L’OCDE
vient d’apporter son soutien aux euros obligations, le mot magique dont la
seule évocation devrait mettre fin à la crise de la zone euro. Pourtant, une
étude rapide de ce dispositif en démontre très rapidement les limites,
insurmontables, mais aussi le dessein caché.
L’irresponsabilité
institutionnalisée
Il est en
partie paradoxal que les euros béats s’accrochent autant à cette proposition.
En effet, ils sont les premiers à dénoncer les comportements irresponsable qu’a
permis le passage à la monnaie unique, avec la baisse des taux d’intérêt (oubliant
au passage la responsabilité des créanciers), permettant à des pays comme
la Grèce de trop s’endetter. Or le mécanisme des euros obligations va beaucoup
plus loin dans l’irresponsabilité.
En effet,
les euros obligations consistent à emprunter en commun, ce qui revient à
demander aux créanciers les plus sérieux de donner une caution à ceux qui sont
le plus en difficulté. Mais du coup, cela donnerait une prime aux comportements
les moins vertueux. En fait, c’est pour cela que les
euros béats y sont favorables car cela pousserait à adopter en parallèle
des dispositifs de contrôle extrêmement stricts pour en limiter les effets
pervers.
Solidarité
avec les créanciers
Alors, bien
sûr, pour vendre les euros obligations, on
évoque la solidarité entre les pays européens, en
sous-entendant que Berlin serait égoïste, au contraire de Paris. Mais il
faut dire que nos dirigeants n’ont pas montré une grande responsabilité dans la
gestion des deniers publics et que cela ne leur pose pas beaucoup de problèmes
d’être solidaire avec l’argent des Allemands… Et puis, quelle est cette
solidarité dont on nous rabâche les oreilles ?
Comme pour
les plans européens, on nous vend une solidarité avec les peuples. Avec un taux
de chômage de plus de 20% en Espagne ou en Grèce, cela semble juste. Sauf que
tous ces dispositifs européens sont, en réalité,
des mécanismes de solidarité avec les créanciers de ces pays, pas leurs
citoyens. En effet, les euros obligations permettent de garantir le
paiement des créances des pays en difficulté. Les peuples n’en voient pas la
couleur.
Pire, ces
mécanismes introduisent un immense aléa moral pour les milieux financiers
puisqu’ils arrivent à obtenir à la fois des taux d’intérêts très élevés sur les
dettes espagnoles et italiennes mais souhaiteraient en garantir le
remboursement, pour avoir le beurre et l’argent du beurre. Pourtant, si les
taux sont élevés, c’est justement parce qu’il y a un risque de défaut partiel,
qu’il faudrait leur laisser assumer pour être véritablement juste.
Un
dispositif dysfonctionnel
Il n’y a pas
besoin d’être un financier hors pair pour comprendre qu’il serait sans doute
beaucoup plus difficile de placer les « bons rouges » des pays
actuellement en difficulté. Qui voudrait prêter à l’Italie sa deuxième tranche
de 60% de dette publique, sachant que la première serait prioritaire et qu’elle
serait la seule à la garantir ? Il est bien évident que la spéculation
serait encore plus forte que sur les bons du Trésor italiens actuellement
indifférenciés…
Un
mécanisme invendable
Devant les
limites d’un tel système, certains avaient imaginé faire le contraire,
conserver des dettes nationales jusqu’à 60% du PIB et ne collectiviser que la
partie supérieure aux 60%. Mais ce dispositif semble politiquement totalement
invendable. Comment demander à l’Allemagne de donner sa caution solidaire sur
un tas de créances pourries, sachant qu’elle refuse déjà mordicus le dispositif
proposé par l’institut Bruegel, comme
elle vient de le rappeler.
Et il faut
un peu se mettre à la place de l’Allemagne pour comprendre l’énormité de ce qui
leur est demandé. En effet, mettre en place des bons du Trésor communs à
hauteur de 60% du PIB, cela revient à créer environ 5600 milliards d’euros de dettes
communes (dont environ 1600 milliards de dettes allemandes). En clair, cela
revient à demander à l’Allemagne une caution solidaire de 4000 milliards
d’euros sur les dettes des autres pays…
Passons sur
le fait que les socialistes Français ne voient aucun problème à donner une
telle caution, un nouveau signe de leur irresponsabilité. Mais il semble
aujourd’hui totalement illusoire d’espérer que Berlin l’accepte étant
donné l’état du débat public en Allemagne. Les euros obligations, c’est,
potentiellement, 20 fois le Mécanisme
Européen de Solidarité ! Il n’y a aucune chance que nos voisins
l’acceptent et voilà pourquoi cela bloque depuis deux ans.
