Le mandat de
François Hollande ne ressemblera pas à celui de François Mitterrand. Il
n’essaie même pas de mener une politique différente et choisit directement
l’Europe et la rigueur, comme en 1983, signant la victoire complète des
sociaux-libéraux au Parti Socialiste.
1981 ou
1983 ?
De manière
assez amusante, The Economist tend
encore à présenter le
président élu comme un socialiste version 1981 du fait de sa proposition de
créer une tranche marginale d’imposition à 75% ou de permettre le départ à la
retraite à 60 ans pour les salariés ayant travaillé le bon nombre d’années. Dans son édition de vendredi,
il évoque également la hausse du SMIC pour relancer la consommation, en
oubliant que le « coup de pouce » est totalement dérisoire, à 0.6%.
Mais
l’hebdomadaire britannique devrait vite revoir son jugement avec la séquence
des derniers jours. En fait, c’est Eric Zemmour qui avait raison la semaine
dernière en parlant de « l’édulcorant
Hollande ». Le
Parti Socialiste a renoncé à changer la vie des Français, qui en auraient
pourtant bien besoin aujourd’hui. Nous avons 1983 sans avoir 1981. Pour être
clair, certains aspects de l’alternance d’alors étaient franchement négatifs,
mais d’autres avaient été positifs.
Hier, Didier
Migaud a présenté le rapport de la Cour des Comptes, qui
chiffre le besoin d’un ajustement budgétaire de 40 milliards d’ici à 2013
pour tenir l’engagement de la France d’un déficit de 3% du PIB. Même s’il est
bien évidemment souhaitable que les deniers publics soient dépensés avec toute
la mesure nécessaire, une telle correction, à ce moment précis du cycle
économique, risque de prolonger notre croissance molle, voir de nous faire
retomber en récession.
La
rigueur sans le tournant
C’est ainsi
que le
gouvernement va réduire de 2,5% les effectifs de la fonction publique en dehors
des trois ministères prioritaires (intérieur, éducation, justice), soit un
non replacement de deux départs sur trois, plus important encore que sous
Nicolas Sarkozy. Au final, cette répartition est plus intelligente que celle du
gouvernement précédent étant donnés les problèmes de sécurité
et d’éducation.
La baisse uniforme du nombre de fonctionnaires manquait de discernement.
Mais le
choix d’un ajustement budgétaire de 40 milliards, alors que notre pays a
failli retomber dans la récession, illustre le manque de discernement de
l’équipe au pouvoir, qui est incapable de réfléchir en dehors du cadre de cette
mondialisation néolibérale. Pourtant, si nous avions le contrôle de notre Banque
Centrale, nous pourrions alors l’utiliser et monétiser pour traverser cet
ajustement de manière plus humaine et moins douloureuse pour la population.
Les Français vont ils enfin comprendre ?
RépondreSupprimerPar moment c'est a désespérer !
Paul Krugman : La grande illusion
RépondreSupprimerhttp://www.rtbf.be/info/chroniques/chronique_l-europe-et-la-grande-illusion-paul-krugman?id=7798296
oui enfin 1981 c'est +10 % pour le smic et la retraite à 60 ans entre autres , faut voir le resultat deux ans après ... Pensez-vous vraiment qu'il est bénéfique d'augmenter le smic ? Les dépenses plbliques sont un problème en France c'est indéniable c'est pour cela que je doute qu'il faille d'abord un retour à la souveraineté économique . En premier lieu il faut faire preuve d'une vraie rigueur budgétaire . Ca marche : de Gaulle et Pinay ne me contre-diront pas , ensuite le retour à la monnaie nationale pourra être prévu car ses effets délétères pourront être régulés .
RépondreSupprimer@ Patrice Lamy
RépondreSupprimerMerci pour ce lien très instructif.
@ Colson Erwan
J'ai dit que certains aspects de 1981 étaient franchement négatifs, et d'autres positifs. Pour le second point, on pourrait évoquer la fin de la peine de mort par exemple.
Je pense qu'il n'est pas juste que le SMIC stagne et que les smicards ne touchent pas un centime des gains de productivité (ce qui est rendu difficile par le cadre mondialisé).
Sur la dépense publique, être au-delà de 50% me semble excessif. Tout le problème est que les comparaisons internationales ne sont bien faites (une grande partie des dépenses de santé ou d'université sont privées) et que le poids des dépenses publiques dans notre pays est en partie la conséquence du manque de croissance.
Bien sûr, une gestion rigoureuse est importante mais l'austérité actuelle étouffe la croissance en Europe et contribue à accentuer les problèmes au lieu de les résoudre.
Otez-moi d'un doute, vous n'êtes tout de même pas altermondialiste ?
SupprimerAltermondialiste je ne sais pas... Mais pour suivre ce blog depuis quelques années, sincère, humain, ouvert et argumenté sans aucun doutes oui! Qualités qui semblent vraiment manquer à certains, quand on voit vos messages pétris de préjugés et manquant à ce point de cœur et d'empathie... Bon courage, tout ça se travaille! Par contre par pitié que des gens comme vous ne viennent pas détruire le beau travail réalisé par DLR ces dernières années, aux vues de l’incurie des politiques actuelles, ils se pourraient que l’on ait bientôt besoin d’eux et de quelques autres pour rétablir une situation de jours en jours plus inquiétante….
RépondreSupprimerred2
Altermondialisme oui dans le sens ou d'autres mondes sont possibles et totalement en phase avec le Gaullisme tout au moins de mon point de vue qui est la priorité a la science qui seule peut nous sauver de la catastrophe écologique qui s'annonce a grand pas et n'a rien a voir avec un point de vue bisounours ou tout le monde il est beau tout le monde il est gentil
RépondreSupprimerOn peut être aussi "altermondialiste" d'autres manières, tel Christian Gomez ( élève d'Allais, Docteur d'Etat en économie, banquier) qui s'en explique ici: http://osonsallais.wordpress.com/2010/10/20/ch-gomez-faut-il-interdire-les-delocalisations/
RépondreSupprimer@ Red 2
RépondreSupprimerMerci.
@ Patrice
Très juste.
@ Erwan
Alter-mondialiste ? Cela dépend de ce que l'on met derrière ? D'une certaine mesure oui, puisque je suis favorable à un protectionnisme ciblé et sélectif, à un contrôle des mouvements de capitaux, à une taxe Tobin, beaucoup de revendications des alter-mondialistes. En outre, nous partageons certains objectifs, comme d'une certaine protection de l'emploi, d'une croissance partagée et équitable.
Après, je ne suis pas non plus d'accord avec tous les alter-mondialistes. Je suis favorable à l'économie de marché (le programme du Front de Gauche est en ce sens clairement à notre gauche). Je suis dirigiste, mais pas collectiviste.
Les intentions de hollande sont simplement identiques à celles de Sarkosy : affaiblir la nation pour renforcer l Europe et avancer vers le nouvel ordre mondial. La dictature des banques.
RépondreSupprimer@ M Teo
RépondreSupprimerLe pire avec la plupart des politiques (et le PS en tête), c'est qu'ils ne se rendent même pas compte de ce qu'ils font.