Merci à Marianne d’avoir réalisé cette
interview croisée de Pierre Moscovici et Alain Minc. A première vue, on
peut se demander quelle est l’utilité de faire débattre deux néolibéraux
fédéralistes, mais elle a le mérite de révéler à quel point les nuances entre
les deux sont plus de forme que de fond.
Alain
Minc, ou l’horreur néolibérale nue
Il
faut lire Alain Minc. Oui, il faut le lire car il n’est pas un homme politique
et donc exprime plus librement la réalité du néolibéralisme, dans toute sa
dureté, son inhumanité. Il montre comment la pensée humaine peut devenir
monstrueuse. Naturellement, il affirme que l’effort ne porte « pas assez sur la réduction des
dépenses », mais oublie de préciser lesquelles il couperait. Les
professeurs, alors
que nous avons le taux d’encadrement le plus faible de l’OCDE en
primaires ? Les retraites ?
Pour lui,
« il faut prendre le monde tel qu’il
est : l’esprit de lucre est au cœur du capitalisme, on n’y peut rien ».
Circulez, il n’y a rien à voir et la
démocratie n’y peut rien. Minc soutient que « nous sommes sous l’œil des marchés, c’est comme ça, il faut vivre
avec », alors que la Grande-Bretagne montre que la monétisation (375
milliards de livres en 4 ans) permet de donner des marges de manœuvre à un
pays dont les déficits sont pourtant presque le double des nôtres (8,4 vs 4,5%
du PIB).
Naturellement,
il prend position pour plus d’intégration européenne, la « fédération des Etats-nations » de
Jacques Delors, ce terme qui ne veut rien dire. En fait, on note que l’ancien
conseiller de Nicolas Sarkozy utilise une
dialectique volontiers antidémocratique. Il dénie aux Français une
quelconque prise sur la mondialisation, présentée comme un élément du décor,
que l’on ne pourrait pas changer, alors que les pays d’Amérique
du Sud ou d’Asie
ne se privent pas de l’adapter.
Pierre
Moscovici, ou le néolibéralisme tempéré
En fait,
derrière ces tirades se cache une
résignation devant la mondialisation : « je n’ignore pas en effet qu’il faut insister à la fois sur l’offre et
la demande, soutenir la consommation, l’investissement, et encourager
l’innovation, renforcer notre compétitivité ». Dans ce gloubli-boulga
économique, notre ministre prétend vouloir faire tout et son contraire, sans
choisir. Il se laisse donc balloter par les évènements en n’ayant pas une
politique cohérente, comme
le souligne Sapir.
Mais le plus
incroyable est sa
réponse sur les critiques des politiques d’austérité (Krugman
et Stiglitz
notamment) où il répond presque comme Minc, soulignant que « nous sommes dans une économie ouverte dans
laquelle la France est sous le regard des marchés », agitant même le
spectre d’une perte de confiance de ces marchés. Il dit qu’il faut traiter la
question du coût du travail sans même se poser la question du fait que dans
cette mondialisation elle sera sans fin en France…
J'avoue que personnellement j'ai du mal à remercier Marianne de nous servir un tel "débat"entre libéralisme européiste et socio-libéralisme européiste (Le Figaro versus Le Monde-Libé en gros)en pleine discussion parlementaire sur le TSCG.J'attendais autre chose de ce journal à ce moment-là, une prise de position éditoriale claire et des sons de cloche alternatifs à la rigueur et à la baisse des salaires.
RépondreSupprimerSur le fond, je trouve l'interview de Moscovici dans les Echos hier encore plus révélatrice de la volonté de ce gouvernement de clairement privilégier les interlocuteurs européens et les marchés, en leur servant la rigueur et les réformes structurelles demandées, au détriment de leurs électeurs de gauche, et plus largement au détriment de notre modèle social qui va y passer...sauf explosion de la zone euro ou révolte des peuples bien sûr. Cet entretien contient quand même des perles, j'en cite juste 2 ou 3 :
"J'ai la volonté absolue de mener un désendettement compétitif, souverain"
"l'absence de réformes structurelles ne nous serait pas pardonnée. Elles sont nécessaires. Nos interlocuteurs internationaux, qui nous font confiance, les attendent. Ils ne seront pas déçus. Nous les ferons à notre façon, sociale-démocrate, mais nous les ferons."
"J'ai accueilli avec intérêt le débat ouvert par le FMI, qui rejette comme nous les politiques d'austérité."
A quoi bon accorder de l'importance à cette mise en scène d'un pseudo-désaccord entre 2 partisans de l'europe néolibérale. L'affairiste Alain Minc a le mérite de la franchise tandis que Pierre Moscovici,haut fonctionnaire "socialiste" néo-giscardien (la France ne peut rien) est la figure accomplie du double langage de la trahison du PS.
RépondreSupprimerComplètement d'accord avec vous!!!
SupprimerCet article de Marianne est une fumisterie, et une caricature de débat "démocratique".
Concernant l'attitude du PS et du président Hollande, le philosophe J-C Michéa a repris à G.Orwell une formule extraordinaire: celle de la double pensée (doublethink en VO).
C'est un déni de réalité qui permet de concilier deux idées totalement incompatibles entre elles (par ex., libéralisme et socialisme, féminisme et islamisme, etc...).
A mon humble avis, c'est une bonne clé pour expliquer la bonne conscience d'un gouvernement dit de gauche qui s'apprête à torturer ses électeurs.
@ Nico, Cording
SupprimerMais justement, c'est parce que ce débat existe qu'on voit que les différences entre les deux sont finalement très limitées. En cela, il me semble utile. En outre, Marianne est un des seuls grands médias à ouvrir ses colonnes aux opinions alternatives (cf débat sur le TSCG où ils avaient publié 2 tribunes pour et 2 tribunes contre) donc je pense que cette interview croisée a une vraie utilité en démasquant le fond néolibéral de la pensée de Moscovici.
La dernière de Mosco :
RépondreSupprimer"Les agences de notation "laisseront du temps" à la France selon Moscovici"
http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/les-agences-de-notation-laisseront-du-temps-a-la-france-selon-7591921.html
Bonjour Laurent,
RépondreSupprimerPourriez-vous nous indiquer les raisons pour lesquelles vous avez souhaité vous mettre en retrait de DLR ? Et que pensez-vous de la démission récente de Christian Mazard, ancien conseiller National de DLR, ancien délégué national aux fédérations ce qui est un poste stratégique. J'avoue que l'évolution de DLR notamment avec ces oeillades vers le FN me fait douter de mon engagement. Pourriez-vous nous donner une opinion éclairée sur tous ces sujets ?
Bonjour,
SupprimerPuis-je me permettre une observation?
Je ne sais pas si vous avez vu l'émission de Zemmour et Naulleau de vendredi dernier où Nicolas Dupont-Aignan était invité.
Il a été mis particulièrement en difficulté, notamment par Naulleau, qui l'a un peu pris de haut, il est vrai, mais sur certains points a fait mouche.
Mais la remarque qui tue a été adressée par Zemmour: à l'heure actuel, d'un point de vue électoral, aucun mouvement souverainiste ne peut réussir sans faire d'alliance avec le seul parti nationaliste autorisé par les médias. Vous avez bien deviné que je parlais du Front National.
Je pense que c'est à cette conclusion qu'est arrivé NDA, et j'imagine que ça fait grincer bien des dents à DLR. La politique c'est des idées, mais aussi des votes, donc la conquête du pouvoir. C'est peut-être une erreur de la part de NDA, mais souvent les postures morales ne sont pas, d'un point de vue électoral, les plus efficaces...
