La
victoire de Nouvelle Démocratie en Grèce réduirait-elle le besoin d’unité des
dirigeants européens ? Les échanges d’amabilité entre dirigeants européens
deviennent de plus en plus courants. François Hollande n’est pas le dernier à
en souffrir.
Hollande
vs Cameron
Tout
d’abord, la perfide Albion, par
la voix du premier ministre David Cameron, a fait savoir que les riches
contribuables qui souhaiteraient éviter la fture tranche marginale d’impôt sur
le revenu à 75% (pour les revenus supérieurs à un million d’euros) étaient les
bienvenues en Grande-Bretagne. Il faut dire que parallèlement, le
gouvernement britannique a décidé dans le sens inverse en baissant son taux
marginal de 50 à 45% (et potentiellement 40% à terme).
Par-delà
l’aspect cosmétique de la mesure (même si elle est juste), il faut noter qu’en
absence de contrôle sur les mouvements de capitaux et de personnes, elle peut
être très contre-productive. Les socialistes ont oublié que la libéralisation
rend beaucoup plus difficile des mesures nationales qui vont à rebours de ce
que les autres pays font. Dans un cadre aussi mondialisé, cette mesure va
malheureusement sans doute coûter plus cher en recettes perdues qu’en nouvelles
recettes.
Hollande
vs Merkel
Les débuts
du nouveau duo franco-allemand sont difficiles. Après
quelques critiques par presse interposée, Angela Merkel a d’ores et déjà
gagné une première manche puisque Paris
a renoncé à la mise en place rapide d’euro obligations, qui faisaient
pourtant partie du programme du candidat. Il faut dire qu’une telle idée, déjà
abandonnée en son temps par Nicolas Sarkozy est totalement ubuesque outre-Rhin,
soutenue par 14% de la population seulement et opposée par 79%.
Résultat,
François Hollande a déjà cédé sur ce sujet. Si
l’opposition de l’Allemagne aux euros obligations est parfaitement
compréhensible (cela revient à donner une caution solidaire gigantesque aux
autres pays européens), comment ne pas s’étonner que la France ne semble pas
avoir obtenu grand chose en contre-partie de ce premier renoncement. Cela
rappelle ce
qu’écrivait Frédéric Lordon il y a quelques semaines, et qui pronostiquait
déjà les renoncements de la nouvelle équipe.
Une
Europe ingérable
Bien sûr,
les fédéralistes diront toujours que plus d’intégration résoudrait la crise,
mais ils disent cela pour faire avancer leur agenda car le moins que l’on
puisse dire depuis dix ans, c’est que, bien au contraire, la marche
intégratrice semble au contraire accentuer les problèmes au lieu de les
résoudre. Et comment croire des personnes qui nous promettaient monts et
merveilles en 1992 ou en 2005, devant l’étendue des désastres d’aujourd’hui, comme
le soutient Eric Juillot.
Bref,
l’aventure européenne continue sa marche aveugle vers l’auto destruction. Le
projet européen actuel est intenable car il nie les réalités nationales et a
fini par rencontrer le mur des réalités. Seule une Europe des nations, souple,
flexible, non uniformisatrice pourra réussir. Sinon, le projet européen
explosera.
c'est un peu comme si un medecin disait a son patient "vous êtes malade parce que vous avez le cancer ... pas de panique, pour soigner la maladie il faut + de cancer !"
RépondreSupprimerla monnaie unique est comme une adhérences provoquées par les tumeurs : il empêche les organe de bouger et fonctionner correctement les uns par rapport aux autres...
Et les dettes européennes se répandent dans l'économie mondiale comme des métastases...
@ Anonyme
RépondreSupprimerBravo pour la comparaison. Je vais la suggérer à NDA pour un plateau !
C'est normal qu'Hollande soit "chahuté" en Europe puisqu'il sort un peu du prêt-à-penser néolibéral et européiste et même j'aimerais qu'il soit plus "chahuté" que cela, ce qui serait bon signe, cela montrerait qu'il dérange et je pense que Nicolas Dupont-Aignan se serait mis à dos tous les partenaires européens s'il avait été élu. La politique ne consiste pas en des "bisounours"! Comme l'a dit Emmanuel Todd un bras de fer avec l'Allemagne est nécessaire ce qui nous mettrait au ban de la bienpensance des dirigeants de l'UE.
RépondreSupprimerCes discussions n'ont pas de sens. Le problème relève de savoir si les informations concernant les risques pays sont fiables.
RépondreSupprimerElle ne l'ont pas été. Point barre. Avec ou sans Euro, la question est là. Les agences de notation ont été défaillantes, la commission a vu les problèmes, aucune conséquence n'en a été tirée. Sortir ou pas de l'Euro est une question de second ordre face à la déficience des institutions d'évaluation, qui est la vraie question.
Dans l'actuel système, il est vrai que les agences de notation portent une part de responsabilité... mais c'est accuser le thermomètre au lieu d'accuser le malade.
SupprimerDans un système "naturel", les administrations ne devraient tout simplement pas devoir s'endetter. la question initiale à se poser c'est "quels sont nos besoins collectifs"? Ensuite si les compétences humaines, les ressources naturelles et la volonté sont présentes, l'argent, toujours issu d'une simple ligne d'écriture, ne peut et ne doit pas manquer et il doit être émis directement par la Banque Centrale et non par des banquiers privés qui demandent de l'intérêt sur cette création ex nihilo
L'usage toujours décrie de la "planche a billets" (tant que les conditions ci dessus - compétences humaines, les ressources naturelles et la volonté sont présentes- sont présentes), ne peut absolument pas être inflationniste et c'est l'éventuel surplus qui doit être "épongé" par les différents impôts et taxes ..
Pour ma part je considère que la solidarité et l'administration doivent être couverts par les recettes fiscales, mais que les investissements collectifs doivent l'être par pure création monétaire centrale.
Les seuls besoins d'emprunts sur les marchés dont a besoin un pays, ce sont les devises étrangères correspondantes aux soldes négatifs de sa balance des échanges , devises qu'il ne peut pas produire et qui lui sont nécessaires pour obtenir ce dont il ne dispose pas: l'équilibre de la balance des échanges est le plus vital pour un pays.
Ben si, il faut accuser le thermomètre quand il ne mesure pas bien. Les agences de notation ont été complètement défaillantes car elles n'ont rien compris aux règles de base de l'Euro. Les textes de l'Euro disaient no bail out des états qui sont responsables de leur dette publique, mais aussi de leurs banques, donc de leur dette privée.
SupprimerAux US c'est ce principe qui est appliqué, no bail out pour leurs états. Point barre.
L'Europe de l'Euro n'a pas eu l'intransigeance nécessaire
pour dire et répéter aux états et aux agences ce principe. L'Euro, comme toute monnaie, ne peut fonctionner qu'avec un thermomètre bien étalonné, sinon c'est la chute finale.