Aujourd’hui,
face à l’impasse dans laquelle se trouve la zone euro, il est de bon ton de
dire que la seule solution est une plus grande intégration. Même
The Economist le soutient.
Pourtant, un examen de cette voie en révèle l’impasse totale, autant économique
que politique.
Un
problème de balance de paiements
Devant la
difficulté des pays en déficits à financer leurs dettes, on évoque
l’augmentation des moyens du MES ou la
mise en place d’euros obligations. Pourtant, presque tout le monde oublie
qu’il y aurait un moyen très simple de financer les déficits, à savoir la
monétisation partielle des dettes publiques par la Banque Centrale (la
Grande-Bretagne le fait à hauteur de 5% du PIB depuis trois ans), mais cela
imposerait de revenir sur l’indépendance de la BCE, vache sacrée en Allemagne.
Qui plus
est, on voit bien que tous les plans européens mis en place ne marchent pas. S’ils
fournissent des liquidités aux pays « aidés », ils y accentuent la
crise économique au lieu de la résoudre. Les coupes sombres dans les dépenses
publiques affaiblissent des économies déjà anémiées par des déficits extérieurs
importants. Du coup, la récession induite balaye une bonne partie des efforts
réalisés, en imposant des coupes qui accentuent le cercle vicieux, comme
en Grèce.
En fait, ce
sont les créanciers qui sont les bénéficiaires de ces plans, qui leur
garantissent (à part en Grèce) le remboursement de créances sur lesquelles les
Etats auraient fait défaut sans ces aides. Problème, si ces plans règlent les
problèmes de trésorerie des Etats, ils ne règlent en aucun cas leurs problèmes
de capacité productive. Ce dont la Grèce et l’Espagne ont besoin aujourd’hui, c’est
de rééquilibrer leur commerce extérieur et de produire davantage pour réduire
le chômage.
Or, si les
baisses de salaire devraient à terme améliorer la compétitivité de ces pays,
elles provoquent dans un premier temps un effondrement économique et social. Comme
l’a souligné Patrick Artus, il serait beaucoup plus simple de dévaluer.
Mais cela imposerait à ces pays de sortir de la monnaie unique, ce que les
dirigeants européens souhaitent éviter tant ils ont investi de capital
politique dans son soutien. La
Grèce irait bien mieux aujourd’hui si elle avait quitté l’euro en 2010.
Un coût
astronomique