Hier, le
Conseil Constitutionnel a jugé la corrida conforme à la constitution. Au
grand dam des opposants et à la satisfaction des partisans de cette tradition
du Sud de la France. A titre personnel, je m’en réjouis, et pas uniquement
comme enfant de la plus vieille place taurine de France, Bayonne.
Les juges
ont tranché
Il y a
aujourd’hui une forte pression publique pour interdire la corrida. Il y a deux
ans, la
Catalogne a décidé d’y mettre fin par un vote du parlement. L’opinion
publique en France est très divisée sur le sujet avec deux
sondages où une majorité semble y être opposée. Il faut néanmoins mettre un
bémol à ces études du fait de la formulation des questions, qui n’est pas
neutre dans le résultat. Une question plus simple du Figaro donne
52% à ceux qui ne souhaitent pas l’interdire.
Le
législateur l’autorise par « principe
de tradition locale ininterrompue ». Le
Conseil Consitutionnel a jugé qu’il n’était pas pas anticonstitutionnel de
prévoir de telles différences de traitement, qui s’appliquent également aux
combats de coqs aux Antilles, déboutant les associations qui l’avaient saisi
pour essayer de l’interdire. Il faut noter que la corrida est une question qui
transcende le spectre politique avec des opposants et des partisans à droite
comme à gauche.
Une
tradition et un art
Francis
Marmande, un grand aficionado, a
signé un
beau papier dans le Monde sur le
sujet. La corrida est un art traditionnel, un duel esthétique entre un
homme et un toro où, dans une société
où nous cherchons sans cesse à éliminer tout risque, le matador risque sa vie à
tout moment. A ceux qui en doutent, il y
a le cas de Padilla, encorné une fois à la trachée, une autre fois dans l’œil
et qui, à chaque blessure, n’a eu d’autre obsession que de reprendre la cape et
l’épée.
Sébastien
Castella, un matador français qui fait partie des meilleurs mondiaux, a
reçu plus d’un coup de corne par saison. Il y a un côté à la fois primitif
et mystique dans la corrida qui nous renvoie à des temps immémoriaux. C’est un
spectacle unique où la beauté le dispute à la peur de voir le matador blessé ou pire. Mais la corrida, c’est aussi un élément de la culture du Sud de la
France, une partie de notre identité nationale par conséquent, une tradition à
préserver donc.
Aux
opposants de la corrida
En outre,
les méthodes des opposants ne donnent pas forcément envie d’ouvrir le débat. Je
peux témoigner que depuis
mon papier de l’été 2010, je reçois parfois plusieurs dizaines de messages
par jour d’opposants à la corrida, qui saturent ma boîte mail. Bien sûr, quand
on prend position, on s’expose à des conséquences et celles-ci ne sont qu’un
désagrément relativement mineur, mais cette forme de harcèlement organisé (deux
années après un seul papier !) ne donne pas envie de discuter.
Pour toutes
ces raisons, je remercie le Conseil Consitutionnel pour son jugement. La corrida
fait partie de l’identité du Sud de la France, et de ce fait, et parce que son
interdiction ferait disparaître les toros qu’elle prétend protéger, je trouve
souhaitable de préserver cette tradition.
Egorger sans étourdissement un animal, le laisser crever pendant 20 minutes , cela c'est de la cruauté. Ils sont où les défenseurs des animaux ?
RépondreSupprimerJe crois que la corrida dérange non en raison de la souffrance des animaux mais parce qu'elle dérange les idéaux actuels. Il s'agit d'une célébration du courage et d'une acceptation de la mort, c'est très probablement cela qui insupporte les modernes.
RépondreSupprimerJard
Je vous invite à vous imaginer à la place du taureau avec une pique au milieu des omoplates... C'est sûr que cela ne ferait pas très.. moderne !
SupprimerJe ne suis pas de cet avis. Objectivement la tauromachie est une une horreur, subjectivement elle peut être en effet autre chose pour certains et Il est normal qu'il y ait des points de vue divergents sur ce sujet. Pour les régions de traditions taurines il y a un intérêt économique et social au maintien de la corrida et en cette période de crise...
