Lentement,
mais sûrement, la tonalité des études sur la fin de la monnaie unique change.
L’analyse plus approfondie des faits conduit les personnes sérieuses à
souligner les avantages d’un retour aux monnaies nationales, comme l’illustrent
les analyses récentes de Natixis
et Merrill Lynch.
Les
arguments de Patrick Artus contre l’euro
En
avril dernier, j’avais évoqué ses études qui affirmaient que l’ajustement
par une dévaluation monétaire était beaucoup moins douloureux que l’ajustement
par une dévaluation interne (baisse des salaires). Le chef économiste de
Natixis est allé plus loin avec deux nouvelles études. La première affirme qu’à
la fin de l’euro, le mark se réévaluera de 20%, le franc perdra 2%, la lire
12%, la peseta 20% et la drachme 30%, des chiffres qui confirment les
scénarios que j’évoque ici depuis le début.
La deuxième, sur l’Espagne,
conclut que si la stratégie actuelle ne donne pas « des résultats rapides, la stratégie présente va échouer : il
faudra réduire encore beaucoup plus les salaires pour faire disparaître le
déficit extérieur et le déficit public restera très élevé (…) La stratégie de
dévaluation et de défaut peut être efficace comme en 1992 avec la forte
élasticité-prix des exportations, le fait que la totalité du déficit de la
balance courante vient des intérêts payées sur la dette extérieure ».
Le risque
italien identifié par Merrill Lynch
La
banque étasunienne vient de publier une étude assez détaillée et novatrice
basée sur la théorie du jeu, en analysant les gains et les pertes de chaque
pays européen en cas de fin de la monnaie unique. Surprise, il y aurait bien
des gagnants et des perdants à la fin de l’euro. A mille lieues de
l’analyse catastrophiste d’ING (qui validait néanmoins les scénarios de
parité monétaire), cette analyse affirme que l’Allemagne pourrait perdre 7% de
PIB, du fait de pertes d’exportations.
A l’inverse,
les pays en déficit, qui dévalueraient, gagneraient, avec l’Irlande en
pôle-position et un gain de 7% de PIB, puis l’Italie, avec 3%. Merrill Lynch estime également
que la Grèce ferait des économies sur le coût de la dette (sans prendre en
compte la possibilité de monétisation) et que l’Allemagne y perdrait son statut
de pays refuge de la zone euro. En fait, pour la banque, tout dépendra de la
capacité de l’Allemagne à convaincre l’Italie de rester, outre un gros risque
en Grèce.
Ce plan B
qui existe
Parallèlement,
la fondation Wolfson, qui avait lancé un concours pour définir le meilleur plan
de sortie de la monnaie unique, a
remis son prix de 250 000 livres au cabinet de consultants Capital Economics.
Les recommandations du cabinet sont très pratiques et sont un bon complément
aux analyses historiques de Jonathan Tepper, un des finalistes de ce prix, dont
j’avais résumé les travaux. Je vous invite également à lire ce
papier prémonitoire de 2010 de Bernard Connolly.
Concernant la monnaie commune, j'ai été surpris de voir, en relisant le décidemment visionnaire discours de Séguin de mai 92 (http://blogdenico.fr/?p=1782), qu'il s'agissait déjà de l'une de ses propositions...
RépondreSupprimer"Ecartant le fantasme de puissance qui sous-tend le projet de monnaie unique, que reste-t-il pour améliorer le système actuel sans renoncer ni à notre souveraineté, ni à la souplesse d’adaptation que procurent les parités ajustables ? Eh bien, il reste l’intelligente proposition sur laquelle s’accordent de nombreux économistes, je veux parler de la création d’une monnaie commune circulant parallèlement aux monnaies nationales, une monnaie commune qui serait l’aboutissement logique du S.M.E.
