Cela fait
déjà plus de deux ans que des économistes de tout bord, ou
que sur ce blog, les dangers des politiques d’austérité sont décryptés.
Malheureusement, l’Espagne,
le
Portugal et la
Grèce poursuivent des politiques suicidaires, comme
même The Economist le reconnaît, après
le FMI…
L’austérité
sauvage, cela ne marche pas
Bien
évidemment, on connaît les ravages des politiques d’austérité en matière de
chômage (qui a triplé, de 7/8% en 2008 en Espagne et en Grèce à environ 25%
aujourd’hui), ou en matière de pouvoir d’achat et de couverture sociale. Ces
conséquences devraient déjà à elles seules faire réfléchir les Attila de
l’austérité (dont certains se disent « socialistes » - sic-) et les
faire s’interroger sur l’immense coût social de cette austérité qui provoque
des millions de drames humains.
En plus, ces
politiques ne sont même pas efficaces pour atteindre leur objectif premier, à
savoir la baisse du déficit budgétaire. En effet, si l’on observe l’évolution
des déficits de 2009 à 2012, on constate qu’ils ont baissé de 4 points du PIB
aux Etats-Unis (11,6 à 7,6%), de 4,2 points au Portugal (10,2 à 6%) et de 4,5
points en Espagne (de 11,2 à 6,7%), soit des chiffres comparables, d’autant
plus que les estimations ont tendance à être révisées à la hausse pour les deux
derniers (l’OCDE
prévoyait encore 4,6 et 5,4% en juin) et à la baisse pour le premier (8,3%
prévu en juin).
Bref, les
Etats-Unis obtiennent la même baisse de leur déficit budgétaire que l’Espagne
et le Portugal en évitant, au niveau fédéral, les coupes massive dans les
dépenses ou les hausses punitives des impôts, tout simplement parce que cela
permet de conserver de la croissance. Au contraire, les politiques monstrueuses
mises en place en Europe, en plongeant les économies dans la récession,
annulent la majeure partie des effets qu’elles souhaitent avoir. Tout le monde
y perd !
A quand
le changement ?
Et cette
austérité sauvage a aussi le don de provoquer une envolée de la dette bien plus
importante dans les pays qui la pratiquent, puisqu’outre le fait de ne pas
parvenir à réduire leur déficit plus vite que les pays qui adoptent une
attitude plus pragmatique (d’autant plus qu’ils sont aidés par la
monétisation d’une partie de leur dette par leur banque centrale), la
baisse de leur PIB fait exploser le poids de leur dette encore plus rapidement
que pour les pays qui ne mènent pas ces politques…
L’examen du
taux d’endettement de 2008 à 2012 montre en effet que la dette étasunienne
est passé de 76% à 109% du PIB, soit une hausse de 33 points, contre 40 points
en Espagne (48 à 88% du PIB) et 44 points au Portugal (80 à 124% du PIB). Et
encore, les
statistiques de l’OCDE (de juin) ne prennent pas encore en compte
l’aggravation de la situation dans la péninsule ibérique ni la légère
amélioration qui se fait jour aux Etats-Unis, ce qui va encore amplifier
l’écart.
Oui, les
politiques austéritaires, pour
reprendre le terme de Paul Krugman, sont une folie humaine. Une folie car
elles ignorent totalement les conséquences sociales dramatiques qu’elles
provoquent, tout en ne parvenant même pas à atteindre leurs objectifs.
Tu dis "folie", mais ne faut-il pas parler de crime, en plus, au moment où le petit François nous fait de la repentance à tout-va.
RépondreSupprimerJe ne peux m'empêcher d'avoir l'image de l'Allemagne qui détruit ses pays satellites pendant que la France pétainise à nouveau. Est-ce relativement juste?
Mention spéciale à ses connards du Front de gauche qui veulent rester dans l'Union Européenne. La gauche actuelle est morte, elle doit totalement se réinventer. En attendant, nous allons vers une grande alliance UMP-centre-PS-Front de gauche pour un maintien dans l'Europe quelque soit le coup humain. Après tout, ce ne sont que des pauvres.
