Les
fédéralistes espèrent que la crise actuelle va contraindre les pays européens à
un grand saut fédéral, comme
je l’ai étudié hier. Mais dans dans la réalité, une telle évolution est
aujourd’hui rendue quasiment impossible par l’évolution du débat public dans
les pays créanciers.
Le coût
exorbitant de l’euro
Il y a
encore deux ans, les opinions publiques n’avaient pas pleinement pris
conscience du coût potentiel des plans de sauvetage des créanciers des pays en
difficulté. Maintenant, c’est fini. Autant il était sans doute possible de
réaliser un hold up fédéral en 2010, autant cette possibilité semble totalement
illusoire aujourd’hui après
deux ans de tragi-comédies européennes, avec une succession de plans jamais
suffisants et une première restructuration de la dette grecque.
Pire, des
études économiques commencent à chiffrer le coût qu’un maintien de l’euro
pourrait avoir pour l’Allemagne. Les chiffres donnent le vertige. Le
mécanisme des euro obligations mis au point par l’institut Bruegel revenait
à demander à Berlin une caution solidaire de quatre mille milliards d’euros
(150% du PIB du pays) ! Patrick Artus a fait une première évaluation
estimant le montant des transferts annuels autour de 100 milliards d’euros par
an, soit 4% du pays.
Sa dernière étude évoque
le chiffre astronomique de 12,7% du PIB ! L’étude
récente de Merrill Lynch évoque un coût de plus 150 milliards d’euros, soit
7% du PIB. Bref, pour que l’euro subsiste, il faudrait que l’Allemagne accepte
de transférer une part importante de ses richesses vers les pays en difficulté
pour financer les aides aux emplois et protéger les systèmes de protection
sociale. Et une nouvelle restructuration de la dette grecque alourdirait encore
la note.
Des
opinions publiques hostiles
La situation
est totalement bloquée en Allemagne où 81% de la population s’oppose aux euro
obligations, 51%
pensent que le pays vivrait mieux hors de la zone euro et 71% souhaitent voir
la Grèce sortir de l’euro. A Berlin, le ministre de l’économie a estimé que
« si
la Grèce ne remplit pas ses obligations, il n’y aura plus d’argent. Le pays
sera alors insolvable ». Le ministre des transports a abondé dans
son sens, affirmant que « naturellement,
la Grèce peut sortir de l’euro ».
Bref, il
est totalement invraisemblable d’arriver à vendre aux dirigeants et aux
citoyens allemands un quelconque assouplissement des règles et plus encore,
une augmentation des fonds européens, d’autant plus que la Cour consitutionnel
de Karlsruhe veille. Les fédéralistes français peuvent bien s’illusionner,
jamais les allemands ne souhaiteront mettre un euro de plus, à part s’ils
administraient directement le pays. Bref, les politiques sauvages d’austérité
vont continuer.
Aujourd’hui,
les créanciers sont échaudés par le manque de progrès des finances des pays en
difficulté et le risque grandissant de nouvelle restructuration. Certes, la fin
de la monnaie unique aura un coût, mais il est bien moindre que son maintien…
Demain, j’étudierai la situaiton des pays débiteurs.
Pour l’instant la zone euro tient le coup parce que la France ne fait pas encore partie des pays qui ont besoin de transferts financiers en provenance des autres pays membres de la zone euro, mais il est inévitable qu’elle va tôt ou tard avoir besoin de ces transferts qui se font actuellement dans un cadre de fédéralisme conditionnel et punitif auquel elle devra se soumettre pour obtenir ces transferts (ou alors la zone euro implose). Voir ces trois études de Patrick ARTUS qui permettent de conclure que ce sera inévitablement le cas :
RépondreSupprimerEt pourtant, l’ajustement n’a pas débuté en France (en date du 15 mai 2012) :
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63979
France des années 2010 : le cumul des problèmes rencontrés dans les années 1980, 1990, 2000 (en date du 24 juillet 2012) :
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65226
La France endormie par ses taux d’intérêt ? (en date du 25 juillet 2012) :
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65255
Selon l’auteur malgré les problèmes économiques et financiers de la France, la discipline de marché ne fonctionne toujours pas pour celle-ci, et comme dans le cas des pays périphériques dans le passé, elle risque de fonctionner trop tard et trop brutalement. Le plus probable est que lorsque cet évènement surviendra (ce n’est plus qu’une question de temps), il provoquera l’implosion de la zone euro car s’ajoutant aux pays en difficulté de celle-ci, la France ajoutera la nécessité d’autres transferts financiers, de l’Allemagne, de la Finlande, etc. qui ne voudront probablement pas les prendre en charge, en plus de ceux nécessaires pour la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Italie, l’Espagne.