Bref, non
seulement les euros obligations sont, à raison, invendables, mais en plus,
elles ne résoudraient pas la crise. En fait, ce nouveau machin sorti du cerveau
malade des eurocrates, est seulement le moyen de pousser l’agenda d’une Europe
fédérale.
Merci de parler d' "euros obligations" et non pas d' "euros bonds".
RépondreSupprimerSur le fond, je partage votre avis. Les euros obligation ont une vocation plus politique qu'économique.
Les tenants d'une Europe Fédérale voient dans ce mécanisme les préludes d'un budget fédérales européen qui ne dit pas son nom.
En attendant, le temps passé à débattre de ce dispositif, est du temps perdu pour mettre en œuvre des dispositifs réellement efficaces.
Il faut noter que bien l’Allemagne soit considérée comme un des bons élèves de la zone euro, sa dette publique s’est tout de même accrue ces dernières années et son niveau actuellement doit représenter 83% du PIB environ, ce qui beaucoup et ce qui ne lui laisse sans doute pas marge de manœuvre pour faire de la générosité à l’égard de ses collègues de la zone euro avec un système de dette mutualisée.
RépondreSupprimerhttp://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20110426trib000617717/l-allemagne-championne-d-europe-de-la-dette-devant-l-italie.html
http://www.blancasa.com/dette-zone-euro.htm
Je lis néanmoins dans l’étude ci-dessous que «depuis la création de la zone euro, l’Allemagne a accumulé de très importants actifs sur les autres pays de la zone. En cas d’explosion de l’euro, l’Allemagne souffrirait considérablement : - non seulement en raison de l’appréciation de sa devise et de la perte induite de compétitivité, comme en 1992-1993 ; mais surtout en raison de la perte en capital qui suivrait la dépréciation du change des autres pays de la zone euro vis-à-vis de l’Allemagne. L’Allemagne, avec ses excédents extérieurs a, en effet, accumulé d’importants actifs extérieurs dont la valeur dans la monnaie de l’Allemagne chuterait en cas d’explosion de l’euro. Il est impossible de penser que l’Allemagne envisagerait sérieusement une perte de compétitivité de 30 ou 40% et une perte de richesse de 1800 à 2400 Mds €.»
C’est pourquoi, selon cette étude,l’Allemagne va devoir accepter une évolution institutionnelle rapide vers le fédéralisme pour la zone euro qui seule peut sauver celle-ci.
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=64094
J’ignore quelle est la valeur de cet argument. Si l’Allemagne retrouve sa monnaie nationale, elle retrouverait, par exemple, la possibilité de la dévaluation pour ses problèmes de compétitivité, même si ce n’est pas dans ses habitudes.
Saul
La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, évoquant un risque de'éclatement de la zone euro si la Grèce est le premier pays à en sortir a dit :
Supprimerhttp://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/05/23/97002-20120523FILWWW00447-grece-lagarde-parle-de-contamination.php
"Si les Grecs ne veulent pas payer le prix" de leur maintien dans la zone euro, "quelqu'un devra le payer", a-t-elle expliqué. "Il se pourrait que les membres de la zone euro soient disposés à accroître leur soutien financier -et peut-être aussi dans la durée- à la Grèce car ils considéreront l'intégrité de la zone euro comme suffisamment bénéfique pour justifier un investissement supplémentaire", a-t-elle souligné.
La Grèce sommée de respecter ses engagements :
http://www.lesoir.be/actualite/monde/2012-05-24/la-grece-sommee-de-respecter-ses-engagements-917657.php
« La Grèce sommée de respecter ses engagements
L'Union européenne veut que la Grèce reste dans l'euro et respecte ses engagements à l'issue des élections de juin, selon une déclaration publiée à l'issue d'un sommet informel à Bruxelles. Les dirigeants des 27 Etats membres ont adopté dans la nuit de mercredi à jeudi à Bruxelles un « texte » commun sur la crise grecque, a annoncé le président français. « Nous voulons que la Grèce reste dans la zone euro et respecte ses engagements », a déclaré le président de l'UE Herman Van Rompuy en lisant ce texte. La chancelière allemande Angela Merkel a fait du respect des engagements, notamment la réduction des déficits et les réformes structurelles, un « préalable » au maintien d'Athènes dans la monnaie unique. » Autrement dit où la Grèce se soumet à ce préalable ou elle sort de l'Euro selon Mme Merkel qui ne semble donc pas du tout sur la même longueur d'onde que Christine Lagarde.