Jard
Je crois que tu n'as pas bien saisi la position du FDG :-)! Je ne défend pas toutes leurs positions notamment sur l'Euro et il est vrai qu'il leur reste beaucoup de travail à faire pour arriver à un vrai programme de rupture cohérent (Comme la grande majorité des alternatifs notamment et surtout le FN qui était encore néoliberal il y a 3 ans et qui passe sont temps a chercher des bouc émissaires pour écarter le peuple des vrais problèmes ...) mais de la à parler d'alliance UMP-centre-PS-Front de gauche c'est le grand n'importe quoi!
SupprimerSinon en gros et si j'ai bien compris l'idée du FDG c'est de mettre une bonne fois pour toute réellement l'UE devant ses contradictions pour la forcer à changer de l'intérieur, si c'est impossible ok on sort mais avant on essaye de ne pas tout détruire.
A lire régulièrement les commentaires du blog de Laurent Pinsolle je vous ai connu plus inspiré.
red2
Une alliance de fait. Imaginons le FN au second tour en 2017. Le Front de gauche appelera à voter UMP ou PS.
SupprimerCe n'est pas ce que j'ai compris des positions du FdG. Il semble que ces gens deviennent une banale gauche sociétale. L'essentiel, ce sont les droits des LGBT, au moment où l'UE risque de détruire les pays du sud de l'Europe. Je crois que cette gauche ne présente plus d'intérêt et, que pour les cinq à dix ans à venir, le FN est le seul parti d'alternance possible.
Jard
Excusez-moi, mais il est bien clair que le front de gauche n’appellera pas à voter UMP contre le FN !
Supprimerhttp://lelab.europe1.fr/t/en-cas-de-duel-ump-fn-jean-luc-melenchon-rejette-le-front-republicain-systematique-2866
Nous verrons peut-être en 2017. Là, vous parlez d'élections locales nettement moins importantes qu'un second tour de présidentielles.
SupprimerJe veux dire, en gros, que je sens le FdG abandonner de plus en plus les classes populaires et que les classes moyennes pourraient s'unir en 2017 sur le refus du changement.
Jard
les "Attila de l'austérité" : bravo pour la formule. C'est littéralement ça et ça nous sort des comparaisons parfaitement inadéquates avec le totalitarisme, par exemple.
RépondreSupprimerEmmanuel B.
"l'Allemagne qui détruit ses pays satellites"
RépondreSupprimerNon, ces pays se détruisent tout seuls.
Ouvrez donc les yeux! C'est l'Allemagne de Merkel qui dicte sa loi pour imposer des politiques absurdes, inefficaces et contreproductives. Par lâcheté tous les dirigeants de l'UE y consentent.
SupprimerLorsque Ford ferme Genk (10 000 salaries direct et indirect ) alors que Ford Cologne est plus vieux et fais des voitures plus petites , c' est parce que la direction Ford Europe est en Allemagne.
SupprimerLa region de Limbourg vient de se prendre une violente claque :
http://trends.levif.be/economie/actualite/entreprises/c-est-ford-cologne-qu-il-aurait-mieux-valu-fermer/article-4000198364497.htm
Mais comment oser vous critiquer l'Allemagne ?!
SupprimerMais non enfin !!!
RépondreSupprimerIl parait que la fin de la crise est proche... sans doute pour laisser la place au chaos...
Misère de misère
"Halte à la saignée....."
RépondreSupprimerSelon mes infos, le gouvernement allemand défendra l'euro, et quelque soit le prix du sauvetage. Il y a beaucoup d'argent en jeux, des intérêts aussi.
Je pense que l'avis de LP, selon lequel l'Allemagne souhaiterait secretement la fin de l'euro ou sa sortie, n'est pas vérifiable. Il s'agit plutôt du contraire.
Jard
RépondreSupprimerUn truc curieux, c'est la permanente comparaison avec l'Allemagne qui détruirait l'industrie française, car payant soi disant au lance pierre ses salariés.
Regardez la Suisse : une monnaie forte et un pouvoir d'achat élevé des salariés avec pourtant un important excédent commercial, une forte part de l'industrie et de l’innovation, un faible chômage.
Je suis incapable de vous répondre. L'importance du secteur bancaire n'explique-t-elle pas la différence de salaire avec l'Allemagne? Il faudrait également comparer avec l'Autriche.