RépondreSupprimerhttp://www.dailymotion.com/video/x44qss_alinea-3-anti-corrida-partie-2_news
http://www.dailymotion.com/video/x44qkb_alinea-3-anti-corrida-partie-1_news
Saul
http://www.sansmoderation.net/wp-content/uploads/2011/04/corrida.jpg
RépondreSupprimerhttp://www.massacreanimal.org/img/corrida1.jpg
Si vous trouvez normal la mort violente et l'agonie d'un pauvre animal devant une masse de dégénérés en effervescence, moi pas. Moi je trouves ca profondément dégoutant, écœurant et profondément choquant.
Dans ce genre de "spectacle", tout est fait pour que ce soit l'animal qui soit tué et non l'homme cruel...C'est de la pure barbarie.
Au delà de toutes tradition, il y a un principe qui est au dessus de tout: le droit à la vie, au respect et à nourrir avec le moins de souffrance possible.
Quand à l'élevage, un animal n'a pas besoin de l'homme pour vivre. Il peut très bien vivre dans un espace protégé. Et heureusement car l'homme est la pire espèce de cette planète. J'ai vraiment honte d'être un être humain.
Honte au conseil constitutionnel.
une simple question, êtes vous végétarien(ne)?
Supprimerje n'attend pas spécialement de réponse que l'on ne pourrait vérifier,mais juste montrer l'incoherence de beaucoup de personne dans ce domaine.
Je ne comprends vraiment pas quel plaisir on peut prendre à faire souffrir un animal... ce me semble être une résurgence des plus bas instincts de l'homme .
RépondreSupprimerEt je rajoute : Je ne comprends vraiment pas quel plaisir on peut prendre à voir souffrir un animal... ce me semble être une résurgence des plus bas instincts de l'homme .
SupprimerBravo !
SupprimerC'est pourtant complètement ritualisé. Les trois plus bas instincts de l'homme sont l'européisme, puis l'amour de l'Allemagne, enfin, servir les moules sans les frites (je suis du Nord).
SupprimerJard
et le baba sans rhum mais je mettrai l'amour de l'allemagne en premier : a ct'heur normal premier et la mère quelle s'en donne a cœur joie
SupprimerOpposant à la corrida, je ne souhaite néanmoins pas montrer du doigt le Conseil Constitutionnel pour sa décision, car personne ne lui a demandé de juger de la légitimité morale de cette pratique mais seulement de son adéquation avec notre constitution. Je ne saurais jugé mieux qu'elle du haut de mon incompétence en matière de droit, aussi soit !
RépondreSupprimerOpposant à la corrida, je ne souhaite pas non plus m'associer à la parti des défenseurs des animaux sans nuance dont les cris hystériques couvrent le bien-fondé de leur combat (on observe cette tendance chez de nombreux lobbyistes et sur de nombreux sujets !)
Mais puisqu'il nous est offert ici de débattre sereinement, voici quelques réflexions en réponse à d'autres réflexions :
- parler d'acceptation de la mort Ok, mais pour qui ? Le taux de mortalité "en service" des toreros est-il si élevé, l'assistance dont il dispose des autres protagonistes humains - je ne connais pas les termes associés à ses fonctions - si nulle ? Parler d'acceptation de la mort par l'animal est par ailleurs assez hermétique.
- le parallèle avec l'abattage rituel halal par le premier commentateur ou les souffrances des animaux d'élevage me semble fallacieux. Ca me fait penser à l'élève qui n'accepte pas de se faire réprimander par ses parents pour un 2/20 à son contrôle de maths au prétexte que ce ne serait pas si mal puisque son voisin a eu zéro !! Rejeter à la fois les conditions d'élevage et d'abattage indigne et la corrida peut très bien aller de pair, on s'en doute.
- le fait qu'une tradition ait une longue existence suffit-il à légitimer cette tradition ? On pourrait sans doute dresser sans problème une liste de traditions pourtant à une époque bien ancrées et heureusement disparues depuis !!
Lorsque certains jugent indignes des traditions comme la corrida ou les conditions d'élevage, il faut bien comprendre qu'on parle d'indignité à la fois pour l'animal et pour l'homme, dans la perspective de son élévation morale. Une affiche reproduite dans un manuel d'espagnol m'avait marqué "nada es tan vil como gozar del sufrimiento". On peut balayer l'idée de la souffrance animale, la relativiser, refuser de la mettre sur le même plan que la souffrance humaine. Pourquoi pas. Je ne comprends néanmoins pas ce qui sous-tend cette idée. Peut-être l'idée que l'animal, moins intelligent que l'Homme, ressentirait moins la souffrance. Or, la souffrance n'est pas proportionnelle à l'intelligence ; il ne nous vient pas à l'esprit de juger la souffrance d'un Homme atteint dans son intelligence comme plus acceptable, par exemple. J'ai même l'intuition qu'au contraire, l'animal ne peut en aucune manière relativiser ou sublimer sa souffrance et la peur de la mort, ce qui les laissent absolument brutes.
