vendredi 15 juin 2012

L’ombre du Front National


Certes, Marine le Pen a largement battu Jean-Luc Mélenchon et le Front National a fait un de ses meilleurs scores, mais, avec 13% des voix le 10 juin, le parti d’extrême-droite a signé un score nettement en-dessous de ses espoirs du 22 avril et valide au contraire la théorie du plafond de verre.

Un semi-échec et une tentation

Le FN a fait moins qu’en 1997 et à peine plus qu’en 1993, de même que Marine Le Pen n’a gagné qu’un peu plus de 2 points par rapport au score de son père en 1995, faisant moins que le cumul de Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret en 2002, malgré un contexte économique et politique bien plus porteur. Bref, le Front National, s’il est revenu à son étiage le plus haut, n’est pas parvenu à casser le plafond de verre qui est le sien depuis des années et qui semble toujours aussi solide.

Bien sûr, certains se sont émus du comportement d’une partie de l’UMP et ont affirmé que les digues entre la droite républicaine et l’extrême-droite seraient rompues. Alors que beaucoup de dirigeants de droite affirmaient préférer voter socialiste plutôt que FN, l’UMP refuse aujourd’hui de choisir, reprenant le « ni-ni » mitterrandien, certains allant même jusqu’à préférer le noir au rose. Mais cette tentation a toujours existé, et elle était allée plus loin hier qu’aujourd’hui.

Bref, les digues continuent à tenir, même si elles sont plus chahutées qu’il y a cinq ans. Nous ne sommes pas comme en 1988, quand la droite avait carrément passé un accord électoral avec le FN dans le Sud-Est ou comme en 1998 quand des présidents de région UDF avaient été élus avec les voix du Front National. Si l’UMP regarde davantage à sa droite, nous n’en sommes pas encore au point où nous en avons été dans le passé. Et c’est bienheureux vu la réalité de ce parti.

Le gaullisme n’est pas soluble dans le FN


Si je peux comprendre que l’on vote Front National (après tout, je partage une partie des motivations de ses électeurs) et si je respecte ce vote, en revanche, je m’oppose radicalement à ce parti, depuis toujours. En effet, le FN reste fermement ancré à l’extrême-droite et je combattrai toujours pour éviter qu’un tel parti parvienne au pouvoir pour les raisons que j’avais exposées récemment et à nouveau illustrées par les tribulations fascisantes d’un de ses élus, Alexandre Gabriac.

Le Général de Gaulle aurait dit: « le patriotisme, c’est l’amour des siens, le nationalisme, c’est la haine des autres ». Je crois que ces mots encapsulent de manière particulièrement forte toute la différence qui existe entre le gaullisme et l’extrême-droite. D’ailleurs, en 1965, le candidat de l’extrême-droite, Jean-Louis Tixier-Vignancourt (dont Jean-Marie Le Pen était le directeur de campagne) avait appelé à voter pour François Mitterrand au second tour, contre le Général de Gaulle.

Tout ceci donne une perspective particulière aux tribunes publiées sur le site Nations Presse, dirigé par Louis Alliot, qui a publié un papier très élogieux au sujet du colonel Bastien-Thiry, l’organisateur de l’attentat du petit Clamart contre le Général. Plus marquant encore, je vous invite à lire ces deux papiers dont l’antigaullisme primaire devrait faire réfléchir. Il faut noter que ces articles viennent d’un site dirigé par le N°2 du Front National, compagnon de Marine Le Pen.

Pour ceux qui ne voudraient pas cliquer sur les liens, voici quelques extraits. Il est écrit que le colonel Bastien-Thiry a été « assassiné sur ordre de celui qui aura trahi l’Algérie Française ». On retrouve également cette citation: « lorsque la pierre tombale de l’Algérie Française aura été scellée par la volonté acharnée d’un homme épaulé par la lâcheté de tout un peuple, je n’abandonnerai jamais l’idée de pouvoir débarrasser mon pays du personnage qui a corrompu l’âme de la France ».

C’est bien pourquoi, à titre personnel, si j’avais à choisir entre un bulletin Front National et un bulletin UMP ou PS, dans tous les cas je prendrais le second, sans la moindre hésitation.