La France est aujourd’hui le deuxième contributeur au Mécanisme européen de stabilité après l’Allemagne et n’a absolument pas le droit d’être elle aussi malade pour que la zone euro puisse tenir le coup:
http://www.economie.gouv.fr/mecanisme-europeen-stabilite
Saul
Quelques problèmes de droit allemand, Grundgesetz :
RépondreSupprimer2) Le gouvernement a également violé le droit du Parlement inscrit dans l’Article 23 Paragraphe 2 Alinéa 2 du Grundgesetz du fait qu’il ne l’a pas informé de manière complète et le plus tôt possible sur le Pacte pour l’Euro.
http://www.les-crises.fr/cour-constitutionnelle-mes/
Les fédéralistes peuvent avoir une autre option qui serait une réduction c'est a dire cinq ou six pays se fédéralisant avec une autre monnaie que l'euro et des pays satellites en attente mais avec des critères beaucoup plus rigoureux et c'est reparti pour cinquante ans .
RépondreSupprimer« Les suppositoires à la nitroglycérine sont beaucoup plus efficaces que ceux à la glycérine pure, mais se révèlent beaucoup plus bruyants. »
de Pierre Dac ( un vrai gaulliste )
si cette option était prise, cela voudrait tout de même dire que l'on abandonne l'euro non ? si oui alors la confiance du peuple dans ce type de monnaie (de projet) serait, logiquement, pour le moins entamée ...
Supprimerl'un des problèmes alors serait l'apparition d'un sentiment de trahison/colère, qui pourrait impacter les médias et favoriser le FN (si ce sentiment est plus fort que le rejet des discours nauséabonds xénophobes et islamophobes). Philippot surtout (j'allais dire "ce con de" mais il est vraiment fort) a un discours très proche de DLR, et d'autres "cautions morales" (Arnauthu et Collard) jouent un jeu dangereux !
Que faudrait-il faire alors, si la zone euro explosait, pour éviter qu'elle n'entraine avec elle le "plafond de verre" ... ? serait-ce un évènement assez puissant pour ça ?
Peut etre que certains médias ont compris ce problème ? ca serait alors une des raisons pour lesquelles notamment le figaro a accordé une tribune a NDA ?
Age
nous pouvons imaginer un euro-federation et un euro-hors comme le dollar et le dollar canadien et le sentiment de faire parti de l'ue et de l'euro existe toujours ; par exemple et nous sommes toujours dans le piège c'est le genre de truc qui peut encore durer des dizaines d'années .
SupprimerCeux qui ont jouée un jeu dangereux sont ceux qui ont fait venir une immigration majoritairement musulmane je n'ai pas envie de recommencer une discutions la dessus mais il ne faut pas inverser les rôles
Il n'y a pas que le dollar, il y a le franc CFA aussi, mais je doute tout de même que les pays d'afrique qui en bénéficient se sentent francais pour autant ...
Supprimeridem pour les belges lorsqu'ils avaient le franc belge, ou les singapouriens avec leur dollar propre, etc... la monnaie ne fait pas une identité.
[d'ailleurs, saviez vous que l'on retrouve encore aujourd'hui sur le symbole du Dollar des composantes du Peso Espagnol ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dollar_%28symbole%29
l'histoire est jonchée d'éclatements monétaires, même le dollar en est la preuve !]
tout a fait d'accord avec ce dernier point, sauf pour ce qui est de la "majorité musulmane" : d'abord parce que je n'ai jamais trouvé de chiffres confessionnels concernant l'immigration, et puis parce que nous avons une histoire très en lien avec les peuples où cette religion est majoritaire. mais bref ce n'est pas le sujet.
Cependant on ne saurait admettre que les erreurs de quelqu'un soit un argument pour accepter celles d'un autre.
passer d'un extrême a l'autre, et répondre a un vrai problème par une mauvaise solution, serait contre-productif et irraisonnable, surtout si l'on veut que tout se passe calmement.
Age
oui je disais cela parce que pour les fédéralistes l'ue ne doit pas devenir une zone instable je pensais donc a une fédération réduite et un ersatz plus ou moins dirigé par la fédération comme un grand frère avec les même mots et symboles ; car l'euro est totalement irrationnel et pourtant nous en avons dans les poches
Supprimer@ Patrice
RépondreSupprimerCela peut être la dernière option. Le pire, c'est que les dirigeants français seraient capables de vouloir le faire avec l'Allemagne, nous mettant en sandwich entre une Allemagne plus compétitive et des pays du Sud qui auraient largement dévalué. Après, il faut espérer que si les marchés venaient à sanctionner la France, qui serait alors le maillon faible de cet ensemble, l'Allemagne ne voudrait sans doute pas nous refinancer. On peut aussi espérer que dans le processus de désagrégation de la monnaie unique, elle s'effondre totalement.
