dimanche 29 janvier 2012

La fin de l’euro ne sera (probablement) pas pour 2012


Le mois de janvier 2012 aura marqué une sérieuse accalmie sur le front de la crise de la zone euro. Après un semestre de psychodrames boursiers et de sommets de la dernière chance, la situation semble s’être calmée. Combien de temps resterons-nous dans l’œil du cyclone ?

Un débat qui dure depuis deux ans

Fin 2009, j’avais évoqué le fait que la Grèce faisait tomber le tabou de la sortie de l’euro. Début 2010, la tension sur les taux payés par Athènes avait alors lancé un débat dont nous ne sommes pas sortis, et dont nous ne devrions sortir que quand cette construction baroque et artificielle qu’est la monnaie unique, sera démontée. Cet été, nous sommes passés tout près d’une explosion en vol de l’euro, qui n’a été sauvé que par les interventions de la BCE sur les marchés.

Bref, la possibilité d’une fin rapide de la monnaie unique existe. Jacques Sapir a raison de dire que « la sortie du tunnel est encore loin ». Dans ce papier, il souligne très justement toutes les raisons pour lesquelles 2012 pourrait être le début de la fin. Entre la Grèce, dont le PIB a baissé de 15% en trois ans, l’Espagne, où le chômage bat des records, et l’Italie, dont les taux longs frôlent les 7%, les foyers potentiels d’incendie de la zone euro ne manquent pas.

Le supplice de l’euro va durer

Depuis deux ans, je soutiens que « le supplice de l’euro va durer », malgré les avis contraires de personnes que je respecte énormément intellectuellement. A dire vrai, je préfèrerai avoir eu tort, car, comme le souligne désormais Paul Krugman, qui a changé d’avis sur la question, « l’Europe se porterait sans doute mieux s’il s’écroulait plutôt aujourd’hui que demain ». Malheureusement, une conjonction de phénomènes pourrait bien prolonger l’agonie de la monnaie unique sur plusieurs années.

Bien sûr, l’Allemagne continue à refuser toute euro-obligations ou même toute augmentation du FESF ou du MES. Mais de toutes les façons, ces pare-feux ne seraient pas forcément efficaces. Et surtout, il en existe d’autres. La BCE achète des titres de dettes souveraines sur le marché secondaire, elle prête de manière illimitée aux banques pour éviter tout assèchement des liquidités. Et la coordination internationale de ces efforts a calmé les marchés depuis un bon mois.

D’ailleurs, les dernières adjudications se sont bien passées. Certes, les sommes en jeu pour 2012 sont très importantes. Mais d’une part, la BCE veille à ce que cela se passe bien car elle y joue sa survie. De l’autre, les politiques d’austérité rencontrent pour l’instant une opposition limitée et la réduction des déficits est en marche dans tous les pays de la zone euro. Les dogmes néolibéraux l’ont emporté dans le débat public, comme le soutient Alain Grandjean.

L’Europe dans une impasse

Pire, autant il y a trois ans, il était plus facile pour un gouvernement de renverser la table, quitter la monnaie unique, reprendre le contrôle de la création monétaire, restructurer en profondeur le secteur bancaire, autant aujourd’hui, c’est plus difficile. Certes, le fait que la zone euro soit dans une impasse plaide pour des solutions radicales, mais la rechute économique n’est paradoxalement peut-être pas assez violente. Il s’agit d’un lent engourdissement qui peine à provoquer une réaction vive…

Pire, il est probable que la situation aux Etats-Unis s’améliore et que la croissance accélère. En effet, le marché immobilier semble sur le point de repartir après près de cinq ans d’une crise sans précédent. Après être tombé si bas, il ne peut que mécaniquement rebondir, ce qui soutiendrait fortement la croissance dans les deux ou trois prochaines années, et pourrait même permettre au continent européen de retrouver un semblant de croissance et repousser l’examen des problèmes à demain.

Bien sûr, cette croissance sera très limitée et illusoire. Mais de concert avec les interventions de la BCE et la volonté sans faille des dirigeants européens de sauver l’euro, malgré les souffrances infligées à la population, la monnaie unique pourrait survivre encore quelques années…

24 commentaires:

  1. Vraisemblablement la situation actuelle va en effet se prolonger. La politique d'"open bar" de la BCE a porté ses fruits, les banques ont reconstitué leur liquidité en décembre (500 milliards injectés à 1%) et cherchent des actifs sûrs pour les placer. Donc elles achètent les dettes publiques à un taux plus raisonnable. Seules la Grèce et le Portugal relèveraient alors d'un traitement chirurgical. Mais il ne s'agit que d'un traitement symptomatique. La stratégie de la BCE est beaucoup plus cohérente qu'on le prétend souvent : en pure logique néolibérale, il s'agit d'étrangler les états pour les contraindre à pratiquer des ajustement par la dépression. C'est le modèle appliqué par le FMI à nombre de pays surendettés dans les années 80-90. Lorsque le "traitement de choc" menace de produire une explosion, elle relâche le robinet à liquidités pour maintenir la tête légèrement hors de l'eau.