34 commentaires:

  1. Bien sur l'Algerie a été une tragédie , ce papier veut bien dire que le fn était bien a sa fondation un parti de nostalgique de L'Algerie Française et les Gaullistes dans cette affaire on aussi une tache qui est l'abandon des Harkis dont les familles ont été assassinées dans des conditions atroces par le fln ; tout cela n'est pas si simple mais concerne des générations qui vont disparaitre . D'ailleurs les partisans de L'Algerie Française n'avaient rien a voir avec l’extrême droite mais juste l'amour d'un pays qui s'appelait la France

    RépondreSupprimer
  2. Bien, mais si on imaginait par exemple une refondation de la droite souverainiste (pardon, patriotique) avec des gens de l'UMP, DLR et quelques autres, refuseriez-vous d'entrer dans cette coalition - seul moyen pour espérer ne pas terminer comme le MoDem - sous prétexte que MLP propose de se joindre à celle ci?

    RépondreSupprimer
  3. Bravo Laurent, bien parlé!

    Même le PS vaudra toujours mieux que le FN, surtout lorsque le PS est incarné par des personnalités comme Ségolène Royal qui malgré ses défauts incarne une gauche patriote que j'apprécie beaucoup.

    Par contre lorsque le PS est incarné par des Harlem Désir et autres, je pencherai plutôt pour un vote blanc... Reconnaissez qu'il y a une gauche communautariste et farouchement opposée à la nation qui est détestable...

    Qu'en pensez-vous?

    Antoine C.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Quoi, le PS ?
      Ceux qui, avec l'UMP se sont assis sur notre vote de 2005 ?
      Je me suis juré de ne plus jamais voter pour ceux là... de ce fait, je m'abstiendrai demain!

      Supprimer
    2. idem AJH ; ceux qui ont craché sur la démocratie c'est bien l'ump et le ps que l'on peut qualifier de parti unique umps ( acronyme pouvant être utiliser sans être fn , je l'ai utiliser bien avant eux sans me vanter )

      Supprimer
    3. @ A-J Holbecq
      et
      @ patrice lamy

      Peut-être que Laurent Pinsolle voulait dire par là
      qu'il ne voterait jamais pour le PS ou l'UMP ,
      à moins qu'ils ne soient opposés au FN,
      auquel cas dans une logique de préférences ordonnées
      il choisirait le moindre mal :
      l'ump / ps sont capables de pratiques démocratiquement contestables mais sans commune mesure avec
      le fn au pouvoir (quelle expression effrayante ! )

      Supprimer
    4. Dans cette perspective, comme Laurent Pinsolle,
      je n'hésiterais pas un instant :
      tout me parait relativement mieux que le fn.
      lorsqu'on vote au 1er tour cela peut être dans une perspective absolue : pour ceux qu'on voudrait voir gagner l’élection ,
      mais lorsqu'on vote au 2e tour il est important de savoir le faire dans une perspective relative :
      choix de ce qui nous parait "le moins pire".
      C'est à ça également que servent les scrutins à 2 tours.

      Supprimer
    5. @ Anonyme

      Très bonne interprétation de ma position. Je refuse de voter UMP et PS, sauf dans le cas où ils se retrouvent au second tour face au FN. Je choisis le moindre mal. Il y a pour moi une vraie différence de nature entre l'UMP, le PS d'une part et le FN d'autre part.

      Supprimer
    6. Factuellement quelle est la différence je viens de revoir une vidéo sur la manipulation par le ps de la profanation du cimetière juif de Carpentras

      Supprimer
  4. Certes, pour vous, un bulletin UMP ou PS vaut mieux qu'un bulletin FN, mais pour les 13% qui ont voté FN, est-ce juste de risquer de n'avoir encore une fois aucun député ?
    La démocratie ne devrait pas refuser de reconnaitre le vote des Français ; après tout, n'a-t-on pas suffisamment reproché, sur ce blog même, à l'UMP et au PS d'avoir bafoué le NON au TCE !
    Le vote FN signifie que les solutions UMP ou PS ne satisfont pas ses électeurs (le vote DLR aussi d'ailleurs), mais non pas que 13% des Français sont subitement devenus fascistes. La présence de quelques députés FN (et DLR) pour remettre du plomb dans la tête des députés UMP ou PS ne devraient donc pas faire vous pousser des cris d'orfraie mais être pris comme une possibilité de casser enfin le bipartisme imposé par ces "grands" partis.

    Ceci dit, je suis DLR mais je voterai UMP dimanche parce que ce candidat, bien qu'européiste déclaré, est contre le vote des étrangers et les dérives sociétales (euthanasie, mariage gay) alors que la candidate PS m'a hérissée dans sa profession de foi à égrener des "moi députée, je" caricaturaux.

