Cette semaine, la BCE vient de prêter plus de 500 milliards à des banques privées sans que cela provoque le moindre début de débat. Pourtant, de telles décisions devraient être soumises à un contrôle démocratique, d’autant plus que la gestion de la BCE est hautement critiquable.
Entre monétarisme et casino
D’un côté, la BCE est parfois dogmatiquement monétariste. Lors de la crise de 2008, elle a vraiment tardé pour baisser ses taux, contrairement à la Fed, allant même jusqu’à les monter en plein début de crise, alors que son équivalent étasunien les avait déjà baissé de 3 points. Cela avait propulsé l’euro à 1,6 dollar, faisant rentrer l’économie européenne en récession un trimestre avant les Etats-Unis. Et elle a répété son erreur en montant ses taux le printemps dernier.
De l’autre, elle a considérablement augmenté son bilan depuis le début de la crise et littéralement noyé les marchés sous les liquidités, en prêtant pas moins de 1000 milliards d’euros aux banques privées en à peine plus de deux mois. Finalement, la BCE a largement utilisé des moyens non conventionnels pour permettre aux banques de fonctionner. Son bilan, qui tournait autour de 1000 milliards d’euros avant la crise, a sans doute dépassé le cap des 3000 milliards cette semaine.
Un fâcheux précédent
Mais si la BCE se montre d’un dogmatisme monétariste incroyable sur l’inflation des prix à la consommation, elle s’est montrée d’un immense laxisme dans la gestion de la croissance de la masse monétaire et l’inflation du prix des actifs. L’examen du bilan annuel 2007 démontre qu’elle a laissé la croissance des prêts et de M3 dépasser les 10%, un niveau qui indiquait pourtant clairement une bulle. Pire, page 32, on voit que la croissance des instruments négociables dépassait 20% !
Encore pire, la page 34 de son rapport annuel démontre clairement les excès du système financier puisque la croissance de la masse monétaire M3 pour les ménages augmentait de 5 à 8% par an mais la croissance de la masse monétaire M3 pour les intermédiaires financiers dépassait souvent les 15% par an et a même pu dépasser les 25% en rythme annuel, signe que le monde financier utilisait l’effet de levier de manière totalement irresponsable et que la BCE le laissait faire.
De l’indépendance à l’irresponsabilité
Le Général de Gaulle avait dénoncé les « technocrates apatrides et irresponsables ». C’est exactement ce que l’on peut dire de cette BCE. L’opération de cette semaine est extraordinairement choquante étant donnée son ampleur et l’absence totale de contrôle démocratique. Une telle aide doit être validée par le peuple ou ses représentants. En outre, elle entretient le révoltant aléa moral du secteur financier qui se voit refinancé sans la moindre contrainte.
Alors que l’Europe saigne les citoyens pour sauver les banques, quelques pays ont fait le choix inverse : l’Islande, qui s’en porte bien mieux aujourd’hui que beaucoup d’autres pays, mais aussi l’Argentine. L’ancien ministre de l’économie, Roberto Lavagna, a expliqué dans Libération que « nous avons sauvé les gens plutôt que les banques ». Il fait un parallèle entre la situation de son pays et celle de la Grèce en plaidant pour un défaut de la Grèce plutôt que cette cure d’austérité.
L’indépendance des banques est une monstruosité. Des technocrates coupés de la réalité prennent des décisions totalement ubuesques, jonglent avec les milliards, aident les banques mais demandent l’austérité pour les peuples sans le moindre contrôle démocratique. Il est temps d’y mettre fin.
Vendredi 2 mars 2012 :
RépondreSupprimerL'IIF chiffre une faillite de la Grèce à plus de 1.000 milliards d'euros.
L'organisation bancaire internationale IIF a chiffré à plus de 1.000 milliards d'euros le coût pour l'économie internationale d'un défaut incontrôlé de la Grèce, dans un rapport remis en février aux dirigeants européens, indique vendredi l'hebdomadaire grec Athens News.
