2% au
lieu de 1,4% ! Les
Echos avaient donc raison. Le
gouvernement a donc choisi de donner un coup de pouce symbolique pour ne pas
dire dérisoire au SMIC (trois fois moins que ce que Jacques Chirac avait
accordé en 1995). Une nouvelle illustration des ravages de la mondialisation.
Des
sociaux-libéraux plus libéraux que sociaux
Il faut
relire le papier de Frédéric Lordon qui
théorisait il y a quelques semaines les futurs remaniements de François
Hollande, faisant un parallèle avec tous les reniements de Lionel Jospin de
1997 à 2002, sur l’équilibre (déjà) entre la croissance et la rigueur,
l’Europe, les privatisations (France Telecom…). Bien sûr, la présence de
quelques nonistes au gouvernement pouvait donner l’illusion d’une ouverture aux
idées alternatives, mais le choix d’hier montre que cela est illusoire.
Il est tout
de même stupéfiant qu’une équipe socialiste arrivant au pouvoir après dix ans
d’opposition commence son mandat par accorder royalement 0,6% de coup de pouce
au SMIC après des années sans le moindre coup de pouce (signifiant que les
smicards ne touchaient pas un centime des gains de productivité qu’ils
faisaient). J’imaginais
il y a quelques jours que François Hollande avait laissé fuité ce chiffre
pour au final donner un peu plus et apparaître généreux.
Mais non, toute
la rigueur et le renoncement économique du deloro-jospinisme se retouvent
synthétisés dans cette décision qui montre que ces socialistes n’ont même pas
l’intention de changer la vie. Ils vont gérer prudemment le pays, comme des
radicaux de la 4ème République, un profil qui convient tellement
bien à François Hollande. Soit dit en passant, les classes populaires savent
bien qu’elles n’auront pas grand chose à attendre d’une équipe qui capitule si
tôt devant la mondialisation.
La
mondialisation en procès
Car la raison de ce mini-coup de pouce est bien simple : l’ouverture anarchique de nos frontières à tous les mouvements de biens, de capitaux et de personnes. C’est bien parce que les capitaux des multinationales peuvent circuler librement d’un pays à l’autre, leur permettant de faire le choix du moins-disant salarial, social ou environnemental qu’un nouveau pouvoir socialiste qui accepte cette libéralisation ne peut pas faire autrement que d’accorder un coup de pouce aussi ridicule.
Même
le Monde ouvre largement ses colonnes
aux thèses du Medef, sans vraiment les remettre en question. Augmenter le
SMIC ? Vous n’y pensez pas, cela provoquera du chômage, laisse écrire ce
grand quotidien sensé être de gauche. Il est bien évident qu’avec
des salaires bien plus importants qu’en Afrique du Nord, en Europe de l’Est, ou
même dans le Sud de l’Europe, la hausse du SMIC risque d’accélérer un
mouvement de délocalisations qui n’en a pas besoin.
Mais là où
cela devrait amener à remettre en question cette mondialisation qui provoque
une grande régression sociale dans notre pays, les socialistes, dogmatiquement
hostiles aux frontières et aux nations, préfèrent sacrifier le peuple et les
ouvriers. Quand
les socialistes adoptent à nouveau des politiques antisociales, il ne faut
pas être surpris que le Général de Gaulle ait dit ne pas aimer les socialistes
parce qu’ils ne sont pas socialistes.
Citation de Gaulle :
RépondreSupprimer"N'aime pas les socialistes pzrce qu'ils ne sont pas socialistes"
Bizarre cette citation, curieusement ils ne sont que socialistes, dogmatiques et pas forcément sociaux, la preuve l'augmentation symbolique du smuc, insignifiante (22 € par mois) déjà plombée par le dégel du tarif de l'énergie, augmentation d'environ 10 % du gaz.
Parce su'ilq ne sont QUE siocalistes (application du dogme érigé comme une valeur suprême, déconnectè de la réalité)
Gaïa
Excusez Laurent.
SupprimerLe titre est excellent, une parfaite synthèse de l'abandon, de la fuite en avant, déni de réalité (augmenter le smic en restant dans le système européiste fédéral qui le lamine par la concurrence faussée et dérégulation du travail induite).
Soit il faut être maso ou alors, très con ou avoir des intérêts. ....
Gaïa
" Soit il faut être maso ou alors, très con ou avoir des intérêts. "
SupprimerMais c'est bien cela. Pour connaître un chouïa le milieu, on verra très peu de smicards chez les militants socialistes. Ce sont surtout des gens qui vont se demander où vont-ils bien pouvoir partir en vacances cet été. Luberon ou île de Ré ? Voyez...