Si je m'élève contre la corrida c'est avant tout par rejet de la mise en spectacle de la torture et de la mise à mort, quelque côté esthétique qu'on puisse y déceler, au nom de la vocation de l'Homme à s'élever spirituellement et de la vocation des sociétés humaines à protéger les plus faibles et à proscrire toute forme de violence
Même avis que AJ Holbecq sur la corrida. Un animal ayant un système nerveux comme nous, il faut être débile pour prétendre comme certains que les tauraux ne souffrent pas.
RépondreSupprimeril suffit d'avoir eu des animaux pour comprendre qu'ils connaissent les souffrances physiques et même psychiques.
Et puis les traditions, elles changent. Il y a 50 ans les mariages étaient en robe blanche maintenant on ne se marie plus, on se pacse. La terre n'arrête pas de tourner parce que des traditions disparaissent.
La corrida permet à l'homme de se persuader qu'il serait un dieu avec possibilité de donner la mort à des êtres inférieurs. il y a là un certain nombrilisme que l'on cache sous des termes ronflants de courage des matadors.
Quand au risque 1 mort sur 33000 corrida, il est inférieur au risque de quelqu'un qui se fait anesthésier pour une opération.
Si j'étais méchant, je reprendrai le commentaire du chanteur Henri Tachan pour la chasse, pourtant j'ai envie....
Je suis heureux d'habiter le nord et que mon argent ne finance pas les corridas, par opposition au sud où des fonds publics sont injectés.
Comment au XXIème siècle, dans un pays dit civilisé, peut-on encore tolérer une telle barbarie organisée et prétendre qu'est un art une torture (avec des instruments divers et variés), d'un être qui souffre comme tout un chacun. N'oublions pas qu'avant son entrée dans l'arène le taureau est affaiblit et aveuglé. A ceux qui prétendent qu'il s'agit d'une tradition, qu'ils sachent qu'en leur temps les jeux du cirque, ainsi que les exécutions publiques en étaient également. Pour la petite histoire, il faut savoir qu'en 1900 il y eut un vote à l'Assemblée Nationale ou les députés avaient voté majoritairement pour la suppression des courses de taureaux et des combats de coqs; malheureusement, cette décision n'eût pas de suite. La corrida n'est pas défendable, et je suis fier d'être dans le camp des abolitionnistes de cette pratique honteuse. JJS
RépondreSupprimerC'est un sujet complexe et trop passionné d'un coté comme de l'autre.
RépondreSupprimerSur la souffrance animale, oui, on peut dire que le taureau est torturé pendant les longues dernières minutes de sa vie. Vie particulièrement privilégie en comparaison avec l'énorme majorité des animaux destinés à l'alimentation des hommes.
Question : que préférez vous ? une vie entière minable parquée dans un espace minimum, aucune liberté, nourriture standardisée, etc etc.. et une mort anonyme, indifférente, implacable, inévitable, relativement rapide et indolore ?
Ou une belle vie, dans la nature, libre, avec une fin peut être douloureuse et difficile, mais spectaculaire avec la possibilité de se battre, de porter atteinte a son bourreau?
Notre société refuse la mort, refuse surtout de voir la mort.
La tauromachie, c'est la mise en scène de la mort.
C'est complètement anachronique et ca disparaitra certainement naturellement dans quelques dizaines d'années, mais ca ne changera strictement rien à la condition animale. Mais on aura une fois de plus, caché cette mort que l'on ne saurait voir.
Le SDF, lui aussi est affaibli avant de mourir de froid dans la rue et cela suscite beaucoup moins de passions que la corrida. Ce n'est donc pas la souffrance qui vous dérange.
RépondreSupprimerJard
http://www.lacoccinelle.net/274648.html
RépondreSupprimerFrançis Cabrel "la corrida"
Complément à mon message de 10 h 54: je dirais exactement la même chose des chasseurs ...
