures préfigurant l'éclatement des "banques universelles" en 3 entités.
@A-J H.
RépondreSupprimerMerci pour votre réponse.
La mise en place de ces structures est justement le point qui m'interrogeait. C'est pourquoi j'essayais de hiérarchiser les choses :
1) Il me semble que le point essentiel, d'ailleurs le point focal du problème aujourd'hui, reste le financement direct des Etat auprès des Banques Centrales, en court-circuitant les marchés financiers.
2) Les autres mesures "100% monnaie" consolident l'édifice en interdisant définitivement toute création monétaire hors Banque Centrale.
L'ensemble a l'avantage d'une construction très pédagogique qui, présentée en parallèle du système actuel, pourrait recueillir l'adhésion progressive du corps social. En effet, partant d'un jeu de contraintes minimal à satisfaire, c'est un modèle de référence accessible au profane de ce qu'une monnaie pourrait être.
Pour paraphraser J. Sapir qui propose de réquisitionner la Banque de France en invoquant l'Art 16. en cas d'extrême nécessité, c'est le premier point qui doit être résolu. Les modalités d'applications du second peuvent être traitée dans un second temps.
Je vous attends sur Viadeo et facebook pour faire connaître le 100% MONNAIE. Pour que l'argent nous serve au lieu de nous asservir... Et pour cela, écoutez André jacques HOLBECQ. Et regardez qui il a rejoint. Il est assez curieux que le PS ne l'écoute pas. Pourquoi ? Le PS est à la botte de l'oligarchie financière, les banksters, et des nouveaux chiens de garde !
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