La fin de la
monnaie unique peut sembler proche, entre des élections législatives en Grèce, où
SYRIZA, qui
annonce l’annulation des plans européens, pourrait
gagner, et la crise qui s’aggrave en Espagne. Mais la crise actuelle n’est
pas la première et l’euro a démontré une sacrée capacité de résistance…
Au bord
du gouffre ?
Toutes les
raisons d’une explosion semblent réunies aujourd’hui. Si
SYRIZA arrivait au pouvoir dans deux semaines, alors les plans d’austérité ,qui
sont la contre-partie du refinancement de la dette de la Grèce seraient
remis en question par le nouveau gouvernement. Nous pourrions alors
rapidement entrer dans une impasse si l’Europe décide de suspendre le
financement de la Grèce, aboutissant
à une réquisition de la banque centrale grecque et probablement à une sortie de
l’euro.
En Espagne, la
situation n’est guère plus brillante avec un taux de chômage horriblement
élevé et un système bancaire qui semble au bord du chaos, lui aussi touché par
une fuite des capitaux extrêmement élevée, et qui nécessite un abord de
capitaux que certains chiffrent à 100 milliards d’euros, une somme d’autant
plus difficile à trouver pour un pays dont le coût d’emprunt ne cesse
d’augmenter. Un effondrement du système bancaire espagnol signerait l’arrêt de
mort de l’euro.
La
monnaie unique en a vu d’autres…
En effet,
cette crise, aussi forte soit-elle, n’est pas la première. Début 2010, avant le
premier plan de sauvetage des créanciers de la Grèce, beaucoup
envisageaient une fin rapide de la monnaie unique. Début 2011, après le
plan pour les créanciers de l’Irlande et du Portugal, des intellectuels de premier plan avaient pronostiqué une
fin de la monnaie unique pour la fin de l’année. Et
il est vrai que nous n’en sommes sans doute pas passé loin au second semestre.
Aujourd’hui,
la menace portée par l’élection grecque est forte. Mais même si les marchés
sont contumiers des effets dominos, ne peut-on pas imaginer que la zone euro
pourrait continuer sans Athènes pendant quelques années ? Après tout, tout
le monde semble s’y préparer. Et il n’est même pas totalement certain que
SYRIZA ose franchir le pas. Il ne faut pas oublier que plus de 70%
de la population souhaite encore rester dans cette construction monétaire
baroque…
Leçons
des crises européennes
Les raisons
sont assez simples, comme
je l’avais souligné dès le début 2010. Pour les pays actuellement aidés,
l’Europe représente souvent l’accès à la démocratie et toujours le progrès
économique, la sortie de l’isolement. Mieux, pendant des années, l’Europe, cela
a été des subsides. Il est malheureusement normal que les peuples ne veuillent
pas mordre la main qui les a nourris. L’image de l’Europe ne peut pas changer
du tout au tout en quelques mois. Il faut du temps.
Mais ce qui
se passe est une double bombe à retardement pour ce mauvais projet
européen : cela démontre que l’UE actuelle est ingérable et qu’elle toture
les peuples pour se sauver elle-même, ce qui la condamne à terme, et l’euro
avec elle, dans un système démocratique qui finira par se venger, à raison.
Le seul sondage qui vaille à propos des Grecs favorables à l'euro c'est les élections du 17 juin! Tout le reste n'est qu'intox! Comme dans tous les pays de l'UE, victimes de cette monnaie. Voir la dernière note de Jacques Sapir.
