D’une
manière ou d’une autre, l’Europe devrait proposer un plan de
« croissance » lors de son prochain sommet en juin, si son agenda
n’est pas intégralement consacré à un énième sauvetage de l’euro suite
aux élections grecques. Mais un examen des propositions amène à relativiser
le terme croissance.
Quand
croissance rime avec libéralisation et intégration
Il faut bien
constater que les eurocrates n’ont rien appris de la crise. L’examen des plans
de croissance démontre un biais très libéral. Bien sûr, la
Commission évoque l’augmentation des moyens de la BEI (60 milliards), mais
c’est une goutte d’eau pour l’UE. Plutôt que des mesures concrètes, elle
propose ainsi la collectivisation des dépenses d’investissement, dont on se demande
bien ce que cela pourra apporter à la croissance, si ce n’est celle de ses
pouvoirs…
Du
côté de la BCE, Mario Draghi évoque un « pacte de croissance », mais en soulignant qu’il « n’y a pas de croissance soutenable sans
comptes publics en ordre. Il ne s’agit donc pas de relancer la croissance en
creusant les déficits, mais de faire les réformes structurelles afin
d’augmenter la flexibilité ». En clair, pas d’assouplissement
budgétaire et toujours plus de libéralisation. Il soutient une « union budgétaire » qui « nécessite un abandon de souveraineté ».
Berlin
a également apporté sa contribution à la réflexion sur la
« croissance ». Le programme n’est pas triste. Le plan en six
points du gouvernement proposerait la création de zones franches dans les zones
en difficulté (financées comment ?), une diminution des charges sociales
(bis), une libéralisation du marché du travail, une accélération de la
privatisation des entreprises publiques, ainsi qu’un système de formation
inspiré de ce qui se fait en Allemagne, selon le Spiegel.
L’Europe
s’enfonce dans une impasse
Ce qui est intéressant,
c’est de constater que pour régler les problèmes posés par trop d’intégration
(l’euro), les
institutions européennes et les euro béats ne voient bien sûr comme solution
qu’une accélération de cette intégration, sans bien expliquer en quoi elle règlerait
quoique ce soit aux déséquilibres internes commerciaux de la zone euro. La
seule chose qui les intéresse est d’amasser toujours plus de pouvoir à
l’échelle européenne, au détriment des États nations.
Mais il y a
un os, et même un gros os. Depuis deux ans, l’Allemagne a compris que
l’intégration, cela risque de lui coûter très cher. Du coup, si
les Allemands sont d’accord pour une évolution fédérale pour assurer la
discipline budgétaire, ils sont vent debout contre le « Transferunion » et pas moins de 79% s’opposent aux
euros obligations (14% sont pour). Bref, il y a fort à parier que les rêves
d’intégration des euro béats ne restent que des rêves, et heureusement car ils
ne résoudraient rien.
Tu as raison : tout accord sera a minima c'est-à-dire trop peu et trop tard comme toujours depuis le début de l'UE et encore plus de la crise financière. C'est bien pourquoi l'UE est condamnée dans sa forme actuelle mais il faudrait dès à présent de la repenser sous une forme confédérale, d'états et de nations avec des collaborations à géométrie variable en réduisant la Commission à une instance d'exécution des décisions intergouvernementales. Le Parlement européen peut être réduit quant à son nombre et son rôle.
RépondreSupprimerpourquoi la France qui est la seconde puissance maritime avec la Russie doit elle se raccrocher a ce vieux truc poussiéreux qu'est l'europe il est grand temps de repenser puissance planétaire et d’arrêter de penser petit pays dans une europe étriquée les Français ne demande que cela ; de l'air et pur
SupprimerEn effet la France est présente par sa géographie sur tous les continents et par la francophonie. Cependant il faut avoir un plan B pour l'après l'euro!
SupprimerPatrice Lamy,
SupprimerVous en savez strictement rien de ce que démande les français dans leur majorité.
Entendu ce matin cette métaphore : "l'euro, c'est comme une voiture pour laquelle on aurait supprimé la direction. En ligne droite ça marche très bien, mais dès qu'il y a un virage, il y a un problème"
RépondreSupprimerMa métaphore, c'est comme une voiture dont on aurait retiré les suspensions( ajustement monétaire ) et mis un coussin sur les sièges( 6 pack ) pour amortir les bosses. A la première bosse, ça sort de la route.
SupprimerOlaf
Lundi 28 mai 2012 :
RépondreSupprimerL'Espagne pourrait demander l'aide du fonds de secours européen.
Le gouvernement espagnol pourrait demander l'aide du fonds de secours européen, si la tension sur les marchés persiste, afin d'injecter 30 milliards d'euros dans son secteur bancaire, en plus des 19 milliards demandés par Bankia, affirme lundi le journal El Mundo.
"Si la crise grecque continue et si la prime de risque espagnole (surcoût que doit payer l'Espagne pour emprunter à dix ans, par rapport à l'Allemagne, considérée comme référence du marché) reste autour du niveau élevé des 500 points, l'Espagne pourrait demander de l'aide au Fonds européen de stabilité financière (FESF). C'est une possibilité, même si maintenant toutes les hypothèses sont possibles", a expliqué une source gouvernementale au quotidien de centre-droit.
Une autre possibilité envisagée par le gouvernement est de demander l'aide du FMI, écrit le journal.