Autre nouvelle l'Allemagne vient d'émettre un emprunt de 4,55 milliards d'euros d'obligations à deux ans (Schatz), sans offrir d'intérêt, une première pour une émission de ce type et l'opération a été couronnée de succès. Ce qui signifie que l'Allemagne en émettant cet emprunt à 0 % savait qu'il serait quand même serait servi parce que la situation est tellement mauvaise en Europe que cet emprunt serait couronné de succès par des investisseurs qui sont obligés de placer de l'argent quelque part, malgré le taux inédit de 0 %!
http://fr.news.yahoo.com/dette-pourquoi-investisseurs-pr%C3%AAtent-%C3%A0-lallemagne-espoir-rendement-094640379--finance.html
S'il y a un risque d'éclatement de la zone euro, il devrait y avoir une fuite de capitaux vers des pays à monnaie forte dont l'Allemagne fait partie, fuites provenant de pays comme l'Italie, l'Espagne, la Grèce, le Portugal, voir la France. J'ai l'impression que l'Allemagne a pris secrètement le parti de faire éclater la zone euro au grand dam des eurocrates. Le refus des euros-obligations va dans ce sens, mais il y a d'autres éléments qui paraissent le démontrer. Cela dit il se peut que je tire une conclusion erronée à partir d'éléments épars.
Saul
@ Saul
SupprimerJe crois que l'Allemagne refusera toute évolution fédéraliste. Les euro obligations, c'est une caution solidaire de 4000 milliards (150% du PIB) et des transferts annuels d'environ 4% du PIB (100 milliards).
C'est pour cela que le coût d'une explosion de la monnaie unique pourra difficilement être aussi important. Bien sûr, le pays subira une baisse de ses exportations, mais l'Allemagne ne vend pas qu'en Europe et le pays produit beaucoup de bien non substituables et moins sensibles au prix. Donc l'effet sera non négligeable mais gérable. L'Allemagne a déjà subi de fortes dévaluations de ses voisins sans s'effondrer, dans les années 1990 notamment, après l'explosion du SME... Le pays s'en est sorti.
Bien sûr, ils ne retrouveront pas toutes leurs créances, mais cela me semble beaucoup moins important en montant que les euros obligations. Complètement d'accord, je crois que l'Allemagne joue l'explosion de l'euro.
L'essentiel est dit par Laurent Pinsolle et plusieurs internautes sur l'avenir de l'euro et le comportement surréaliste des gouvernants, mais
Supprimerce qui m'étonne le plus, c'est que nous parlons beaucoup des conséquences et très peu des alternatives, qui existent. L'échec de l'euro est, pour moi, inscrit dans les décisions aberrantes successives, qui se sont empilées depuis les années 90, dont un élargissement accéléré autant qu'insensé à 27 pays. Plutôt que de travailler sur la convergence et l'harmonisation de nos droits et pratiques en Eurpe pour arriver à une intégration, nos gouvernants ont choisi de créer artificiellement une Europe réduite à sa plus simple expression. Espéraient-ils que l'intégration se ferait à moyen ou long terme ou n'avaient-ils pour ambition que de mettre en place un espace de libre échange conforme à leur dogme et utile à leurs propres intérêts et à ceux des lobbies ?
@Laurent Pinsolle
RépondreSupprimerComme l'euro, les eurobonds constitueraient donc un sas menant à l'Europe politique. C'est tout à fait crédible, mais je ne comprends pas pourquoi Chevènement en vient à les soutenir.
A mon avis, soit il juge que la crise justifie d'éviter un retour trop brutal aux monnaies nationales, auquel cas il ne reste que les eurobonds pour une relance keynésienne, au risque d'une "intégration" politique plus poussée, soit il connaît suffisamment l'Allemagne pour savoir qu'elle refusera, auquel cas son plan B (monnaie commune) serait légitimé.
Qu'en pensez-vous ?