    RépondreSupprimer
  5. Dimanche, la question du Front national sera tranchée pour les cinq ans à venir. Et nul ne peut prédire de ce qu’il adviendra de ce parti en 2017, cela dépend de trop de paramètres que nous ne connaissons pas.

    Première question : le parti socialiste sera-t-il capable de dépasser sa contradiction entre une pensée sociale et sa répugnance nationale ? C’est, à mon avis, la question principale, car c’est le PS qui est aux commandes de l’Etat et c’est donc de son action que dépendra l’évolution politique et économique du pays ; entre la permanence du chaos européen et le retour à des mesures de protection nationale, le PS sera bien amené à faire un choix. Ici, on postulera que le PS ne sera pas capable de prendre la bonne décision. Mais je n’en suis pas si sûr. Si le PS est bien souvent engoncé dans son idéologie, il est aussi capable de pragmatisme. Plus qu’on le croit souvent.

    Deuxième question : l’ump va-t-il se relever de dix années de sarkozysme ? C’est une autre question fondamentale. Il n’est pas si évident de refonder une pensée politique après dix années d’indigence, de facilité et de dérobade. Pour l’instant, je ne vois pas l’ombre de l’émergence d’une évolution. Ceci dit, l’ump a des cadres qui ne sont pas complètement débiles et cinq années devant elle qui permettent la reconstruction d’une pensée politique. C’est probablement dans la reconstruction d’une droite mieux ancrée sur ses grandes valeurs que DLR prend toute sa place.

    Troisième question : le Front national est-il capable d’évolution ? A l’heure actuelle, sa revendication nationale bute sur sa propension à ne l’envisager que dans le cadre de l’exclusion. C’est sa principale force mais aussi sa principale faiblesse. Là se trouve le plafond de verre que vous évoquez. S’il existe en France des forces qui acceptent cette idée d’exclusion, il en existe d’autres qui la refusent absolument. Il me semble, à lire l’histoire de la nation, que l’idée d’exclusion soit absolument contraire à l’esprit qui anime le pays. Toute notre histoire va à l’encontre de ce principe et ceux qui ont tenu cette position ont toujours perdu la partie. Ceci étant, on ne peut exclure que le Front national soit capable de changer. L’Islam a pris sa place, les flux migratoires ont changé, les musulmans sont présents et acceptés (la géographie du vote du premier tour de la présidentielle le montre expressément), on peut donc envisager que le FN en prenne acte et modifie sa ligne politique ce qui lui donnerait la possibilité d’incarner quelque chose de neuf. On ne doit pas exclure cette hypothèse.

    Au fond la grande question est moins la place des uns et des autres que l’évolution des représentations et des consciences. Qu’est-ce que la nation ? Qu’incarne-t-elle ? En quoi est-il nécessaire de la remettre au cœur de la pensée politique et économique contemporaine ? C’est sur cette grande question que va évoluer la vie politique française. Il y a du travail à faire. Et il me semble que DLR est le mieux placé pour faire évoluer les idées. C’est, à mon avis, le grand rôle qu’elle a à jouer maintenant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. N'oubliez pas qu'il y a des municipales et des européennes d'ici 2017 ... l'avenir du FN ne sera pas tranché demain, loin de là.
      Je pense au contraire que passé cette période que nous avons vécu des derniers mois, ce parti va pouvoir se "refonder" dans le calme

      Supprimer
  6. Mon cher Laurent, pour ma part je ne choisirai aucun des trois. Sarko a joué à un jeu de massacre avec la France. Sa violence, 600 milliards de dettes en plus, plus d'un million avec leurs familles (on peut multiplier par trois ou quatre) qui ont perdu emplois et espoirs et j'en passe. Pour moi, ce serait le Ni Ni Ni ... Mieux vaut être seul et fidèle à NDA que très mal accompagné. Eric Roux

    RépondreSupprimer
  7. @ Léonard,

    L'avenir du FN me semble scellé par son incapacité à casser le plafond de verre, illustrée par les résultats de cette année. Le PS me semble incapable de dépasser son rejet naturel de la nation. L'UMP devrait continuer en comptant uniquement sur l'échec prévisible de Hollande pour reprendre le pouvoir en 2017. Pas sûr que les cadres de l'UMP se posent véritablement des questions. Ils pourraient bien juste attendre l'alternance dans 5 ans avec quelques postures commodes. Ils ont été éduqué par Sarkozy et Copé est à leur tête.

    Dès lors, le chemin pour DLR me semble plutôt l'indépendance. Je crois que notre mouvement peut émerger.