SupprimerJard
"C'est l'Allemagne de Merkel qui dicte sa loi"
RépondreSupprimerVous plaisantez, c'est aussi la position d'autres pays comme la Finlande, d'appliquer les traités signés. D'ailleurs, la Grèce n'aurait jamais dû être renflouée selon les traités, moyennant quoi elle aurait fait défaut et s'en sortirai mieux et l'Europe ne serait pas, ou moins, le souk qu'elle est actuellement.
Le no bail out des états membres, c'est d'ailleurs aussi la règle aux USA dont l'équivalent de la Grèce est la Californie.
C'est vraiment l'Allemagne qui dicte sa loi avec ses pays relais de l'eurodeutschmark comme avant la zone Mark.Tout le reste n'est que littérature. Comme les traités ne cessent d'être bafoués ils ne valent même pas par leur poids en papier!
Supprimer@Olaf
RépondreSupprimerOui on est d'accord, la France est moins efficace que l’Allemagne ou la Suisse mais du coup notre monnaie doit être plus basse en conséquence sinon c'est simplement la mort de notre industrie... L'Euro ne permettant plus ce rééquilibrage on arrive a la catastrophe actuelle. Todd à une époque n’arrêtait pas de répéter justement que un des problème c'est ce refus des élites Françaises de reconnaitre la supériorité de l'industrie allemande et d'en tirer la conséquence qui s'impose, à savoir il faut protéger un minimum l'industrie française.
red2
red2
La vision de l'europe pour les élites allemandes:
RépondreSupprimer-Une industrie concentrée en Allemagne
-Les autres grands pays européens découpés en régions, donc impuissants.
Ce plan a été patiemment pensé, décliné avec l'Euro, l'UE et commence à porter ses fruits.
D'ailleurs, c'était aussi la vision des nazis: Europäische ökonomische Gemeinschaft -> communauté économique européene, ils ont même pas pris la peine de changer le nom après la guerre.
Beaucoup de fondateurs de l'UE étaient des sympathisants nazis (ex.: Schumann), c'est peu connu en France mais dans d'autres pays, on le sait très bien.
@ Tous
RépondreSupprimerJ’ai peut-être été un peu tonique ces derniers temps, ce qui explique que le ton des commentaires montent plus vite qu’avant. Je souhaite que ce blog reste un lieu de débat serein et non agressif. Merci à tous de faire un effort pour modérer quelque peu vos propos.
@ Jard
Pour le Front de Gauche, c’est plus compliqué que cela. Il y a débat en interne, même si la ligne officielle reste UE + euro. Il ne sert à rien de les traiter de connards. Je trouve cela plus que déplacé… Ils s’intéressent à l’économie aussi quand même…
Quand au FN, entre son extrémisme, ses dérapages et le manque de compétences de sa chef, il n’ira pas bien loin même s’il est encore haut (et le restera quelque temps, le temps qu’une autre alternative émerge).
@ Red2
Je partage vos commentaires.
@ Emmanuel B
Merci.
@ Jard, Olaf et anonyme
Sur l’Allemagne, c’est un peu plus compliqué que cela. Elle a accepté la monnaie unique et a joué selon les règles qui lui étaient données car elle y est entrée avec une monnaie chère… Elle a adopté un modèle de développement cohérent avec son histoire et le cadre européen. Le problème est que ce modèle n’est pas réplicable (tout le monde ne pouvant pas croître avec un excédent commercial grandissant). Et si Merkel impose l’austérité, c’est parce qu’elle ne veut pas engager plus d’argent, ce qui est assez logique.
@ Robert
De la sorte, l’Allemagne essaie de minimiser les risques de perdre l’argent qu’elle a garanti. Et (j’avoue que c’est une théorie originale), cela pourrait aussi pousser d’autres pays à sortir si elle ne veut pas en prendre l’initiative.
@ Olaf
D’accord sur la position de l’Allemagne.
La Suisse profite de sa position de parasite fiscal et financier. Ce n’est pas réplicable.
@ Anonyme
Cela me semble bien improbable. L’Allemagne ne voulait pas de la monnaie unique.
D'ac, ce n'est pas bien de les insulter, j'aurais pas du, mais...cela soulage. Je me suis fait agresser sur des blogs par des gauchistes, cela fatigue.