La tauromachie est anachronique, aujourd'hui on n'accepte plus de voir la mort en face, elle disparaîtra malheureusement pour les taureaux de corrida, bien mieux élevé et nourris que le reste de leurs espèces comme j'ai pu le constater en Espagne. Mais ça les bobo ne le verront pas!
RépondreSupprimerPS: pour autant la corrida ne m'intéresse pas du tout mais je sais faire la part des choses.
Ne plus vouloir voir la mort en face est gravissime le monde n'est pas le manège enchanté des bisounours qui ne le voie que dans les hôtels climatisés aseptisés ou a la télé ; cela veut dire que nos défenses immunitaires physiques par excès d’hygiénisme et morales s'effondrent bon courage a la génération suivante
RépondreSupprimerPas vraiment fan de la corrida. J'en ai vu une à Madrid et j'ai trouvé ça ridicule. A peu près aussi idiot que 2 boxeurs qui se tapent dessus avec tous les effets postérieurs sur leur santé. C'est peut être un art, mais un art sado maso, une forme de drogue d'ailleurs . Quant aux risques, tout le monde en prend, ne serait ce qu'en allant sur la route ou autre chose et tout le monde sait qu'il mourrera un jour. Faut arrêter de nous raconter des salades sur l'éloge de la mise en scène de la mort. Surtout qu'en général c'est le taureau qui meurt lors d'une corrida.
RépondreSupprimerSi certains se sentent un peu loin de la mort, le remède est simple, il y a les hôpitaux avec ses malades en phase terminale et les cimetières avec ses enterrements.
L'aspect traditionnel m'importe peu, ou alors à ce compte on conserve l'excision ou la circoncision qui est aussi une belle connerie imposée au nom de la tradition et de l'identité. C'est vraiment à côté de la plaque.
Qu'un animal soit tué pour se nourrir, soit, mais de façon rapide et sans entretenir de souffrance inutile.
Il y a dans cette décision une affaire de gros sous et de lobbying.
Il ne faut peut-être pas confondre la mort qui est un phénomène naturel pour tout organisme et un spectacle de torture avec mise à mort.
RépondreSupprimerAlors l'argument de ne pas voir la mort en face ne tient pas, j'ai assisté mon père à ses derniers moments et n'ai pas besoin de voir des corridas pour affronter la mort.
Pour ce qui est des animaux en captivité c'est un autre débat et effectivement il y a des normes de bien -être animal à respecter, contre les élevages en batterie où les poules ne peuvent déployer leurs ailes par exemple.
Et on est cohérent quand on s'élève contre les corridas et d'autres conditions d'élevage.
Tout à fait d'accord. La mort est partie de la vie, pas besoin d'en faire la promotion par un pseudo art frimeur. La mort c'est toujours triste et pitoyable. "Viva la muerte" est l'un des slogans les plus stupides qui soient. Personne n'a de maitrise de la vie et de la mort. Les fans de la corrida sont des branleurs qui prétendent dévoiler des mystères de la vie et de la mort.
SupprimerIl n'y a aucun mystère religieux ou artistique, il n'y a que le fait banal de la vie et de la mort, la disparition.
Mon père a assisté à la mort de son père, une nuit d'agonie à la suite d'un accident vasculaire mal traité à l'époque.
SupprimerCe sont ces moments simples, douloureux et tristes qui nous confrontent à la mort, pas les paillettes des corridas qui ne sont que de la prétention un peu malsaine de crétins qui se cherchent une gloire en massacrant des taureaux et en réchappant de leurs cornes.
La mort n'est pas un spectacle, la mort est une réalité que les spectacles occultent.
Oui, mais il faut aussi voir l'évolution du rapport à la mort dans notre société au fil du temps.
SupprimerCa va disparaitre petit à petit comme on disparut d'autres pratiques traditionnelles au fil du temps.
Personnellement je suis plus choqué par les beuveries que sont devenus certaines ferias que par les corridas elles mêmes
Bonjour Laurent Pinsolle,
RépondreSupprimerexcusez moi d'intervenir (encore) hors sujet, mais voici un article sur le droit de vote des étrangers qui pourrait vous intéresser :
http://l-arene-nue.blogspot.fr/2012/09/droit-de-vote-des-etrangers-le.html
A quand un article de votre part à ce sujet ?
