Hier, Nicolas Sarkozy et François Hollande, imitant Jean-Luc Mélenchon, ont fait deux grands meetings en plein air à Paris pour mobiliser leurs troupes. Ils ont proposé deux discours très volontaristes dans les mots qui contrastent fortement la résignation de leurs actes.
Nicolas Sarkozy, candidat du vent
Le président sortant, et bientôt sorti, a un sacré culot ! Après avoir évoqué une renégociation du traité de Schengen, il a affirmé dimanche que « si la Banque Centrale Européenne ne soutient pas la croissance, nous n’aurons pas assez de croissance », moyen commode de repousser la responsabilité de la crise sur d’autres que lui. Nicolas Sarkozy poserait à nouveau la question de la parité surévaluée de l’euro et de l’intervention de la BCE sur les marchés.
Je vous invite à revoir son film de 2007 « On a pas fait l’euro pour que l’euro soit surévalué et détruise des emplois en Europe. Je poserai la question de la surévaluation de l’euro (…) l’Europe, je veux qu’elle protège de la mondialisation. Je veux une Europe qui n’ait pas peur de parler de la préférence communautaire pour défendre notamment nos agriculteurs. Parce qu’une France sans ouvriers, sans usines, une France sans paysans (…) ce serait une France appauvrie ».
La mise en parallèle de son discours de 2007 avec celui de 2012 démontre qu’il ne s’agit que de postures, pour ne pas dire d’impostures. En 2007, Nicolas Sarkozy avait toutes les cartes en main pour renégocier les traités européens après le « non » de 2005. Il a trahi le vote des Français sans rien obtenir de ce qu’il promettait officiellement. Quel crédit accorder à un tel candidat qui n’hésite pas à promettre ce qu’il a déjà promis il y a cinq ans et qu’il n’a pas tenu ?
François Hollande, candidat du vide
Le candidat socialiste fait preuve d’un moindre volontarisme que son rival, ce qui est pour le moins paradoxal vu qu’il est dans l’opposition depuis dix ans, alors que Nicolas Sarkozy est au pouvoir depuis dix ans. Mais il faut dire que le bilan désastreux de l’équipe en place sur l’emploi, le pouvoir d’achat, l’insécurité ou l’éducation est sans doute suffisant pour permettre à François Hollande d’accéder au pouvoir, ce qui explique sa stratégie extrêmement prudente.
Alors bien sûr, dimanche, il a dit « J’entends les colères contre les accumulations des injustices, les désordres du monde, le saccage de la planète, le cynisme des marchés » et promet d’être « le président de la fin des privilèges ». Mais son programme est un peu court sur chacun des sujets. Certes, sa tranche d’imposition à 75% pour les personnes touchant plus d’un million est spectaculaire, mais elle rapporte moins qu’une tranche à 50% placée plus bas…
Et concernant les désordres du monde, le saccage de la planète ou le cynisme des marchés, les propositions du candidat socialiste tiennent plus de déclarations d’intention pas forcément mauvaises mais franchement naïves (pour ne pas dire cyniques). Sans protectionnisme ou contrôle des mouvements de capitaux (qui nécessitent des frontières), on en restera à des postures qui ne seront pas plus traduites en actes que celles du président sortant.
Personnellement, je dirais que Hollande est le candidat de la résignation tout court et qu'il va à cette élection comme on va à l'échafaud.
RépondreSupprimerIl a beaucoup moins envie d'être élu qu'en octobre dernier, réalisant avec une inquiétude sans cesse grandissante ( comme les ténors du PS, d'ailleurs, dont vous remarquerez l'exceptionnelle discrétion ) qu'on va bel et bien attendre de lui qu'il gouverne la France dans une période particulièrement difficile, et qu'il ne suffira pas de parler du mariage des gays ou du permis de conduire.
Pour tout arranger, aux législatives le PS ne remportera sans doute pas la majorité à lui tout seul. Je suis convaincu qu'il y aura des députés DLR, FdG et FN pour ne pas parler de quelques résidus ( à tous les sens du terme ) de l'UMP... Ce sera une Chambre TRES difficile à gouverner.