    Cette politique peut "réussir" si l'on entend par là qu'au final les dettes seraient résorbées : au prix d'un décrochage de l'Europe des autres pays développés et d'un déclin durable du niveau de vie.
    Mais je ne crois pas que l'euro soit emporté par une crise financière - la BCE pourra toujours la noyer sous la liquidité. Une issue pourrait venir un collapsus politique - hélas le formatage néolibéral des élites européennes est solide. Sur le plan électoral, le verrouillage est solide :Mélenchon défend l'euro, MLP discrédite toutes les idées qu'elle touche et NDA, dans le meilleur des cas, prendra date pour 2017... Reste l'hypothèse d'une crise sociale, mais là aussi la menace tétanise plus qu'elle ne mobilise.

    Bref nous sommes sans doute loin d'avoir touché le fond.

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  2. A lire : http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2012/01/26/draghi-va-t-il-sauver-l%E2%80%99europe/

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  3. @ J Halpern

    Complètement d'accord. C'est triste à dire mais nous n'avons pas encore mangé notre pain noir. En outre, la présentation de la sortie de l'euro comme un apocalypse économique protège la monnaie unique car les citoyens pour qui les conditions de vie sont correctes ou mieux n'ont pas envie de prendre de risques...

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  4. Les dettes pourront-elles être résorbées avec des politiques d'austérité qui empêchent la croissance ? On a vu avec le Japon que ce n'est pas possible et ce sera encore plus difficile en Europe avec des taux élevés. Que se passera-t-il si la récession s'éternise, que les dettes publiques continuent d'augmenter...? Est-ce que la crise de la dette ne se réveillera pas de façon plus virulente encore, parce que cette fois l'UE n'aura plus de solution ?

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  5. Concernant la reprise américaine, on peut faire 2 remarques:
    1/ les problèmes ne sont pas réglés aux USA, la croissance ne sera pas durable;
    2/ l'UE ne profitera pas de la croissance américaine, c'est du moins ce que dit une étude Natixis :
    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=62060

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  6. Je penserais à l'influence qu'aurait l'explosion de la bulle immobilière chinoise qui est inscrite dans les tablettes d'un avenir proche.

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  7. L'Euro a supprimé l'instrument de mesure d'une économie, la monnaie, et donc en même temps la variable d'ajustement monétaire, il ne reste plus que la variable des salaires pour ajuster, ce qui sur le plan politique est une pilule difficile à faire avaler. Les agences de notation ont été incapables de prendre la relève en notant correctement les pays. L'UE a fait de même.

    La récession est le plus probable, y compris pour l'Allemagne.

    Ainsi le PS est presque sûr de l'emporter, et le SPD a des fortes chances de l'emporter contre Merkel.

    Par conséquent, les 2 partis socialistes entraineront l'UE à marche forcée vers le fédéralisme. La cour de Karlsruhe sera le dernier obstacle. Sinon, je ne donne pas 3 ans à l'Euro, en dehors de ce scénario.

    L'UE est au pied du mur, le plan des européistes à bien fonctionné.

    Olaf

    Olaf

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    1. Très pertinent.
      J'ai le trouble sentiment d'être une fois de plus floué par les européistes, passés maitres dans l'art de contourner la volonté des peuples.

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  8. Si il y a bien une prophétie des économistes standards qui ne s'est pas réalisée, c'est que la libéralisation des échanges au sein de l'UE n'a absolument apporté aucune convergence des modèles de production et d'organisation des pays alors c'était le
    clé de voute de leur édifice théorique.

    Olaf

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  9. Samedi 28 janvier 2012 :

    Crise de la dette : Berne a envisagé le pire.

    Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann estime que la zone euro survivra à l'actuelle crise de la dette. Sinon on courrait à une «catastrophe», a déclaré samedi le ministre de l'économie au Forum économique de Davos (WEF). La Suisse a envisagé tous les scénarios.

    Le Conseil fédéral semble préparé à une désintégration de la zone euro. Le gouvernement a officiellement exigé que tous les scénarios soient envisagés, a relevé le Bernois devant quelques journalistes.

