Compétitivité,
compétitivité : ce mot est devenu depuis quelque semaines l’alpha et
l’omega du débat politique, à gauche comme à droite, ainsi que dans tout le
petit monde médiatique. A
quelques jours de la publication du rapport Gallois, faute est de constater
que le débat n’est pas à la hauteur.
Un
malaise politique
Quelque
part, il est étonnant que ce débat n’ait pas émergé plus tôt : la
dégradation de notre commerce extérieur n’est pas nouvelle. Si notre déficit
atteint 70 milliards d’euros aujourd’hui, il
était déjà de la moitié il y a cinq ans (et à l’équilibre il y a 10 ans).
Du coup, il est un peu risible de voir l’UMP sommer le PS de prendre des
mesures pour améliorer la compétitivité du pays après avoir tellement sommeillé
que la
seule mesure prise était applicable à la rentrée 2012…
De son côté,
le gouvernement semble mal à l’aise dans ce débat et on se demande ce qui lui est
passé par la tête de demander un rapport à Louis Gallois, braquant les
projecteurs des médias sur un sujet où il n’a pas grand chose à dire et ne
semble pas vouloir faire grand chose non plus. Du coup, François Hollande a été
contraint de dire, avant même sa publication, qu’il
n’appliquerait pas sa recommandation principale, à savoir une baisse des
charges de 30 milliards.
Pourtant, la
pression sur le gouvernement est forte puisqu’une
association de grands patrons, a présenté ses propositions dans le JDD : baisse des dépenses
publiques de 60 milliards en cinq ans, baisse des cotisations sociales de 30
milliards en deux ans en partie financée par une hausse de la TVA. En fait, le
PS est coincé dans un paradoxe car il
accepte le cadre mondialisé qui créé le problème de compétitivité tout en rechignant
aux mesures qui en découlent, souvent antisociales.
La
compétitivité en perspective