Hier, le
président de la République a repris la traditionnelle interview du 14 juillet,
abandonnée par Nicolas Sarkozy après une première tentative guère concluante où
il s‘était vu qualifié de « petit
garçon » par PPDA. Une
intervention dominée par le plan social de PSA et le tweet de sa compagne.
PSA :
grosse voix et petits bras
Comme
Arnaud Montebourg jeudi soir sur France 2, le
président de la République a procédé en trois temps. Il a commencé par
exprimer son émotion, évoquant un « choc »,
disant que « l’Etat ne peut pas
rester indifférent ». Puis, dans un second temps, il s’est fait très
dur contre la direction, évoquant un « mensonge »
sur la date de l’annonce. Martial, il « considère ce plan inacceptable » et qu’il « doit être renégocié » pour réduire
le nombre de suppression d’emploi.
Mais, de
facto, quand François Hollande annonce que « nous pouvons faire en sorte qu’Aulnay reste un site industriel »
et parle simplement d’une réduction du « nombre de suppressions d’emploi », il est bien évident qu’il
accepte indirectement la fermeture du site par PSA (en espérant qu’il trouvera
un repreneur). Bref, ce ne sont que des mots, car il est bien évident que
l’expert, qui remettra son rapport le 25 juillet (pratique, au milieu de l’été)
aura du mal à contester le besoin d’un tel plan.
En effet,
que dire à une entreprise qui a perdu 700 millions d’euros sur le seul premier
semestre et dont l’activité automobile était déjà légèrement déficitaire en
2011. Malheureusement, ce
plan d’économie est la conséquence logique de politiques européennes
calamiteuses pour les constructeurs automobiles. Et rien ne sera fait sur
l’euro cher ou le libre-échange anarchique. Du coup, malgré les mots durs à
l’égard de la direction du groupe, le gouvernement laissera faire.
Les
affaires privées se règlent (un peu) en public
Mais,
relancé par les journalistes sur le statut de la première dame, il a été
contraint de revenir sur le sujet en affirmant que « ce n’était pas facile de prendre cette place », qu’il n’y a
pas vraiment de statut et que Valérie Trierweiler « sera présente à mes côtés lorsque le protocole l’exigera ».
Curieusement, en continuant à répondre aux journalistes qui l’interrogeaient,
il a précisé qu’il n’était pas « très
fréquent » que le protocole exige la présence du conjoint au côté du
président.
Néanmoins,
en affirmant qu’il avait rappelé à ses proches qu’ils devaient respecter
« scrupuleusement » ces
principes, il a clairement signifié à son fils et à sa compagne que les
commentaires qu’ils avaient faits n’avaientt pas leur place, manière de
réaffirmer son autorité. Et il a bien précisé que les Français ne veulent pas
« d’interférences » et que
cela ne se reproduira pas. Bref, François Hollande a très clairement indiqué à son
entourage proche d’être plus discret à l’avenir.
Aulnay = Gandranges avec comme différence un Hollande plus malin que Sarkozy qui n'ira pas sur le site promettre en personne ce qu'il ne pourra donner. Encore une fois ses paroles restent floues.
RépondreSupprimerMontebourg assurera la com', les projecteurs se tourneront vers d'autres évènements et le chomage continuera d' augmenter. Jusqu'à quand ?
Je vous invite à regarder deux photos d'une depêche AFP du 14/7/12 émise par Boursorama : Espagne les indignés manifestent contre le plan de rigueur. C'est pathétique, matraque à la main les policiers s'en prennent à un jeune isolé "maigre comme un clou" et une femme agée apparemment malmenée pour l'arrêter. Pas grave dirons certains, c'est en Espagne, mais pour combien de temps ?
Une chose m'a frappée, en tous les cas : François Hollande n'inspire aucun respect. Ces deux journalistes, de gauche comme tous leurs congénères ( je choisis volontairement un terme insultant ) l'ont traité comme ils n'auraient osé traiter aucun de ses prédécesseurs. Les regards narquois, les pouffements, les sourires sceptiques et les grimaces méprisantes, les "François Hollande" ( record à Claire Chazal ) au lieu de "Monsieur le Président", les coudes sur la table, etc. n'ont pas manqué.
RépondreSupprimerBravo à l'un et aux autres ! C'est triste, si on y regarde bien. Après à peine deux mois !
Sancelrien
Et pendant ce temps là, la dernière étude de Merrill Lynch sur un éclatement de l'euro - l'Italie va-t-elle nous rendre un fier service ?
RépondreSupprimerhttp://www.latribune.fr/getFile.php?ID=5314959
@ Marco,
RépondreSupprimerCette étude est très intéressante car elle est plus sérieuse que les bouillies européistes que l'on nous sert habituellement.
@ Sancelrien
C'est juste. Je crois que cela vient d'un double phénomène : la désacralisation de la fonction conduite par Sarkozy, la normalité un peu trop revendiquée par Hollande (on le traite aussi comme une personne normale, et pas un président) et sans doute le tweet de VT.
@ Anonyme
Le renoncement programmé sur PSA va faire mal néanmoins car ils utilisent des mots un peu trop durs pour ne rien faire après.
Le président Hollande ne pourra qu'accompagner et gérer les effets de la mondialisation économique, c'est-à-dire panser les plaies et essayer de limiter la casse sociale dans les limites des budgets. Le problème c'est que les Francais attendent beaucoup trop des personnages politiques actuels, alors que la marge de manoeuvre de la France est quasi nulle, grâce aux graves erreurs politiques faites dans le passé (politique industrielle notamment).
RépondreSupprimerLe problème central c'est la mondialisation. Trop de concurrence tue la concurrence - la mondialiation c'est ca.
J'observe dans les pays européens un retour aux nationalismes voire régionalismes. Ce que l'ancien ministre de la culture sous de Gaulle prévoyait déjà en 1975 (si je ne me trompe); il ne parlait pas de nationalisme, mais de régionalisme comme contreréaction face à la mondialisation. Cela revient au même.
Ce que je crains: que Merkel et compagnie essayeront de nous imposer la création d'un superétat européen selon le modèle soviétique, avec une orientation ultralibérale comme fond idéologique. C'est selon eux la seule réponse possible à la mondialisation.
"Merkel et compagnie essayeront de nous imposer la création d'un superétat européen selon le modèle soviétique, avec une orientation ultralibérale comme fond idéologique. C'est selon eux la seule réponse possible à la mondialisation."
SupprimerL'européisme et le mondialisme, comme toutes les idéologies, se nourrissent des catastrophes qu'ils engendrent.
Illustration récente dans de la part de l'ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui milite pour la mise en place d'un mouvement pro-Europe "radical" :
"This could be a crisis that can create a pro-European tendency, a tendency to move in the direction of more European integration. Never waste a good crisis. This is the moment to do it. If we don't create a European federation now, it will be a huge mistake." (http://www.publicserviceeurope.com/article/1852/guy-vehofstadt-in-interview-we-need-radical-pro-eu-movement)
"Never waste a good crisis" : tout est dit.
YPB
@ Robert,
RépondreSupprimerIl y a un point de blocage avec l'Allemagne, c'est que le pays refuse les mécanismes de solidarité (logique, car cela leur coûterait extraordinairement cher), ce qui devrait nous permettre d'éviter ces absurdités. En outre, ce château de cartes peut s'écrouler à tout moment (par la Grèce, la Finlande...), même s'il démontre une capacité de résistance très forte (que j'avais anticipée).
@ YPB
Merci pour l'information.