    M. Schneider-Ammann s'est entretenu lors de son séjour dans la station grisonne avec plusieurs ministres d'autres pays. L'incertitude est de mise, a-t-il observé à l'issue des échanges. Selon lui, une certaine psychologie est importante : «Nous ne devons pas parler de la situation de manière plus morose qu'elle ne l'est».

    http://www.tdg.ch/economie/Crise-de-la-dette-Berne-a-envisage-le-pire-/story/13527900

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  10. @ Olaf
    La théorie dit qu’en union monétaire se produit des phénomènes de spécialisation au niveau de la production, et par conséquent des divergences, ce qui ne serait pas un problème dans un état fédéral, mais qui pose un problème dans une zone hétérogène.

    Albert

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  11. Pour ceux que ça intéresse, voilà à quoi pourraient ressembler les billets de banque lors de la transition euro -> franc :
    http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=92278420EuroFrancsRspecimen.jpg

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  12. Albert

    Désolé, mais la théorie parle aussi de convergence des zones de non union monétaire quand il y a libéralisation des échanges.

    L'exemple type est le Japon ou la Chine maintenant qui ont bénéficié des apports technologiques et organisationnels en ouvrant leurs marchés. La Chine est en passe de devenir l'une des premières puissances en termes d'innovation. Ce pays a ouvert ou fermé ses frontières selon une stratégie, pas selon des dogmes. Plutôt que de parler de protectionnisme intelligent, je préfère parler de protectionnisme stratégique, c'est plus realpolitik. Soit un pays est stratège, soit il se fait manger. Le protectionnisme, c'est savoir négocier ses intérêts lors d'un partenariat.

    Olaf

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  13. @ Anonyme 3:35

    Complètement d’accord. On le voit bien en Grèce également. Après, si les déficits baissent tout de même, la situation peut pourrir pendant plusieurs années au lieu d’exploser et de pousser à un assainissement.

    @ Anonyme 3:47

    Juste sur les Etats-Unis, mais le rebond prévisible de l’immobilier pourrait soutenir la croissance pour 2 ou 3 ans si le budget est géré raisonnablement. Ce n’est pas durable à moyen terme, mais à court terme, l’immobilier est tellement bas que le rebond a des chances d’être mécanique, comme avec le marché automobile (comme je l’expliquais en 2009, cf mon premier blog)
    Sur les Etats-Unis, l’impact ne sera pas énorme mais je ne pense pas qu’il sera négligeable, car il pourrait provoquer une baisse de l’euro, qui aidera l’Europe. En outre, cela permettrait de garder un climat positif pour les entreprises, qui investiront alors davantage. Bref, je crois que ce ne sera pas négligeable

    @ Anonyme 4:15

    Le gouvernement chinois a bien géré la bulle de l’immobilier en la faisant dégonfler à temps. Je ne pense pas qu’il y aura explosion. The Economist a fait des dossiers très intéressants sur le sujet qui tendent à montrer que le niveau des prix n’est pas si insoutenable que cela. En outre, ils ont rapidement agi pour casser la spéculation (augmentation du niveau des réserves bancaires, augmentation du dépôt pour acheter une maison.

    @ Olaf

    Pas gagné que le SPD gagne. Si la campagne de 2013 se fait sur le niveau d’intégration européenne, Merkel pourrait bien gagner…

    Complètement d’accord sur le second commentaire ainsi que le troisième (sur le protectionnisme).

    Je pense que votre commentaire n’est pas incompatible avec celui d’Albert.

    @ BA et F Lahogue

    Merci pour l’info.

    @ Albert

    C’est juste.