Je constate et regrette qu'il en soit ainsi: toute velléité de défendre les intérêts français est désormais associée à des idées FN. Depuis 1983, le système européïste empêche toute défense des intérêts du pays grâce à l'existence de ce satané parti. Il est impossible pour tout républicain et/ou démocrate de défendre une position patriotique sans être marqué du sceau de l'infamie FN.
Le vrai problème à résoudre, pour tout mouvement patriote et non nationaliste, est de faire disparaître l'hypothèque Front National. Faute de quoi, la Nation sera toujours diabolisée.
DLR paye ses ambiguités. On ne peut critiquer l'Union Européenne pour ses défauts nombreux sans donner la perspective. En politique, la cohérence et la clarté sont essentielles. C'est pour cette raison que NDA est écrasé. J'ajoute que le FN est lui aussi ambigüe sur ce qu'il veut faire. Donc ambiguité + ambiguité = ambiguité. C'est tout ce qu'il faut comprendre du rapprochement de NDA avec le FN. Tout cela n'a aucune signification.
SupprimerJe suis assez d'accord avec Anonyme.
SupprimerOn peut y rajouter que NDA n'est pas un personnage particulièrement charismatique, contrairement à Le Pen père et fille. De plus, la palette politique (en terme de propositions et solutions)de NDA est assez restreinte. On peut donc faire l'hypothèse que DLR restera un petit mouvement où il disparîtra à terme, partagera le destin du parti centriste de Bayrou; une fusion avec un autre parti sera peut-être la meilleure option.
Néanmoins, il convient de saluer le courage civique de NDA. Prononcer des vérités et les mettre en relief, cela n'est pas forcément couronné de louanges dans la situation politique et économique actuelle.
"Le vrai problème à résoudre, pour tout mouvement patriote et non nationaliste, est de faire disparaître l'hypothèque Front National"
SupprimerJe n'en suis pas convaincu... il existe une marge disons "droitière" de l'électorat que représente bien le FN qui pourrait même en calmer les franges les plus extrêmes. Mais il sera très difficile d'étendre cet électorat (qui n'avait pas progressé en 2012 par rapport à 2002, rappelons-le).
Le FdG rencontre une limite assez symétrique à gauche et par conséquent le changement politique pourrait bien ne passer que par l'émergence d'un parti-pivot, capable d'inspirer la masse des gens déboussolés mais repoussés par les outrances du FN et du FdG. Même sans être plus puissant que ces derniers, un tel parti serait en position de les fédérer en cas de déstabilisation politique profonde. Ce n'est peut-être pas la perspective la plus probable, mais c'est sans doute la seule issue envisageable.
En revanche, je suis plus que sceptique sur les possibilités de rapprochement "à froid" ; la situation n'est pas mûre et si DLR ne réussit pas à affirmer une identité spécifique, il explosera nécessairement.
Certes NDA n'est pas particulièrement charismatique mais il a fait de gros progrès depuis la campagne présidentielle . Il faut bien se mettre dans la tête que le FN n'apparait plus comme un parti diabolique pour la majorité des Français ; je pense que NDA a testé le rapprochement avec le FN et qu'il a reculé par rapport aux militants si MLP fait sécession avec son RBM la donne peut changer rapidement
SupprimerLorsque NDA dit tendre la main à MLP, mais une « main républicaine » (ce qui implique de ne rien céder sur ses valeurs), cela peut paraître en effet irréaliste. Mais il revendique assez intelligemment à mon avis cette naïveté comme une condition indispensable pour parvenir à faire bouger les lignes (http://ragemag.fr/nicolas-dupont-aignan-nous-sommes-dans-une-fausse-democratie/). Si MLP ne fait pas ce mouvement dans sa direction, comme c'est probable, il peut espérer en sortir malgré tout grandi pour avoir tenté de dépasser des clivages réducteurs. Tel est probablement son calcul.
SupprimerJ'ai tendance cependant à penser qu'une telle démarche est prématurée, ne peut sembler aujourd'hui que compromettante, et que rien ne sera vraiment possible tant que nous n'auront pas atteint l'acmé de la crise matérielle et morale. Un rassemblement tel que celui qui serait nécessaire pour redresser le pays ne peut s'opérer que dans des circonstances absolument exceptionnelles. À cet égard, la référence à 1940 ne me paraît pas hors de propos. Nous sommes encore loin d'avoir touché le fond. Mais nous y allons.
YPB
@YPB,
Supprimer"À cet égard, la référence à 1940 ne me paraît pas hors de propos."
Vous voulez dire que MLP c'est de Gaulle en fille ?
Au-delà de cette affirmation, je ne vois pas quel parallèle autre l'on peut établir entre partis d'alors et parti d'aujourd'hui. Mais peut-être avez-vous une argumentation précise à proposer ?
Qu'est-ce qui est compromettant ? Ceci n'est-il pas simplement un jugement moral à usage personnel ?
@ Jaurès
SupprimerMon propos était clair et ne supposait évidemment aucune comparaison entre MLP et de Gaulle. La supposition est pour le moins cocasse, mais elle ne déplairait sans doute pas à MLP… La référence à 1940 n'est évidemment pas à prendre au premier degré, mais vise à évoquer une situation de catastrophe matérielle et morale appelant à un dépassement des oppositions politiques habituelles en vue du redressement national. Il ne s'agit en rien de comparer les partis d'hier et ceux d'aujourd'hui, mais deux situations de crise appelant à une recomposition en profondeur du paysage politique. Nous y serons peut-être à l'issue de quelques années de récession et d'austérité sans issue visible. L'exemple de Syriza en Grèce montre que des bouleversements économiques et sociaux profonds peuvent avoir des contreparties politiques radicales et favoriser l'émergence de nouveaux acteurs. Mais je ne suis pas convaincu que ce cas soit transposable à la France.
Pour ce qui est de l'idée du caractère « compromettant » d'une proposition de main tendue de NDA vers MLP, vous n'ignorez pas je suppose que vous exprimez sur le blog de Laurent PInsolle. Vous êtes au courant tout de même qu'il a annoncé ici même se mettre en retrait de ses fonctions de porte-parole de DLR à la suite des déclarations de NDA ouvrant la porte au dialogue avec MLP sous certaines conditions ? Il n'a pas été le seul à exprimer des réticences, un désarroi ou un franc désaccord. Effectivement, certaines personnes jugent la démarche de NDA maladroite, irréaliste, ambigüe, ou prématurée. J'ai déjà eu sur ce blog l'occasion de signifier pourquoi je me rangeais parmi les sceptiques, sans crier au loup pour autant. D'autres, favorables à la constitution, dès aujourd'hui, d'un front uni des souverainistes autour du FN, voient au contraire dans cet appel un espoir. Cela ne me choque pas. Le débat est ouvert. Mais le fait est qu'il y a un trouble au sein de DLR, qu'on le juge fondé ou pas.
Pour l'instant, l'analyse la plus pertinente des scénarios possibles me semble celle que propose un peu plus haut J. Halpern. Si la possibilité d'une troisième voie souverainiste, en dehors de l'UMPS et du FN, ne s'affirme pas, alors l'éclatement de DLR, à la suite notamment de l'absorption de certains de ses éléments par le FN, me semble hautement probable.