RépondreSupprimer"Le désir d’austérité en Grande Bretagne n’a pas vraiment pour but de régler la dette et les déficits ; il s’agit plutôt d’utiliser la panique face aux déficits comme d’un prétexte pour démanteler les programmes sociaux [...]. La relance économique n’a jamais été le but ; cet appel à l’austérité était fait pour utiliser la crise, pas la résoudre." Krugman :http://www.rtbf.be/info/chroniques/chronique_le-programme-d-austerite-paul-krugman?id=7779934&chroniqueurId=5032403
RépondreSupprimerLes eurobonds feraient perdre à l'Allemagne"ce à quoi elle tenait probablement le plus dans la construction européenne : l’installation des marchés de capitaux internationaux comme instance disciplinaire des politiques économiques nationales." Lordon : http://blog.mondediplo.net/2012-06-01-La-fausse-solution-des-eurobonds
Foncièrement l'euro n'est pas une fin en soi pour les eurocrates eux-mêmes ; leur objectif est de détruire la Nation en tant qu'espace de souveraineté et, par là, obstacle à l'approfondissement des politiques néolibérales. Et même si l'euro venait à disparaître dans une panique financière, ils tenteraient de poursuivre la même politique "à l'Anglaise". Naïvement nous nous demandons comment ils essaient de résoudre la crise, alors que leur objectif principal est de l'utiliser pour briser la résistance populaire. Les fédéralistes n'agissent pas autrement : arracher des transferts de souveraineté avec la dette comme pistolet sur la tempe (il est certain que cette manière de procéder fera aimer "l'Europe" !). Mais les fédéralistes n'ont aucun moyen de mettre en œuvre le second volet de leur projet : un véritable état européen, car les néolibéraux ne les appuient que pour autant que l'opération aboutit à un désarmement des états, et les peuples n'appuieront pas la construction d'un état supranational dont le premier acte aura été de les plonger dans la pauvreté et la précarité. Voilà pourquoi les fédéralistes que seront jamais que les idiots utiles du pire néolibéralisme.
Vous avez donc raison, le supplice va durer, car tel est le but recherché...
Parfaitement d'accord. D'autant plus que tous nos brillants politiques et spécialistes de l'intervention ont un intérêt évident à nous dire que les partis européistes ne peuvent que gagner, ce qui sera peut-être le cas d'ailleurs.
RépondreSupprimerDonc je dis comme vous : les sondages n'ont aucun intérêt, il faut attendre le 17 juin. Depuis le temps qu'on nous enfume avec la Grèce !
Sancelrien
Sur le fond il est très probable que la monnaie unique n'est pas compatible avec la souveraineté budgétaire laissée à chacun des États membres de la zone euro, ce qui est encore le cas aujourd’hui où la France peut encore décider seule, sans autorisation européenne, de mettre à 60 ans l'âge de départ à la retraite pour certaines catégories de ses personnes, ce qui va coûter des milliards d'euros.
RépondreSupprimerSi on veut qu'il y ait une monnaie unique pour 17 pays, voir plus à l'avenir, il n'y pas le choix. Chaque pays membre doit abandonner l'essentiel de son pouvoir budgétaire à un pouvoir européen, autrement le système de la monnaie unique pour différents pays n'est pas économiquement viable. C'est ce que démontre la crise actuelle.
Cela dit mettre d'accord 17 pays actuellement, d'une part sur les abandons de souveraineté qui seront nécessaires pour que la monnaie unique devienne économiquement viable et sur les détails de nouvelles institutions européennes et nationales qui vont entériner tout cela, est une mission quasi impossible et prendrait de toute façon un temps considérable, incompatible avec le caractère urgent des solutions qu'il conviendrait de trouver pour solutionner la crise actuelle.
"ce qui va coûter des milliards d'euros."
SupprimerCoûter à qui ?
Ces "milliards d'euros" vont se retrouver dans la poche des retraités qui vont les dépenser, non ?
Je parlais de "spécialistes de l'information", évidemment...
RépondreSupprimerSancelrien
Sur le sujet :
RépondreSupprimerLes marchés ont-ils déjà acté la fin de l’euro ? Les taux obligataires allemands à 2 ans ont atteint vendredi matin -0,002% (Atlantico)
http://www.atlantico.fr/decryptage/marches-ont-deja-acte-eclatement-zone-euro-jean-francois-robin-378238.html
Age
Il en est de l’euro comme de l’art contemporain. Pourquoi s’obstine-t-on à trouver formidable un auteur dont on pense objectivement qu’il ne vaut pas un clou ? Simplement pour faire partie du club.
RépondreSupprimerL’important n’est pas de savoir si c’est beau ou pas beau, intéressant ou inintéressant, novateur ou déjà vu, si c’est de l’art ou de la daube, si tout le monde admire l’auteur en question, inutile de faire votre mauvaise tête, c’est forcément qu’il est génial.
