C’est dans une certaine indifférence que les temps de parole des candidats à l’élection présidentielle du 1er au 27 janvier ont été publiés par le CSA. Pourtant, l’examen des chiffres révèle un biais absolument scandaleux dans la couverture de la campagne.
L’iniquité, notamment à la radio
Bien sûr, nous ne sommes pas encore dans la campagne officielle, qui imposera l’égalité de temps de parole entre les différents candidats. Mais théoriquement, nous devrions être dans un régime d’équité entre les candidats. En réalité, la quasi totalité des grands médias ont démontré un biais absolument scandaleux dans la répartition des temps de parole politique au mois de janvier, privilégiant outrageusement Nicolas Sarkozy et François Hollande au détriment de tous les autres.
Les chiffres sont littéralement stupéfiants. Dans les émissions d’informations, France Inter a accordé 39% du temps de parole au président, 30% à François Hollande, 13,6% à François Bayrou, 5,4% à Eva Joly, 4,1% à Marine Le Pen et moins de 0,1% à Nicolas Dupont Aignan, Nathalie Arthaud ou Philippe Poutou (mais 1,6% à Christine Boutin, ou 2,2% à Dominique de Villepin). France Info a été encore plus caricaturale avec 41,6% et 35,8% pour les deux leaders !
RTL et Europe 1 ont consacré entre 38 et 41,5% de leur temps de parole au président de la République et entre 33,4 et 35,6% à François Hollande. François Bayrou a eu droit à un peu plus de 5%, Marine Le Pen autour de 4%. Jean-Luc Mélenchon n’a eu droit que 1,7% du temps de parole sur Europe 1 (1,6% sur France Inter et 2,7% sur France Info) mais 6% sur RTL. Il faut noter que RMC se distingue largement avec des temps de parole plus équilibrés.
Dans les émissions d’information à la télévision, les temps sont plus équilibrés. Hollande varie entre 15% (Canal Plus) et 40% (France 2 et France 5). Nicolas Sarkozy obtient entre 22% (Canal Plus) et 39% (France 3). Il faut noter que Joly et Villepin bénéficient d’un traitement assez disproportionné par rapport à leurs sondages, au contraire de Marine Le Pen et des autres « petits candidats ». France 2 a donné 11 heures de temps de parole politique contre 1 heure pour TF1.
Une campagne assez mal traitée
Il y a quelques points positifs néanmoins, comme la multiplication des programmes, qui permettent une meilleure couverture, notamment sur France 2. Néanmoins, la bipolarisation stupéfiante de la plupart des médias en janvier est fondamentalement choquante. Comment permettre l’émergence de nouveau candidat quand 75% du temps de parole est consacré aux deux principaux candidats, largement au-dessus de leur part dans les sondages, ce qui est totalement injuste ?
On note également que certains candidats sont bien mieux traités que d’autres quantitativement. Et comment ne pas aborder le biais partisan de certains journalistes, au premier rang desquels Jean-Michel Apathie, qui a jugé la candidature de Jacques Cheminade « inutile », daignant à peine l’interroger et pestant contre l’égalité des temps de parole que le CSA impose à partir du 20 mars. Bref, il reste beaucoup de travail à faire pour obtenir une couverture juste et partiale de la campagne.
Pire, les dirigeants de neuf chaines de télévision et de radio (RTL, Europe 1, Radio France…) ont adressé cette semaine une lettre au président du Conseil Constitutionnel, lui demandant d’assouplir les règles de stricte égalité entre les candidats pendant la période électorale, mise en place par le Général de Gaulle. Ils demandent ainsi de réduire de cinq à deux semaines la campagne officielle. 5 semaines de stricte égalité sur 260, cela semble trop pour ces grands démocrates !
Le point positif est qu’à partir du 20 mars, le traitement égal des candidats devrait permettre de rebattre les cartes d’une campagne bien mal couverte par une partie des médias. Tout cela devrait permettre de bouleverser la donne d’un jeu qui ne peut pas bouger dans de telles conditions.