Sancelrien
Très en accord sur votre conclusion. Je crains une 4éme cohabitation ce qui serait un affaiblissement dont nous nous passerions aisément avec la vampirisation de l'europe fédéraliste. Ce serait une sacrée vacherie et, dans le même temps une renaissance politique.
SupprimerMais la question que je me pose est : á quoi peut servir une renaissanve si la nation est étouffée dans l'oeuf ?
Aussi, j'espère un sursaut dimanche, de toute mon âme.
A défaut, le recours viendra ensuite, inévitable.,
GAIA
La gauche n'échappera pas, après la droite, à une recomposition politique. Si Hollande était élu, pas sûr qu'il reste majoritaire très longtemps, le parlement sera majoritairement à droite.
SupprimerImplosion ump.
Fin du bi-partisme "traditionnel'.
Cohabitation inédite.
Le loup européiste en planque.
GAIA
@ Sancelrien,
RépondreSupprimerPas sûr. Leur inquiétude, c'est plutôt la démobilisation du fait de sondages trop favorables.
Sur le scénario d'une chambre sans majorité, je n'y crois pas. Le mode de scrutin rend difficile une telle option et les Français confirment toujours aux législatives (y compris en 2002, malgré le petit score de Chirac au premier tour).
A moi de vous dire "pas sûr" :-) FH sera élu, d'accord, mais avec une marge pas si énorme que cela, à moins qu'il ne soit opposé à MLP au deuxième tour ( hypothèse pas si absurde que cela, à mon avis ) auquel cas on fera jouer à fond, mais pour la dernière fois, le "Complexe de la Bête Immonde".
SupprimerEnsuite je partage l'opinion de Toréador selon lequel Marine + Jean-Luc + abstentionnistes = 50%. Dans ces conditions, aux législatives je vois mal, très mal même, les électeurs de DLR, du Front de Gauche et du Front National reporter leurs voix sur François Hollande sous prétexte qu'il a été élu, d'autant que tout le monde sait d'avance qu'il fera aussi grosso que modo la même politique que Nicolas Sarkozy.
Et puis aussi, pour la première fois depuis trente ou quarante ans, il n'y a plus simplement en France deux "partis" que rien ne sépare, sauf les leçons de morale de Harlem Désir. Il y a cinq partis, dont il n'est plus possible d'en ignorer trois. Le bipartisme est mort, grâce à Dieu.
Nous allons balayer l'UMP en
2012, nous balaierons le PS en 2017 à supposer que François Hollande arrive au bout de son quinquennat, ce dont je ne suis même pas sûr. D'ailleurs, excusez-moi de vous demander pardon, mais c'est le pari que fait NDA, non ?
Sancelrien
Encore une excellente analyse. Le bi-partisme sera balayé.
SupprimerSénat à gauche, A.N. à droite, ça va être joyeux.
C'est le moment propice pour DLR de créer son groupe et .un groupe ?
MLP lorgne déjà dessus (changement appellation de son parti).
GAIA
Bien sûr et la dernière fois ça s'est terminé avec 14 ans de mitterrand.
Supprimer@ Sancelrien
SupprimerJ'ai vu le pari de Toréador. Culotté mais il y a toujours des surprises au premier tour. J'espère que nous ferons partie des bonnes...
Je crois que l'on sous-estime le rejet profond de Sarkozy et qu'il sera balayé par Hollande au second tour. Complètement d'accord sur la fin du bipartisme. Mais je ne suis pas sûr que le Modem se remettre du recul de Bayrou...
Complètement d'accord sur Hollande. C'est après l'échec du PS que les Français pourraient bien vouloir mettre fin au duopole PS / UMP, surtout si Copé est à sa tête.
Le FN est toujours sous son plafond de verre. Et le nom de sa chef l'y maintiendra.
@ Fiorino
Sarkozy s'est discrédité tout seul, comme un grand. Il a perdu l'élection il y a longtemps.
sur le pari de Toreador , ce qui est valable pour hollande l'est également pour sarkozy il seront plus bas que 27 tous les deux
Supprimerle bipartisme est un leurre c'est exactement le même problème que pour la concurrence commerciale pour éviter les magouilles il faut un nombre impair d'intervenant l’idéal minimum étant 5
RépondreSupprimerTiens, revoilà Laurent Fabius ! C'est le seul, absolument le seul, à se dévouer pour que le PS puisse encore faire semblant d'exister ! Du coup il remonte dans mon estime, l'antiquaire !