Il en est de même pour l’euro.
A bien des égards, la monnaie européenne est à l’art économique ce que la bavaroise est à l’art culinaire : étouffe chrétien, indigeste et insupportable. Elle est rigide, de nature outrageusement bureaucratique, elle manque de souplesse, elle est lourdingue, peu pratique et profondément dépassée (où était la Chine dans les années 90 ?).
Et nul doute que vous ayez raison et nul doute que vous vous placiez dans la modernité. Mais cela ne suffit pas. Tant que l’euro sera le truc bien, le truc dont on doit faire partie, le truc qu’on doit sauvegarder, vous aurez beau expliquer, commenter, analyser, cela ne servira à rien. Ce que vous devez comprendre c’est que l’euro n’est pas un concept économique c’est, avant tout, un concept esthétique.
Toutes les architectures frappadingues faites pour le sauver le montrent expressément.
Au fond votre problème c’est le retour au franc. Ca fait ringard, ça sent le passé, ça ne fait pas moderne. Si j’ajoute que c’est défendu par Marine Le Pen ou par les ouvriers franchouillards, vous avez la totale. L’euro est autrement plus sexy. Il fait penser à l’aqueduc dans Astérix (le combat des chefs) ça ne sert à rien, mais ça fait romain. L’enjeu n’est pas tant d’expliquer, qu’un enjeu d’image. Quand vous aurez ringardisé l’euro, vous aurez gagné.
tout a fait d'accord je me tue a expliquer aux économistes que les mots ont un sens et que toutes les belles constructions intellectuelles chiffrées ne sont rien sans un minimum de psychologie
SupprimerOui, c'est étonnant comme € est associé à modernité. J ai pu constater lors des tractages que même les personnes agées, reconnaissant pourtant le déclin à tous les niveaux de la vie courante, pour eux, leurs enfants et petits enfants, sont attachées à cette monnaie unique qui leur donne un sentiment de grandeur, d appartenance à un ensemble d'envergure.
SupprimerSortir de € est associé systématiquement au repli sur soi, redevenir petit, insignifiant, tout seul... C'est un peu comme l'enfant chéri, auquel on pardonne tous les ratés, pour lequel on ferme les yeux, tout est mis sur le compte de sa jeunesse, il faut lui laisser le temps pour réussir. Il y a aussi cette part affective, j'irais jusqu'à dire cette acceptation du sacrifice...
Sophie
@ Léonard,
RépondreSupprimerTrès juste. Mais, tôt ou tard, la réalité rattrapera cette construction monétaire bancale et artificielle.
@ Age
Très juste. Les marchés ont déjà pris en compte la fin de l'euro et les défauts.
@ Anonyme
Pire, le fédéralisme budgétaire ne règlerait rien... Les Allemands ont pu financé la remise à niveau de sa partie orientale. Ils ne pourront pas le faire pour un ensemble bien plus grand qu'eux...
@ Sancelrien & Cording
On verra le 17 juin en effet.
@ J Halpern
Très juste. Je n'arrive pas à comprendre comme les gens qui se disent de gauche peuvent encore soutenir l'UE.
Pour rire ou pour pleurer :
RépondreSupprimerhttp://ecodemystificateur.blog.free.fr/index.php?post/Jacques-Delpla-est-il-un-mauvais-bougre&pub=1#pr
Sancelrien
Samedi 2 juin 2012 :
RépondreSupprimerChers amis Lecteurs,
Il n’est pas dans mon habitude de partager le fruit des recherches internes de Gavekal, cependant il me semble que nous sommes aujourd’hui face à une des pires paniques financières de l’Histoire. Ainsi, et comme nous avons tissé des liens, voilà ce que je pense des positions à prendre pour ceux que cela intéresse.
Derrière cette panique, on trouve la fin de l’Euro et la politique monétaire désastreuse des Etats-Unis, ainsi que la résultante des capitaux fermés de la Chine. Nous sommes dans la dernière travée avant la panique totale.
De là, l’étape d’après devrait être :
1/ La chute des prix du pétrole et des matières premières (Enorme levier sur ces deux axes).