@Marius
RépondreSupprimerLes euros obligations ne sont pas la seule solution pour accompagner une relance keynésienne européenne; les "euros projets" qui sont en discussion actuellement, à condition d'être de la pure création monétaire de la BCE au bénéfice par exemple de la BEI, puis d'être affecté à la R&D et à la transition écologique et énergétique, sont une bonne solution de relance.
Mais ça ne résoudra de toute façon pas le problème "génétique" de l'euro monnaie unique.
De toute façon la dette publique ne pourra jamais être remboursée...
La schizophrénie de l'Allemagne face aux obligations que lui impose la zone euro n'excuse en effet nullement la nôtre (je parle de celle de nos dirigeants socialistes, dont il faut évidemment se désolidariser) au sujet des euro-obligations, dont vous avez, Laurent, magistralement dévoilé les attendus.
RépondreSupprimerSchizophrénie de l'Allemagne d'abord. Elle a réussi à imposer sa monnaie, adaptée à sa configuration anthropologique et historique, à tous les autres pays de l'UEM. L'euro, c'est bien sûr le mark à l'échelle du continent. L'Allemagne peut toujours et avec raison déclarer que ce sont ses "partenaires" qui sont des idiots à avoir accepté cela et à vouloir y rester aujourd'hui, malgré l'ampleur du traumatisme en Grèce et les risque d'effet domino qu'il engendre. Cependant une union monétaire, c'est de fait assumer une solidarité financière et budgétaire, et pas seulement par le biais de taux d'intérêts calibrés selon l'économie la plus forte. Donc le boomerang des euro-obligations, on a envie de dire bien fait pour l'Allemagne qui n'assume pas les responsabilités de l'extension de sa monnaie à d'autres pays.
Schizophrénie des dirigeants français. D'abord parce qu'ils ont peur de l'Allemagne. On se couche devant ce que dit l'odieuse Mme Merkel, ou on n'a pas du tout envie de lui dire tout le mal qu'on pense de sa stratégie nationaliste et indifférente au sort des autres pays de la zone. Crever l'abcès, c'est une tâche morale dont les eurobéats socialistes sont effectivement incapables. Et dans le même temps, mépris pour l'Allemagne, que l'on cherche à ligoter par des ficelles de papier appelées aujourd'hui euro-obligations, comme si notre charmant voisin d'outre-Rhin avait la moindre intention d'accepter un tel risque pour son équilibre budgétaire et financier. J.P. Chevènement avait décrit un processus semblable lorsque le traité de Maastricht avait été signé en 1991 : Mitterrand voulait ainsi "entrelarder" l'Allemagne alors récemment réunifiée pour la forcer à regarder vers l'ouest, pour la contraindre à ne pas retourner à ses démons pangermanistes supposés en direction de l'Europe centrale et orientale.
Les socialistes sont restés fixés à la boussole mitterrandienne, qui devrait pourtant se trouver à la poubelle depuis 20 ans.
Francis Commarrieu.
En même temps, l'Allemagne ne souhaitait pas vraiment faire la monnaie unique. Entre des traités mal conçus et le manque de volonté véritable de Berlin, cela ne pouvait pas marcher. Et soit dit en passant, même si l'Allemagne faisait tout pour faire fonctionner la monnaie unique, cela ne fonctionnerait pas à terme car la zone euro n'est pas une ZMO.
Supprimer@ A-J Holbecq
RépondreSupprimerMerci pour votre réponse. Parlant des euro-obligations, je n'évoquais pas mon propre point de vue, mais essayais de comprendre ce qui est à l'esprit de l'une des figures tutélaires de ce blog.
Marius,
Supprimerje n'avais pas lu votre intervention avant d'écrire la mienne, désolé. Mais je m'aperçois qu'il n'y a par conséquent qu'une partie de réponse à ce que vous disiez. Il vaut mieux s'attacher à ce qu'écrivait J.P. Chevènement il y a quelques années plutôt qu'à ce qu'il peut dire aujourd'hui, tout corseté qu'il est dans sa fonction de conseiller du prince. Je ne sais si son soutien apparent aux euro-obligations consiste à ce que la France tende une sorte de "piège" à l'Allemagne pour qu'elle laisse tomber le masque, c'est une hypothèse plausible.
Francis Commarrieu.