YPB
@YPB,
SupprimerLa notion de dépassement me convient. Le moment y est propice. Il manque un homme recueillant cette énergie du renouveau. L'homme providentielle est dans l'ADN de notre nation, tout comme la repentance - disons l'auto-dénigrement. L'époque des gestionnaires - Hollande n'est rien d'autre à mon sens - est passé. Autre chose doit émerger, mais je n'en vois pas les prémices.La notion de crise induit un moment de passage et de flou relatif où nous sommes, incontestablement. Il faut inventer autre chose, rapidement, et les partis à ce jour constitués ne seront pas de ce monde de demain. L'UE va s'effondrer, et c'est là que la France de toujours et de demain peut apparaître à nouveau et prendre son nouvel essor. Chaque époque témoigne d'un cléricalisme qui peut être l'ennemi de cette grande idée qu'est la France. L'UE doit disparaître, vite !
"Depuis 1983, le système européïste empêche toute défense des intérêts du pays grâce à l'existence de ce satané parti."
SupprimerOn ne saurait mieux inverser les causalités en prenant la proie pour l'ombre.
Ne vous est-il donc pas venu à l'esprit, jamais, que le Front national fut méthodiquement "satanisé" PARCE QUE il défendait avant toute chose les intérêts les plus immédiats et généraux du pays ?
Dit autrement : qui peut (encore) croire qu'un parti dont le projet serait pétri de cette conviction, conjugué au fait qu'il se trouverait au seuil électoral à partir duquel on puisse considérer qu'il représente une alternative politique crédible et/ou envisageable, qui peut croire donc que ce parti ne serait pas instantanément et méticuleusement diabolisé à dessein par la ploutocratie cosmopolite transnationale, les médiacrates qu'ils contrôlent, et l'ensemble de leurs obligés (dont beaucoup de politiques) ?
Ce serait le degré zéro d'une analyse politique digne de ce nom.
@ Julien
Supprimer« Ce serait le degré zéro d'une analyse politique digne de ce nom. »
C'est pourtant aussi la mienne, même si je ne ressens pas le besoin de diaboliser aujourd'hui le FN. Il me semble, à refaire son historique, qu'il a largement contribué à se diaboliser lui-même aux yeux d'observateurs qui n'avaient pas forcément vendu leur âme aux forces débilitantes du cosmopolitisme. Et s'il y a eu surenchère en la matière, au point de présenter le FN comme une menace pour la démocratie et l'unité nationale, c'est pour des motifs qui sont sans rapport avec le complot que vous évoquez (lié à la soit-disant peur panique de l'alternative politique qu'il aurait pu incarner), mais qu'il convient plutôt de lier à une toute autre stratégie de conflit politique née entre la gauche et la droite parlementaire durant les années Mitterrand.
Le FN était en déjà diabolisé à l'époque où il n'était qu'un groupuscule dans lequel personne, et surtout pas les journalistes ou intellectuels au service de l'oligarchie que vous dénoncez, n'aurait pu voir une alternative crédible au règne des grands partis. Mais sous Mitterrand cette condamnation a pris une nouvelle dimension. L'enjeu de la stigmatisation dramatisée du FN par la gauche n'était en rien de l'empêcher de parvenir au pouvoir, ce qu'il n'avait évidemment pas les moyens de faire à l'époque, ni de l'isoler idéologiquement, puisqu'il l'était déjà, mais bien de le brandir tel un épouvantail pour affaiblir la droite.
L'instrumentalisation de l'antiracisme et de la lutte contre la xénophobie érigés en ultima ratio du camp des « démocrates » et permettant de légitimer un laxisme provocateur en matière d'immigration de masse et de politique d'intégration, a joué un rôle de catalyseur au sein de cette stratégie. Celle-ci a conféré au FN un poids dans la vie politique et une influence idéologique qu'il n'aurait certainement pas conquis par ses propres moyens s'il avait été ignoré, tout en contribuant à placer la droite traditionnelle devant des dilemmes dont elle ne pouvait sortir indemne.
Outre des motifs de fond plus anciens liés au rejet du discours et des références idéologiques du FN à l'époque où Jean-Marie Le Pen le dirigeait, c'est aussi dans cette continuité historique de la stratégie socialiste d'instrumentalisation électoraliste de l'extrême-droite qu'il convient donc de replacer la diabolisation actuelle du FN.
YPB
@YPB,
Supprimervotre post est brillant, il résume bien l'étendu du problème posé par la stratégie de diabolisation du FN utilisée par le PS.
@Julien,
"Depuis 1983, le système européïste empêche toute défense des intérêts du pays grâce à l'existence de ce satané parti".
Je maintiens ce que j'ai dit hier: le FN reste le problème de tout parti qui voudrait défendre des idées patriotiques depuis 1983-1984.
Comme l'avait signalé YPB, cela ne relève nullement de l'analyse de café de comptoir, mais bien d'une redoutable opération de manipulation de l'opinion orchestrée par F.Mitterrand et et son conseiller Jacques Attali en 1984.
Bref retour en arrière en 1983: le choix de la construction européenne a justifié le tournant de la rigueur, et provoqué le départ des communistes du gouvernement Mauroy un an plus tard.
Le chômage s'est alors durablement installé, faisant les affaires du Front National, qui décolle alors dans l'opinion. C'est à ce moment-là qu'est né SOS Racisme, association financée et pilotée directement de l'Elysée.
Dès lors, pour la gauche, l'anti-racisme est devenu l'ersatz de la lutte contre l'oppression, démontrant au passage sa préférence pour les prolos étrangers au détriment des prolos français.
Le cynisme et la rouerie de ces deux tristes sires n'est plus à démontrer, puisque le
stratagème a fonctionné au-delà de toutes espérances: il a permis aux socialistes, minoritaires en France, de se maintenir durablement au pouvoir; il a surtout a servi de rente électorale, grâce aux fameux fronts républicains.
L'autre effet Kiss Cool du choix de l'Europe a été la nécessité de délégitimer la nation française. Quelqu'un avait dit que pour faire l'Europe, il fallait d'abord défaire la France.
Compte-tenu de son histoire et de son passé, en préemptant l'idée de la France aux Français, le FN a fortement contribué à créer un amalgame France=Nation=Vichy=Facho=guerre.
Et donc, on comprend qu'il n'est pas politiquement correct de se sentir fier d'être français.
Mon propos, c'est que désormais, tout parti qui voudrait défendre une position patriotique non-nationaliste sera forcément associé au FN, consciemment ou non.
Et que tant que cet amalgame subsistera dans les médias, aucune alternance politique ne sera possible pour un parti souverainiste.
En revanche, compte-tenu de l'histoire du FN, je doute très sincèrement de sa sincérité dans sa volonté de défendre les intérêts français. Le FN est surtout une histoire de famille, et son programme politique est celui de l'air du temps: poujadiste, anti-Etat et vichyste à sa naissance, quasiment national-communiste version PCF Marchais aujourd'hui. Je peine à trouver une cohérence idéologique autre que celle d'une démagogie sans fond.
CVT
et vous trouvez une cohérence idéologique au PS et a l'UMP ?
