Cela a été
une des jolies surprises des élections législatives : le soutien apporté à titre
personnel par Jacques Nikonoff à Nicolas Dupont-Aignan pour le second tour.
L’occasion de rendre la pareil à ce mouvement qu’il préside et qui vaut
l’attention, le M’PEP.
Les
souverainistes de gauche
En juin
dernier, j’avais assisté à un
très bon colloque organisé par ce mouvement qui réunissait Emmanuel Todd,
Frédéric Lordon et Jacques Sapir. Le M’PEP occupe une place à part. Fondé par
des anciens d’Attac qui souhaitaient passer à l’action politique, il s’agit du
seul parti de gauche ayant mis en cohérence son analyse de la mondialisation
avec son rapport à la nation. En clair, comme l’a écrit son porte-parole
Aurélien Bernier, il prône « la
désobéissance européenne ».
L’extrême
gauche (NPA, LO) continue de faire de l’internationalisme et de l’ouverture des
frontières un horizon indépassable, poutant totalement contradictoire avec les
mesures qu’ils souhaitent mettre en place. En effet, si le programme de
Philippe Poutou ou Nathalie Artaud était mis en place avec des frontières
ouvertes, ce serait un carnage, avec une fuite des capitaux et des entreprises
qui ruinerait le pays et rendrait inapplicable les mesures qu’ils défendent.
La position
de la gauche radicale, représentée
par le Front de Gauche, est compliquée. En effet, si leur analyse de la
mondialisation est juste, elle est (logiquement) plus radicale dans les mesures
à mettre en place (notamment pour la taxation des hauts revenus), mais Jean-Luc
Mélenchon a toujours rechigné à évoquer le moindre contrôle des mouvements de
capitaux, de biens et de personnes, sans lesquels son programme serait pourtant
inapplicable.
Le seul
parti de gauche cohérent ?
Cette contradiction se retrouve dans son rapport un peu angélique à l’immigration, comme si ce parti refusait par principe toute solution nationale et non internationale, même dans une Europe qui penche largement à droite, et qui imposerait donc l’utilisation des frontières pour mener une politique différente de nos voisins au sein de notre hexagone. Le Front de Gauche flirte pourtant parfois avec le souverainisme, quand il reprend le terme « désobéissance européenne » dans son programme.
Mais,
jusqu’à présent, Jean-Luc Mélenchon refuse de franchir le rubicon. Du coup, outre le MRC, le
seul parti de gauche qui accepte de dire qu’il faut des frontières nationales
pour dompter la mondialisation est le M’PEP. Lors
d’une conférence de presse du Manifeste pour un débat sur le libre-échange,
Jacques Sapir avait dit que « la
haine de la nation, c’est l’internationalisme des imbéciles ». Cette
forme d’internationalisme est malheureusement forte à gauche.
Pourtant, la
nation est sans doute, avec la famille, la plus belle chose à laquelle les
citoyens appartiennent, qui nourrit leur identité, les protège et leur permet
d’agir sur leur destin. En outre, comme le disait le Général, « le patriotisme, c’est l’amour des siens, le
nationalisme, c’est la haine des autres ». D’ailleurs, d’une certaine
manière, il était patriote et internationaliste. C’est exactement ce qu’a
compris le M’PEP, qui n’a pas une vision caricaturale de la nation.
C’est sans
doute pour cette raison que Jacques
Nikonoff a appelé à voter NDA contre le PS en s’opposant au fédéralisme
européen. Je l’en remercie chaleureusement et lui transmet mes amitiés
républicaines pour ce geste qui transcende les clivages traditionnels.
Le MPEP, combien de divisions? Donc, dans cinquante à cent ans, ils auront cinq mille militants.
RépondreSupprimerEst-ce que le changement d'idées ne peut se faire qu'avec le changement des générations? Les gauchistes ne viennent-ils pas de 1968 et seront restés coincés dans la vision du monde qui en est découlée?
Jard.
"Le MPEP, combien de divisions?" Et combien de socialistes à Londres en 1940 ? S'il fallait ne compter que sur nos "divisions" actuelles nous serions mal partis. Projetons-nous dans l'avenir, ou il faudra bien regrouper les bonnes volontés de tous les horizons. Ceux qui franchissent le pas aujourd'hui préparent le terrain. Il n'y a bien entendu rien à attendre des appareils gauchistes, mais leurs militants, leurs électeurs évoluent en fonction des enjeux.
SupprimerEn réalité il y a eu tromperie de mai 1968 viennent les ultra libéraux libertariens à ne pas confondre avec les libertaires ; l'essentiel actuellement est que nos idées progressent et c'est bien cas si nous nous reportons 5 ans en arrière dans les médias ; l’intendance suit même si elle a du mal
SupprimerOuaip, mais nous sommes déjà en 1949...C'est d'une lenteur inouïe et cela est inquiétant en soi.