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  14. Laurent je note une inflexion de votre discours: vous disiez jusque là que le supplice de l'euro pourrait durer, mais que de toute façon la fin de la monnaie unique était inévitable à moyen terme. Vous semblez repousser ou nier désormais la possibilité d'une sortie de l'euro (à moins que je ne vous aie mal lu).
    Il me semble, pour ma part, que la gigantesque régression économique et sociale que provoque l'euro (et qui ne saurait s'arranger réellement avec une croissance à 1%) finira par se traduire politiquement. Je trouve à ce sujet les analyses de Louis Chauvel intéressantes (voir ce lien notamment: http://www.books.fr/blog/louis-chauvel-les-classes-moyennes-franaises-sont-carteles-/#section).
    Il estime que le déclassement des classes moyennes, depuis 30 ans, ne va faire que s'amplifier avec ce qui nous attend (hausse du chômage, baisse continu du pouvoir d'achat, dégradation de notre système social, explosion du coût des mutuelles etc.) Cela se traduira sans doute politiquement selon lui par la formation d'un grand parti populaire, anti-élites, ni droite, ni gauche, ni FN, qui contestera les choix des grands partis et sera peut-être en position d'accéder aux responsabilités. Je ne sais pas qui pourra incarner une telle alternative: j'espère que ce sera NDA mais il faudrait que son discours devienne plus accessible au plus grand nombre, qu'il acquiert l'étoffe et le charisme d'un Séguin. Mais une chose est sûre: la dégradation du sort des classes moyennes va s'accentuer et je pense que, de plus en plus, le débat politique va se reconfigurer et se structurer autour de la question européenne. Il y a déjà un parti de l'euro, constitué du PS, de l'UMP et du Modem. Si la gauche accède aux responsabilités en 2012, elle poursuivra la politique de Sarkozy parce qu'elle croit aux mêmes dogmes. Et la fin de ce clivage droite-gauche va finir par sauter aux yeux de la population. A nous, dans les années qui viennent, de savoir constituer un grand parti populaire qui, face au parti de l'euro, pourra représenter la seule alternative possible: celle du retour à la souveraineté nationale.

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  15. Je suis dubitatif sur un parti populaire je l'espère mais je sais celui qui monte très vite en campagne ici en Bourgogne c'est très clairement le fn ; n'importe quelle discutions sur les marchés les commerçants au bistro ou au restaurant celui ci est plébiscité et par toutes les couches de la population

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  16. James K.Galbraith en juin 2010:

    "Jusqu’où [la BCE] copiera-t-elle la politique d’injection de liquidités mise en œuvre par la Réserve fédérale à l’automne 2008 ? Une chose est sûre : même si elle va jusqu’au bout de sa mutation et met un terme à la crise financière, la crise économique, elle, va s’amplifier.

    Chaque pays « sauvé » recevra juste assez pour payer ses créanciers, en échange d’une réduction drastique de ses dépenses publiques. Les banques en sortiront gagnantes, pas les populations."

    http://www.monde-diplomatique.fr/2010/06/GALBRAITH/19179

    C'est une sorte de servage par les banques en fait.

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  17. @ Alexis

    L'inflexion perçue ne correspond pas à ce que je pense. Je n'ai pas été clair. Sur le fond, bien sûr que l'euro va finir par s'écrouler, mais j'ai du mal à voir à quel moment. Cela peut durer, c'est la seule chose que je sens aujourd'hui.

    Complètement d'accord d'accord pour l'émergence d'un grand parti populaire. Et je crois que NDA a toutes ses chances. En 2012, il va gagner un statut. Et l'accession au pouvoir de la gauche sera l'occasion de démontrer par l'absurde la continuité des politiques suivies.

    @ Patrice

    C'est logique, ils ont l'exclusivité médiatique de l'alternative (avec dans une certaine mesure Mélenchon), mais NDA va apparaître dans la dernière ligne droite de l'élection.

    @ TeoNeo

    Merci pour cette citation tellement juste.

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  18. Lundi 30 janvier 2012 :

    Pendant que tout le monde regarde la Grèce, le Portugal agonise.

    Les investisseurs internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité du Portugal à rembourser sa dette.

    Les taux des obligations du Portugal atteignent des niveaux insoutenables.

    Portugal : taux des obligations à 2 ans : 21,092 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT2YR:IND

    Portugal : taux des obligations à 3 ans : 24,559 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT3YR:IND

    Portugal : taux des obligations à 5 ans : 23,002 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT5YR:IND

    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 17,393 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND

    D’après le patronat portugais, il va falloir trouver une deuxième aide d’urgence pour sauver le Portugal … et pour sauver les banques privées : il va falloir trouver 30 milliards d’euros supplémentaires.

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  19. Si la fin de l'euro n'est pas (probablement) pour 2012 en tous cas la crise s'aggrave malgré une certaine euphorie due à l'injonction de liquidités: 489 milliards d'euros à 1% pendant 3 ans. Cependant la situation de la Grèce ne s'améliore pas, pas plus que celle du Portugal, de l'Espagne et l'Italie. Plus elle sera tardive plus elle sera violente non seulement économiquement mais aussi socialement et politiquement.
    Les fonds spéculatifs rachètent les dettes souveraines aux banques à 30% de leurs valeurs et refusent une décote de 50% en espérant faire jouer le mécanisme des CDS pour gagner sur tous les tableaux mais qui pourra en payer leur montant.
    Cependant il y a des élections en Grèce le 8 avril et l'actuel gouvernement et sa majorité pourrait être balayée par des forces politiques bien moins conciliantes voire plus.
    Voir la dernière analyse de Jacques Sapir!