Contactée par l'AFP, une porte-parole du ministère de l'Economie a elle assuré que la position du gouvernement, de ne demander aucune aide extérieure, n'avait pas changé.
Selon El Mundo, l'Etat espagnol devra injecter 30 milliards d'euros de fonds publics dans les trois établissements bancaires placés sous tutelle en raison de leurs grandes difficultés: CatalunyaCaixa, NovacaixaGalicia et Banco de Valencia.
Cette somme s'ajoute à l'aide record de 19 milliards d'euros sollicitée vendredi par Bankia, troisième banque du pays par le nombre d'actifs et la plus exposée au secteur immobilier, avec plus de 30 milliards d'euros d'actifs problématiques, car à la valeur incertaine (crédits risquant de ne pas être remboursés, logements saisis...).
En comptant l'aide de 4,5 milliards d'euros déjà apportée par l'Etat, le sauvetage public de Bankia atteint 23,5 milliards d'euros, un record historique pour le secteur financier espagnol.
Ce qui ferait donc un total de plus de 50 milliards d'euros que l'Espagne devra réunir pour renflouer son secteur bancaire, de quoi susciter des doutes sur sa capacité à apporter seule ces fonds, à un moment où sa discipline budgétaire est étroitement surveillée par les marchés et l'Union européenne.
Signe des inquiétudes provoquées par cette situation, la prime de risque espagnole a atteint lundi matin un nouveau record historique, à 509 points de base.
http://www.romandie.com/news/n/_L_Espagne_pourrait_demander_l_aide_du_fonds_de_secours_europeen_64280520121057.asp
Lundi 28 mai 2012 :
RépondreSupprimerL'Italie emprunte 4,25 milliards d'euros à des taux en hausse.
L'Italie a emprunté lundi 4,25 milliards d'euros sur le marché, atteignant ainsi son objectif maximum, à des taux en nette hausse dans un marché tendu, dominé par les inquiétudes des investisseurs sur l'état de santé du secteur bancaire espagnol, a annoncé la Banque d'Italie.
Le Trésor italien a levé 3,5 milliards d'euros de certificats du Trésor zéro coupon à échéance 2014 à un taux de 4,037%, contre 3,355% le 24 avril.
Il a émis en outre 418 millions d'euros de bons du Trésor indexés sur l'inflation à échéance 2016 à un taux de 4,39%, contre 2,71% le 24 février.
Il a aussi levé 333 millions d'euros de bons du Trésor indexés sur l'inflation à échéance 2017 à un taux de 4,6%, contre 3,88% le 24 avril.
Lundi matin, le marché obligataire était dominé par les vives inquiétudes des investisseurs à l'égard de l'état de santé du secteur bancaire espagnol.
Sous l'effet de ces craintes, les taux à dix ans de l'Espagne s'approchaient de 6,5%, tandis que sa prime de risque, c'est-à-dire le surcoût que le pays doit payer pour emprunter à dix ans par rapport à l'Allemagne, s'inscrivait à un niveau record de 509 points de base.
http://www.romandie.com/news/n/BONDSL_Italie_emprunte_425_milliards_d_euros_a_des_taux_en_hausse61280520121200.asp
Vu la récession et le chômage très élevé auxquels elle est confrontée et en l’absence de dévaluation devenue impossible en zone euro pour améliorer la compétitivité et le taux de croissance, l’Etat espagnol devrait pouvoir emprunter à 0% pratiquement pour avoir des chances de réussir son projet d’assainissement des finances publiques en menant la politique d’austérité qui est mise en œuvre. Hors maintenait on est à plus de 6% et ça pourrait encore augmenter.
SupprimerTout à fait d'accord Laurent, même un plan de 60 milliards est ridicule au niveau européen; compte tenu des investissements de transition énergétique et écologique c'est 300 à 400 milliards par an pendant 10 ans qu'il faudrait ("Financer l'avenir" de la FNH)
RépondreSupprimerPourquoi les dirigeants n'ont-ils pas encore compris qu'en période de récession le déficit budgétaire doit être financé par création monétaire centrale sans intérêts (cf "chartalisme") ?
Seule une politique de grands travaux et de R&D est susceptible de nous faire passer le cap craint par Meadows et de diminuer de manière drastique le chômage ... mais le veulent-ils ?
Quand on voit comment est traitée la RD en France, faut pas s'étonner. C'est pourquoi je me suis barré en Allemagne et que j'y reste.
SupprimerOlaf
@ Fiorino
RépondreSupprimerNous l'avons bien su le 29 mai 2005...
@ Cording et Patrice Lamy
Très juste, mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain. Il y a des choses à faire avec nos partenaires européens, mais dans une nouvelle structure.
@ Olaf et Léonard
Je cumulerai bien vos deux images.
@ BA
Merci
@ A-J H
Complètement d'accord. Mais si sauver la finance est important, trouver des emplois aux chômeurs le semble beaucoup moins pour eux.
@ Olaf
C'est juste aussi
Absolument pas le 29 mai 2005 les français ont dit plusierus choses et parfois contradictoires si l'on en croit au sondages, mais ils n'ont certainement pas confié un mandat aux souveranistes pour parler à leur place. D'ailleurs la preuve vous êtes pas majoritairer aux élections (et encore je vous met dans le même sac de marine le pen si non vous seriez à 1,7%).
Supprimeril n'y a rien a croire dans les sondages c'est une photographie truquée du passé dont les réponses sont commandées par les questions
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