Marius,
Supprimerje n'avais pas lu votre intervention avant d'écrire la mienne, désolé. Mais je m'aperçois qu'il n'y a par conséquent qu'une partie de réponse à ce que vous disiez. Il vaut mieux s'attacher à ce qu'écrivait J.P. Chevènement il y a quelques années plutôt qu'à ce qu'il peut dire aujourd'hui, tout corseté qu'il est dans sa fonction de conseiller du prince. Je ne sais si son soutien apparent aux euro-obligations consiste à ce que la France tende une sorte de "piège" à l'Allemagne pour qu'elle laisse tomber le masque, c'est une hypothèse plausible.
Francis Commarrieu.
@ Francis
SupprimerComplètement d'accord avec l'interprétation de Francis. Je crois que JPC propose une solution inacceptable à l'Allemagne.
@ Marius,
RépondreSupprimerje n'avais pas lu votre intervention avant d'écrire la mienne, désolé : nos références à J.P. Chevènement se sont croisées.
Je ne connaissais pas ses positions récentes au sujet des euro-obligations. On peut douter qu'il croie la chose possible, c'est-à-dire acceptable par l'Allemagne. Je fais davantage confiance à ce qu'il a écrit dans ses ouvrages plus ou moins récents qu'à ce qu'il peut dire aujourd'hui qu'il est devenu une sorte de conseiller du prince. S'agirait-il de suggérer une manoeuvre aux dirigeants socialistes afin que l'Allemagne laisse tomber le masque, et que son refus apparaisse enfin pour de l'égoïsme pur et dur, c'est une hypothèse plausible mais assez peu probable car les socialistes s'agitent comme des cabris sur leur chaise en criant "eurobonds" depuis fort longtemps. Ils n'ont nul besoin de Chevènement pour cela.
Francis Commarrieu.
@LP,
RépondreSupprimerUn tel aveuglement généralisé du côté européiste relève d'un processus de folie collective rationnelle qui donnera nécessairement lieu à de longues études pour les psy, sociologues, philosophes et politologues des siècles à venir.
Personnellement j'écoute et réécoute régulièrement les interventions de Nigel Farage au parlement européen dans le but de rompre avec plaisir et ironie, par brefs instants, avec cette idéologie folle distillée en quantité industrielle dans les médias.
J'ajouterais que les euro obligations ne me semblent pas résoudre les déséquilibres des balances commerciales dans la zone euro. Donc l’équilibre entre production et consommation dans chaque pays qui est, je pense, à la base du probleme.
RépondreSupprimerEncore une fois on agit que sur les conséquences des problèmes donc ils vont perdurer. On a juste permis d'entrainer tous les pays de la zone dans la chute des pays déficitaires.
@ Jean-Marc
RépondreSupprimerComplètement d'accord. Jacques Généreux a bien expliqué les phénomènes psychologiques en cours dans "La dissociété". Nigel Farage est bien sûr un orateur à écouter.
@ TeoNeo
Complètement d'accord.
http://ec.europa.eu/economy_finance/consultation/pdf/bonds_consultation_en.pdf
RépondreSupprimerVoici pour A-J une explication des project bonds (voir à partir de la page 5).
Merci
SupprimerS'ils en restent là, c'est vraiment inutile et sans intérêts... surtout qu'il faudrait trouver au moins 300 milliards part an pendant 10 ans pour ne pas jouer "petits bras"
5.1. Support for bonds issued by private sector entities
The Europe 2020 Project Bond Initiative will use EU funds to attract additional private sector
financing of individual infrastructure projects through the capital markets with the help of
project finance techniques. The intention is to act as a catalyst for to the re-establishment of
capital markets as a significant source of financing in this area, while increasing overall
funding to infrastructure projects. While the Initiative will primarily address project bonds, it
could also be used to support project loan financing and corporate financing in certain sectors
and projects.
Transport and energy projects would seem to be particularly well-suited for the Europe 2020
Project Bond Initiative, while certain ICT projects in the area of broadband could also benefit.
The project finance model is well-tested in the transport area, requiring little adaptation. In the
renewable energy or low carbon sectors, a challenge arises when the underlying infrastructure
projects use untested technologies or are located in a new market, have uncertain operating
costs or when the financing cannot be obtained at reasonable cost. However, certain classes of
renewable energy projects may have the required characteristics.