Quels services rendrait-elle ? Elle intensifierait la concurrence monétaire en incitant chaque pays à une meilleure gestion de ses liquidités. Elle offrirait aux entreprises un instrument efficace pour mieux gérer leurs risques de change. Elle pourrait rivaliser avec le dollar et le yen sur les marchés internationaux de capitaux. En adoptant la monnaie commune au lieu de la monnaie unique, on choisirait, je crois, l’efficacité contre l’idéologie."
20 ans plus tard, on va peut être y venir finalement...
Il y a un temps pour les visionnaires. Et il y a un temps où les évidences s'imposent à tous. Nous sommes entrés dans ce deuxième temps.
RépondreSupprimerOui, sans doute, mais le problème est que, politiquement, il est rarement "payant" d'être visionnaire. Dans cette catégorie, De Gaulle fait figure d'exception. Cependant, si des élections libres avaient eu lieu en France juste après la défaite de 1940, je doute fort que De Gaulle aurait fait mieux que NDA.
Supprimermarc-Antoine
Avec -7% de PIB, la monnaie allemande ne resterait pas très longtemps à un +20% pas plus solide que le 3A.
RépondreSupprimerAu sujet d'une monnaie commune :
«Je proposerais pour ma part trois monnaies: l'euro, pour tous les échanges internationaux, y compris bien entendu les revenus du tourisme; et deux monnaies complémentaires.»
http://www.slate.fr/story/59259/grece-euro-drachme-monnaies-alternatives
Le rapport de Capital Economics est téléchargeable ici (version révisée en fonction des remarques du jury) : http://www.capitaleconomics.com/data/pdf/wolfson-prize-submission.pdf
RépondreSupprimer189 pages, en comptant la bibliographie et les notes…
YPB
Sur le "crime commis par la France" ,selon Hollande, ci-joint l'article de mon blog "canempechepasnicolas"
RépondreSupprimerLa rafle du Vel’ d’Hiv’
« Un crime commis en France par la France » ?
par Jean LEVY
Il est vrai que la politique économique actuelle ne conduit nulle part. On pourra toujours produire moins cher, les asiatiques avec le potentiel humain qu'ils ont feront face. On arrivera à la fin à un bol de riz par salarié et par jour.
RépondreSupprimerL'Allemage ne souffrira pas trop d'un Mark fort, c'est un pays très actif sur le plan technologique et économique en général, les pays comme la France pourraient enfin profiter d'une monnaie compétitve. L'euro est un carcan qui vise à obliger les pays de la zone euro hors l'Allemagne de suivre le leader germanique, de soumettre à ses regles. Ce n'est pas une situation saine - on le voit bien.
De Patrick ARTUS également « La France endormie par ses taux d’intérêt ? »:
RépondreSupprimerhttp://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65255
Les marchés financiers n’ont pas encore pris en compte les problèmes de la France dans la zone euro, à la différence d’autres pays membres de celle-ci. Sueurs froides en perspective quand ils les prendront en compte, ce qui devrait arriver tôt ou tard.
Saul
a la fin de l'euro quel sera sa parité par rapport au dollars ?
RépondreSupprimerje ne suis absolument pas d'accord avec l'argument le salarié asiatique produira toujours moins cher la réalité que peu veulent prendre en compte car c'est une vrai révolution le robot est moins cher que n'importe quel salarié non qualifié
http://www.wall-ye.com/joomla/
Supprimerjuste un petit aperçu
L'Allemagne a 7,8 millions de jeunes de moins de 20 ans pour une population de 82 millions d'habitants. La France en a 16 millions pour une population de 64 millions.
RépondreSupprimerQuand on sait le coût que représente le poids d'un jeune pour la collectivité, on se dit que tous ceux qui militent pour une meilleure "compétitivité" française sont des inconscients ou des ignorants. L'existence d'une même monnaie avec deux pays aussi divergents n'est même pas possible.
