Le Parti Socialiste gagne la majorité

Hier, nous clôturions le cycle électoral de l’année 2012 avec le second tour des élections législatives. Un vote qui n’a pas suscité un grand enthousiasme des Français avec une abstention record. Logiquement, le Parti Socialiste l’emporte et parvient à obtenir la majorité absolue seul.

Les législatives confirment les présidentielles

De manière curieuse, à chaque élection législative qui suit une élection présidentielle, certains se demandent si les Français ne vont pas voter différemment pour l’Assemblée Nationale. C’était le grand fantasme de 1981, également évoqué en 1988 et en 2002. Comme toujours, les Français ont choisi de confirmer leur vote précédent en donnant une majorité nette au Parti Socialiste. Mieux, les 25 ministres engagés dans le combat électoral l’ont emporté.

Du coup, nous n’aurons pas de démission du gouvernement pour suivre la curieuse règle que Jean-Marc Ayrault a adoptée à la suite de 2007. En effet, il est tout de même surprenant de confier le sort d’un ministre à peine nommé (et qui n’a pas pu vraiment  agir) aux électeurs d’une seule circonscription. Ségolène Royal a été largement battue à La Rochelle  et elle a ajouté à la défaite l’inélégance en intervenant avant 20H et le ridicule d’un tri entre voix de gauche et de droite.

Cette clarté est finalement logique et souhaitable. Le PS a donc les pleins pouvoirs pour cinq ans, l’Assemblée Nationale, le Sénat, les collectivités locales. Il sera donc comptable de son résultat dans cinq ans. Même s’il est probable que la nouvelle majorité évoque le mauvais héritage de l’équipe précédente avec le rapport à venir de la Cour des Comptes ou la crise européenne, François Hollande a maintenant cinq ans pour démontrer qu’il a des solutions pour notre pays.

Le cimetierre des éléphants

Comme on pouvait le pressentir, ces élections législatives sont marquées par le nombre très important de défaite de figures de notre vie politique. A gauche, les deux premiers candidats à la présidence de l’Assemblée Nationale (Jack Lang et Ségolène Royal) auraient mieux fait de ne pas afficher leurs ambitions avant d’être élus. François Bayrou perd logiquement son siège. A droite, Claude Guéant est battu, Michèle Alliot-Marie et Nadine Morano perdent leur circonscription.

L’un des évènements de cette élection est également l’accession du Front National au Parlement, avec les victoires de Gilbert Collard et Marion Maréchal Le Pen. En revanche, Marine Le Pen échoue à quelques voix de la victoire à Hénin Beaumont. La victoire de la nièce de la présidente du FN, petite-fille de Jean-Marie Le Pen donne une tonalité encore plus dynastique à ce parti, caractéristique assez peu fréquente dans les partis républicains et plus commune aux partis autoritaires.

Nicolas Dupont-Aignan signe une très belle victoire qui permet à notre mouvement de continuer à aller de l’avant. Parallèlement à l’effondrement du Modem et la défaite de son président François Bayrou, cela pourrait donner à Debout la République la place d’une véritable alternative républicaine en dehors des deux camps dominants de l’Assemblée Nationale. Le Front de Gauche perd des élus bien qu’il ait gagné des voix par rapport à 2007 et souffre de la défaite de Jean-Luc Mélenchon.

François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont gagné leur pari : le Parti Socialiste devrait avoir la majorité absolue, seul, sans même l’adjoint des Verts ou des Radicaux. Les Français ont assez logiquement remis leur destin entre leurs mains. Bon courage.