Selon Athens News, l'Institut de la Finance Internationale - qui a négocié avec le gouvernement grec au nom des créanciers privés un accord de restructuration et de réduction de la dette grecque - juge que la Banque centrale européenne sera particulièrement touchée, de par son exposition à la dette grecque et les actions qu'elle devrait prendre pour éviter une contagion de la crise aux autres maillons faibles européens.
Selon l'IFF, un défaut de paiement de la Grèce menacerait directement de déstabiliser le Portugal, l'Irlande, l'Italie et l'Espagne, victimes suivantes les plus probables.
L'organisation bancaire internationale évalue les recapitalisations bancaires nécessaires à environ 160 milliards d'euros. Elle estime aussi, selon Athens News, que l'économie européenne paierait une faillite grecque par un ralentissement, réduisant les revenus fiscaux.
Ce rapport a été remis, d'après l'hebdomadaire, le 18 février aux dirigeants européens, avant qu'ils ne décident, jeudi soir, de finalement lancer le 9 mars un plan de renflouement et de désendettement du pays élaboré en octobre, si entre-temps les créanciers privés d'Athènes acceptent d'effacer un peu plus de 100 milliards de créances.
Au vu de ces traumas financiers, il est difficile de concevoir que la Grèce pourrait rester un membre fonctionnel de la zone euro en cas de défaut désordonné, note le rapport cité par le journal.
L'IFF juge également que les retombées sociales et politiques d'un défaut compromettraient l'effort de réforme mené par la Grèce à la demande de ses créanciers.
http://www.romandie.com/news/n/_L_IIF_chiffre_une_faillite_de_la_Gr_lus_de_1000_milliards_d_euros__RP_020320121046-27.asp
Petite requête pour les profanes : le sigle M3, de quoi s'agit-il exactement?
RépondreSupprimerEmmanuel B
S'agit-il de sauver les banques ou de protéger les riches?
RépondreSupprimerJard.
D'où l’évolution :
RépondreSupprimerhttp://www.facebook.com/photo.php?fbid=2805262132944&set=a.1079167461656.2013517.1300367096&type=3&theater
Olaf
@ Emmanuel B
RépondreSupprimerDésolé, je n'ai pas précisé : c'est un agrégat de mesure de la masse monétaire :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Masse_monétaire
@ Jard
Sauver les banques quand meme
oui, mais comment on y met fin ?
RépondreSupprimeron attend poliment que NDA n'ait pas ses 500 signatures et qu'il fasse semblant de se représenter en 2017
ou on propose autre chose ??
Si NDA a ses 500 signatures celà permettra de diffuser plus largement les bases d'une politique alternative et commencer à construire une force politique qui agisse en ce sens.
SupprimerQu'il les ait ou pas, je doute fortement que le changement parte des élections. Soit nous sombrons doucement dans le sous-développement, soit une crise sociale majeure rebat les cartes, soit enfin la torture financière suscite un réflexe d'autoconservation dans le personnel politique. Dans ces deux dernières hypothèse, les forces militantes et le laboratoire d'idées que nous tentons de constituer s'avèreront décisifs.
@Halpern
SupprimerPour la troisième hypothèse, quand on voit "l'acharnement" des caciques de l'UMPS à faire passer tous les traités, à défendre l'actuel euro, et à refuser toute réflexion profonde (TINA), j'ai des doutes: ils préfèreront mourir (ou plutôt laisser mourir le peuple, on le voit en Grèce) plutôt que de reconnaitre la moindre erreur.
Certes ils ne reconnaitrons pas leurs erreurs mais retournerons leur veste sur ce sujet ils sont très fort je suis persuadé que l'umps tire ses dernières cartouches dans le temps politique ce qui veut dire que 2012 n'est pas forcement leur fin mais plutôt 2017 ; NDA a parfaitement raison quand il dit que les votes pour Sarklande ou Holko sont au 3/4 des votes contres donc des votes de désespérance
Supprimer//L'Espagne revoit son déficit à la hausse, crise en vue avec l'UE :
RépondreSupprimerLe chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a averti vendredi que l'Espagne ne pourrait pas respecter ses engagements de réduction du déficit public au risque de provoquer une crise avec ses partenaires européens à l'issue d'un sommet européen marqué par la signature d'un Pacte de discipline budgétaire.