@ Olaf
Que pensez-vous de cette idée de verrou allemand ? Je serais curieux d'avoir votre avis. Il me semble que jamais les Allemands n'accepteront la moindre solidarité supplémentaire ou le moindre renforcement des fonds européens, ce qui condamne à l'avance l'euro.
@ Saul
La crise n'atteindra probablement jamais la France car le système explosera avant, avec l'Espagne, ou au pire, l'Italie
LP
SupprimerJe n'ai pas de boule de cristal, mais les allemands sont assez fiables, donc si ils disent nein, ils le confirment la plupart du temps. La population n'a pas tant tiré de profit de l'Euro, salaires stagnants, même si ça s'améliore et que le coût de la vie me parait plus bas qu'en France.
La fin de l'Euro ne me parait pas les effrayer, ils en ont vu d'autres situations autrement plus difficiles et je les vois à l’œuvre quand il y a des problèmes, aucunes disputes, tout le monde se coordonne pour résoudre les problèmes et faire face, syndicats compris.
A mon avis, il y a ce qu'un parti ou une organisation peut défendre: un remodelage de l'Europe, reconstruite sans les traités de Mastricht etc et pratiquant un protectionnisme intelligent: c'est une ligne de parti. Une telle hypothèse peut-elle devenir réalité? Je ne le crois pas. L'Europe va probablement s'effondrer de manière aussi spectaculaire que l'URSS en son temps: ce genre de construction n'est jamais réformable. Les modalités et le tempo sont une inconnue, mais il faut être pret à un "reset" complet!
SupprimerThierry Dumont, Villeurbanne
Ce n'est pas tant le manque de progrès des finances des pays en difficulté et le risque grandissant de nouvelle restructuration mais plutôt l'échec des politiques financières qu'impose l'Allemagne par le biais de l'UE qui provoquera la fin de la monnaie dite unique. Etant donné l'ampleur des transferts financiers que lui imposerait le sauvetage de l'euro on ne peut que lui donner raison de refuser de vouloir financer ce gouffre sans fonds!
RépondreSupprimerComme je l'ai déjà signalé, l'Italie et la France sont nettement plus riches par habitant en termes de patrimoine public et privé que l'Allemagne. Je vois mal les allemands devoir assumer la dette de ces pays dans ces conditions.
SupprimerSeul un fanatique comme Quatremer peut l'espérer.
Que les italiens et français vendent leurs bijoux pour renflouer les caisses, on verra après...
De plus j'ai toujours pensé que ce serait et que ce sera, à juste titre, l'Allemagne qui "sifflera la fin de la récréation" à propos de l'euro, autrement dit mettra fin à cette monnaie.
RépondreSupprimerMario Monti s'inquiète de tensions grandissantes entre Européens
RépondreSupprimerDans un entretien qu'il a donné au journal allemand Der Spiegel, le chef du Conseil italien Mario Monti s'inquiète de l'émergence de tensions liées à la crise entre les pays de l'Union. « Nous devons travailler pour prévenir une rupture psychologique de l'Europe ».
http://www.lesoir.be/actualite/monde/2012-08-05/mario-monti-s-inquiete-de-tensions-grandissantes-entre-europeens-930593.php
Panique en euroland...ce qui confirme jour pour jour l'analyse de M Pinsole.
Samedi 4 aout 2012 :
RépondreSupprimerLes gouvernements se préparent à la dislocation de la zone euro : ça, on le savait.
Les grandes compagnies d'assurance se préparent à la dislocation de la zone euro : ça, on le savait.
Les grandes banques se préparent à la dislocation de la zone euro : ça, on le savait.
Nous venons d'apprendre que les compagnies aériennes se préparent à la dislocation de la zone euro, elles-aussi.
IAG prête à une sortie de l'Espagne.
Le groupe International Airlines Group (IAG), qui réunit la compagnie aérienne britannique British Airways et l'espagnole Iberia, a reconnu se préparer à l'éventualité d'une sortie de l'Espagne de la zone euro.
"Vu notre présence dans ce pays, et notre exposition en zone euro de façon générale, nous avons réfléchi à la manière de réagir en cas de dislocation de la zone euro", a expliqué le directeur exécutif du groupe, Willie Walsh, vendredi lors de la présentation des résultats d'IAG, cité par The Telegraph.