The Initiative does not intend to increase direct public funding and therefore governments'
indebtedness. Thus, it is not to be confused with what is commonly termed “Eurobonds”,
namely the pooling of sovereign debt issuance to finance the general public budgets of the EU
Member States. The Initiative will also not replace the existing sources of project financing
through bank loans or public sector grant programmes. Both sources of funds will continue to
remain necessary for infrastructure projects and the Europe 2020 Project Bond Initiative will
act as a complement to them.
100 % d'accord. J'ajouterais l'effet d'éviction qui rendrait plus difficile encore le financement de l'investissement privé...
RépondreSupprimerJeudi 24 mai 2012 :
RépondreSupprimerLes Européens chiffrent le coût d'une sortie de la Grèce.
Le tabou est tombé. A la Banque centrale européenne, comme dans les capitales de la zone euro, des groupes de travail ont été mis sur pied pour évaluer les conséquences d'une sortie de la Grèce de l'union monétaire et son coût.
L'élaboration de ces plans d'urgence accroît la pression sur la Grèce à l'approche des élections législatives du 17 juin. Faut-il sacrifier Athènes à la zone euro, ou l'inverse ? La question du "Grexit" (pour "Greek exit" ou "sortie de la Grèce") divise les politiques et les économistes.
http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2012/05/24/les-europeens-chiffrent-le-cout-d-une-sortie-de-la-grece_1706791_3208.html
On est quand même dans une situation surréaliste!
RépondreSupprimerles dettes soit disant publiques explosent de partout,
Pas besoin d'etre economiste pour comprendre que ni les USA ,ni l'Europe, ni personne ne remboursera ces dettes gigantesques....
La mechanisation du travail, le progres technologique et nano-technologique,etc, l accroissement de la durée de vie et la demographie galopante ne permettrons plus une croissance assez forte.
chaque jour de nouveaux chomeurs naissent alors que les emplois diminuent....
les pays emergeant ne mettrons que quelques decennies a etre dans une situation semblable a la notre si rien ne freine leur developement.
A quoi sert la dette ? A mettre les gens en esclavage? a reduire le niveau de vie?
Au train ou vont les choses l humanité va droit dans le mur.
le probleme n'est pas la dette, ni l'euro ..le probleme c est le modèle de societé..et le role de l'argent.
je crois que cette analyse est la bonne les politiques d'ambition nationale et international donc NDA doivent de toute urgence proposer des visions a moyens et long terme les citoyens sont las de la novlangue ridicule employé par les pseudo-economistes (Grexit et Geuro par exemple ) digne de gamins en cour de récréation
SupprimerSur ce sujet nous pouvons lire "L'illusion neo-liberale " de René Passet qui date déjà de l'an 2000 (en poche chez Champs)
SupprimerNe nous laissons pas hypnotiser par les chiffres à rallonge. Ce n'est pas "la dette publique" en elle-même qui pose problème, mais son financement sur les marchés financiers. Dans une situation et une politique économique "normales" l'endettement nouveau se borne à moyen terme au paiement des intérêts de la dette. Une (vraie) "règle d'or" est que les taux d'intérêts doivent être inférieurs aux taux de croissance en valeur (croissance réelle + inflation). A ces conditions le PIB et les recettes fiscales augmentent plus vite que la dette, dont le poids relatif décroît. Tout le monde est alors remboursé rubis sur l'ongle ! Nos problèmes actuels sont d'échapper à l'emprise des marchés financiers, qui sont inefficients pour fixer un taux d'intérêt pertinent macroéconomiquement, et de rétablir les conditions de la croissance. Avec 2% de croissance plus 3% d'inflation, et des taux sur la dette publique à mettons 1%, la dette diminuerait toute seule en %, et nous aurions même de la marge pour les déficits budgétaires.
RépondreSupprimerà ce propos : http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20111118trib000665217/il-faut-agir-comme-les-etats-unis-l-ont-fait-avec-leurs-dettes-de-guerre.html
SupprimerLe chef de la Bundesbank déplore un débat sur les eurobonds tronqué en France :
RépondreSupprimerhttp://www.20minutes.fr/economie/940949-chef-bundesbank-deplore-debat-eurobonds-tronque-france
« Le patron de la banque centrale allemande a déploré dans un entretien au Monde à paraître vendredi l'absence de débat public en France sur la perte de souveraineté qu'impliquerait l'introduction d'euro-obligations, instrument de mutualisation de la dette prôné par Paris.