SupprimerJard
Mercredi 4 juillet 2012 :
RépondreSupprimerLe ministère allemand des Finances a annoncé mercredi que le déficit public du pays serait vraisemblablement d'environ 0,5% cette année, moitié moins qu'une précédente prévision de 1%.
En revanche la dette publique allemande va continuer à dépasser largement le plafond fixé par Bruxelles : elle devrait s'établir à 83,5% du PIB cette année, pronostique le ministère, contre 81,2% en 2011. La limite européenne est fixée à 60%.
http://www.romandie.com/news/n/_L_Allemagne_abaisse_sa_prevision_de_deficit_public_a_05_pour_201237040720121708.asp
Vous avez bien lu : la dette publique de l'Allemagne sera de 83,5 % du PIB fin 2012.
Et la dette publique de la France ?
« La Cour des comptes lance une alerte : la dette publique devrait dépasser 90 % du PIB fin 2012 (pour mémoire, elle était de 64 % fin 2007). La dette publique imputable aux programmes d'aide aux pays en difficulté (prêts bilatéraux ou par l'intermédiaire du FESF) devrait s'élever à 50,2 milliards fin 2012, contre 14,5 milliards fin 2011 - soit une hausse de 1,8 point de PIB. »
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/07/02/20002-20120702ARTFIG00615-la-dette-depassera-90-du-pib-fin-2012.php
Conclusion :
Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne, Chypre, Slovénie : ces sept Etats européens sont en train de faire naufrage.
Ces sept Etats entraînent les autres Etats européens vers le fond de l'océan.
Le naufrage du Titanic continue.
Avant d'écrire dans le marbre la règle de d'Or comme Hollande va le faire contrairement à ses promesses électorales (car le pacte de croissance lui ne sera écrit nul part) et de perdre toute souveraineté,je vous suggère de regarder l'intervention de Philippe Seguin à l'assemblée en 1992 au moment de signer le traité de Maastricht (sur liesidotorg) c'est un chef d'oeuvre visionnaire avec vingt ans d'avance.
RépondreSupprimerContrairement
" Du coup, le seul parti de gauche qui accepte de dire qu’il faut des frontières nationales pour dompter la mondialisation est le M’PEP de Jacques Nikonoff."
RépondreSupprimerJe peux me tromper,mais il me semble que le MRC de monsieur Chevènement entre aussi dans cette ligne de compte.
@ Anonyme 12:39
RépondreSupprimerTrès juste. J'ai fait une modification.
@ Anonyme 11:18
Ce discours a beaucoup compté dans ma construction.
@ BA
Merci. Mais ce naufrage est très lent malheureusement.
@ Jard & J.Halpern
Le nombre de divisions n'a pas d'importance. Cette prise de position ne manque pas de panache et le M'PEP fait un travail très intéressant.
C'est juste le seul partie de gauche socialiste souverainiste. Il est donc totalement sous exposé ( comme DLR quoi) car dangereux pour le système ce n'est pas surprenant. Le système efface les alternatives sérieuses et monte de toutes pièces des pseudos alternatives tels Melenchon ou Besancenot...
RépondreSupprimerCet article bienvenu rappelle qu'il existe aussi, à côté de la (fausse) gauche politiquement et médiatiquement hégémonique représentée par le PS et ses satellites, une vraie gauche démondialisatrice incarnée par le M'PEP.
RépondreSupprimerLe M'PEP est sans doute la seule organisation de gauche qui désigne clairement l'Union européenne comme un système de domination, d'exploitation, d'aliénation des peuples et des nations qu'il faut impérativement démanteler au plus vite, quand la position du "front de gauche" reste très ambigüe et fondamentalempent incohérente.
Pour avancer et espérer pouvoir peser dans le débat, il faudra d'autres gestes de ce type qui transcendent les clivages traditionnels, car rien n'est pire que le sectarisme.
Marc-Antoine
Justement, le M'PEP invite à signer l'appel du POI contre la ratification par la France du TSCG ...
SupprimerJe connais un peu Jacques Nikonoff rencontré à de nombreuses reprises lors des Mercredis de la Nar en tant qu'invité et lors de manifestations sociales depuis le temps où il présidait avec intelligence "ATTAC". C'est pourquoi son geste ne m'a guère surpris et c'est un geste significatif et porteur d'avenir partagé pour rassembler les Républicains des deux rives.
RépondreSupprimerVendredi 29 juin 2012 : le sommet européen se termine. Comme d'habitude, les investisseurs internationaux sont rassurés pendant quelques jours : les taux d'intérêt baissent pendant quelques jours.
RépondreSupprimerEt ensuite, comme d'habitude, ça repart très vite à la hausse.