L'hypothèse qui gagne en crédibilité est celle d'une redéfinition de la Zone Euro, réduite à l'Allemagne, à l'Europe du Nord et à la France. Nous avons évidemment tout à perdre à cette configuration qui nous exposerait à la concurrence des monnaies dévaluées d'Europe du Sud tout en nous contraignant à de nouvelles surenchères dans l'austérité pour mériter notre place dans la nouvelle Zone. Malheureusement les fanatiques qui nous gouvernent persisteront probablement dans cette politique dont l'avalanche des échecs depuis 1974 n'a jamais entraîné la moindre remise en cause.
RépondreSupprimerJe découvre votre blog depuis quelques semaines, très intéressant
RépondreSupprimerPeut-être connaissez-vous ce site tenu par des journalistes allemands: www.german-foreign-policy.com, un article par jour en allemand, un article sur 4 ou 5 est traduit en anglais.
On y découvre au fil des analyses que les élites politiques, industrielles et économiques en Allemagne transcendent leurs intérêts respectifs pour les objectifs nationaux supérieurs. Leur objectif est de dominer (-ne pas s’y méprendre) et leur qualité réside dans leur capacité à décliner minutieusement cet objectif dans tous les domaines et à s’appuyer sur une population disciplinée, travailleuse et soumise.
Les lois HARTZ (combinées à l'Euro) qui sont la principale raison des déséquilibres commerciaux en Europe, en sont une illustration parfaite. Ces élites visaient la situation que nous connaissons maintenant pour mieux imposer ses conditions et réorganiser l'Europe autour des ambitions allemandes.
La méthode a changé mais leur objectif reste en fait le même, aussi il existe de nombreux points communs entre l'Union européene et ce que l'Allemagne nazie souhaitait faire en Europe économiquement parlant (= une Allemagne au centre qui concentre l'industrie, dispose d'un accès illimité aux ressources et aux marchés européens avec un monnaie unique, le tout sous une autorité non-élue centralisée...). Ce parallèle est troublant lorsque l'on lit les discours du Dr. Funk (Ministre de l'économie de Hitler). Il peut être étendu à la politique des euro-régions qui visent à affaiblir les états nations: dérrière des organismes comme la FUEV par exemple, on trouve toujours l'Allemagne juste derrière pour encourager et financer.
Il est regrettable (-et sera peut-être fatal) que la grande majorité des élites françaises ne connaissent pas mieux leurs voisins
Ah la la, le complotisme...
SupprimerLes anglais maitres du monde avec la finance, les US maitres du monde avec le dollar et leur armée, la Chine maitre du monde avec ses ateliers et sa concurrence déloyale, and so on. Et la France victime consentante à l'insu de son plein gré.
@ Olaf
SupprimerAttention Olaf à ne pas confondre complotisme et habitude culturelle.
Je rejoins assez anonyme dans ce parallèle qu'on peut établir entre une organisation de l'Europe telle qu'elle était vue par les Nazis et celle qui existe aujourd'hui, mais aussi - et c'est important - telle qu'elle était déjà définie dans l'Allemagne bismarkienne.
C'est peut-être un fait du hasard, mais il me semble qu'il existe en Allemagne une conception du monde que je qualifierais volontiers d'autoritaire (un seul domine) et inégalitaire (les nations n'ont pas les mêmes droits). Je reconnais que c'est peut-être un concept absurde, mais il est possible aussi que cette conception existe et qu'elle rejoigne des traditions religieuses ou culturelles.
Ce serait intéressant de pousser cette idée pour voir si elle a une quelconque validité. Mais il n'est pas anodin de constater qu'un schéma de pensée soit reproduit (avec les nuances de la période) à plusieurs temps différents de l'histoire.
Avec toutes les réserves qu'il faut apporter à cette idée, on peut retrouver des phénomènes similaires pour la France, l'Italie ou le Royaume Uni.