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  20. le problème monétaire est vieux comme le monde (capitaliste)
    Soit la rente est privilégiée , soit l'emploi .
    Impossible de passer outre ce dilemme .

    Actuellement l'euro défend la rente et tue l'emploi .

    Des sommes de l'ordre de mille milliards d'euros sont évoquées ,pour défendre la finance , alors que la rigueur les "économies" dégagées , malgré tous les sacrifices , s'évaluent en dizaines, centaines de millions d'euros ...

    Au prix de l'emploi , de la compression des salaires , de l'écrasement des protections .

    La TVA sarko devrait dégager quelques milliards d'euros ? Peut être à court terme , mais elles tuent infailliblement la croissance . Et donc accélèrera la décomposition de nos sociétés .
    Tout ça au nom de la globalisation, de l'économie financiarisée ,de la concurrence libre et non faussée , en fait de la captation des ressources par les déjà très riches .

    Soit la gestion de l'euro est définitivement abandonnée à l'Allemagne et son ordolibéralisme et alors effectivement la seule façon de s'en tirer , soit on contraint l'Allemagne à abandonner ses diktats et ses obsessions .

    Car cette politique ne favorise que ce pays et encore pas toutes les couches de sa société . Son patronat , ses banques, ses rentiers , bref les classes supérieures qui multiplient par deux ses richesses tous les cinq ans .

    Pol Ignac .

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  21. "la seule façon de s'en tirer est de quitter cette monnaie..."

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  22. Voici comment fonctionne le circuit fermé, en haut :
    - Les banques privées européennes empruntent 489 milliards d'euros à la BCE à 1 %.
    - Ensuite, avec cet argent, les banques privées européennes prêtent aux Etats européens périphériques. Elles leur demandent de payer des taux d'intérêt très élevés.
    - Enfin, la BCE rachète aux banques privées les obligations des Etats européens périphériques.

    En haut, ce circuit est un circuit fermé. L'argent tourne dans ce circuit fermé.

    L'argent ne descend pas financer l'économie réelle, en bas.

    Coup de frein à la croissance des crédits aux entreprises.

    Selon les dernières statistiques de la Banque de France, la croissance des crédits aux entreprises a été divisée par deux en un mois, entre novembre et décembre dernier, à 1,6 %. Une décrue liée à la chute des crédits de trésorerie.

    (Source : Les Echos, lundi 30 janvier 2012)

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201867842720-coup-de-frein-a-la-croissance-des-credits-aux-entreprises-281563.php

    Les banques prévoient un net durcissement du crédit.

    Un quart des banques de la zone euro prévoient de durcir leurs conditions de crédit aux entreprises au cours des prochains mois, accentuant une tendance déjà nettement perceptible fin 2011, montre l'enquête trimestrielle publiée mercredi par la Banque centrale européenne. 

    Menée entre le 19 décembre et le 9 janvier, cette enquête auprès de 124 établissements ne prend sans doute pas pleinement en compte l'impact de l'injection massive de liquidités réalisée par la BCE à l'occasion de son premier appel d'offres à trois ans le 21 décembre. Mais elle est de nature à nourrir les inquiétudes sur les risques d'assèchement du crédit avec la prolongation de la crise de la dette dans la zone euro.

    « Les banques participantes ont expliqué l'intensification du resserrement des règles de crédit par la conjonction défavorable de la détérioration des perspectives économiques et de la crise de la dette souveraine de la zone euro, qui a continué de saper la situation financière du secteur bancaire », explique la BCE. 

    Elle ajoute que 35% des banques ont durci leurs conditions de crédit aux entreprises au quatrième trimestre. Cette proportion n'était que de 16% dans l'enquête sur le troisième trimestre 2011. 

    Une banque sur cinq (21%) prévoit une baisse de la demande de prêts des entreprises sur les trois premiers mois de cette année, contre 5% seulement au troisième trimestre. La demande de prêts immobiliers est attendue en baisse par 44% des établissements. 

    Vendredi, le président de la BCE, Mario Draghi, avait déclaré que les 489 milliards de liquidités apportés aux banques lors du refinancement à trois ans de fin décembre avaient permis d'éviter un "credit crunch" majeur, mais il avait ajouté que le crédit restait fortement affaibli dans certaines parties de la zone euro.

    http://www.20minutes.fr/ledirect/871376/banques-prevoient-net-durcissement-credit-bce

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  23. Mécaniquement, le marché immobilier US peut tomber au niveau de celui de Detroit. Il est donc illusoire de penser qu'il puisse rebondir sans emploi.

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