vendredi 15 juin 2012

Retour sur l’affaire Trierweiler


En parler ? Ne pas en parler ? Au début, je ne souhaitais pas m’exprimer sur ce qui est sans doute devenu l’événement politico-médiatique de l’entre deux tours. Mais aussi dérisoire soit-il, l’importance prise par cet épisode amène à en tirer quelques leçons, comme Philippe Bilger.  

Vaudeville à l’Elysée

En un mois à peine, Valérie Trieweiler est parvenue à faire regretter Carla Bruni, qui avait su conserver la réserve que commandait sa position. En quelques mots, elle a provoqué une déflagration politique majeure dont nul ne sait si elle ne pourrait pas en partie modifier les résultats du second tour de dimanche. Il est bien évident que si le Parti Socialiste venait à ne pas obtenir la majorité absolue à l’Assemblée Nationale, que promettent les sondages, tous les regards pointeraient vers elle.

Il est proprement stupéfiant que la compagne de François Hollande n’ait pas saisi l’énormité de son geste de soutien à l’adversaire de Ségolène Royal alors que le président avait fait l’inverse en vue de ce second tour difficile face à ce dissident du parti socialiste. Bien sûr, l’ancienne candidate socialiste de 2007 a été imposée dans cette circonscription sans consultation des militants, mais ce n’est pas la première fois, ses racines sont proches et elle préside la région.

Mais surtout, ce soutien affiché publiquement au dissident opposé à l’ex-compagne du président est totalement ridicule. C’est une vraie faute politique, et si Valérie Trierweiler n’est pas une femme politique, son statut de journaliste politique fait qu’elle ne pouvait pas ignorer les conséquences potentielles de son geste, à moins de poster sans réfléchir, ce qui serait peut-être encore pire. Même Le Monde lui a fermement conseillé de quitter le réseau social.

Les leçons d’un dérapage

La première leçon de ce dérapage est clairement le manque de professionnalisme de l’équipe actuellement au pouvoir. Il est stupéfiant que la compagne du président ne soit pas capable de prendre conscience de l’effet délétère de son tweet, que ce soit sur elle-même (qui apparaît comme revancharde et un peu légère) et le président (fortement embarassé par l’épisode). Si elle peut vouloir garder sa liberté, elle devrait savoir que sa parole publique n’est pas vraiment neutre.

L’énormité inédite de cette rivalité affichée entre la compagne actuelle et précédente du chef de l’Etat explique sans doute le fait que cet incident ait pris une telle ampleur. Si cela en dit long sur les excès que peut susciter l’usage compulsif ou irréfléchi des réseaux sociaux, la place prise par ce tweet dans la campagne d’entre deux tours montre aussi la vacuité des débats entre le Parti Socialiste et l’UMP, notamment en ces temps de crise européenne.

En effet, à campagne superficielle, il n’est pas totalement étonnant qu’un événement aussi superficiel prenne une telle ampleur. Si le PS et l’UMP proposaient deux visions différentes pour sortir de cette crise permanente de la zone euro, les sujets de fond n’auraient pas été totalement éclipsés. Mais faute de sujets de fond, un événement aussi dérisoire a tôt fait de remplir le vide sidéral de cette campagne électorale, qui écorne le début de mandat du nouveau président.

Quand j’ai découvert cette information, j’ai d’abord cru à un canular ou un faux tant cela semblait ridicule. Paradoxalement, il pourrait aider Ségolène Royal. Et une chose est sûre, Valérie Trieweiler devra s’imposer une tenue impeccable pour longtemps si elle veut reconstruire son image.

10 commentaires:

  1. Je ne suis pas sûr que le tweet de VT pourrait "paradoxalement aider Ségolène Royal". Celle-ci semble maintenant avoir vraiment peur ( elle en est aux pleurnicheries, ce qui n'est pas vraiment dans ses habitudes ) et à mon avis elle a raison.
    L'ambition littéralement forcenée qui semble être son plus aimable trait de caractère ne lui a pas valu que des amis, vous savez...
    Là-dessus, dans tous les cas le grand perdant est François Hollande.

    Sancelrien

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  2. Deux remarques sur cette affaire:

    1) mme Trierweiler n'a pas été élue et le statut de première dame n'existe pas (qui serait la première "dame" si un président gay avait été élu?) même si elle a un bureau ou un secrétaire => pourquoi n'aurait-elle pas le droit d'exprimer un soutien à un (vrai) ami du couple afin de montrer que la fidélité est plus forte que la discipline (la ligne?) du parti: nous ne sommes pas en union soviétique il me semble

    2) mr Hollande est lui plus ou moins obligé de suivre le parti qui l'a soutenu mais avait-il vraiment envie de soutenir mme Royal qui:
    - a obtenu moins de 10% aux primaires socialistes
    - a decrété qu'elle avait des droits sur la circonscription de La Rochelle ainsi que sur le perchoir sans qu'il y ait moyen d'en débattre
    - qui aurait (selon le livre des journalistes du monde d'il y a quelques années) menacé l'actuel président de ne plus jamais revoir ses enfants s'il ne s'effacait pas de la primaire du ps en 2007 - on voit ici mis en avant toute la panoplie des armes dont dispose une belle âme démocrate ...