SupprimerJard
LP
RépondreSupprimer"La Suisse profite de sa position de parasite fiscal et financier. Ce n’est pas réplicable."
Non, l'Irlande, la GB, Chypre et d'autres paradis fiscaux ne s'en sortent pas du tout bien. L'argument du paradis fiscal ne tient pas pour expliquer à lui seul l'économie Suisse.
@ Olaf
SupprimerL'Irlande et la GB ont souffert d'une énorme bulle immobilière et financière qui ont toutes les deux explosé (dans des proportions différentes). La Suisse n'a pas eu de crise immobilière et son secteur financier a plutôt bien tenu. Et elle continue à profiter d'un afflux de capitaux (individus et entreprises) pour bénéficier de sa fiscalité plus que clémente (plus encore que l'Irlande et la GB). C'est plus facile de la sorte.
LP
RépondreSupprimerRésumer le modèle allemand aux exportations et 2 ou 3 autres paramètres est très réducteur, c'est nettement plus complexe. Un mix de la période pré-Schröder, de capitalisme rhénan et post-Schröder.
La sortie de l'Euro peut donner des marges à la France, quelques mesures de protectionnisme aussi, mais ce sera loin d'être suffisant, car ensuite il y a un colossal chantier de changements à réaliser concernant les problèmes franco-français. Et cette seconde phase incontournable n'est pas dans l'esprit des français, ni de leurs dirigeants publics ou privés. Un peu de protectionnisme peut aider, mais l'arme est à manier avec précaution car elle peut vite se retourner.
@ Olaf
SupprimerVous avez raison. Il y a beaucoup de choses qui expliquent le modèle allemand, le rapport à l'entreprise, à l'innovation, la construction d'un tissus industriel performant, les liens avec l'Est, un bon choix de spécialisation industrielle... Des décennies de politiques qui donnent leurs fruits aujourd'hui.
Il faudra bien sûr redémarrer le moteur productif autrement que par la monnaie et le protectionnisme.
Sinon, j'ai lu la position de NDA sur cette affaire d’accouchement prématuré. Je trouve qu'il s'égare dans une vague médiatique réactionnelle, alors qu'il devrait prendre plus de recul sur cet évènement que même la mère à dénoncé, faisant ainsi preuve d'un peu plus de discernement que les politiciens avides de coups de com. On est dans le sarkozysme généralisé, un fait divers et c'est la surenchère de déclarations tonitruantes par des canards sans tête.
RépondreSupprimer@ Olaf
SupprimerEn même temps, sa position est cohérente. Il dénonce les fermetures excessives de services publics et leur libéralisation depuis des années. Il est logique qu'il souligne les conséquences des causes qu'il critique depuis longtemps. Cela montre qu'il a raison.
En zone euro, la dette publique de plusieurs Etats atteint des sommes inimaginables.
RépondreSupprimerEn zone euro, la dette publique de plusieurs Etats est devenue hors de contrôle.
Plus personne ne contrôle quoi que ce soit.
1- Médaille d'or : dette publique de la Grèce : 300,807 milliards d'euros, soit 150,3 % du PIB.
2- Médaille d'argent : dette publique de l'Italie : 1982,239 milliards d'euros, soit 126,1 % du PIB.
3- Médaille de bronze : dette publique du Portugal : 198,136 milliards d'euros, soit 117,5 % du PIB.
4- Dette publique de l'Irlande : 179,718 milliards d'euros, soit 111,5 % du PIB.
5- Dette publique de la Belgique : 382,922 milliards d'euros, soit 102,5 % du PIB.
6- Dette publique de la France : 1832,599 milliards d'euros, soit 91 % du PIB.
7- Dette publique de Chypre : 14,939 milliards d'euros, soit 83,3 % du PIB.
8- Dette publique de l'Allemagne : 2169,354 milliards d'euros, soit 82,8 % du PIB.
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-24102012-AP/FR/2-24102012-AP-FR.PDF
ratio dette/PIB absurde !
Supprimerhttp://pratclif.com/protection-sociale/xerfi1/xerfi1.htm
Il faut arrêter de délirer avec les modèles rien n'est répliquable il suffit de lire les séquences passés pour s'apercevoir que la superbe séquence en cours quand nous en faisons des gorges chaudes celle ci est en train de s’effriter
RépondreSupprimer