"je qualifierais volontiers d'autoritaire (un seul domine)"
SupprimerVous non plus, vous ne connaissez rien de l'Allemagne, sauf d'avoir vu Papy fait de la résistance et Hitler.
Les dominateurs absolus furent Louis XIV ou Napoléon, inspirateurs de bien des dictatures modernes, bien loin d'un Bismarck instaurant des mesures de sécurité sociale. Qui a le plus dominé dans les colonies au nom du racisme ou de la supériorité de civilisation, la France...
L’Allemagne ne s'est unifiée que bien tard, contrairement à la France qui a centralisé autoritairement ses régions.
Hum, je vous donne raison.
SupprimerCette notion d’autoritaire est très mal choisie (et sûrement empreinte de préjugés, je vous l’accorde). La notion d’autorité morale correspondrait peut-être mieux. De même que la notion d’inégalitaire n’est peut-être pas le bon mot – asymétrique serait mieux choisi, tant il est vrai que les Allemands sont à des années lumières de l’organisation uniforme à la française.
Il n’en reste pas moins, pour revenir à ce que disait anonyme, qu’il a existé, dans l’Histoire, la volonté allemande (consciente ou inconsciente) d’organiser un espace européen, centré autour de l’Allemagne et fonctionnant à son profit. C’est le cas sous Frédéric II, avec Bismarck, sous Guillaume II et avec l’Allemagne nazie. Or c’est ce modèle géopolitique qu’on retrouve aujourd’hui (sous une forme différente) et le moins qu’on puisse en dire c’est qu’il s’inscrit dans une récurrence.
Faut-il jeter la pierre aux Allemands ? Sûrement pas. Il y a aussi une acceptation par les Européens de cet état de fait, voire même une tentation d’en tirer profit, l’histoire des eurobonds en témoigne assez. En même temps, il convient de dire que ce modèle va dans le mur. Tous les pays ne peuvent pas avoir avec leurs voisins des relations asymétriques. Notons enfin que si les Allemands tirent des avantages de court terme dans cette organisation (ils gagnent des parts de marché), au final elle les conduits à la catastrophe (on ne peut pas garder ses clients si on les asphyxie).
Relever une récurrence ne revient pas à condamner, mais à indiquer des modes de fonctionnement qui se répètent. Je ne peux pas dire le pourquoi de ce fonctionnement, ce que je peux dire c’est que ça ressemble à quelque chose qu’on a déjà vu.
"un seul domine"
RépondreSupprimerVous connaissez mal l'Allemagne, très décentralisée avec de multiples dialectes et traditions régionales. Le management y est bien moins autoritaire et arbitraire que dans la France jacobine tatillonne à souhaits pour être démotivante dans sa culture du chefaillon.
Beaucoup plus d'indépendance dans le monde du travail est accordée et les syndicats puissants siègent lors des décisions du conseil d'administration.
@ Nico
RépondreSupprimerCe discours a été totalement fondateur dans ma construction politique. J’avais 18 ans à l’époque. Ce n’est pas pour rien que je garde cette photo de Philippe Séguin sur mon blog. Il aurait sans doute été un très grand président de la République.
@ Léonard et Marc-Antoine
Nous tardons malheureusement un peu à y rentrer. Ce qui compte, c’est la persévérance, car elle seule permet de casser les plafonds de verre.
@ Olaf et Robert L
Le calcul de ML sur la baisse du PIB Allemand me semble excessif. Cela représente une très forte baisse des exportations (supérieures à 25%) alors que l’on peut estimer qu’il n’y aurait pas d’impact pour les exportations hors zone euro. Quand le SME avait explosé et que la lire et la peseta avaient fortement dévalué, l’impact n’avait pas été si important. Mais il est vrai que là, le franc perdrait autour de 20%...
@ YPB
Merci pour toute cette lecture !!!
@ Canempenche…
Cela fait plaisir de lire d’autres contributions qui vont dans ce sens.