Cela a déjà été abordé il y a quelque temps sur votre blog :
http://www.gaullistelibre.com/2012/04/comprendre-le-vote-front-national.html?showComment=1335467210679#c8562410882657998694
Bien à vous.
PS: moi je suis contre la corrida... merci tout de même pour cet article qui explique votre position.
@LP
RépondreSupprimerBravo pour votre prise de position, je suis moi même aficionado et fréquente régulièrement les arênes d'Arles, de Nimes et de Béziers.
Si la corrida existe toujours en France depuis la loi Gramont de 1850 et son amendement en 1951, c'est que tous les gouvernements ont bien compris son importance (sur le plan culturel et économique) dans les départements français où cette tradition est légale. Bref, interdire la corrida en 2012 serait un suicide politique étant donné que cela intéresse une très faible minorité de français mais ce serait une provocation inacceptable pour tous les aficionados quelle que soit leur appartenance politique.
D'ailleurs, l'exception de l'abolition des corrida en catalogne est avant tout une pique (1er tercio !) des catalans indépendantistes à l'encontre du gouvernement basé à Madrid.
Ceci étant dit, le pire ennemi de la corrida est paradoxalement sa vulgarisation "commerciale" qui pourrait la dénaturer en un spectacle formatté et aseptisé faute de toros dignes de ce nom (Victorino, Cuadri Vides, Escolar Gil, Miura, Dolores Aguirre) ou faute de de grands toreros dont effectivement Padilla et Jose Tomas qui jouent leur vie à chaque fois.
J'adore la corrida.
RépondreSupprimerC'est plus qu'un combat entre homme et animal. La corrida représente un très ancien rituel symbolique: lutter puis vaincre la mort. C'est l'une des raisons pour laquelle des gens tels que Picasso ont aimé la corrida.
Les opposants font preuve d'hypocrisie, d'une hypocrisie bête. Demandez donc à un pêcheur (très nombreux en France) s'il serait prêt à renoncer à son sport favori; regardez le poisson qui gigote au crochet, qui meurt lentement, très lentement.....Et la chasse à la courre....
Moi évidemment je me dis que ça fait souffrir un animal, mais en même temps je suis évidemment pour préserver cette tradition, identité d'une région, identité nationale.
RépondreSupprimerOn voit comment sont traités des millions d'animaux partout pour qu'ils finissent dans nos assiettes (luttons d'abord contre les dérives de l'élevage intensif et des abattoirs indignes qui concernant beaucoup plus de bêtes). Quelques corrida ce n'est pas si grave.
Interdisons aussi la chasse et la pêche ? ça fait mal aux animaux ? Non, ce n'est pas sérieux.
Pour préserver cette exception,
pour le maintien de la corrida.
"Interdisons aussi la chasse et la pêche ? ça fait mal aux animaux ? Non, ce n'est pas sérieux."
SupprimerQuel argument !
Vous avez vu des chasseurs prendre du plaisir en enfoncant des piques, en faisant saigner l'animal pour l'épuiser, avant le coup de grâce ?
Vous martyrisez le poisson avant de le tuer ?
Comparaison n'est pas raison, là, cela frole le ridicule.
Il y a tout de même un manque flagrant d'imagination que de prétendre que sans la corrida la vie serait sans valeur.
RépondreSupprimerC'est à peu près aussi idiot que la charia, cette loi qui pourrit la vie de plusieurs.
Ras le bol des archaïsmes. Même dans les pays arabes, il y a des gens pour s'opposer aux traditions débiles. Et c'est tant mieux. A bas les traditions stupides et cruelles.
Le 3 janvier 1889, dans une rue de Turin, Frédéric Nietzsche eut sa crise de folie finale en se jetant, pour le protéger, à la tête d’un cheval que son cocher maltraitait violemment. Il avait pourtant écrit, dans Par-delà bien et mal, que tout ce qui en l'homme relève de la bête de proie et du serpent sert tout autant à l'élévation de l'espèce "homme" que son contraire.
RépondreSupprimerNous n’avons pas fini d’explorer les contradictions qui sont en jeu dans notre rapport à l’animal. Il nous faut nous détacher de ce dernier, de la sensibilité à sa souffrance par conséquent, pour nous rappeler que nous sommes des hommes. Mais nous ne le serions pas non plus totalement si nous étions incapables de ressentir de la compassion, y compris à l’égard des animaux.