Supprimer@ Un DLR
SupprimerJe ne me suis pas mis en retrait de DLR, j’ai seulement quitté le porte-parolat. Je reste au sein de DLR, car c’est ma famille politique et que j’ai une très grande estime pour NDA. Christian n’était plus en poste depuis plus d’un an. Pour moi, comme je l’avais indiqué en septembre, ma règle d’or reste de ne pas dialoguer avec le FN, que je juge toujours être un parti d’extrême-droite. Mais ma règle d’or, ce n’est pas de ne pas évoquer un dialogue hypothétique dans des conditions qui ne seront jamais remplies à mon sens. Donc, je reste, comme je l’avais exprimé à l’AFP, le jour du Conseil National :
http://www.gaullistelibre.com/2012/09/ma-regle-dor-pas-de-dialogue-avec-le-fn.html
http://www.liberation.fr/politiques/2012/10/06/dupont-aignan-ecarte-tout-dialogue-avec-le-fn-en-l-etat_851336
@ Anonymes
Je n’ai pas encore vu l’émission. Le FN est le principal obstacle à l’émergence d’une force alternative patriotique, mais on voit ailleurs que cela est possible : en Grèce Syriza a effacé les autres partis alternatifs en quelques années (1ère candidature en 2007, 4% en 2009, 27% en 2012 et proche de la victoire) ; aux Pays-Bas, le N-VA a effacé le Vlaams Belang. Bref, le paysage politique peut changer rapidement, DLR fortement progresser et le FN s’effondrer devant l’extrémisme, la démagogie et le manque de compétence de sa chef, Marine Le Pen, ouvrant la voie à une recomposition politique pouvant rassemblant des patriotes de droite comme de gauche.
Il est trop tôt pour juger le parcours de DLR. Les élections européennes (nous étions déjà présents en 2009) nous permettrons de juger de notre progression, je l’espère. Le temps politique est long. Les circonstances pour émerger me semblent réunies.
@ Robert
Ce n’est pas mon opinion. Partout en Europe, de nouveaux partis émergent et je pense que DLR est le mieux placé en France pour le faire.
@ J Halpern
Je suis parfaitement d’accord.
@ Patrice
Il suffit de voir son excellent discours du Bataclan pour voir qu’il est charismatique.
@ YPB et Jaurès
J’imaginais plutôt NDA dans le rôle de de Gaulle…
Je crois que notre situation rappelle beaucoup celle d’avant 1958. Notre guerre d’Algérie, c’est la crise économique, dont personne ne sait sortir de manière durable. Notre 4ème République, c’est l’UE.
@ Julien
Pas du tout d’accord. Le FN reste (heureusement) dans les marges du système politique du fait de son discours, de ses dérapages, de ce qu’il est fondamentalement. Il est l’idiot utile du système.
Ce n’est pas comme si c’était un pauvre parti républicain diabolisé à tort…
@ CVT
Un patri patriote qui ne charrie pas toute l’histoire, tous les dérapages, tous les excès du FN pourrait émerger et aller beaucoup plus loin que le FN.
Bien d’accord sur le côté PME familiale et démagogique (j’ajouterai d’extrême-droite) qui défend surtout son fonds de commerce.
NDA n'est pas ce qu'on entend habituellement par charismatique il a un discours de raison c'est pour cela qu'il est attachant
Supprimer"Compte-tenu de son histoire et de son passé, en préemptant l'idée de la France aux Français, le FN a fortement contribué à créer un amalgame France=Nation=Vichy=Facho=guerre."
SupprimerL'ancien premier ministre socialiste Jospin, ex-lambertiste de l'OCI, infirme votre thèse communément acceptée par la bien-pensance et ressassée ad nauseam par le camp du Bien, puisque lui dit que le FN n'est pas - et n'a jamais été, depuis 1981 - ni un parti fasciste, ni n'a représenté une quelconque menace fasciste.
http://www.dailymotion.com/video/x3erk3_jospin-l-anti-fascisme-n-etait-que_news
En conséquence de quoi, et sauf à croire que les dirigeants du FN, Jean-Marie Le Pen en tête, avait tout intérêt - il vous appartiendra alors de dire lesquels - à accréditer l'idée dans l'opinion que leur parti avait des accointances manifestes avec le fascisme historique, on est bien obligé d'en conclure de manière logique et cohérente - et Jospin ne dit pas autre chose dans une forme d'aveu remarquable -que ce n'est donc pas le FN mais essentiellement SES ADVERSAIRES, de tout ordre, politiques, communautaires et idéologiques, qui ont crée de toute pièce l'amalgame fâcheux que vous soulevez à juste titre.
Donc, encore une fois, je vous prie vraiment de cesser d'inversez les causalités.
D'autre part je le dit et le répète à l'attention de ceux qui n'auraient pas compris ou ne le voudraient pas : quiconque comme notre ancien Premier Ministre admet que le Front national du temps de JMLP - a fortiori celui, en 2012, sous la Présidence de MLP - NE serait PAS un parti fasciste, vichyste, raciste et/ou anti-républicain, ne peut moralement soutenir la thèse ni ne doit politiquement souscrire à cette analyse selon lesquelles il le serait effectivement (malgré lui en quelque sorte, ce qui signe rétrospectivement la manipulation dont il fut l'objet), et participé ainsi à cautionner et alimenter cet amalgame qui, précisément, ne cesse de diviser les forces du camp national et souverainiste. C'est ici une exigence de cohérence intellectuelle minimale et élémentaire.
Ceux qui s'y refusent ou s'y soumettent pas lâcheté ou soumission aux forces établies et à la pensée unique sont pris en flagrant délit de contradiction, pour ne pas dire marqués à jamais du sceau de l'imposture. Et selon moi des traitres, ou les complices de ses traitres, à l'intérêt de la France.
Alors bien sur il reste à ces derniers pour éviter cet écueil et cette infamie (pour reprendre une terminologie chère à nos disqualificateurs patentés et professionnels de la chose) de nous démontrer patiemment en quoi le FN actuel serait un parti qui revêt les oripeaux d'un quelconque fascisme, vichysme, racisme, ou anti-républicanisme. Auquel cas je me ferai un plaisir de dévoiler, tout aussi patiemment, en rappelant au passage quelques réalités historiques factuelles, leurs approximations, leurs mensonges éventuels, leurs indignations sélectives, et in fine leur double discours !
@ YPB,
Supprimer"L'enjeu de la stigmatisation dramatisée du FN par la gauche n'était en rien de l'empêcher de parvenir au pouvoir, ce qu'il n'avait évidemment pas les moyens de faire à l'époque, ni de l'isoler idéologiquement, puisqu'il l'était déjà, mais bien de le brandir tel un épouvantail pour affaiblir la droite."
Si l’on vous comprend bien, sous prétexte que le FN eut pu se retrouver en effet instrumentalisé électoralement par la gauche, et quand bien même strictement aucune de ses thématiques n’étaient reprises de manière concrète (le terme important est "concret", vous l'auriez compris) par aucun des partis dits de gouvernement (la droite "gaulliste" ayant dans l'intervalle largement failli, n'est-ce pas), et qu'il fut concomitamment l'objet de toutes les diabolisations outrancières, ostracisations abjectes, et non moins fameux amalgames, qu’aurait dû faire le Front national de Jean-Marie Le Pen au cours des années 80, se saborder ?
Je ne vous cache pas que ce type d'argumentation est ubuesque.
"DLR fortement progresser et le FN s’effondrer devant l’extrémisme, la démagogie et le manque de compétence de sa chef, Marine Le Pen"
SupprimerIncompétence de sa chef ?
Pourtant je ne crois pas qu'elle soit ici à son désavantage, bien au contraire. Ses progrès sont manifestes, tant sur la forme que sur le fond.
http://www.france24.com/fr/20121018-le-rendez-vous-rfi-france-24-marine-le-pen-fn-algerie-repression-octobre-1961-hollande-mali-cellules-terroristes-france
@ Julien
SupprimerBen non. Vous n'avez pas du tout, mais alors pas du tout compris. C'est votre questionnement alambiqué qui est ubuesque et sans aucun rapport avec mes remarques. Mais ça tombe bien, j'adore Jarry ! Ceci dit avoir ostracisé l'auteur de l'immortel « Durafour crématoire » et d'autres provocations de la même eau ne me semble pas particulièrement abject ni même outrancier. Quand on aime la provocation, on l'assume. Et on ne se plaint pas d'être diabolisé. Le FN voudrait pouvoir adorer Baal avec la bénédiction du Saint-Siège. C'est un peu facile.
