La crise de
la zone euro a démontré les immenses carences de l’unification monétaire
européenne. A
un moment où l’histoire hésite entre plus d’intégration et démontage de la
monnaie unique, voici une synthèse que j’ai essayé de rendre accessible,
que les nombreux liens viendront enrichir.
Des
promesses non tenues
La
monnaie unique a été vendue en 1992 comme un outil au service de la croissance
et de l’emploi mais aussi de la puissance des pays européens. Les partisans
de la monnaie unique nous affirmaient encore récemment que l’euro nous avait
protégé pendant la crise, que la sortie était inenvisageable, qu’elle provoquerait
un défaut sur les dettes et un effondrement du pouvoir d’achat. Nous
disions que les plans européens n’étaient pas tenables et que la Grèce ferait
défaut.
L’histoire a
tranché. Tout d’abord, le mythe de l’euro protecteur, démenti par la crise de
2008-2009 (la récession ayant été aussi violente dans la zone euro qu’aux
Etats-Unis) s’est évaporé : de graves difficultés économiques persistent
dans la zone euro, alors que les Etats-Unis et les pays européens qui n’y sont
pas vont sensiblement mieux. Pire, le défaut et l’effondrement du pouvoir
d’achat sont devenus une condition du maintien de la zone euro, en
Grèce ou en Espagne.
Bref, en
toute objectivité, nous,
les opposants à la monnaie unique, avons eu raison. La dernière ligne de
défense des partisans de la monnaie unique est de dire que la
crise économique serait encore bien plus dure si nous démontions la monnaie
unique. Pourtant, ce discours ne résiste pas à l’analyse puisque
d’innombrables études disent le contraire, comme
celles de Patrick Artus, chef économiste de Natixis, ou celle
de Jonathan Tepper, sur l’histoire des unions monétaires.
Une
complication vient du fait que partisans et critiques s’entendent pour affirmer
qu’outre toutes ses carences, la
zone euro est mal gérée. Tout d’abord, l’euro est surévalué par rapport au
dollar depuis près de dix ans, ce qui pénalise lourdement les industriels
européens. En outre, la BCE mène une politique excessivement monétariste, et
elle n’utilise la monétisation que pour soulager les banques (les
1000 milliards de prêts) et pas pour aider les Etats.
Un enjeu
de pouvoir
Mais cette
proposition pose deux problèmes. Le premier, insuffisamment souligné, est le
paradoxe de demander davantage d’intégration européenne pour régler les
problèmes provoqués par un excès d’intégration européenne… On
se croirait dans l’ex-URSS où les difficultés étaient attribuées à un manque de
communisme. On peut quand même douter que plus de ce qui a provoqué la
terrible crise que traverse la zone euro arrive par miracle à la résoudre…
Ensuite,
cela démontre de manière très claire que la prise de décision à un échelon
transnational est extrêmement compliquée et ne fonctionne pas. Au lieu de
pousser à plus d’intégration, cela devrait amener à se poser la question de relocaliser
les décisions à une échelle nationale. A ce titre, la
proposition d’émettre des euros obligations semble sidérante tant elle
complexifierait plus encore le château de carte européen, mais il est vrai que
cela va dans le sens du fédéralisme.
Pour les fédéralistes, qui aurait le pouvoir, le parlement européen ou la commission européenne?
RépondreSupprimerJard
A force de répeter que l'euro est en faillite peut-être que vous arriveriez à vous en convaincre. C'est vraiment limité ne réduire que la politique à cela. La France vient d'expulser l'ambassade de Syrie (original le hollande il copie l'Australie avec des mois de rétard) et maintenant? Une indépendantiste est garde de sceaux. Inutile de parler de souveranité quand un bonne partie du peuple soit n'en a rien à battre soit la déteste.
RépondreSupprimerau contraire. si le peuple "n'en a rien a battre" ou "deteste" sa souveraineté, c'est qu'il s'est endormi, bercé par la démagogie ambiante, et considère la démocratie comme acquise (ce qu'elle ne peut jamais être par définition). Il ne se réveillera donc que lorsqu'il aura compris la trahison des dirigeants, c'est a dire trop tard... méfaits de la société de consommation : on consomme de la démocratie, même rendue artificielle.
Supprimercomme un "agent de saveur" purement chimique, qui n'a plus rien a voir avec le fruit d'origine : aucune valeur nutritive, aucunes vitamines ... juste un bon marketting sur de la merde avec de l'eau, vendue a prix d'or.
ca aura pris moins de temps en grèce et en espagne : les gens la bas sont en train d'apprendre a leurs dépens (un peu aussi grace a la boulette de Lagarde)que le comportement des dirigeants n'est pas dans l'intérêt du peuple, mais dans celui de l'oligarchie... et ca, ils réapprennent a le détester chaque jours un peu plus.
pour la faillite de l'euro, vous ne devez pas beaucoup suivre l'actualité économique, car cette faillite est avérée en grèce, l'espagne commence a demander des renflouements, etc ...
