De multiples rebondissements
Il y a huit jours, The Economist faisait sa une sur Mitt Romney en demandant « America next CEO ? », pesant ses forces et ses faiblesses pour affronter Obama. L’hypothèse qu’il ne puisse pas être nominé semblait alors totalement farfelue. Mais la semaine qui a suivi a été marquée par une cascade de rebondissements qui ont ébranlé la position du favori des sondages et des analystes, à défaut d’être celui des fondamentalistes religieux du Parti Républicain.
Deux coups de semonce majeurs ont marqué la semaine. Tout d’abord, après avoir obtenu le soutien de Sarah Palin, c’est Rick Perry qui s’est retiré pour soutenir Newt Gingrich. Désormais, l’aile droite du Parti Républicain est beaucoup moins fragmentée, ce qui lui donne une chance de l’emporter si elle se rassemble derrière un des deux outsiders encore dans la course. En outre, le résultat de l’Iowa a été modifié puisque c’est finalement Rick Santorum qui a gagné.
En outre, une immense polémique a explosé sur la feuille d’imposition de Mitt Romney, qui a révélé que son taux d’imposition n’était que de 15%, soit moins qu’une partie des classes moyennes, ce qui l’affiche mal pour un homme dont la fortune est estimé autour de 200 millions de dollars. En outre, ses adversaires mettent en avant les pratiques prédatrices du fonds Bain Capital qu’il a dirigé, chargeant parfois des entreprises de dettes jusqu’à les pousser à la faillite.
Mitt Romney peut-il perdre ?
La très large victoire de Newt Gingrich en Caroline du Sud rebat complètement les cartes, d’autant plus que le vainqueur de cet Etat est traditionnellement le vainqueur des primaires républicaines. En outre, cette victoire clarifie le débat car le chef du GOP en 1994 est devenu de facto l’adversaire de Mitt Romney. En effet, Rick Santorum dispose d’une toute petite organisation et ne semble pas avoir les moyens de mener une véritable campagne nationale.
Malgré tout, Newt Gingrich est un candidat qui a des faiblesses. Il est surprenant que toutes ses casseroles ne l’aient pas davantage affaibli. Par-delà la nouvelle polémique qui a éclatée sur sa vie privée, le chef de la Révolution Conservatrice de 1994 a été lobbyiste pour Freddie Mac et Fannie Mae, les deux organismes de crédit qui ont été nationalisés en pleine crise des subprimes en 2008. En outre, il est assez prompt aux gaffes et aux déclarations emportées.
Au global, ce mois de janvier aura permis de grandement clarifier la situation. Ron Paul et Rick Santorum ne semblent pas en position de l’emporter. Maintenant, l’élection va se jouer entre Mitt Romney et Newt Gingrich. Sa victoire en Caroline du Sud lui permet de s’imposer comme l’alternative à l’homme d’affaire, mais il faut noter qu’il s’agit d’un Etat très conservateur et qu’il aura plus de mal à s’imposer dans les grands Etats moins polarisés ou auprès des indépendants
Avec trois vainqueurs différents dans les trois premiers Etats, les primaires républicaines semblent extrêmement ouvertes. Malgré sa capacité apparente à battre Barack Obama, Mitt Romney ne semble pas plaire aux républicains. Newt Gingrich pourrait bien l’emporter.
Bonjour Mr Pinsolle. Malgré la qualité des posts sur ce blog, je m'étonne de votre intérêt pour la primaire américaine qui n'est à mon sens pas un grand évènement, et d'autant moins pour un Gaulliste comme vous. Sachant également que le système électoral américain et son mode de financement sont un scandale... Il me semble que l'attrait des grands médias (le monde en tête) pour la chose nous détourne encore une fois de nos combats nationaux et européens. Quelle différence pour nous qu'un Romney ou qu'un Gringrich passe...?
RépondreSupprimerCordialement.
Il y'a quelques élus résistants aux Etats Unis. Ceux la ne peuvent accéder au pouvoir.
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=pSD7rDdbgA4&feature=g-vrec&context=G233ffeeRVAAAAAAAABQ
C'est vrai que ce qui se passe aux états unis est maintenant sans grand intérêt mais ce peut être notre futur si nous n'y prenons garde car leur mode de vie rêvé a encore une certaine inertie surtout chez les plus pauvres de notre société ou il suffit de voir les prénoms dans les écoles pour se faire une idée juste sur le quartier
RépondreSupprimerOui, mais moi, ça m'intéresse, ne serait-ce que pour essayer de comprendre les Etats-Unis (ce qui n'est pas facile)...
RépondreSupprimerCordialement,
"Il est surprenant que toutes ses casseroles ne l’aient pas davantage affaiblies"
RépondreSupprimerHum...
Heureusement que l'on s'intéresse à ce qui se passe dans le reste du monde, et encore plus aux Etats-Unis qui est la 1ere puissance mondiale.
RépondreSupprimerPar ailleurs, l'enseignement que l'on peut tirer de cette primaire, c'est qu'il peut y avoir des retournements de situation en un très court laps de temps : ce qui pourrait se produire pour NDA.
@ Anonyme
RépondreSupprimerMerci de m'avoir signalé la faute.
@ Magalie
Très juste !