YPB
@ YPB,
SupprimerVous semblez ignorer le degré d'incroyable violence intrinsèque aux rapports de force qui prévalait alors (et toujours), entre d'une part la conjuration des cyniques, des lâches et des imbéciles, prêt à tout pour inscrire la nation française dans le cadre toujours plus poussé d'externalisation des centres de décisions (et de dépossession démocratique simultanée ô combien vérifiée depuis), par le biais du discours légitimateur eurolibéral dominant, néo-atlantiste (précurseurs du mouvement néoconservateur), et foncièrement mondialiste ; et d'autre part tous ceux qui résistaient à ces processus fondamentaux, dont Jean-Marie Le Pen au premier chef.
Qui à part lui peut se targuer d'y avoir su résister avec tant de constance et d'acharnement (malheureusement la France, elle, n'y a pas résisté), sans s'être totalement fourvoyé par des accommodements raisonnables, des compromissions successives, des promesses de strapontins ministériels, ou des perchoirs d'Assemblée... ?
Lui le breton à la nuque raide, n'a jamais courbé l'échine comme tant d'autres vendus, menteurs, ou illusionnistes.
Lui a eu a subir - pour cette raison essentiellement - et même avant les provocations que vous rappelez (au moins dès 86, Serment du B'nai B'rith faisant foi) et plus encore évidement après, un nombre incalculables de chausse-trappes, de traquenards, de campagnes de diffamation politico-médiatique savamment orchestrées, de commentaires librement exprimés de journaleux pourtant tout à fait dociles avec le vrai pouvoir, dans le même temps qu'ils étaient (et sont toujours) incapables d'investiguer sur sa dimension éminemment occulte (il faut bien vivre), et précisément occultée pour cela.
Provocations que je ne justifie pas personnellement, mais que je peux comprendre dans la mesure où je sais qu'elles ne peuvent être analysées, interprétées et comprises indépendamment du contexte politiquement délétère et idéologiquement impitoyable d'alors, et qui mettait en jeu des intérêts colossaux (et notamment le grand mécano euromondialiste). Faire fie du contexte est certes commode à votre démonstration, cela ne la rend pas moins tendancieuse pour autant. Voire même certainement plus.
Je trouve trés interessant cet article de Marianne car il met en évidence ce qu'on a voulu taire pendant (trop) longtemps.
RépondreSupprimerTous ces gens là ont été pris en main, alors même qu'ils étaient encore étudiants, par les "think tanks" au service exclusif de l'école néolibérale et auxquels ils doivent une grande partie de leur carrière
C'était d'ailleurs judicieux de la part de gens désirant faire disparaître à terme les états, de s'attaquer à un des fondements de celui-ci que représente l'ENA.
Il est amusant de constater aujourd'hui qu'Henri de Castries, Président du groupe des Bilderbergs, set de la promo Voltaire (1980) de cette école et je vous encourage à aller voir qui étaient ses copains et copines de promo...
@ Cliquet
SupprimerLes gens ne sont pas pris en main. Ils sont peut-être conformistes, coupés de la réalité, ou ne réfléchissent pas suffisamment aux questions qui se posent. Il n’y a pas de grand dessein derrière. En outre, il y a des énarques qui pensent différemment : NDA, Nikonoff, Chevènement, Séguin…
Vendredi 19 octobre 2012 :
RépondreSupprimerSortie nette de capitaux en août dans la zone euro.
La zone euro a connu une sortie nette de capitaux de 3,4 milliards d'euros en août, après une entrée nette de 18,2 milliards en juillet, suivant les chiffres publiés vendredi par la Banque centrale européenne.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/reuters-00471729-sortie-nette-de-capitaux-en-aout-dans-la-zone-euro-502195.php
C'est logique.
C'est normal.
Quand le navire coule, les rats quittent le navire.
Le PS tente de donner le change aux gogos qui ont voté pour lui sur des questions essentiellement sociétales (mariage et adoption homos, dépénalisation du cannabis, naturalisations, euthanasie plus ou moins active, communautarisation accentué de la société, repentance à tous crins, etc...) en même temps que parfaitement dérisoires vu le contexte socio-économique prédominant, et qui valent pour autant de sujets de détournement de l'opinion publique. Toute chose par ailleurs qui permet de feindre une différence non pas de nature entre lui et la droite de gouvernement, l'UMP et ses sbires, mais de très faible degré.
RépondreSupprimerl 'écran de fumée est la évident mais il n'est pas certain qu'une majorité de Français tombent dans le panneau et de moins en moins personne ne croit a la reprise j’étais hier dans mon ancienne entreprise pour un pot de départ le moral est dans les chaussettes
SupprimerNe sous-estimez pas le degré de sidération de nos concitoyens (des "veaux" dixit le Général), abrutis et décérébrés sans relâche par l'industrie du spectacle, et au prise de surcroit à des manipulations idéologiques et novlangues politico-médiatiques tout azimut.
SupprimerIl est vrai que tous les éléments de langage, stratégie des leurres et concours de grands communicants ne pourront s'affranchir à terme du mur des réalités. Mais nous n'en sommes pas encore là, et notre situation encore bien trop favorable pour envisager de quelconques bouleversements à grande échelle.
@ Julien
SupprimerVous êtes trop durs avec les Français. Nous avons été 55% à voter "non" en 2005, preuve que notre pays réfléchit (sachant en outre que c'était avant la grande crise du néolibéralisme).
Je rajouterai pour compléter mon propos précédent qu'il est savoureux de constater comment certains commentateurs et autres politologues prétendument éclairés cherchent avec obstination à trouver des corrélations sur les programmes de l'UMP et du Front national (avec dans l'intention bien évidemment de diaboliser par contagion la droite dite "de gouvernement"), mais étrangement ne voit pas celles - béantes et absolues - entre ceux de l'UMP et du PS sur des sujets non moins fondamentaux !
RépondreSupprimerC'est tout à fait comique.
UMPS ?
RépondreSupprimerJe n'aime pas cette expression "l'esprit de lucre". Comme si vouloir gagner de l'argent c'était mal alors que le but de chaque être humain est d'agir pour rentre son existence plus agréable, et que l'argent, entre autres le permet.
RépondreSupprimerLa volonté d'enrichissement personnel n'est en aucun cas critiquable, c'est un choix individuel qui ne regarde personne d'autre, et tant que l'argent acquis l'est par voie d'échanges marchands libres, personne n'a rien à y redire. De plus, si des entrepreneurs innovent et proposent à leurs clients des produits nouveaux, plus efficaces, moins chers et qui rendent un meilleur service, ce n'est pas par altruisme, c'est pour faire fortune. On ne peut pas vouloir de l'emploi et décourager l'enrichissement en même temps, c'est complètement ridicule.
Ceci dit, je trouve que les deux énergumènes que l'ont présente à tort comme libéraux - les libéraux sont pour la subsidiarité donc contre le fédéralisme européen et toute forme d'institution qui se croirait mieux placée que les individus eux-même pour savoir ce qui est bon pour eux - oublient bien vite que la dette n'est pas notre plus gros problème. Notre problème est que tout est fait en France pour décourager la création de richesse. Face à cela, c'est très simple, il nous faut une micro-économie libérale et une macro-économie qui accepte le risque inflationniste et de laisser courir les déficits le tant de réamorcer la pompe.