Un groupe de travail "Sortie de l'Espagne de la zone euro" a été mis en place il y a quelques temps avec l'aide de conseillers extérieurs.
Ses travaux ont "très bien avancé", a précisé Willie Walsh.
Résultat, le groupe IAG a réduit son exposition aux établissements financiers espagnols de 27% à 3% en six mois.
Il serait "surprenant" que les autres grandes compagnies qui opèrent en Europe n'aient pas des plans d'urgence similaires, a estimé Willie Walsh.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/08/04/97002-20120804FILWWW00357-iag-prete-a-une-sortie-de-l-espagne.php
L'une des explications à cette résistance allemande tient peut-être au fait que les partis de gauche allemands sont beaucoup plus proches du monde ouvrier que les partis de gauche français qui s'appuient davantage sur des salariés protégés comme les fonctionnaires et donc sont moins enclins à percevoir le caractère antisocial de l'euro et/ou d'un fédéralisme européen.
RépondreSupprimer50% des électeurs de Die Linke et 37% des électeurs du SPD sont pour la sortie de l'euro, contre 20% pour le Front de gauche et 19% au parti socialiste.
Les salariés protégés comme les fonctionnaires, En France, ne savent pas ce qui les attend à cause de l’euro si celui-ci est encore là dans deux ou trois ans. Ils vont savoir ce que sont des réductions très importantes de salaires quand la France, devra elle aussi faire sa « dévaluation interne » pour redevenir compétitive et rester dans l’euro. Même remarque pour les retraités. Les pensions de retraite seront réduites et l’âge de la retraite repoussé. Il n’y a rien à espérer des dirigeants actuels de la zone euro. Ils préfèreront imposer les pires sacrifices à leur population plutôt que de renoncer à leur monnaie.
SupprimerSaul
Aux yeux des marchés financiers, la zone euro se limite déjà de facto à un ensemble de pays: l'Allemagne en tête, la France, les Pays Bas....On compte avec un recentrage sur une zone euro "nord", une "Kerneuropa". Le reste serait du donquichottisme.
RépondreSupprimer@ Laurent
RépondreSupprimerFinalement, pour dire les choses de la façon la plus lapidaire qui soit, le problème de nos fédéralistes français peut se résumer de la façon suivante : ils ne veulent pas admettre que pour se fédérer, il faut être plusieurs. On ne peut pas se fédérer tout seul. Mais on peut sauter sur sa chaise tout seul. Au bout d'un moment, cela dit, on a l'air un peu con.
@ Joe Liqueur
RépondreSupprimerComplètement d'accord. Je suis stupéfait de la légèreté des fédéralistes quand on les interroge sur les implications financières de leurs délires, notamment pour l'Allemagne.
@ Robert L
Les marchés sont allés plus loin. Pour eux, il n'y a plus d'euro. Chaque pays a un taux d'emprunt bien distinct de celui de ses voisins. Les institutions financières cherchent à équilibrer leurs positions nationales pour pouvoir passer le cap du démontage sans encombre. Tout se prépare pour la fin de la monnaie unique.
@ Saul & Léonard
Très juste. La relative bonne tenue de la France et le fait que les fonctionnaires n'affrontent pas des baisses de salaires et les retraités des baisses de leurs pensions font que ces populations restent attachées à l'euro, pensant qu'il s'agit d'une protection pour eux... Naturellement, cela changera s'ils doivent passer à la moulinette européenne...
@ BA
Merci pour l'info. Tout le monde se prépare à la fin de l'euro en effet.
@ Olaf
Merci pour la traduction du débat depuis l'Allemagne car il est difficile de ressentir véritablement dans un pays uniquement à partir de bribes d'information traduites chez nous ou par la presse anglo-saxonne.
Ce que certains ont du mal a comprendre c'est que pour les fédéralistes européen ce n'est pas une fédération de pays il n'y a plus d'Allemagne de France ou d'Italie mais de régions il suffit d'aller sur un moteur et taper "regions europe" pour s'apercevoir que c'est déjà en place par exemple le CRPM
RépondreSupprimer"Parce qu'être le rivage de l'Europe implique des atouts et des contraintes spécifiques, près de 160 Régions se sont réunies pour former la Conférence des Régions Périphériques Maritimes d'Europe (CRPM).