Ces "eurobonds", auxquels l'Allemagne est opposée à l'heure actuelle, ne peuvent être "que l’aboutissement d’un processus long, qui nécessite entre autres de changer la constitution dans plusieurs Etats, de modifier les traités, d’avoir davantage d’union budgétaire", a déclaré Jens Weidmann au quotidien français, selon le texte de l'entretien diffusé par ses services.
En effet, "on ne confie pas sa carte de crédit à quelqu’un si on n’a pas la possibilité de contrôler ses dépenses".
Or, selon M. Weidmann, les gouvernements qui sont favorables aux euro-obligations "négligent ce débat".
"Même dans les pays où les gouvernements réclament les eurobonds, comme en France, je ne constate ni débat public ni soutien de la population au transfert de souveraineté devant l’accompagner", poursuit-il.
Le président de la Bundesbank a aussi répété être contre l'évolution du statut de la Banque centrale européenne (BCE) afin qu'elle aide les Etats en difficulté, comme réclamé notamment par le président français François Hollande.
"Les responsables politiques comptent sur nous car nous ne répondons pas devant les électeurs, mais c’est justement pour cette raison que notre mandat est limité et qu’il faut s’y tenir", a-t-il dit.
M. Weidmann, membre du conseil des gouverneurs de la BCE au titre de ses fonctions à la Bundesbank, a rappelé que "depuis le début de la crise financière, le bilan de l’eurosystème a plus que doublé", du fait des injections de liquidités effectuées en faveur des banques et du rachat d'obligations publiques sur le marché secondaire.
"L’institution a pris des risques considérables", a-t-il ajouté, jugeant: "Nous sommes arrivés à la limite de notre mandat (...) A la fin ce sont des risques pour les contribuables, notamment en France et en Allemagne".
Interrogé sur d'éventuels préparatifs par son institution d'une sortie de la Grèce de la zone, il a refusé de répondre.
Il a en revanche répété qu'Athènes devait se conformer aux accords conclus -mesures de rigueur contre l'aide de ses partenaires-, car dans le cas contraire "l'aide devrait être arrêtée".
En fait je suis un peu perdu : quelle est la différence fondamentale entre les eurobonds et le MES ? si j'ai bien compris :
RépondreSupprimer- Eurobonds : emprunt global européen, donc a la charge partagée des états européens. Endettement global.
- MES : contribution (supposée ?) globale directe des états, qui devront forcément emprunter pour le financer ... sauf a priori le pays "a sauver", mais logiquement celui-ci devra rembourser, donc emprunter plus tard ... a moins que le MES soit a pure perte ... ? donc une autre forme d'endettement global.
si au final l'un et l'autre représentent un emprunt, quelle différence fondamentale entre les deux ? juste le taux d'intérêt ?
tout ces bidouillages m'ont l'air d'une énorme complication "cosmétique" pour pas grand chose ... ou alors une façade, une distraction permettant pour cacher le fait que dans le fond, on continue de s'endetter... ?
merci de m'éclairer !
Age
Sur le mécanisme européen de stabilité (MES), en plus des liens signalés par Laurent Pinsolle, voyez :
Supprimerhttp://www.economie.gouv.fr/mecanisme-europeen-stabilite
http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canisme_europ%C3%A9en_de_stabilit%C3%A9
Sur les euros-obligations :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Euro-obligation
http://www.20minutes.fr/economie/940095-eurobonds-ca-changerait-quoi
Le mécanisme européen de stabilité (MES) est quelque chose de plus modeste que les euros-obligations et peut se passer des transferts de souveraineté qui sont indispensables dans le cas des euros-obligations, comme le rappelle le chef de la Bundesbank et comme semble l’ignorer nos dirigeants en France.
"L'irresponsabilité institutionnalisée pour pousser l'agenda d'une Europe fédérale"
RépondreSupprimerD'une part l'aléa moral, c'est abject.
D'autre part, c'est un pousse au crime puisque la mutualisation des dettes exige en contrepartie'l'abandon de ce qu'il nous reste de souveraineté, mise sous tutelle de nos budgets nationaux, renforçant, par là même, la gouvernance européenne non élue.
Nous lui donnons sa légitimité.
Pas folle la troïka, c'est purement et simplement un pousse au crime.
J'espère que Merkel va résistter parce que Hollande est prêt à s'engouffrer, il s'en fait même le chantre, de cette ignominie. Sarko, Hollande, quelle différence, en somme ?