2/ C’est également le moment pour acheter des obligations de sociétés corporate comme ce fut le cas après la grande dépression, après Pearl Harbor, après Lehman, sur la base de la valeur réelle.
3/ Des actions également, qui est le seul scénario apportant de la valeur, si et seulement si nous n’entrons pas dans une dissolution compléte du monde financier tel que nous le connaissons.
4/ Des achats de Dollars US (bien répété par tous normalement)
5/ Quiconque conserverait des obligations d’Etats depuis les trois derniéres années ne devrait pas s’attendre à la moindre rémunération, et ce pour les années à venir.
Je crois sincérement, de toute mon expérience, que nous sommes à la veille d’une panique magistrale.
Charles Gave.
http://institutdeslibertes.org/2012/06/02/point-financier-du-2-juin-2012/
S&P voit "au moins une chance sur trois" que la Grèce sorte de l'euro:
RépondreSupprimerhttp://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/s-p-voit-au-moins-une-chance-sur-trois-que-la-grece-sorte-de-l-euro_1122459.html
Selon S&P, je résume, l'enfer et la damnation attend la Grèce si elle ose sortir de l'Euro, ce qui dissuadera les autres pays d'en faire autant.
Autre article :
Sortie de l'Italie de la zone euro, Berlusconi aurait plaisanté :
http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/sortie-de-l-italie-de-la-zone-euro-berlusconi-aurait-plaisante_1121767.html
L'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi affirme samedi avoir voulu plaisanter lorsqu'il a écrit sur sa page Facebook, vendredi, que l'Italie devrait sortir de la zone euro si la Banque centrale européenne (BCE) n'acceptait pas d'injecter davantage de liquidités dans l'économie et de garantir les dettes souveraines.
"Il faut aller voir l'Europe et dire avec force que la BCE doit faire tourner la planche à billets", clamait "Il Cavaliere" vendredi sur sa page Facebook.
"Si elle n'accepte pas, on devrait avoir le courage de dire 'ciao, ciao' et abandonner l'euro, tout en restant dans l'UE, ou alors de dire à l'Allemagne qu'elle doit quitter la zone euro si elle n'est pas d'accord", ajoutait-il.
Moins de 24 heures plus tard, l'ancien chef du gouvernement revient sur sa position, en contradiction avec celle de son successeur Mario Monti, et qui menaçait de saper le gouvernement à près d'un an des prochaines législatives.
"Qu'une plaisanterie puisse être prise pour une proposition est à coup sûr une grave erreur pour quiconque prétend propager des nouvelles politiques", écrit-il samedi sur sa même page Facebook. La presse, ajoute-t-il, a pris au sérieux ce qu'il avait dit "en souriant, avec ironie".
Sous le coup de plusieurs procédures judiciaires, Silvio Berlusconi s'est tenu relativement à l'écart de la vie politique depuis sa démission l'an dernier en pleine crise de la dette.
"Je ne me souviens pas d'avoir vécu un moment plus difficile. Les gens ont totalement perdu confiance", écrivait-il vendredi sur Facebook. "Mon 'idée folle' est que la Banque d'Italie devrait imprimer des euros ou imprimer notre propre monnaie."
Une étude de natixis intitulée : Morale de la crise de la zone euro : pas d'Union Monétaire sans fédéralisme entre des pays trop hétérogènes dans leurs structures productives, d'autant plus que l'Union Monétaire accroît l'hétérogénéité.
RépondreSupprimerhttp://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=64253
Selon cette étude les pays dont la participation à la zone euro a accéléré la désindustrialisation (France, Espagne, Grèce, Portugal) ne pourraient plus, aujourd'hui, s'en sortir par la dépréciation du change. Voila un point de vue qui mériterait d'être discuté.
L'acharnement thérapeutique, ça s'appelle...
RépondreSupprimerNos eurocrates sont même près à faire du bouche à bouche à un cadavre en étant convaincus que son cœur va repartir...
L'entêtement à ne pas voir la réalité en face est absolument sidérant. Pas de constat d'échec, pas de constat de réussite impossible. On a l'impression d'être face à des petits singes essayant de faire rentrer la pièce carrée dans le trou rond du jeu en bois...