Espagne : taux des obligations à 10 ans :
Lundi 2 juillet : 6,38 %.
Mardi 3 juillet : 6,25 %.
Mercredi 4 juillet : 6,41 %.
Jeudi 5 juillet : 6,776 %.
http://www.bloomberg.com/quote/GSPG10YR:IND
Italie : taux des obligations à 10 ans :
Lundi 2 juillet : 5,74 %.
Mardi 3 juillet : 5,63 %.
Mercredi 4 juillet : 5,77 %.
Jeudi 5 juillet : 5,979 %.
"Ce qui ne plaît pas trop aux investisseurs, c'est le jugement de la BCE sur l'environnement économique qui se détériore sensiblement", estime Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas.
La BCE a baissé de 0,25 point de pourcentage son taux directeur à 0,75%, ce qui était largement anticipé.
Mais, selon le stratégiste, la BCE est venue rappeler aux marchés les difficultés économiques des pays les plus fragiles de la zone euro, ce qui va compliquer sérieusement leur capacité à réduire leur déficit.
Dans le même temps, elle a balayé les espoirs de nouvelles mesures exceptionnelles.
"La perception positive du sommet européen a déjà commencé à s'éroder depuis le début de la semaine. La baisse des taux qui avait suivi la réunion européenne est derrière nous", constate M. Jacq.
Pour preuve, aujourd'hui, l'Espagne a payé plus cher pour emprunter à dix ans, devant concéder un taux moyen de 6,430%, contre 6,044% lors de la dernière émission similaire, le 7 juin.
Il y aussi le Parti Ouvrier Indépendant (ex Parti des Travailleurs) qui avait campagne pour le non en 2005 et dont le candidat en 2007 (Gérard Schivardi) proposait de quitter l'UE.
RépondreSupprimerAntoine
Le concept du "qu'ils s'en aillent tous" de JLM n'est pas inintéressant. Au pouvoir, si vous gardez "enfermer" des capitaux ultra-libéraux par nature, vous devrez vivre sous un chantage permanent.
RépondreSupprimerEn Argentine, et très récemment en Grèce, nombre d'entreprises françaises n'ont pas hésité à fermer ou à céder brutalement leurs filiales.
Paradoxalement, laisser partir les capitaux volages, n'est ce pas récupérer très rapidement de la véritable souveraineté ?
"Le principe de base devrait être: la souveraineté se termine lorsque la solvabilité se termine".
RépondreSupprimerC'est le point de vue des experts réunis par J. Delors et H. Schmidt pour concevoir une agence européenne de la dette. http://www.melvineenaction.com/Europe/Delors-et-Schmidt-soutiennent-une-agence-de-la-dette-de-la-zone-euro.html
Philosophiquement et techniquement, il me semble que c'est à rapprocher de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Servitude_pour_dettes
YPB
@ YPB
RépondreSupprimerMerci pour le lien.
@ Anonyme 23:31
La limite du discours de JLM, c'est que trop de radicalité peut signifier marginalité en politique. Même s'il est vrai que cela exprime bien la colère légitime d'une partie grandissante du peuple.
La fuite des capitaux n'est pas sans inconvénient : elle rend difficile le financement de l'économie, accentuant la crise. Le meilleur moyen de retrouver la souveraineté, c'est le contrôle des mouvements de capitaux.
@ Antoine
Je connais mal. Je vais essayer de me renseigner.
@ Cording
Intéressant.
@ Marc-Antoine
Très juste
@ Sylvain
Pas faux... Le débat est ridicule dans la plupart des médias.
Comme trop souvent vous faites semblant de confondre internationalisme et mondialisme car cela facilite votre argumentation.
RépondreSupprimerL'internationalisme (en tout cas celui de Mélenchon) ce n'est pas la fin des nations mais le contraire. Comme son nom l'indique l'internationalisme ne peut se réaliser qu'ENTRE LES NATIONS et en ce sens s'oppose au nationalisme et a pour objectifs la paix entre les nations, la coopération, la concertation et défend "l'Humain d'abord".
Bonjour,
RépondreSupprimerJe suis blogueur, militant front de gauche et anti-euro. Je me reconnais totalement dans le M'Pep, qui a fait une campagne commune avec le front de gauche.
L'objectif selon moi est
1 De gagner la bataille des idées au sein du front de gauche
2 de rassembler la gauche autour d'un axe démondialisation, avec le FdeG, les chevènementistes et la frange montebourg du PS.
http://et-pendant-ce-temps-la.eklablog.com/
M. Pinsolle, Vous oubliez le PRCF qui a toujours demandé la sortie de l'union européenne. Nous essayons aussi au PRCF de construire un nouveau CNR:
RépondreSupprimerhttp://www.initiative-communiste.fr/wordpress/?p=11261