Soyons clair, l'Etat pourrait facilement économiser 15 à 20% de son budget tout en améliorant la qualité de ses service, mais ne rêvons pas nous ne pouvons pas attendre d'individus qui n'ont jamais foutu les pieds dans une entreprise qu'ils soient capable de bonne gestion. Ce qui est à faire est simple, logique et connu. Notre gouvernement fait l'inverse, et force l'austérité sans libérer les créateurs de richesse. Si on voulait couler un pays, on ne s'y prendrait pas autrement - ou alors voter melanchon, mais ca serait être stupide plus que malveillant.
D'accord pour faciliter le financement de "startups". En revanche je ne crois pas en la nécessité de laisser augmenter les inégalités pour stimuler la création.
SupprimerLes entrepreneurs qui innovent sont avant tout des passionnés dans leur domaine avant d'être des arrivistes avides de fric. Même si ils ne pouvaient devenir millionnaires ils l'auraient fait quand même. La possibilité de créer quelque chose est déjà une grande satisfaction.
Les gens qui veulent accumuler des milliards sont rarement des gens intéressants. Je pense même que ce sont des malades car ce qu'ils font n'a aucun sens.
Et il faut rappeler que la plupart des riches n'ont pas reussi, ils ont herité.
@JohnJohn
Supprimer"La volonté d'enrichissement personnel n'est en aucun cas critiquable"
Il ne s'agit pas de savoir si cela est critiquable, tout l'est, bienheureusement, mais si cela a du sens.
Une chose en aucun cas critiquable, c'est un dogme, non ?
Le libéralisme économique, dans sa version néo ou autre, n'a aucun sens. L'accumulation, par principe, est une chose assez triste et dérisoire.
Si avoir 500 000 € en banque vous permettait tout à coup d'écrire Phèdre, ça se saurait... l'argent... son culte... que tout cela est dérisoire... critiquable...
"Celui qui s’est fait riche,
Qu’il se fasse roi ;
Et celui qui a le pouvoir,
Qu’il renonce !"
D'accord avec TeoNeo les innovateurs sont des passionnés il arrive qu'ils fassent fortune mais rarement ceux qui le font sont en général des piqueurs d'idées arrêtons de tout mélanger Jobs n'a jamais rien inventé c'est un assembleur qui avait le génie de la réclame les itrucs tombent tout autant en rade que les autres machins mais ses utilisateurs sont content quand même ; c'est de l'innovation ou de l'iconnerie ?
SupprimerJohnJohn
RépondreSupprimerLes entrepreneurs ne sont pas que les patrons, les salariés le sont aussi, car ils prennent des risques aussi.
Je suis parti de France pour l'Allemagne, car quelles que soient mes idées et ce qu'elles rapportaient, je n'y avais aucune reconnaissance morale et financière.
En Allemagne, j'ai doublé mon pouvoir d'achat et mes idées me rapportent en proportion des ventes, de surcroit au salaire augmenté automatiquement de 4% par an. L'ambiance de travail y est de plus infiniment meilleure qu'en France.
Ceci explique pourquoi l'Allemagne performe en innovation industrielle, c'est juste qu'elle paye ceux qui la font, y compris et surtout les salariés de l'industrie.
@Olaf
SupprimerJ'agrée ! L'entrepreneur n'est pas le manager. Le manager n'est qu'un idéologue.
Jaurès
RépondreSupprimerLe manager convenable n'est pas idéologue mais stratégique tout comme tout entrepreneur qui sait voir les opportunités quand elles se présentent.
Ce qui est déplorable c'est que ce type d'approche déserte la France et que des abrutis comme Jorion sont en train de suridéologiser les problèmes en enfumant des ouailles. C'est pas lui qui payera la facture...
Vous faites de l'utilitarisme mal placé. Vous pouvez tout à fait penser que vouloir amasser de l'argent est stupide, vous en avez pas pour autant le droit de l'interdire. collectionner des timbres peut paraitre incongru pour certains, faudrait-il l'interdire ? Non, bien sur, cela serait tyrannique. Alors pourquoi tant de haine envers ceux qui gagnent de l'argent, alors qu'améliorer son quotidien est le but de chaque être humain ?
RépondreSupprimerLa richesse n'est pas un gâteau, elle se crée, elle augmente, bref en amasser ça ne veut pas dire en prendre aux autres. L'économie, lorsqu'elle est formée d'échanges volontaires, est un jeu à somme positive: je ne peux gagner que si je fais gagner autrui, c'est à dire mes clients, et donc la société toute entière. Vous pouvez donc penser quetre riche cest mal, reste que cest une liberté individuelle et sue vous ne pouvez pas nier que l'enrichissement a une utilité sociale évidente.
Certains entrepreneurs créent par passion, l'immense majorité par envie de gagner de l'argent et d'être libre. Quelles que soient leurs motivations, ça ne regarde personne dautre, et la encore le discrimination n'est pas acceptable.
Sur les inégalités même remarque: personne ne veut forcer les inégalités sous prétexte qu'elles aideraient l'économie: ça serait de l'utilitarisme, la fin justifie les moyens, bref c'est autoritaire. Si jean produit 10 fois plus de valeur pour ses clients que Paul, il gagne 10 fois plus d'argent: c'est une inégalité, et elle est parfaitement juste. Ce qu'il faut cependant remarquer, c'est que les inégalités sont augmentées par le cadre juridique. Ce qui réduit les inégalités, cest la liberté dentreprendre pour les petits, la possibilité qui leur est laissé de travailler, s'enrichir et donc rattraper les riches. Or tout est fait pour décourager les petits de faire des affaires: on interdit et punit l'initiative individuelle par voie juridique et fiscale, du coup les gros n'ont pas de concurrence et peuvent se gaver tranquille, d'ou des inégalités qui augmentent.
Bref, beaucoup de gens ici semblent croire que les gens veulent s'enrichir par principe, ce qui est faux - ou en tout cas extrêmement rare. Si on veut gagner de l'argent, cest uniquement pour avoir un quotidien plus agréable, comme le veulent tous les autres individus, qu'ils choisissent de gagner bcp d'argent ou non. Vous pouvez penser que l'action purement altruiste et désintéressée est plus morale que les autres, soit, c'est votre avis, vous n'avez pour autant aucun droit de limposer de force comme seule action autorisée.
La liberté individuelle totale est une utopie. Il y'a forcement des contraintes quand on vit en société.
SupprimerSur la route pour que tout le monde puisse circuler il a bien fallu limiter la largeur des véhicules ou décider de ne rouler qu'a droite.
Pourquoi quand il s'agit du droit de propriété toute contrainte doit être abolie ?
Quel est le sens de la liberté d'accumuler sans limite ?
On améliore son sort avec la propriété d'USAGE c.a.d des biens que la personne utilise. Tandis que la propriété LUCRATIVE lorsqu'il est de taille excessive peut dérégler le marché et augmenter l’oppression sur ceux qui n'ont pas eu la chance de posséder du capital (prix du logement en ville, delocalisations etc...). C'est contradictoire avec votre ideal de revenus proportionnels à la création de richesse. Comme la liberté qui s'arrete là ou commence celle des autres je trouve légitime de le limiter l'accumulation de capital.
Les trente glorieuses devraient nous éclairer. Jamais un patron gagnait 300 fois ce que gagnait son salarié. L'IS était de 50% l'IR sur les riches n'avait jamais été aussi élevé avant guerre. Aux USA il y'avait même plus de 75% d'impot sur la tranche la plus haute. Et pourtant, jamais l’économie occidentale n'a crée autant de richesses. L'accumulation sans limite gène la création de richesses a cause d'une mauvaise circulation des flux monétaires.