    @ Claribelle

    Les règles sont les règles. C'est aussi parce que le FN est un parti extrémiste qu'il ne parvient presque jamais à avoir des élus au second tour. Pour ma part, je suis favorable au mode de scrutin actuel. En revanche, je crois qu'une grande part de proportionnelle pour le Sénat permettrait de régler le problème de représentation sans altérer la capacité de gouverner.

    @ Antoine

    Ma règle ne souffre aucune exception. Je pense que le FN est un parti extrémiste et je pense que l'histoire nous dit qu'il ne faut pas laisser des gens comme cela au pouvoir.

    @ Anonyme

    Aucune refondation possible avec le Front National

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pourquoi vous inquiéter de la capacité à gouverner alors que vous en désaccord total avec ceux qui exerce le pouvoir exécutif ?

      Supprimer
    2. Pourquoi vous inquiéter de la capacité à gouverner alors que vous êtes en désaccord total avec ceux qui exercent le pouvoir exécutif ?

      Supprimer
  8. Laurent, te rends-tu compte que tu présentes les nostalgiques de l'Algérie française simplement comme des naïfs dont les meurtres sont effacés par l'attitude de de Gaulles vis-à-vis des Harkis. Sinon, tu restes toujours sur un point de vue éthique. Qui tuera le plus, qui est le plus dangereux pour la démocratie? Aujourd'hui, ce sont les PS et UMP, les représentants des classes aisées.
    Jard.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Qui tuera le plus, qui est le plus dangereux pour la démocratie? Aujourd'hui, ce sont les PS et UMP"

      Je n'en suis pas du tout convaincu, et rien ne nous permet d'être affirmatifs sur une telle conjecture. Mieux vaut s'en tenir au principes "éthique" de n'accorder aucun soutien à ceux qui dressent une partie des Français contre l'autre, avec le risque de guerre communautaire dont nous ne connaissons que trop d'exemples.

      Supprimer
    2. Nous ne sommes plus en démocratie mais quelque part entre l'oligarchie et la ploutocratie dans les faits ; la guerre d'une partie des Français contre une autre cela a été fait je me souvient de la valise ou le cercueil et il est certain que cela recommencera l'islam n'est pas soluble dans la Republique et ne le sera jamais le coran n'est pas interdit a la vente il suffit de savoir lire , ceux qui ne croient pas a ce livre sont les mêmes que ceux qui ne croyaient pas a "Mein Kampf"

      Supprimer
    3. @ patrice lamy

      Un Islam modéré ET compatible avec la laïcité
      ET le respect des lois de la République ET les moeurs partagés par une majorité de français (respect de la femme, considérée comme égale à l'homme, ect...)
      serait de fait compatible avec la République.
      Je connais des musulmans qui correspondent à cette définition.

      Je suis d'accord avec vous :
      notre démocratie et quelque part entre l'oligarchie et la ploutocratie.
      Toutefois même si elle n'est pas parfaite elle reste démocratique pas un certain nombre d'aspects.
      Enfin il me semble que vous sous entendez que cela n'a pas toujours été le cas ? Si oui je suis dubitatif...

      Supprimer
    4. @ Jard

      Pas du tout d'accord. Les Français choisissent aujourd'hui de renouveler le bail de l'UMP et du PS en conscience. La démocratie n'est pas remise en cause (à part sur la ratification du traité de Lisbonne). Et je ne ferai pas confiance à un parti extrémiste pour la préserver ou la défendre.

      @ Patrice

      Pas d'accord. L'immense majorité des musulmans soutiennent nos valeurs républicaines. Soit dit en passant, une lecture littérale de la religion catholique met également en contradiction avec les valeurs de notre République.

      Et n'exagérons pas sur la situation actuelle. En Arabie Saoudite, OK, mais pas en France. Attention aux discours exagérés qui ne sont recevables que par une infime minorité.

      Supprimer
    5. @anonyme 18.56
      moi aussi je connais des soi disant musulmans laïques et respectueux des lois de la Republique de fait il ne sont PAS musulmans .
      Je crois que la démocratie c'est radical nous ne pouvons être un peu démocrate et ce que dit Laurent (à part sur la ratification du traité de Lisbonne ) me semble énorme .
      Sur les religions je crois que celle ci sont une insulte a la raison , l'islam n'ayant pas fait son aggiornamento est particulièrement dangereuse actuellement ; il faut se souvenir que jusqu'au 18 eme sècle la chrétienté a interdit a la science de se développer et le projet islamique est identique comme tous les monothéismes

      Supprimer
    6. Je (anonyme 18.56) suis parfaitement d'accord avec Laurent Pinsolle sur ce point.

