Des sondages indiquent que les Français veulent une campagne respectueuse. Pourtant, il semblerait que ce ne soit pas la direction prise par la majorité présidentielle qui multiplie les attaques totalement outrancières. Pas sûr que cela fasse du bien à Nicolas Sarkozy.
De la guerre et d’un naufrage
Bernard Accoyer a démarré les hostilités la semaine dernière en affirmant que « si nous ratons ce rendez-vous de la responsabilité et du courage, les conséquences économiques et sociales pourraient être comparables à celles provoquées par une guerre ». Malgré l’énormité de cette déclaration, le président de l’Assemblée Nationale a déclaré ne pas regretter ses propos. Pourtant, même Nicolas Sarkozy a fini par le désavouer en croisant Martine Aubry à Lille.
Gérard Longuet, qui est l’auteur d’une collection assez sinistre de dérapages variés, n’a pas eu peur d’outrepasser les limites de la décence en osant comparer François Hollande au capitaine du Costa Concordia en disant sur LCI : « Il y a des capitaines qui frôlent trop les côtes et qui conduisent leurs bateaux sur les récifs", et : "je trouve que François Hollande côtoie et tutoie les déficits publics avec beaucoup de complaisance ».
La polémique sur le quotient familial
Les snipers de l’UMP se sont également illustrés dans la polémique sur la réforme du quotient familial. Manuel Valls avait évoqué son remplacement, sans doute inspiré des réflexions de Camille Landais et Thomas Piketty, en jugeant qu’il n’était pas juste que l’Etat aide davantage les familles aisés que les familles modestes. La cellule riposte du président de la République s’est surpassée en déclenchant une offensive quasiment sans précédent.
Nous avons eu droit à toutes les « nuances » de l’indignation, le président affirmant que c’était une « folie ». Certains n’ont pas hésité à faire mine de croire que le candidat socialiste proposait purement et simplement de supprimer le quotient familial, alors qu’il ne s’était prononcé que pour sa réforme. Mais ce déluge de mauvaise foi a imposé à François Hollande de préciser sa position d’une manière qui a pu laisser entendre qu’il reculait sur sa proposition.
Une sale campagne
Cette polémique est dommage car le point avancé par les économistes est juste. Nous avons un empilement d’aides diverses et variées qu’il vaudrait sans doute mieux unifier dans un seul mécanisme plus simple. Mais là encore, la mauvaise polémique a tût le bon débat. La tactique de Nicolas Sarkozy pour la campagne présidentielle semble assez claire : une multiplication de nouveaux dossiers pour garder la maîtrise de l’agenda et des attaques agressives contre le candidat socialiste.
Bien sûr, si François Hollande reste sur la défensif à chaque fois qu’il est attaqué de la sorte, le président sortant pourrait y gagner. Il va essayer de renforcer le mythe du président qui a du caractère et qui agit, contrairement à son adversaire, alors qu’il a cédé sur tout pendant tout son mandat, notamment sur la scène européenne. En outre, il oublie que sa brutalité déplaît et que cette agressivité pourrait bien lui faire perdre bien plus qu’à celui qui est visé par les snipers de l’UMP.
Emmanuel Todd a dit qu’en 2007 « les électeurs qui avaient peur de l’incompétence de Ségolène Royal l’ont emporté sur ceux qui avaient peur de la brutalité de Nicolas Sarkozy ». Pas sûr qu’avec une telle campagne, ou un tel comportement face aux journalistes, il n’aille pas dans le mur.
L'UMP sent la défaite comme inéluctable sinon la brutalité, la grossièreté et la mauvaise foi ne serait pas ses seuls arguments.Elle ne fait que confirmer mon opinion sur le supposé président: un personnage agité, grossier, vulgaire et inculte. Au service des privilégiés! Comme on disait autrefois, une politique de classe.
RépondreSupprimerLaissons les s'enfoncer leur laideur morale rejoint la laideur de leurs propos il va juste falloir se boucher le nez quelques temps mais si c'est le prix a payer je suis partant
RépondreSupprimerL'autre dimanche,j'allais manger un bout et m'installais à la table d'hôte pour agrémenter la chaire, las...de tout le repas, il n'a été question que de ces salauds de communistes et du pauvre petit Nicolas qui avait dû faire exactement pareil...pourquoi, exactement ? Personne ne le dira : j'ai juste vu ou revu que la "politique" était un formidable défouloir. J'ajouterai qu'il s'agissait d'un défouloir voulu et organisé : c'est bien les lois électorales qui permettaient de nous rejouer tous les cinq ans "moi ou le chaos" : si, l'enflure paie et paiera.
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