    => en conclusion: mme royal qui s'imagine avoir beaucoup beaucoup plus de pouvoirs que ceux qui lui seaient directement confiés par le peuple

    Par conséquent, je ne suis pas convaincu que ce tweet soit une erreur ou une maladresse, ni que cela fut fait sans l'accord de celui que toute la presse et beaucoup de blogs (y compris le votre) continue à nous présenter comme un mou, indécis, incapable etc.
    Je pense que c'est une grave erreur d'appréciation: on ne devient pas président d'un pays aussi complexe que la France par hasard et cela ne fera pas beaucoup de peines dans les chaumières elyséennes si mme royal n'est plus députée dimanche soir.

    Wait & See

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    1. A mon avis on peut tout a fait devenir président de France par hasard, sans l'affaire diallo hollande n'aurait eu aucune chance de gagner la primaire. D'ailleurs c'est étonnant que maintenant que la France c'est vraiment ridiculisé avec cette affaire personne s'intéresse plus à "l'image de la France" alors que c'était le premier reproche fait à sarkozy.

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    2. Bien sur a moins que hollande soit le diable en personne et qu'il ait monté l'affaire diallo ; je pense aussi qu'il est là par hasard

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  3. "l’ancienne candidate socialiste de 2007 a été imposée dans cette circonscription sans consultation des militants, mais ce n’est pas la première fois, ses racines sont proches et elle préside la région."

    Quand elle rabâchait Démocratie Participative à tout bout de champ en 2007, elle a oublié maintenant de consulter les militants locaux via une primaire.

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  4. Alors la je ne crois absolument pas que ce genre de connerie va changer quoi que ce fut au vote de dimanche les Français se marrent bien sur de voir ces gogolerie montées en épingle par les journaleux en mal de copie cette bonne femme ne représente en France strictement rien arrêtons le trouduculisme anglosaxon .

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  5. non monsieur pinsolle, je ne regrette pas madame Bruni ni ses courbettes inélegantes devant la citoyenne elisabeth alexandra mary windsor et qui ont du faire se retourner le général dans sa tombe

    déjà yvonne, son épouse, exprimait son désaccord avec son mari de facon ostentatoire, non pas avec un tweet mais en produisant plus de bruits avec ses aiguilles à tricoter en présence des invités du géneral

    c'est donc une grande tradition francaise qui se perpétue grâce aux nouveaux outils technologiques

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    1. Pour l'instant ceux qui se marrent ce sont les pays étrangers, je ne sais pas si al'époque du général de Gaulle la France faisait la une des journaux uniquement pour ces potins. Parce que pour le reste hollande est inexistant à l'étranger. D'ailleurs les français ne semble pas du tout partager votre avis.

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  6. j.a cologne : je crois qu'on ne peut pas comparer Tante Yvonne et Belle-Maman Val, pour la simple raison que de Gaulle et Hollande ne sont pas comparables...

    C'est sûr que, constitutionnellement, il n'y a (heureusement) pas de rôle établi pour le (la) conjoint(e) ou le (la) compagnon (compagne) du Président, mais il ne faut pas non plus être hypocrite. La Première Dame a officiellement accès au protocole, elle a ses quartiers à l’Élysée, etc. Le moins que l'on puisse en attendre en conséquence est le respect de certaines us minimales, même si elles relèvent davantage de la bienséance et de la correction que du droit...

    Peu importe le fond (à titre individuel, j'espère d'ailleurs que Falorni va gagner), elle n'a pas à s’immiscer dans le domaine politique qui sied notamment à son Président de compagnon. En plus de ça, quand on connaît les motivations profondes (d'ordre privé) de son soutien à Falorni - devrait-on dire de son rejet de Royal - ça en devient d'autant plus gênant. On en revient à un mélange des genres de caniveau qui dégoûte globalement les Français...

    En même temps, quand on est journaliste à Paris-Match, dira t-on, si on veut vraiment verser dans le relativisme...

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  7. Personnellement, je n'aurais pas fait : j'aurais eu trop le souci de ne pas paraître pauvre-malade-jalouse.
    Inversément, Valérie était bien placée pour savoir ce que son François désirait profondément...et ce n'était pas bien dur à deviner !...?
    Enfin, ce sont les hommes qui en prenaient encore un bon coup, tous prets à se vendre dix fois pour un tabouret de valet.

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