      @ patrice lamy

      La démocratie est une notion abstraite qui décrit un mode d'organisation et de fonctionnement politique.
      Aussi à mon sens elle ne peut pas - et a ma connaissance n'a jamais été - parfaite.
      Elle doit être pensé à chaque instant.
      On peut atteindre la perfection en mathématiques...
      pour le reste la perfection est peut-être vraie à un moment donné selon un point de vue donné...
      et encore je ne suis pas sur.

      Je doute que l'humanité ait souvent atteint un tel niveau de démocratie que celui existant actuellement en France.

      Toutefois vous avez raison de ne pas vous contenter de la démocratie actuelle (oui en raison de ce que je viens d'exposer je continue à l’appeler ainsi.
      Nous pourrions faire beaucoup mieux !

      Supprimer
  9. @Léonard

    Comme Laurent j'ai les plus grands doute sur la capacités de ces partis à se refonder : l'UMP et le PS sont trop intriqués avec les eurocrates pour changer d'orientation et le communautarisme gaulois est trop profondément inscrit dans la culture des militants FN pour être facilement surmonté. De plus c'est la passerelle qui peut permettre des alliances avec l'UMP ou une partie d'entre elle. Comme dit Laurent, le choix de l'indépendance est le seul possible - ce qui n'interdit pas de dialoguer avec tous ceux qui divergeraient du magma européiste : courants de l'UMP, MRC, mélenchoniens déçus...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis d'accord avec vous pour dire que DLR a la réponse pertinente à la crise actuelle. J'ajoute qu'il occupe une position centrale dans la vie politique française, puisque c'est le seul parti à postuler à la fois :
      1 - que la souveraineté réside dans la nation
      2 - que la nation peut se fonder dans la diversité (au moins d'origine).
      Ce qui situe ce mouvement en position de "synthèse républicaine" - ce qui n'est pas rien.

      Ceci étant dit, historiquement, ce ne sont pas les partis qui occupent cet espace de synthèse qui gagnent sur le plan politique. Je crois davantage à un retournement idéologique d'un des partis évoqués plus haut, sans doute parce que cela correspond mieux à des mécanismes déjà vécus dans notre histoire. Enfin oui, DLR doit garder son indépendance, d'abord et avant tout parce qu'elle a un discours à porter.

      J'ajoute qu'une victoire politique et une victoire idéologique ne sont pas la même chose.

      Supprimer
    2. @ Léonard
      Nos raisonnements sont très proches. Seule nuance, je crains que les partis établis soient irréformables mais je vous accorde qu'un effondrement économique ou une crise politique radicale pourrait réveiller l'instinct de conservation d'une partie de nos oligarques. Nous devons être prêts à saisir l'opportunité si cela se produit, mais ne pas trop y compter.

      Supprimer
    3. Je penche plutôt du côté de J Halpern. Je crois qu'à un moment, le PS et l'UMP ne sauront juste plus quoi faire et que leur incapacité à agir, le fait qu'ils aient eu tort si longtemps poussera les Français à renverser la table. Et nous aurons Mélenchon ou NDA.

      Supprimer
  10. Je lis partout que la situation actuelle est plus favorable au FN qu'en 2002, mais c'est completement faux. Je rappelle qu'en 2002:
    - On sortait d'une cohabitation de 5 ans (sentiment de Jospin-Chirac, c'est la meme chose)
    - C'était 6 mois après le 11 Septembre (sentiment de peur contre l'arabe)
    - C'était la premiere année de l'euro dans les poches des français: hausse massive des prix du aux arrondis, bouleversement total pour certains)
    - Hausse du chômage:http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/1950935001010/les-chiffres-du-chomage.fr.html

    Pour ce qui est de cette année, à part la taxe soda et les retraites (sachant que pour moi qui a 25 ans, j'ai du mal a voir la différence entre 60 et 62 ans), les français n'ont rien vu de la crise économique pour la simple et bonne raison qu'on nous a tout mis sous le tapis.