RépondreSupprimerA part cela je suis absolument d'accord avec Patrice Lamy ( j'espère que ce n'est pas le vrai ) : pour régler une affaire quelle qu'elle soit, pour arriver à une solution quelle qu'elle soit, bonne ou mauvaise, il faut un nombre IMPAIR d'intervenants. Sinon on n'en sort pas. C'est à mon sens l'erreur majeure qu'a commise De Gaulle.
P.S : Je ne sais pas ce qui m'arrive aujourd'hui, je suis anormalement prolixe. La digestion qui se passe mal, sans doute.
Sancelrien
Franchement elle est nulle la campagne de NDA.
RépondreSupprimerQu'est-ce qu'il attend pour consacrer la moitié de ses entretiens télévisés à parler de démocratie directe !?
puisqu'il l'a mis en premier dans ses propositions !!
La campangne de NDA est très pratique, tous les problèmes viennent de l'europe et des USA. Quand on leur demande s'il vont supprimer les accords avec l'algérie pour l'immigration, pas de réponse. Ces accords n'ont rien à voir avec l'Europe et pourtant sont la cause du premier flux migratoire. Sortir de l'Europe ne préjuge pas la validité de cet accord et en sortir n'est pas une condition préalable pour le supprimer. Pour la Russie, est-ce que NDA dénonce la vente d'armes à la Syrie? Bien sûr que non, la France est morale avec Israël mais pas avec Assad. Avec une politique pareil on se mettrai à dos Israële et le monde arabe sunnite qui est contre Assad. Quand à la reconstruction de l'Europe c'est ridicule. NDA est complètement inconnu en Eruope avec quel pays ils voudrait reconstruir l'Europe? L'espagne et l'Italie comme il dit pour l'alliance avec le maghreb? Si la France est capable de s'en sortir toute seule très bien alors que NDA propose de sortir de l'Europe, d'ailleurs on verra bien quand on commencera à supprimer tout les emplois induit par le parlement à strasbourg le conseil européen et euronews à lyon on verra bien. Sans parler de la PAC je veux dire.
RépondreSupprimerNul, complètement nul...
RépondreSupprimer@ Fiorino
RépondreSupprimerNous versons 20 Mds à l'Europe et elle nous en rétrocède 13 Mds (dont la PAC). Nous n'avons rien à perdre. Et à Strasbourg, il ne se passe plus grand chose.
@ Sancelrien
C'est Patrice, pas Pascal.
Bon point sur le bi partisme. J'ai toujours pensé qu'il fallait deux partis gaullistes, un plus à droite et un plus à gauche, pour faire vivre les différentes sensibilités (comme du temps du général avec l'UDT). Mais il faut que nous grandissions un peu avant d'y penser...
c'est vrai ce n'est pas la première fois mais je n'ai aucun lien avec le Pascal en question ; j'ai l'habitude au service militaire c’était Lamy bidasse ; plus sérieusement il faudrait faire le compte de ce que nous a couté l'ue depuis le début il faudra demander a NDA de transformer le parlement de Strasbourg en prison l'ue en étant déjà une il n'y aura pas beaucoup de travaux et cela permettra de conserver les emplois induits
SupprimerLes français sont ridicules, à demander des chiffres : que signifie le salaire minimum à 1.700 si la baguette est à 10 ???
RépondreSupprimerA mon humble avis, ils feraient mieux de demander des lois électorales et des assemblées non-biaisées : ce ne leur coûterait rien et ils garderaient un minimum de maîtrise sur le cours des choses...mais est-ce précisément là qu'ils sont ridicules : ils voudraient l'argent sans rien avoir à maîtriser.
Sont-ils contre les jurés populaires, qu'ils commencent par ranger leur carte d'électeur : quand on n'est même pas capable d'acheter sur pied, on ne se pique pas d'acheter sur plan.