A t-on déjà vu un candidat crédité de 1% entre 6 et 3 mois avant l'élection, obtenir, du fait de l'égalité de temps de parole pendant 5 semaines, plus de 5% lors de l'élection proprement dite ?
RépondreSupprimerDe plus il me semble que l'égalité du temps de parole s'applique au candidat mais pas à ses "lieutenants" ... nul doute que ceux de l'UMPS vont être mis à contribution.
@Anonyme
SupprimerCe sont donc les sondages, qui n'ont aucun socle juridique à hauteur de nos lois organiques qui disposent sur la légitimité des candidats ?
Que les partis investissent rapidement dans les instituts de sondages...
Faut-il que je vous dise ce que je pense de la qualité de votre intervention, laquelle est mêlée, au regard de votre tonitruante prestation, d'un réjouissant péremptoire ?
Play Station ou Xbox 360 ?
Jean-Michel, c'est vous ?
Les banques et les marchands d'armes sont propriétaires des grands médias, journaux et Tv. La gauche majoritaire dans les TV publiques.
RépondreSupprimerIls présélectionnent ceux qui ne remettent pas en cause leurs intérêts. Hollande et Sarkozy ont signé le traité de Lisbonne qui garantit que les Etats ne pourront obtenir de prêts à zéro % par les banques centrales mais par l'intermédiation des banques privées. Il est impératif d'éliminer les candidats anti-systèmes.
C'est clair
Olivarus
@ Anonyme
RépondreSupprimerFrançois Bayrou en 2002. Olivier Besancenot... L'égalité de temps de parole concerne le candidat et ses soutiens.
Un dessin d'Iturria qui résume tout :
RépondreSupprimerhttp://iturria.blogs.sudouest.fr/archive/2012/02/08/le-trait-d-iturria-du-7-fevrier-2012.html
Tout à fait d'accord sur le SCANDALE des TEMPS de parole.
RépondreSupprimerResterait toutefois à compléter cette approche objective par une analyse "qualitative". En effet, l'UMPS et le Modem n'ont pas seulement le monopole du temps, mais le privilège de l'accueil policé.
En revanche, les journalistes polluent les interventions de ceux qui n'ont pas l'heur de leur plaire. Ils retrouvent pour eux seuls les accents de Fouquier-Tinville. Ainsi, dans leurs rares passages :
* NDA serait un illuminé, "coupable" de vouloir (quelle audace !) quitter l'euro ;
* C. Boutin : une dangereuse Torquemada intégriste ;
* M le Pen : une auxiliaire nazie...
Bref : le peu d'antenne qui leur est dévolu passe en réquisitoire destructeur, d'où "l'invité" peine à extraire quelques secondes de parole "libre".
Ch. LECHEVALIER (Ex-Tête de liste DLR Européennes 2009)
C'est Aphatie plutôt qu'Apathie, mais il faut bien admettre que le citoyen quotidiennement lessivé par la vulgarité de Canal Plus n'est probablement plus tenté que par l'apathie et le dégoût.
RépondreSupprimer@ Christian
RépondreSupprimerTrès juste...
@ Marius
Merci de me l'avoir signalé
Les médias ont un sérieux problème avec la démocratie : je propose ce thème de débat pour la prochaine réunion du Siècle !
RépondreSupprimerNotre démocratie est gangrénée par le conflit d’intérêt pour ne pas parler de corruption, le fait de savoir que le temps de parole est basé sur des vulgaires sondages, lesquels sont réalisés par les "instituts" si proches de nos deux "champions" que sont Messieurs Sarkosy et Hollande... kif kif.
RépondreSupprimerIl est temps que la population se réveille, qu'elle ouvre les yeux pour voir à quel point elle est MOUTONNéE.
deux candidats s'opposent véritablement au système: le problème de la dette et de son mode de financement :
RépondreSupprimerAujourd'hui hui : Le 03 janvier 1973.
http://www.youtube.com/watch?v=_m6fTUYU-Tc&feature=related
Et un extrait d' une émission de radio (4 mn )
http://www.youtube.com/watch?v=ZsjQzZ-fSmg&feature=related