Elles sont issues de 28 pays et représentent presque 200 millions d'habitants. Ensemble, elles assurent la promotion de leurs intérêts communs auprès des institutions européennes et des États, coopèrent sur des projets concrets pour valoriser leurs atouts. "
ici c'est encore plus clair "l'europe s'engage en region centre"
RépondreSupprimerhttp://www.europe-centre.eu/fr/11/366/Actualites.html
Les élites allemandes (Merkel, Schauble, patronat) sont entièrement favorables au fédéralisme.
RépondreSupprimerIls sont pour la mutualisation des dettes, à condition que les Etats transfèrent ce qui leur reste de pouvoir régalien (la gestion du budget notamment) vers un pouvoir technocratique qui gérerait toute l'économie de l'UE sur un mode ultra-libéral.
Ils n'ont donc que faire de la situation de l'emploi ou des systèmes de protection sociale dans les pays en difficulté.
Tant que les comptes sont en équilibre, respectent leur "règle d'or", peu leur importe qu'il y'ait 50% de chômage et une partie importante de la population plongée dans la misère et l'exploitation...
Ils feront l'Europe fédérale. Les puissances d'argent auront remporté leur combat sur la barrière que représentait encore l'Etat-Nation, et en dépit de la situation économique et sociale catastrophique, la fausse gauche vendra l'Europe et le fédéralisme comme "la paix et l'amour entre les peuples"...
je suis assez d'accord sur cette analyse c'est bien ce qui se met en place les fédéralistes ne sont pas idiot ces gens sont déjà installé au dessus des nations et parler de l'Allemagne de la France de l'Espagne etc est écran de fumé le pouvoir n'est plus la
SupprimerEt c'est bien là-dessus que certaines personnes, qui font pourtant de bonnes analyses, se trompent.
SupprimerEn effet, plusieurs pourfendeurs de la politique européenne actuelle pensent que les dirigeants agissent ainsi par "incompétence". Alors que les conséquences désastreuses sur l'économie et la situation sociale des pays sont plutôt voulues.
Certains cadres de l'élite ne cachent d'ailleurs pas leurs intentions en la matière.
Denis Kessler, membre du MEDEF, a bien expliqué que le patronat surfait sur la crise pour détruire les derniers acquis du CNR et du Gaullisme.
C'est la technique du pompier pyromane.
On désarme les Etats de leur souveraineté (Loi de 73, traités européens, etc), on les accuse, la crise venue, d'être inefficaces et inadaptés (alors qu'il l'aurait été si ils avaient conservé leurs pouvoirs régaliens), et on en profite alors pour les affaiblir encore un peu plus via un saut en avant fédéral.
@ Patrice,
RépondreSupprimerEncore des machins à supprimer...
@ Bibi
Pas convaincu. Même si on confiait à l'Allemagne la gestion direct des budgets de tous les pays de la zone euro, je ne suis pas sûr qu'ils achèteraient le saut fédéral pour plusieurs raisons :
- les estimations des montants de transfert sont colossales (entre 4 à 7% du PIB de l'Allemagne) et je crois que l'opinion allemande est vent debout contre une telle idée, par-delà les oppositions de la Cour de Karlsruhe
- il y aurait toujours un doute sur la pérennité de cette union (du fait de la crise qui dure depuis deux ans et demi) : à quoi bon payer si les autres pays peuvent un jour partir et faire défaut ?
- enfin, le machin européen apparaît ingérable (à nouveau clair du fait de la crise) à moins d'être dans une dictature, ce dont les allemands ne veulent pas
On oublie surtout que les Etats sont construits différement et que des désirs d'indépendance se font sentir. En Espagne, des régions ont un statut particulier. N'oublions pas non plus la Belgique, mais aussi le Royaume Uni et l'Italie dans lesquels nous avons de nombreuses divisions.
RépondreSupprimerEn tant que militant de gauche, je ne comprend pas cette volonté de certains socialistes de construire une Europe fédérale dont les fondements ne sont qu'économiques. Cette Europe est de droite, mais de plus, elle est d'une droite détestable, une droite antisociale, qui, à la différence de la droite gaulliste, ne cherche pas l'intérêt général mais des intérêts particuliers.
De plus, certains nous pondent un argument: les Etats ont plus de souveraineté s'ils sont grands. Cet argument est dangereux et justifie les guerre de conquête par exemple. Non, il faut se tourner vers un autre modèle: celui d'Etats qui se lieraient sans pour autant s'annihiler. Tout Etat a sa place, et il faut permettre cette existence et la paix de par des liens diplomatiques.
Il faut de plus relever cet argument vide: "Lavenir de l'UE est l'Europe fédérale". Je voudrai bien faire appel à la voyante qui a inspiré les politiques qui prétendent cela. Cet argument est inataquable parce qu'il ne se fonde sur rien.