En fait l'espagne est aujourd'hui acculée au point où elle tente de rassurer l'europe en disant qu'"elle se débrouillera par elle même". Et la ce n'est même plus seulement la faillite de l'euro dont il s'agit, mais DE FAIT un début de déconstruction du fédéralisme.
car cette déclaration signifie évidemment un retour a des solutions, et donc des valeurs, souveraines.
Et ceci transparait aussi dans le message de Lagarde : "les grecs doivent s'entraider" => doivent réapprendre leur souveraineté, se prendre en main au lieu de s'appuyer sur les autres.
Bref, que ce soit en Grèce, en Espagne, et même au FMI et en Allemagne (!) tout pousse dans le sens d'un retour aux souverainetés ! TOUS ne font que constater la faillite de la visée fédéraliste, et cela même a leur corps défendant !
exact c'est bien la fin du fédéralisme et c'est tant mieux ; non seulement dans l'ue mais le mouvement se propage aux usa l ' urss a disparu la Fédération de Russie n'est pas non plus très en forme c'est dans l'air du temps et contre cela il n'y a rien a faire
SupprimerMardi 29 mai 2012 :
RépondreSupprimerL’Italie emprunte 8,5 milliards d’euros à six mois à des taux en nette hausse.
L’Italie a emprunté mardi comme prévu 8,5 milliards d’euros à six mois, mais a dû concéder des taux en nette hausse en raison des fortes tensions sur les dettes des pays fragiles de la zone euro, sous l’effet des inquiétudes concernant l’Espagne, a annoncé la Banque d’Italie.
Les taux de ces obligations se sont inscrits à 2,104%, contre 1,772% lors de la dernière opération similaire le 26 avril.
Le marché obligataire est secoué par les craintes des investisseurs à l’égard de l’état de santé du secteur bancaire espagnol, ce qui entraîne une tension des taux espagnols et des taux italiens dans leur sillage.
(©AFP / 29 mai 2012 11h25)
Portugal/Banque centrale : risque de contagion "très accentué"
Le Portugal, qui s'efforce de reconquérir la confiance des marchés en appliquant un exigeant plan d'aide international, est menacé par un risque de contagion "très accentué" alors que la crise de la dette continue de sévir, en Grèce et en Espagne notamment.
L'économie portugaise et son système financier sont confrontés à "un risque très accentué de contagion des effets des développements adverses au plan international", a estimé la Banque du Portugal (BdP) dans un rapport publié mardi.
"Au plan international, les principaux risques sont associés à l'éventuelle aggravation de la crise de la dette souveraine en zone euro et à une performance économique plus mauvaise que prévu chez les principaux partenaires commerciaux du Portugal", a souligné la BdP dans son Rapport de stabilité financière.
La banque centrale portugaise s'inquiète ainsi de l'impact d'une dégradation de la situation en Grèce, dont la sortie de la zone euro semble de plus en plus envisageable, et en Espagne, voisin du Portugal et son principal marché d'exportation.
Au plan interne, la BdP relève également des risques liés "à la capacité d'appliquer de façon efficace les mesures nécessaires au respect du programme" de redressement négocié avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international en échange d'un prêt de 78 milliards d'euros.
Tout en affirmant que ce plan d'aide avait évité un ajustement "abrupt et désordonné", la Banque du Portugal juge qu'il "devrait continuer à impliquer un ralentissement de l'activité économique en 2012, avec la conséquence d'une hausse du chômage et du nombre d'entreprises en faillite ou insolvables".
En raison d'une cure d'austérité sans précédent, l'économie portugaise devrait connaître cette année une récession de plus de 3% du PIB, tandis que le taux de chômage a déjà atteint un niveau record avoisinant les 15%.
http://www.romandie.com/news/n/PortugalBanque_centrale_risque_de_contagion_tres_accentue_dev16290520121545.asp
@ Jard
RépondreSupprimerVu le goût modéré des fédéralistes pour la démocratie, je dirais Commission...
@ Fiorino
Je développe un peu tout de même. Et la crise économique spécifique à la zone euro est tout de même assez importante...
Et accessoirement, quand on voit que l'édifice menace s'écrouler quand une économie qui pèse 2% du PIB global va mal, cela montre bien que c'est un château de carte
@ Anonyme
Très juste
@ BA
Merci
la prophetie dit dollar = euro = faillite pour bientot!
RépondreSupprimervite de l'or!