La pensée ultra-liberale est valable dans un système de troc. Mais on est dans une économie monétaire et la monnaie à un effet boule de neige qui fausse le marché. Les impots, le droit du travail et toutes ces contraintes sur le "capitaliste" ne font qu'essayer de corriger cette déformation. Après si il y'a un moyen moins contraignant on est preneur.
@JohnJohn,
Supprimer"vous en avez pas pour autant le droit de l'interdire"
Où avez-vous vu que je voulais interdire quoi que ce soit ?
Il y a deux moyens d'être possédé par l'argent : lui rendre un culte et le désigné comme mal en lui-même et par excellence. En ce qui me concerne, je n'en fait ni un dieu ni un diable.
L'accumulation de cette chose qu'il est bon de regarder avec indifférence et sans mépris, confine à la bêtise quand c'est tout une existence qui est mû par ce principe d'accumulation.
L'accumulation de l'argent comme principe de réalisation individuel est une modalité d'être - ou plutôt de non-être - aussi bête que l'est le principe de concurrence pure et parfaite.
Il fallait bien que la pureté dangereuse réapparaisse quelque part...
@ TeoNeo
Supprimer"La liberté individuelle totale est une utopie. Il y'a forcement des contraintes quand on vit en société. " >> Tautologie. Vous commencez mal.
"Quel est le sens de la liberté d'accumuler sans limite ?" >> Quel est le sens de collectionner des timbres sans limites ? Si cela a du sens, ou non, pour quelqu'un ne vous regarde pas.
"la propriété LUCRATIVE lorsqu'il est de taille excessive peut dérégler le marché et augmenter l’oppression sur ceux qui n'ont pas eu la chance de posséder du capital (prix du logement en ville, delocalisations etc...)." >> Bullshit intégral, aucune oppression n'est possible lorsque vous n'êtes pas forcé d'acheter. Le prix du logement est en un magnifique exemple: bulle entièrement créé par l'Etat qui empêche les marchés de fonctionner (et en plus personne, mais alors vraiment personne ne vous oblige à habiter en centre ville. Payer le prix d'un chateau pour une cage à lapin c'est vraiment ridicule mais passons).
"Comme la liberté qui s'arrete là ou commence celle des autres je trouve légitime de le limiter l'accumulation de capital." >> Le plus drole, vu que vous tentez d'user de votre liberté pour empiéter sur celle d'autrui et lui voler son argent. Autrui va frauder, partir, et vous dire d'aller vous faire voir, et il aura bien raison. De plus, toute limite serait forcément arbitraire, donc immorale, donc témoignerait de votre "ingénierie sociale" qui relègue les individus au rang de pions sur l'échiquier des gouvernants.
"Les trente glorieuses devraient nous éclairer." >> elles devraient vous éclairer également: prélèvements /PIB = 30%, dépense publique / PIB = 30%, aucunes normes et réglementations débiles venant faire chier les petits business.
"Aux USA il y'avait même plus de 75% d'impot sur la tranche la plus haute." >> Contre-vérité historique, le taux marginal sur le capital n'a jamais dépassé 32%, et le taux réel d'IR après niches fiscales et incorporation personnelle n'était pas plus haut (dans les 28% max si je me rappelle bien).
"Et pourtant, jamais l’économie occidentale n'a crée autant de richesses." >> C'est bien logique: peu d'impôts, très très peu de réglementations / normes / bureaucratie sur les petits business, dépense publique contenue, non-ingérence systématique de l'Etat dans les affaires privées, la liste est longue.
"L'accumulation sans limite gène la création de richesses a cause d'une mauvaise circulation des flux monétaires." >> inculture économique. L'accumulation en soi n'a rien à voir la dedans, ce qui manque c'est la concurrence, qui est rendu impossible puisque toute initiative individuelle est découragée. Sans concurrence, forcément, seuls les gros prospèrent, et c'est mauvais pour l'économie, seulement la réponse à ce déséquilibre ce n'est pas encore plus de ce qui le crée: des règlementations qui briment la liberté économique.
"Les impots, le droit du travail et toutes ces contraintes sur le "capitaliste" ne font qu'essayer de corriger cette déformation. " >> Et elles font exactement l'inverse: les réglementations, contraintes, taxations n'ont jamais été aussi élevées, les gros n'ont jamais été aussi riches et les petits n'ont jamais été aussi découragés. Les jeunes en viennent à préférer être fonctionnaires qu'entrepreneurs. Bravo messieurs les interventionnistes, belle réussite !
@ Jaures
SupprimerMerci, vous avez une réaction très mature et intéressante. En effet, il est très triste d'en arriver à faire de l'argent un but en soi.
@John John.
SupprimerJe ne sais pas ou vous avez trouvé vos chiffres sur les Etats Unis. C'est la première fois que je lis que les riches paient plus d'impot que pendant les tente glorieuses.
http://www.npr.org/news/graphics/2010/08/gr-tax-rates-624.gif
L'accumulation détruit la concurrence petit a petit puisqu'il est possible d'entrer dans le capital des concurrents. Il y'a toujours une tendance à la concentration dans le capitalisme. Et l'OMC la libéralisation des échanges, du secteur financier, vous appelez ca une augmentations des contraintes depuis les trente glorieuses. Vous plaisantez...
C'est a se demander qui a une culture économique.
C'est symptomatique des néolibéraux de nier tout connaissance économique a ceux qui ne sont pas d'accord avec eux. Selon eux il parait que leurs theories sont aussi vraies que la loi de la pesanteur. Alors que l’économie ne peut pas avoir de rigueur scientifique c'est pitoyable.
@ John John
SupprimerTrois remarques sur votre réponse à TeoNeo
1. « Quel est le sens de collectionner des timbres sans limites ? Si cela a du sens, ou non, pour quelqu'un ne vous regarde pas », répondez-vous à TeoNeo, lequel notait l’absurdité qu’il y a à revendiquer la liberté d’accumuler sans limites.
Cette réponse serait pertinente s’il n’existait aucune différence, pour les sociétés affectées par ces inégalités, entre collectionner des timbres sans limites et s’enrichir sans limites. Tel n’est manifestement pas le cas. Que 10% des collectionneurs de timbres dans un pays puissent disposer de 90% des timbres de colllection est sans conséquences significative sur les rapports sociaux. La répartition des richesses dans les mêmes proportions ne l’est pas.
2. Si l’on s’en tient au niveau de taxation des revenus du capital, il n’est pas possible de relever une corrélation significative entre ce dernier et niveau de croissance aux États-Unis sur la période 1950-2011 (http://taxvox.taxpolicycenter.org/2012/03/19/no-obvious-relationship-between-capital-gains-tax-rates-and-economic-growth/). Bref, diminuer la taxation du capital ne stimule pas forcément la croissance, l’accroître ne la fait pas nécessairement chuter.
3. En ce qui concerne l’impôt sur le revenu, TeoNeo n’a pas énoncé une contrevérité factuelle. Entre 1936 et 1980, les taux nominaux de la tranche d’imposition supérieure ne sont pas descendus sous la barre des 70% et ont souvent été plus élevés (http://www.taxpolicycenter.org/taxfacts/displayafact.cfm?Docid=213). Pour ce qui est des taux réels après prise en compte de la complexité des réalités fiscales (niches fiscales par exemple), c’est une autre question. On aimerait bien pouvoir asseoir son jugement à cet égard sur quelque chose de plus solide que votre mémoire, et disposer de séries historiques, notamment dans un optique comparatiste qui est la seule pertinente. Je ne dispose pas de ces données. Qu’en était-il de ces taux réels à d’autres périodes ; les Trente Glorieuses sont-elles remarquables à cet égard ? S’il apparaissait que les taux réels d’imposition ont été supérieurs durant les Trente Glorieuses à ce qu’ils étaient auparavant ou sont devenus après la mutation des années Reagan, sans que manifestement cela se révèle incompatible avec une forte dynamique de croissance, votre démonstration en deviendrait caduque.