"L'objectif de déficit public sera pour cette année de 5,8% du Produit intérieur brut", a-t-il annoncé au cours de sa conférence de presse, prenant tout le monde de cours. Or l'objectif imposé était de 4,4% pour 2012.
"C'est un très mauvais signal au moment où l'Europe s'engage à plus de discipline budgétaire", a confié à l'AFP le représentant d'un des 27 Etats de l'UE. "Il revient à la Commission européenne de réagir", a-t-il ajouté.
Mariano Rajoy n'a informé personne de son intention de briser le Pacte de discipline budgétaire quelques heures seulement après l'avoir signé avec 24 de ses homologues. Seuls les Britanniques et les Tchèques ne sont pas liés par ce traité.
"Je n'ai pas informé les présidents et les chefs de gouvernement parce que je n'ai pas à le faire. Il s'agit d'une décision souveraine que nous Espagnols, nous prenons", a-t-il soutenu au cours de sa conférence de presse.//
Suite sur http://www.boursorama.com/actualites/l-espagne-revoit-son-deficit-a-la-hausse-crise-en-vue-avec-l-ue-3cd6f31c81e0e3f2f1ff8133f2da76ee
"Il s'agit d'une décision souveraine que nous Espagnols, nous prenons." : pour une fois qu'il prend une décision intelligente et un tant soit peu courageuse...
SupprimerÉmission sur l'Argentine et la Grèce :
RépondreSupprimerMais au fond, comment vivent vraiment les Grecs, aujourd'hui ? Comment les restrictions les affectent-ils ? Et qui a vraiment profité, des années durant, de l'Europe-père Noël ? Si les politiques et les éditorialistes français adorent se jeter la Grèce à la figure, quel journaliste, quel media, est allé en Grèce, pour tenter de dépasser les clichés ? Il y en a au moins un. Et pas n'importe lequel. Fondateur de l'agence Capa, Hervé Chabalier, revenant pour France 5 au reportage de terrain de ses débuts, est allé ausculter la Grèce sans tabous: de la soupe populaire aux richissimes armateurs exonérés d'impôts, en passant par ces braves Grecs innocents, mais eux aussi allergiques aux taxes, qui voient aujourd'hui le ciel leur tomber sur la tête, sa caméra a fureté partout. Avec Anne-Sophie Jacques, notre éconaute, nous avons été saisis par la justesse, la liberté de son regard. Nous l'avons donc invité. Et ça décoiffe.
Comment la Grèce peut-elle s'en sortir ? En imitant l'Argentine, qui a tourné le dos à toutes les préconisations du FMI, comme on l'entend parfois dire ? Heureuse coïncidence: Chabalier revient aussi d'Argentine, pour une autre enquête de France 5. Il était donc le mieux placé pour disséquer le "miracle" argentin et ses limites. Et pour avertir: non, la voie de salut pour la Grèce ne passe pas vraiment par Buenos Aires. Avec lui sur le plateau, Christophe Aguitton, d'Attac (qui revient d'Athènes) et Gil Mihaïly, du site Causeur.
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4736
Olaf
Le Carnet D'or de France Culture a adopté la couleur de DLR est ce un signe ?
RépondreSupprimerDimanche 4 mars 2012 :
RépondreSupprimerUn troisième plan d'aide à la Grèce peut-être nécessaire en 2015 : il serait de 50 milliards d'euros.
La Grèce pourrait avoir besoin d'un troisième plan d'aide international de 50 milliards d'euros en 2015, affirme l'hebdomadaire allemand Der Spiegel paru dimanche.
La Troïka, représentant les créanciers de la Grèce (UE, BCE et FMI), aurait écrit dans une version préliminaire de son dernier rapport qu'il n'est pas du tout certain que la Grèce puisse revenir sur les marchés de crédits en 2015.
Ses besoins en financements externes sur la période 2015-2020 pourraient alors atteindre jusqu'à 50 milliards d'euros.