Et comment Hollande va t'il gérer cette contradiction majeure, grotesque auprès de ses électeurs puisqu'il refuse de signer ladite "règle d'or" oo camisole budgétaire ?
Faut que l'on m'explique, là !
Au vu de ses annonces et de l'europe qu'il veut réorienter, j'au de sérieux doutes sur ses compétences économiques en adéquation avec ce que l'on suppose être un vision.
Hollande c'est clarence le lion.
Le principe de la caution solidaire c'est de se porter garant pour couvrir le prêteur si défaillance de l'emprunteur.
Si un état se porte solidaire pour un autre état et que cet état vient à faire faillite malgré le renflouement.
QUI PAYE L'ARDOISE ?
Dans cette hypothèse, nouvelle émission d'euro-obligations au prorata des états restant en lice ?
Qu'est t'il prévu comme primes de risques ?
A quel hauteur de l'engagement ?
Gaïa
L'europe fédérale a failli, elle a failli a son principe fondamental inscrit dans le traité constitutionnel qui est "la concurrence libre et non faussée".
SupprimerA partir du moment où il y a mutualisation des dettes des états, la concurrence ne peut plus s'exercer dans des conditions NORMALES.
Plutôt que de décréter la croissance dans un volet supplémentaire, ce qui est une aberration, par principe sauf à y inscrire un dispositif politique concerté pour l'atteindre et dans un contexte de crise qui s'apoarente à lhomme de la Mancha se battant contre des moulins à vent,
ne serait t'il pas plutôt judicieux, aux états, de saisir la Cour de Justice Européenne pour vis de forme, obligations stipulées dans les traités, non remplies, principe de concurrence ne pouvant s'exercer librement (contraintes du cautionnement), et dédommagement aux états , effacement d'une partie oes intérêts de la dette, pénalités ?
Serais-je trop simpliste ?
Gaïa
LA-SOLIDARITE, pour moi, c'est une maladie, une faute, un vice : c'est attendre tout des autres, faire n'importe quoi, gâcher la vie des autres pour le plaisir ; la FRATERNITE au contraire, c'était le plaisir de vivre ensemble, de faire des projets, de prendre conseil avant de se lancer...réussir ensemble.
RépondreSupprimerChaque fois que j'entends SOLIDARITE, je vois le professionnel de la charité, le professionnel de la culpabilité, une espèce de charognard qui vit de la misère des autres...et rêve de fraternité...
...et quand je n'en rêve pas, c'est que je la pratique.
Dans ce sens là mais en moins émotionnel j'aime bien aussi le terme de "coopération" plutôt que la solidarité. Je trouve que ca à un coté plus gagnant-gagnant et plus librement consenti.
RépondreSupprimerHors sujet, mais pas tout à fait : « Technicolor met fin à son aventure industrielle en Europe »
RépondreSupprimerTechnicolor a clos vendredi le dernier chapitre de son histoire industrielle en Europe par l'annonce, redoutée des syndicats depuis plusieurs mois, du dépôt de bilan de son dernier site français de production à Angers.
L'usine de fabrication de décodeurs numériques, qui emploie près de 330 personnes, n'a pas survécu à la concurrence asiatique qui a incité le groupe à se tourner, pour l'avenir, vers des pays à bas coûts comme la Chine et l'Indonésie.
D'autant que Technicolor, l'ancienne Thomson, se dit confortée dans ses choix par la décision de Bruxelles de supprimer la protection tarifaire à l'entrée sur le marché européen des décodeurs.
http://fr.news.yahoo.com/technicolor-d%C3%A9pose-bilan-usine-dangers-113839942--finance.html
Ce sont les derniers mots cités qui retiennent mon attention « la décision de Bruxelles de supprimer la protection tarifaire à l'entrée sur le marché européen des décodeurs ».
L’Europe s'est beaucoup désindustrialisée depuis la création de la zone Euro et ceux qui l'ont conçue, l'a dirige, l'a font fonctionner en sont les principaux responsables.
Saul
Nous connaissons fort bien le responsable pourvoyeur des délocalisations, la politique économique menée par Bruxelles. C'est un scandale. Nous allons nous laisser dêpouiller encore longtemps, sans réagir ?
RépondreSupprimerIl faudrait entreprendre des actions étatiques collectives et saisir la Cour de Justice Européenne et demander réparation.