    Pour ce qui est des rapprochement UMP-FN dans le sud, ça se fait malheureusement sur l'orientation anti immigration et identitaire et pas sur l'orientation anti-europe. Je vois que vous citez d'autres exemples de rapprochement RPR-FN dans le passé, mais vous devez comparer aussi les résultats du Centre. Autrefois, l'UDF faisait 20%, aujourd'hui, le Modem fait 2% avec un Bayrou qui ne sera probablement même pas élu. Tout ça pour dire qu'avant, le RPR se centrisait sous la pression de l'UDF, aujourd'hui, l'UMP se droitise sous la pression du FN puisque le Centre n'existe plus.
    D'ailleurs, on voit que 60% des sympatisants UMP sont prêts pour des accords avec le FN, ce qui donne environ 35% actuellement comme plafond national dans des duels PS-FN (Presidentielle: 0.6*27+18=34/ Legislatives: 0.6*35+13=34). Plafond qui sera bien sur dépassé quand l'euro explosera et qu'on verra que le FN avait raison.

    Jack

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il serait peut être intéressant de savoir si le fn veut se rapprocher de l'ump car dans ce genre d'affaire il faut être deux , je m’étonne aussi que l'on range les identitaires dans le camp du fn ceux ci sont europeistes et régionalistes tous le contraire du fn ; personnellement je pense que les identitaires sont proches d'une organisation comme terra nova

      Supprimer
  11. @ Jack

    Pas d'accord sur le contexte. Certes, la cohabitation avait gommé les différences entre le PS et l'UMP, mais cela remonte au virage de 1983. Ce n'était pas nouveau. Il y avait eu 2 cohabitations avant. Et le FN avait alors un discours économique ultralibéral.

    Je ne crois pas que le sentiment de peur de l'autre était plus fort. Au contraire, je crois que la fin de la présidence Sarkozy a largement plus exacerbé le sentiment de rejet de l'autre.

    Enfin, sur l'économie, la situation est bien pire aujourd'hui, alors que nous ne parvenons pas à véritable sortir d'une grave récession commencée il y a 4 ans, que l'échec de l'euro est patent. Les hausses de prix se sont accélérées après 2002. Juste avant 2002, nous avions vécu 3 années de forte croissance.

    D'accord sur les rapprochements dans le Sud mais je pense que cette proximité n'est pas nouvelle et pas ni plus forte qu'avant.

    RépondreSupprimer
  12. Je suis d'accord avec vous sur la réalité, mais je vous parlais de ce qu'ils veulent nous faire croire (via les médias évidemment). Les 2 premières cohabitations n'ont duré que 2 ans. Juste assez pour prendre une posture et prendre 1 ou 2 décisions importante dans l'objectif des présidentielles. La cohabitation de 5 ans Chirac-Jospin était complètement différente puisqu'en 5 ans ils étaient obligés de vraiment gouverner.

    Pour ce qui est du sentiment du peur, je me souviens qu'a l'époque je vivais encore en banlieue parisienne, et que les jours suivant le 11 septembre je voyais quelques tags "vive ben laden". Ca beau être 2 ou 3 tags dans une ville de 20000 habitants (autant dire rien du tout), mais ça dérangeait beaucoup de monde. Depuis les tensions se sont apaisées, mais ont été ravivées par Sarkozy et par Le Pen.

    Je suis évidemment bien conscient que la situation économique est au plus mal depuis 1929, mais quand vous regardez le 20H de TF1 ou de France 2, avez-vous l'impression que c'est le cas? Si je me limitait à ces seules infos, je dirais que non. Ils parlent brièvement des incidents en Grèce et les qualifient de "simple évènement" et je ne parle même pas du silence total sur la situation aux Etats-Unis.

    Pour la situation dans le sud, j'ai écrit que je suis d'accord avec vous, mais ce qui change aujourd'hui, c'est le poids électoral du centre qui ne représente plus rien et qui n'a plus les moyens de faire pression sur l'UMP pour le recentrer.

    Jack

    RépondreSupprimer
  13. et que dire de ce crétin fini de Dahan qui met le FN en position de force, en piégeant Morano, pour briser son plafond de verre et récupérer une partie de l'UMP ?

    Ce sinistre imbécile a-t-il réfléchi 1 seconde au mal qu'il a peut-être provoqué ?

    Enfin encore heureux que Morano soit pour le moins antipathique, j'espère que ça limitera les dégâts ...

    Age

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. même s'il sont agaçant je ne crois pas une seconde a l'influence des pseudos comiques , journalistes ou expert .
      La vie de tous les jours la misère qui s’étale , la violence et les incivilités oui

      Supprimer
  14. Manifestement vous ne savez toujours pas définir l'extrême droite. Je ne peux que vous encourager à vous documenter sérieusement.

    RépondreSupprimer