@ Saul
Très intéressant. Si les taux montaient, les contraintes changeraient fortement au niveau budgétaire.
@ Patrice
On peut estimer qu’il reviendrait à parité environ, le mark restant au courant actuel en revanche.
@ Léonard
7,8 millions vs 16 : cela me semble très surprenant comme chiffre. N’y aurait-il pas une coquille ? Nous faisons un peu plus de 800 mille bébés par an, donc la France doit avoir environ 16 millions de moins de 20 ans. En revanche, l’Allemagne faisant un peu moins de 700 mille bébés par an, elle devrait en avoir 14…
@ J Halpern
Si c’est cela (ce qui est possible vu le tropisme de nos chers dirigeants), Montebourg pourra rebaptiser son ministère de la boucherie industrielle.
@ Anonyme, Léonard et Olaf
Dis de manière plus acceptable par tous, je crois plus simplement que l’Allemagne, qui a vu son excédent commercial fondre dans les années 1990 du fait de la cherté de son travail (alors que cet excédent était important pour eux économiquement), s’est tout simplement unie pour devenir plus compétitive dans le contexte de la monnaie unique, de manière à défendre leur production.
Je ne suis pas convaincu par le parallèle évoqué (et suis du coup assez d’accord avec Olaf). Mais merci pour le site. Je vais essayer d’aller voir.
Oui, grosse erreur de calcul de ma part. Oups. Vous avez raison.
SupprimerPar-rapport à l’Allemagne, c’est plutôt la combinaison d’une ambiance dans laquelle vit la population et d’une ambition, celle des élites.
SupprimerL’ambiance est faite de multiples éléments du quotidien qui façonne la population : la presse est extrêmement virulente contre les pays d’Europe du sud (-en des termes parfois racistes pour ce qui est de la presse boulevard), les politiques multiplient les déclarations comme quoi ces pays ne travaillent pas assez et donnent toujours l’impression d’une Allemagne qui agit par charité sans tirer aucun bénéfice de la situation, on entend souvent que les produits allemands sont les meilleurs…
Cette tendance a toujours existé mais elle est exacerbée par la période actuelle : les gens vont souligner qu’ils ‘payent pour les autres’ alors que l’Allemagne a ses problèmes avec l’augmentation du taux de pauvreté ces dernières années, la précarité… Ces problèmes résultent pourtant des lois qui ont conduit aux déséquilibres commerciaux que nous connaissons.
D’un autre côté, l’ambition des élites est de mener l’Europe (par exemple en insistant constamment sur la responsabilité particulière de l’Allemagne à l’égard de l’Europe… ) et de s’en servir pour jouer un rôle à l’échelle mondiale. Cette vision est très différente de la notre qui place le couple franco-allemand au centre -Cependant l’Allemagne sera toujours prête à des compromis avec la France : ses élites visent à se débarrasser de la tutelle militaire américaine, doter l’Europe d’une défense propre, voir d’un siège au conseil de sécurité de l’ONU et la France est le seul biais pour y parvenir-
Pour expliquer les déséquilibres commerciaux actuels, l'aspect culturel jouent un rôle très important : dans le comportement du consommateur ou dans le choix d’un partenaire par une entreprise, le critère ‘préférence national’ (-voir local) est déterminant chez eux.
Avec une monnaie unique et des cultures respectives qui impliquent une plus grande ouverture vis-à-vis des produits étrangers, les termes de l’équation sont donc très difficiles pour les pays limitrophes et impossibles pour les pays périphériques et petits.
Il est très important de regarder l’Allemagne telle qu’elle est réellement, c’est assez curieux car les médias/politiques français savent être discernants et critiques lorsqu’il s’agit d'un autre pays.
Jeudi 26 juillet 2012 :
RépondreSupprimerLa probabilité d'une sortie de la Grèce de la zone euro sous 12 à 18 mois est désormais de 90%, estime Citi dans une étude publiée jeudi qui estime que cette éventualité risque surtout de se matérialiser dans les deux à trois prochains trimestres.