Déjà en 2002, sur l'Euro :
RépondreSupprimerhttp://www.boursier.com/actualites/rumeurs/euro-les-sombres-predictions-de-milton-friedman-1461.html
http://www.liberation.fr/economie/0101421881-milton-friedman-londres-doit-dire-no-a-l-euro
Pour éviter le sauvetage, l'Espagne place ses espoirs dans l'union bancaire :
RépondreSupprimerhttp://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/pour-eviter-le-sauvetage-l-espagne-place-ses-espoirs-dans-l-union-bancaire_1122426.html
Pour Schäuble, l'Europe doit se doter d'une vraie union budgétaire avant de parler d'euro-obligations :
http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/pour-schauble-l-europe-doit-se-doter-d-une-vraie-union-budgetaire-avant-de-parler-d-euro-obligations-05-06-2012-2033716.php
« Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a répété dans un entretien publié mardi qu'avant de parler d'euro-obligations ou d'union bancaire, une "véritable union budgétaire" était nécessaire en zone euro, un projet de "moyen terme".
« Pour Bruxelles, le déploiement, à l'échelle européenne, d'une "surveillance financière et de systèmes de garantie des dépôts", confèrera en outre "une plus grande légitimité démocratique à la poursuite de l'intégration".
Mais pour Berlin, de telles mesures ne peuvent être que l'aboutissement d'un long processus d'intégration et non son prélude. »
OK, on a compris que, pour le moment, l'Allemagne ne veut rien accepter qui constitue pour elle un engagement à garantir quelque chose pour ses partenaires de la zone euro malgré les eurocrates qui s'acharnent à préserver leur gagne pain par tous les moyens possibles.
Combien de temps faudra t-il pour que la France, payé fortement endetté et fortement désindustrialisé par sa participation à l'Euro, paye les mêmes taux d'intérêt que l'Espagne et l'Italie pour se financer sur les marchés. Moins d'un an à mon avis, probablement avant la fin de l'année.
Si l'Espagne sort de l'Euro :
RépondreSupprimerhttp://www.gestionsuisse.com/2012/pour-lespagne-il-y-aura-une-vie-apres-leuro/
alors la France et son industrie coulent si elle y reste.
Mardi 5 juin 2012 :
RépondreSupprimerL'Espagne, boudée par les marchés, se juge trop grande pour un sauvetage.
L'Espagne a assuré mardi qu'elle "ne peut techniquement pas faire l'objet d'un sauvetage" en raison de sa taille importante, admettant toutefois que le moment de tension extrême qu'elle vit lui ferme l'accès aux marchés financiers.
Le pays est la quatrième économie de la zone euro, dont il représente 12% du PIB total, contre seulement 6% pour l'Irlande, le Portugal et la Grèce réunis. Les plans de sauvetage de ces trois pays ont coûté respectivement 85 milliards, 78 milliards et 292 milliards d'euros... ce qui laisse augurer d'un coût encore plus élevé pour Madrid.
Depuis la demande d'aide publique historique de 23,5 milliards d'euros formulée en mai par Bankia, troisième banque du pays par actifs, l'Espagne est au coeur des inquiétudes des marchés, les investisseurs craignant qu'elle ne puisse assumer seule ses obligations financières et doive demander une aide extérieure.
Mais cela ne sera pas le cas, "entre autres parce que l'Espagne ne peut techniquement pas faire l'objet d'un sauvetage", a affirmé le ministre du Budget Cristobal Montoro.
Ce qui ne l'a pas empêché de reconnaître l'importance des turbulences actuelles : "ce qu'indique la prime de risque (surcoût que l'Espagne doit payer pour emprunter par rapport à l'Allemagne, ndlr) c'est que la porte des marchés n'est pas ouverte à l'Espagne, que comme Etat, nous avons un problème à l'heure d'accéder aux marchés, à l'heure de refinancer notre dette".
Des déclarations inquiétantes à deux jours d'une émission obligataire très attendue, où Madrid espère lever un à deux milliards d'euros, sur l'échéance symbolique des dix ans notamment.
http://www.boursorama.com/actualites/l-espagne-boudee-par-les-marches-se-juge-trop-grande-pour-un-sauvetage-e162728c59f9f85c9b9131bd96db7ab7