Mais Der Spiegel précise également que ce passage a été retiré à la demande du gouvernement allemand.
L'hebdomadaire affirme par ailleurs que la BCE s'attend au déclenchement de la clause d'action collective (CAC) qui permettra à Athènes de forcer ses créanciers privés récalcitrants à prendre part à l'allègement de la dette grecque.
Cette clause, contenue dans la loi sur l'opération d'échange d'obligations entre l'Etat grec et ses établissements créanciers, pourra être déclenchée si 66 % au moins des banques participent à l'opération et obligera les créanciers récalcitrants à se joindre au programme d'échange de dette, faisant ainsi passer automatiquement le taux d'adhésion à 100 %.
L'opération d'échange de dette à proprement parler aura lieu le 12 mars. Elle permettra à la Grèce d'effacer 107 des 200 milliards d'euros de sa dette publique détenus par des créanciers privés.
Cet effacement est une condition sine qua non pour le versement des 130 milliards d'aides publiques du deuxième plan de sauvetage entériné jeudi à Bruxelles.
Dans la mythologie grecque, les Danaïdes (en grec ancien Δαναΐδες / Danaídes) sont les cinquante filles du roi Danaos.
Elles accompagnent leur père à Argos quand il fuit ses neveux, les cinquante fils de son frère Égyptos. Après qu'ils ont proposé une réconciliation, elles épousent leurs cousins et les mettent à mort le soir même des noces sous l'ordre de leur père. Les Danaïdes sont condamnées, aux Enfers, à remplir sans fin un tonneau sans fond.
Dans la tradition tardive, arrivées aux Enfers, les Danaïdes sont jugées et précipitées dans le Tartare, condamnées à remplir éternellement des jarres percées. Ce châtiment est resté célèbre par l’expression du « tonneau des Danaïdes », qui désigne une tâche absurde, sans fin ou impossible.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3e/Danaides_Waterhouse_1903.jpg
A propos de l'Irlande :
RépondreSupprimerL'Irlande pourrait avoir besoin d'un second plan de sauvetage.
Ireland is likely to need a second bailout when its current aid program ends, rating agency Moody’s warned today.
In its weekly credit outlook report, Moody’s also warned a No vote in the upcoming fiscal treaty referendum would bar Ireland from receiving further funds under the European Stability Mechanism (ESM).
The agency predicted the Government would have to rely on the ESM for additional funding after the existing bailout program expires in 2014.
http://www.irishtimes.com/newspaper/breaking/2012/0305/breaking27.html
A propos du Portugal :
Le Portugal pourrait être contraint à demander une aide supplémentaire à ses créanciers.
« Il y a un risque que l’ajustement budgétaire conduise à une contraction plus grande » que prévu a indiqué au quotidien Jornal de Negocios, l’Ethiopien Abebe Selassié, représentant le FMI au sein de la « Troïka » (UE-FMI-BCE) des créanciers du Portugal.
En raison des mesures de rigueur – réduction des salaires des fonctionnaires, des retraites et des prestations sociales, hausse généralisée des impôts – l’économie portugaise devrait reculer cette année de – 3,3 % et le chômage atteindre 14,5 % fin 2012.
Ces mauvaises prévisions ont suscité des craintes selon lesquelles le Portugal pourrait être contraint à demander une aide supplémentaire à ses créanciers voire même une restructuration de sa dette.
A propos de la Grèce :
Un troisième plan d'aide à la Grèce peut-être nécessaire en 2015 : il serait de 50 milliards d'euros.
La Grèce pourrait avoir besoin d'un troisième plan d'aide international de 50 milliards d'euros en 2015, affirme l'hebdomadaire allemand Der Spiegel paru dimanche.
La Troïka, représentant les créanciers de la Grèce (UE, BCE et FMI), aurait écrit dans une version préliminaire de son dernier rapport qu'il n'est pas du tout certain que la Grèce puisse revenir sur les marchés de crédits en 2015.
Ses besoins en financements externes sur la période 2015-2020 pourraient alors atteindre jusqu'à 50 milliards d'euros.
