Rien ne sera donc épargné aux agriculteurs. Comme le rapporte le Parisien, l’Autorité de la concurrence a condamné mardi dix organisations de producteurs d’endives à une amende de 3,6 millions d’euros (et 320 000 euros pour les syndicats) pour une entente de 14 ans sur le prix minimum.
Un mauvais procès
Bien sûr, les ententes sont en principe condamnables, mais dans le cas de l’agriculture, il faut souligner deux choses. Tout d’abord, il est pour le moins ironique de sanctionner l’établissement d’un prix minimum qui était pourtant ce qu’a garanti la PAC pendant plusieurs décennies, permettant un formidable développement de l’agriculture en Europe. Ensuite, il faut bien reconnaître que le rapport de force entre les agriculteurs et la distribution est par trop inégal.
D’ailleurs, le Parisien rapporte que « les amendes ont été limitées pour tenir compte notamment de la situation difficile des producteurs d’endives et de l’impact réduit du cartel de l’endive ». L’autorité a même souligné que la grande distribution « bénéficie face à eux (les producteurs d’endives) d’une puissance d’achat telle qu’elle a pu exercer une pression à la baisse sur les prix pendant toute la durée des pratiques ». Mais dès lors pourquoi les punir ?
Solidarité avec les producteurs d’endives
Je vous invite à lire la réponse de la Fédération Nationale des Producteurs d’Endives, qui se déclarent « désabusés, voir révoltés à l’annonce de la décision de l’Autorité de la concurrence ». Ils soulignent que le nombre d’endiviers a été divisé par dix, que les volumes ont baissé de 30% et que le prix payé au producteur stagne depuis 12 ans, alors que les charges (engrais, essence) ont explosé. Pire, l’Observatoire des marges du ministère donne un éclairage assez choquant.
En effet, de 2000 à 2010, si le consommateur paye en moyenne ses endives 2,2 euros le kilo, le producteur ne touche que 0,96 euros (sans compter les coûts de transports à sa charge). Bref, les producteurs gagnent difficilement leur vie avec leur travail, au contraire des distributeurs. Jeunes Agriculteurs a bien raison de dénoncer « une décision on ne peut plus choquante et délirante ». Logiquement, la Coordination rurale a apporté son soutien aux producteurs d’endives.
L’abandon des agriculteurs
Ce nouvel épisode démontre à nouveau à quel point les agriculteurs ont été totalement abandonnés par les pouvoirs publics. Il est proprement scandaleux que d’une part, le gouvernement laisse les producteurs de lait et les éleveurs victimes d’un véritable racket où ils se retrouvent contraints de vendre à perte. Et de l’autre, qu’une autorité de la concurrence sanctionne les producteurs d’endives pour entente sur les prix alors qu’ils gagnent bien moins d’argent sur leur production que les distributeurs !
Le fonctionnement actuel de l’agriculture en France est totalement ubuesque. La France est en train de sacrifier les agriculteurs au nom d’une concurrence qui n’est même pas libre et non faussée, quand on examine le rapport de force qui existe avec la distribution. Il est inadmissible d’avoir abandonné les agriculteurs à un tel mode de fonctionnement qui, s’il rapporte parfois (les céréaliers avec la hausse du prix des céréales), peut les broyer avec une telle violence.
C'est important, les endives... mais je suis sûr que vos lecteurs aimeraient que vous commentiez la phrase de votre leader NDA, qui envisagerait s'il était élu de nommer Marine Le Pen Premier ministre... Vous qui avez durement critiqué le FN et sa leader, êtes-vous d'accord avec NDA ? Comment comprendre cette sortie ? Est-ce que NDA a une stratégie de récupération des électeurs du FN dans le cas où Marine Le Pen n'aurait pas ses 500 signatures ?
RépondreSupprimerAlbert
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SupprimerBonjour,
Supprimerla réponse de l'intéressé est sur le site de Marianne :
http://www.marianne2.fr/NDA-le-Fig-Mag-a-denature-mes-propos_a216225.html
Cordialement.
Eric
Je rejoins Albert. Cela s'appelle noyer le poisson sous les endives...
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