La banque américaine dit aussi s'attendre à ce que l'Italie et l'Espagne demandent formellement une aide financière à l'Union européenne et au FMI, venant compléter dans le cas de l'Espagne le plan d'aide à la recapitalisation des banques déjà consenti par l'UE.
Les économistes de Citi avaient auparavant évalué la probabilité d'une sortie de la Grèce de l'euro entre 50% et 75%.
"Nous restons pessimistes sur la crise de l'euro", écrivent-ils.
"Au cours des prochaines années, l'issue pour la zone euro passera vraisemblablement par la combinaison d'une sortie de l'Union économique et monétaire (Grèce), d'une importante restructuration de dettes souveraines et bancaires (Portugal, Irlande et éventuellement, peut-être l'Italie, l'Espagne et Chypre), avec un degré limité d'intégration budgétaire", écrivent-ils.
Citi s'attend à ce que la sortie de la Grèce et la faiblesse des économies de la périphérie de la zone euro entraînent de nouvelles dégradations des notes souveraines de pays du bloc dans les deux à trois prochains trimestres.
Citi anticipe une dégradation d'au moins un cran par au moins une des principales agences de notation pour l'Autriche, la Belgique, la France, l'Allemagne, la Grèce, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal et l'Espagne.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/reuters-00457174-athenes-quasi-condamnee-a-sortir-de-l-euro-sous-18-mois-citi-347761.php
- Mario Draghi, la BCE peut-elle régler le problème de la zone euro ?
RépondreSupprimer- Euh … oui …
- La BCE peut-elle régler le problème de la zone euro ?
- Oui.
- La BCE peut le faire ?
- Oui.
- Elle peut le faire ?
- Oui, elle peut le faire.
- Bravo, Mario Draghi. Bravo, la BCE. Mesdames, messieurs, applaudissez Mario Draghi.
Tous les téléspectateurs applaudissent Mario Draghi. Le problème de la zone euro est réglé. Tout est bien qui finit bien.
Regardez la vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=0hmfXMt_pNI
Si la BCE veut acheter de la dette souveraine espagnole et italienne pour faire baisser les taux d’intérêt de ces pays, il lui faudra mobiliser des centaines de milliards d’euros rapidement pour que ce soit efficace, voyez :
Supprimerhttp://www.atlantico.fr/decryptage/finlande-beau-rejeter-accord-elle-ne-pourra-en-bloquer-action-cyril-regnat-408798.html
Patrick Artus, chef de la recherche économique à la banque Natixis, indique que, pour seulement l’Italie, il faudra être capable de sortir 26 Milliards d’euros par semaine :
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=64888
C’est un jeu à quitte ou double. Est-ce que les allemands et les finlandais vont accepter que la BCE dont le bilan est déjà rempli de créances douteuses en ajoute des centaines de milliards d’euros d’autres? Car les risques, selon les institutions européennes en vigueur, seront à la charge des états membres de la zone euro qui pourraient, in fine, être amenés à recapitaliser la BCE pour des sommes colossales.
Saul
Faut il s'excuser de cette volonté de puissance pour la France? Faut il rappeler que le projet fédéral européen n'avait pas pour but de dominer mais de continuer à exister dans un monde dominé par les deux super puissances de l'époque? Faut il avoir foi en les projets et les prévisions de natixis ou Merryl lynch?
RépondreSupprimerLe pouvoir d'achat et la balance commerciale sont certes des choses importantes mais il nous faudra savoir voir un peu plus loin. Sans le projet fédéral européen, les Etats européens ne sont plus rien pour des siècles. Bien sure on peut sautiller sur sa chaise comme un cabri en disant "souveraineté souveraineté" mais détenir la souveraineté et exercer la souveraineté sont deux choses différentes .
Vive l'Europe fédérale .
et les arguments ?
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