YPB
Une voie basée sur la compassion est évidemment en contradiction avec la corrida Nous en sommes revenu à la for. Cette dernière est plus tôt liée à une relation morbide avec la mort que l'on cache sous toute une cérémonie un peu comme on faisait avec les dieux autrefois à qui il fallait faire des sacrifices. la Vénération de la mort considérée comme une déesse reprise sur ce blog par certains est un phénomène ancien (cf. les différentes représentations de cette dernière dans l'histoire) mérite des études psychanalytiques sur l'esprit humain mais ne nous protège de rien et a un caractère très archaïque.
RépondreSupprimerEn résumé être un homme, c'est à dire un animal ayant bénéficié d'un développement particulier lié au langage, pour moi est se libérer de ses pulsions primitives que l'on cache sous des traditions avec un lyrisme qui sonne faux.
Le désir d'accumulation à l'origine du capitalisme en est une autre, un autre sujet de psychanalyse où l'accumulation infinie serait un moyen inconscient de transcender la mort, autre thèse développée par des psychologues qui fait réfléchir.
@ Anonyme
RépondreSupprimerJe ne sais pas où vous avez vu une corrida où le toro est égorgé.
@ Jard
Point très juste. Le rapport à la mort dans la corrida nous renvoie à des temps qu’il est parfois difficile de comprendre.
@ JJS
Même si je comprends que l’on puisse être choqué et même s’il convient de respecter les animaux, ces derniers ne sont pas des humains.
@ Saul
Il y a aussi un intérêt économique et social en effet.
@ CyrilCG
Quand je parle d’acceptation de la mort pour les toreros, c’est une réalité. Les exemples que je cite (Padilla et Castella) sont des matadors qui ont pris en moyenne plus d’une cornada tous les ans, sont passé près de la mort plusieurs fois. Et je peux te dire que l’on sent souvent le danger, pas toujours, mais souvent.
Point juste sur les conditions de mise à mort. Mais, là, il y a tout de même un point important si on prend en compte le bien-être animal : les toros de combat sont des animaux dont les conditions d’élevage sont parmi les meilleures au monde, bien meilleures que les animaux que nous mangeons. Certes, leur mort est plus douloureuse, mais elle vient après cinq années d’une vie bien plus confortable que celle que l’homme accorde en général aux animaux. En outre, y aurait-il des toros de combat s’il n’y avait pas de corrida ?
Point juste également sur les traditions mais on peut aussi renverser le problème : ce n’est pas non plus parce qu’il s’agit d’une vieille tradition qu’il faut y mettre fin.
Je comprends le point sur la souffrance. Ce n’est pas parce que le toro est un animal qu’il faut le faire souffrir bien sûr. Mais il ne s’agit pas d’un spectacle de torture (où il y a un fort qui ne risque rien pour faire du mal à un faible qui ne peut pas se défendre), la corrida est un combat, certes déséquilibré, mais où l’homme prend à tout moment le risque d’être blessé ou de mourir.
@ André
1 sur 33 000 corridas ? Cela me semble très faible.
Ce n’est pas de la torture stricto sensu, cf commentaire précédent.
@ Alain34 & Patrice
D’accord
@ Olaf
Cela va au-delà à mon sens.
@ Romain C
J’ai vu (et twitté) le papier de Coralie, que je partage. Je ferai peut-être un papier sur le sujet car j’y suis opposé.
@ Santufayan
Merci pour ces rappels
@ Robert
Je ne crois pas que les opposants soient hypocrites. On peut comprendre quand même que cela choque (les piques, les banderilles avant la faena).
A L. Pinsolle. Même si les animaux ne sont pas des humains (quoi qu'à mon sens certains le sont bien plus que certains hommes sans sentiments), ce n'est pas une raison pour justifier des souffrances parfaitement INUTILES.
RépondreSupprimerQuand on dit s'il n'y avait pas de corridas, il n'y aurait pas de taureaux de combats, on fait reposer les choses sur la tête au lieu des pieds.
RépondreSupprimerCette race de taureaux a été crée par l'homme pour n'avoir que des animaux qui chargent sans fin sur une cape rouge, ce que ne ferait pas un taureau de camargue par exemple.
Alors s'il n'y a plus de corridas plus de toros et alors? Dans le monde des tas de variétés disparaissent suite à l'activité humaine
sans que cela ne choque la majorité des gens.