Mais Der Spiegel précise également que ce passage a été retiré à la demande du gouvernement allemand.
Mardi 6 mars 2012 :
RépondreSupprimerLa croissance économique de la zone euro s'est établie à 1,4% en 2011, selon une deuxième estimation publiée mardi par l'agence européenne de statistiques Eurostat, revue à la baisse par rapport à une précédente évaluation de 1,5%.
Au quatrième trimestre 2011, le Produit intérieur brut de la zone euro a enregistré une contraction de - 0,3% comparé au trimestre précédent, un chiffre inchangé par rapport à l'estimation précédente.
La baisse du PIB enregistrée au 4e trimestre laisse augurer la possibilité d'un deuxième épisode de récession en trois ans dans la zone euro si le 1er trimestre 2012 se termine par un nouveau recul : la récession se définit en effet par deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité.
Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn a estimé mardi à Paris que la zone euro traversait de fait actuellement une récession modérée.
Les investissements ont diminué de - 0,7%, et le commerce extérieur a vu à la fois une baisse des importations (- 1,2%) et des exportations (- 0,4%).
Parmi les pays pour lesquels des données sont disponibles, seuls trois au sein de la zone euro ont enregistré de la croissance au quatrième trimestre : la Slovaquie (+ 0,9%), la France (+ 0,2%) et la Finlande (+ 0,1%), tandis que Chypre a connu une croissance nulle.
Les plus forts reculs du PIB ont été enregistrés au Portugal (- 1,3%), en Estonie (- 0,8%), en Italie (- 0,7%), et aux Pays-Bas (- 0,7%).
L'Allemagne a vu son PIB reculer de - 0,2%, la Belgique de - 0,2 % également, et l'Espagne de - 0,3%.
Jeudi 15 avril 2010 :
RépondreSupprimerHerman Van Rompuy présente son recueil de haïkus. Les haïkus sont de brefs poèmes japonais. L'article et la photo sont ici :
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2010-04-15/van-rompuy-presente-son-recueil-de-haikus-764586.php.
Deux ans plus tard, Herman Van Rompuy nous présente son nouveau recueil de haïkus intitulé : "Je m'enfonce dans l'océan humide de ma Destinée."
Le bateau euro
Est en train de prendre l'eau
A cause de l’iceberg
En morceaux tombé
Le bateau s’est disloqué
C’est l’affolement
« Courez ! » crient les sages
« Les canots de sauvetage
Femmes et enfants d’abord ! »
Dans ce Titanic
Certains prient, d’autres paniquent
D’autres rient, ou pleurent
Jose Barroso
Boit des bouteilles de Porto
Noyant son chagrin
Mario Draghi
Crie : « Fini ! Tout est fini
Comme Gianfranco ! »
Catherine Ashton
Est tombée dans les pommes
Couchée, la baronne
Christine Lagarde
Rigole quand elle me regarde
On dirait une folle
Elle dit : « Faut pas s’en faire !
Les clignotants sont au vert ! »
Elle ne comprend rien
Jean-Claude Trichet
A la retraite s’en est allé
Seul sur son radeau
Le navire coule
Les rats quittent le navire
Ils ont bien raison
Moi, je ne bouge pas
Je récite à haute voix
Tous mes haïkus
Moi, je reste à bord
Je n’ai pas peur de la Mort
Je vais me noyer
J’ai de l’eau jusqu’au
Menton. Mais peu me chaut
Mon œuvre restera
J’imagine déjà
L’épave du Titanic sera
Un restaurant
Les requins viendront
En morceaux ils tailleront
Mon cadavre bleu
Les petits poissons
Mon cadavre finiront
Mais pas mes lunettes
Les derniers lambeaux
Du Titanic « ZONE EURO »
Seront mes lunettes
Mes lunettes seront
Seules, reposant tout au fond
De la mer mouillée
(Herman Van Rompuy, "Je m'enfonce dans l'océan humide de ma Destinée", Poésie Gallimard, décembre 2012, dix-neuf francs cinquante)