Par ailleurs je maintiens mes propos, dans les spectateurs, il y a des curieux bien sûr, certains qui aiment voir couler le sang (le sadisme fait partie de l'esprit humain) et ceux qui veulent vaincre la mort (repris sur ce blog), qui ont une relation morbide avec cette dernière etqui veulent donner des leçons aux autres qui voudraient faire abstraction de cette réalité.
C'est dur de reconnaître que nous ne sommes qu'une espèce comme une autre, plus développée en raison du langage notamment et que nous aurons une fin toute naturelle comme tous les organismes vivants. C'est cela la mort!
Maintenant sur le risque, encore une fois que l'on compare les toreros morts dans l'arêne sur le nombre de corridas et les décès lors d'anesthésie. Alors le courage, on peut en parler longtemps, celui des pompiers, des militaires, etc... Ce courage ne justifie rien.
Pour moi le courage, ce n'est pas de s'exposer à des risques inutiles, mais de s'exposer à des risques inhérents au sauvetage de vies. Le pompier, le maitre nageur sauveteur, l'infirmière et les risques de contamination...qui ne font pas un spectacle.
Supprimer@André
RépondreSupprimerComme je l'ai suggéré dans mon message précédent il est plus probable que la corrida disparaisse un jour faute de grandes ganaderias de toros que l'inverse. Les toros qui chargent sans fin sur la cape ne feront pas les grandes corridas de demain puisque la corrida est une mise à mort ritualisée du toro mais doit également rester un risque (y compris mortel) pour le torero. Sinon autant reconvertir tous les matadors en garcons bouchers ! Si José Tomas fascine c'est parce qu'il témoigne de sa passion en mettant sa propre vie en jeu. Il ne s'agit pas ici seulement de courage.
L'évolution du toro de combat est très significative : dans les débuts de la corrida, les toros revenaient 8 fois à 15 fois charger le picador alors qu'aujourd'hui 3 à 4 piques sont déja exceptionnelles. D'autre part lors de la dernière suerte, l'estocade à "recibir" était la norme (le torero fait charger le toro et place l'épée en opposition) alors qu'aujourd'hui c'est rarissime. Le torero estoque le toro immobile (à volapié) car les toros d'aujourd'hui n'ont plus la vivacité suffisante pour charger sur l'épée après la faena.
L'autre dimension qu'il ne faut pas oublier, c'est l'appartenance des aficionados à une tribu d'initiés qui se retrouve régulièrement dans les arênes des férias d'Espagne et de France. Je ne vois pas d'autres profils sur les gradins que des passionnés de toros (et parfois quelques touristes) ... très peu de psychopathes, sadiques et pas de vampires non plus :-))
@ André
RépondreSupprimerOui, mais je ne suis pas sûr que leur destin soit moins bon que celui des animaux d’élevage, loin de là.
Sur les spectateurs, pas d’accord. Il n’y a personne qui aime voir couler le sang. Je peux vous dire puisque j’y vais de temps à autre. Le public valorise au contraire les matadors qui ne font pas trop piquer un toro et ceux qui tuent vite et efficacement. Tout le contraire de sadiques.
Sur le risque, je le rappelle avec les exemples que je donne. Certains matadors prennent en moyenne plus d’une cornada par an, donc en matière de courage et de risque, cela montre que ce n’est pas comme se faire anesthésier.
@ Olaf
C’est la dimension romantique de la corrida
@ Santufayan
Je suis bien d’accord.
Quelle déception pour moi de voir que ta plume a écrit ça :s !
RépondreSupprimerPassons outre l'avis de CC, qui est purement juridique.
Ton avis me semble reposer davantage sur le plaisir du spectacle, que sur un raisonnement sur sa légitimité. Ou alors le raisonnement est un peu court, une fois n'est pas coutume ;)
Si on s'accorde à ce que l'animal, doté d'un système nerveux, est capable de souffrir, comme il l'est de compatir, alors, nous, espèce supérieure (je suis d'accord avec toi), avons un devoir moral de limiter sa souffrance.
Je suis consterné par l'argument de tradition locale. Il n'en est que trop d'exemples de ces traditions dont on s'accomode. Quid du sort de ânes au Maghreb, des combats de coqs ou de chiens en Asie, des safaris de chasse en Afrique ou en Australie ?
Mais on peut encore aller plus loin pour invalider ce principe de relativisme culturel : l'excision souffre-t-elle la tolérance ? Que la pratique porte sur l'humain empêche de voir l'impasse dans laquelle un tel principe peut conduire ?
Tuer l'animal pour se nourrir, pour commercer et vivre, je le comprends et l'accepte. La corrida, c'est une mise à mort à presque tous les coups, car comme tu le dis le combat est loin d'être loyal, on est loin par exemple du rite initiatique où un jeune guerrier doit affronter un lion.
Le spectacle ne vaut pas l'accommodation morale.
Bien à toi
Mathieu
"Point juste également sur les traditions mais on peut aussi renverser le problème : ce n’est pas non plus parce qu’il s’agit d’une vieille tradition qu’il faut y mettre fin."
RépondreSupprimerOn est tout à fait d'accord là-dessus !
Je veux bien aussi entendre que la vie d'un taureau de combat est plus enviable que celle d'un poulet ou qu'un veau de batterie, il n'y a pas photo, c'est certain ! Mais je suis toujours gêné qu'on justifie le mal par le pire.
Je n'avais jamais fait attention encore à ce texte de loi qui fournit une exception à la corrida et au combat de coqs :
Article 521-1 du code pénal
"Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende. [...] Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne sont pas non plus applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie".
Qu'il y ait besoin d'édicter cette exception ne vaut-il pas reconnaissance que oui, corrida et combats de coqs, sans cela, devraient être considérés comme sévices graves/actes de cruauté ?
Le problème de la corrida est que, en suivant la loi, le matador serait hors la loi sur 95% du territoire français.
RépondreSupprimerCe principe d'exception pour tradition est avant tout économique, car ne reposant sur rien du tout. Une loi ne devrait pas contenir d'exceptions pour les traditions de chacun, sinon quelle en est la valeur ? Alors, soit on autorise la torture, soit on l'interdit.
"La corrida est un art traditionnel, un duel esthétique entre un homme et un toro où, dans une société où nous cherchons sans cesse à éliminer tout risque, le matador risque sa vie à tout moment."
==> Cet argument est souvent repris concernant ce sujet, mais je ne comprends pas le rapport avec un société où l'on chercherait, soit-disant, à éliminer tout risque, et la corrida.
Je rappelle un chiffre : un matador meurt tous les 30000 taureaux tués, autant dire à peu près autant qu'un citoyen lambda prenant sa voiture. Il faut donc démystifier tout ça, même si ça le fait de dire "j'affronte une bête 500 kg" ; oui, tu l'affrontes, toi, tes potes, et la bête est droguée, et la bête ne voit rien parce que passe de l'obscurité à la lumière, et la bête est perdue dans l'arène circulaire, et la bête ne connait rien de toi alors que tu connais toutes ses faiblesses que tu exploites avec ta cape (muleta), etc.
Et pour finir, en considérant même que les torero risquent leur vie (ce qui est faux, comme je viens de le dire, mais supposons), je ne vois pas en quoi le spectateur prend des risques. Alors si son but est de voir quelqu'un prendre des risques, autant aller voir un grimpeur, un pilote de F1 ou je ne sais quel autre vrai sportif qui en chie et sans jouer de rôle. Ou, mieux, devenir pompier, ce qui lui permettra de sauver des vies au lieu de regarder un guignol qui en prend, et surtout lui fera apprendre la dignité, le respect et la modestie dont manquent cruellement les toreros en collants roses.
Les taureaux de combat disparaîtraient sans corrida ?
1°) Faux ! Seule une faible proportion des taureaux de combat va dans l'arène.
2°) Supposons que ça soit le cas, n'importe quel vrai défenseur des animaux vous dirait qu'il vaut mieux laisser s'éteindre une race créée par l'homme et inutile à l'éco-système (contrairement aux espèces sauvages) qu'encourager les naissances pour que des nouveaux individus soient torturés à mort. Défendre les animaux, c'est défendre des des vies et non collectionner des races.
Enfin, vous comparez la corrida à certaines conditions d'élevage pour la justifier.
Mais, une question : en quoi une horreur justifie-t-elle l'existence d'une autre ?
Par ailleurs, comment faire évoluer la condition animale dans ces élevages, dans un pays qui tolère encore qu'on torture à mort des animaux pour le spectacle ?
Au final, cet "argument" se retourne donc contre vous.