YPB
@ TeoNeo
SupprimerVous confondez taux affiché d'imposition et taux réel. De plus, les riches gagnent en dividende et capital gains, pas en salaire. Je vous laisse regarder les taux d'imposition (faciaux, donc maximum):
http://1.bp.blogspot.com/-_YBIJelRM6c/TrfIahBoyZI/AAAAAAAAA2Y/XDIN5L6txAY/s1600/captial-gains-rate2.jpg
"Il y'a toujours une tendance à la concentration dans le capitalisme" >> C'est ce que je me tue à essayer de vous expliquer: si on fout des batons dans les roues des entrepreneurs, le capital se concentre car il n'y a pas assez de concurrence. Or, sur les marchés suffisamment concurrentiel, il n'y a pas de grosses accumulation puisqu'en grossissant les organisations deviennent bureaucratique et ne sont plus capable de faire face assez vite à l'innovation. Regardez la durée de vie des grosses entreprises par ex: http://www.innosight.com/innovation-resources/strategy-innovation/upload/Strategy_Innovation_Feb2012.pdf
"Et l'OMC la libéralisation des échanges, du secteur financier, vous appelez ca une augmentations des contraintes depuis les trente glorieuses. Vous plaisantez..." >> et vous vous délirez plein tube. Ces mesures ne concernent qu'une poignée de multinationales qui sont au dessus de tout. A l'échelle de l'entrepreneur les prélèvements ont doublé, mais surtout les normes et régulations rendent la plupart des petits business potentiels non rentables ou du moins trop chiants à faire. Du coup ceux qui pourraient développer des alternatives aux abus actuels préfèrent rester salariés, à quoi bon entreprendre si c'est pour payer des impôts iniques, se battre avec des administrations soviétiques et se faire détester par l'opinion ?
"Selon eux il parait que leurs theories sont aussi vraies que la loi de la pesanteur. " >> Et là vous signez votre diplôme de ridicule en confondant allègrement libéralisme, néo-libéralisme, et école néo-classique d'économie. Alors pour votre culture, ceux qui essaient de mathématiser l'économie ce sont l'école néo-classique, qui est réfutée par les libéraux autrichiens qui observe l'homme comme irrationnel.
@ anonyme
Supprimer1/ FAUX. La richesse ce n'est pas un gateau, si j'en gagne plus ça ne veut pas dire qu'il y en a moins pour les autres. Si certains gagnent beaucoup, c'est qu'ils produisent beaucoup de valeur pour leur clients, où que l'Etat empêche la concurrence de venir rogner leurs profits.
2/ Si vous croyez que la croissance est une fonction de la seule fiscalité nous n'avons pas avoir grand chose à nous dire. La croissance est avant tout fonction de la qualité de l'Etat de droit et de la facilité d'échanger, d'entreprendre et de créer. Les normes et règlementations grèvent bien plus la croissance que la fiscalité (sauf avec des impôts confiscatoires ou iniques, comme l'ISF, où là oui la fiscalité tue l'économie). La croissance, à la limite, ce n'est pas le sujet, il s'agit d'abord que les humains soient libres d'échanger entre eux. La croissance, éventuellement, s'ensuivra. Mais les libéraux ne veulent pas forcément de croissance, ils veulent juste que les gens soient libres, libres de créer leur communauté décroissante même si ça leur chante. Le seul qui en veut c'est l'Etat vu qu'il est incapable de tenir ses comptes, et qu'il a besoin de toujours plus d'argent pour boucher les trous.
3/ Je n'ai pas l'étude sous la main, mais si je la retrouve je vous copie le lien. En gros, il faut comprendre que les riches ne gagnent pas sur leur salaire mais sur les revenus de leurs prises de risques (capital gains) dont les taux n'ont jamais été confiscatoires (cf post précédent). De plus, aux US un individu peut s'incorporer lui même et ainsi changer son mode de fiscalité tout en déduisant ses dépenses personnelles (transports, etc) de sa base imposable, de sorte que le taux effectif d'imposition soit ridicule en comparaison avec le taux affiché. Et je ne parle même pas des niches fiscales. Au final, personne n'a payé des taux pareils, et c'est fort logique puisqu'ils sont immoraux.
Mais comprenez bien que je ne parle pas spécifiquement de croissance; l'imposition peut tuer l'économie c'est vrai, mais c'est avant tout une question de droit et de morale: il est totalitaire de voler l'argent du voisin.
@ JohnJohn
SupprimerSur le premier point, vous répondez à un argument qui n'a jamais été le mien. Mon propos portait sur les conséquences sociales des disparités, lesquelles rendaient votre comparaison entre accumulation de richesses et collection de timbres absolument non pertinente. De facto, les disparités de richesse posent problème dans les sociétés où elles sont trop importantes, comme le montre par exemple la corrélation entre la géographie de l'indice de Gini et celle de la violence dans le monde. Pas les disparités entre collectionneurs de timbres, de capelets de bouteilles de champagne ou d'hyménoptères…
Sur la question du lien entre croissance et fiscalité, nous risquons effectivement de ne rien avoir à nous dire si vous abusez du tic rhétorique consistant à affecter de réfuter des affirmations que vos contradicteurs n'ont jamais soutenues. J'ai juste tenu à relativiser la portée d'une de vos remarques relative à la faiblesse du taux de taxation du capital. Cela n'implique en rien que je considère la croissance comme une fonction de la seule fiscalité. J'aurais d'ailleurs pu vous retourner ce mauvais procès si la tentation d'utiliser les mêmes procédés que vous m'avait effleuré.
Il semble enfin vous avoir échappé que le ton de votre réponse à TeoNeo lui donnait très précisément raison sur l'accusation de dogmatisme méprisant qu'il adressait aux libéraux, quelque fusse par ailleurs leur obédience. Le fait que les tenants de l'école autrichienne contestent, comme vous croyez nécessaire de le rappeler à la fin de votre interventionr, qu'on puisse dégager des explications satisfaisantes sur la base d'une mathématisation des comportements sociaux, est sans rapport avec ce reproche.
À vous voir assimiler la recherche d'une plus grande harmonie sociale par le biais de procédures institutionnalisées de redistribution à une démarche totalitaire de vol organisé, on comprend toute la pertinence du jugement porté par Albert O. Hirschman sur la modèle hayekien d'une société authentiquement « libre », c'est à dire organisée selon l'ordre spontané du marché : à savoir qu'elle ne pourrait se réaliser que dans des conditions qui tiennent du cauchemar.
YPB
@ JohnJohn
SupprimerJ’ajoute que ce que vous affirmez relativement à la nature des gains des « riches » (« les riches gagnent en dividende et capital gains, pas en salaire ») est de moins en moins vrai. Une étude sur l’évolution du salariat a pourtant souligné pour la France l’importance de ce processus de salarisation des hauts revenus (http://socio13.wordpress.com/2010/01/24/depuis-30-ans-les-salaires-baissent-sauf-au-sommet-par-jacques-sapir/) :
« […] de plus en plus des revenus qui étaient autrefois considérés comme du « profit d’entreprise » ou du « revenu brut des entrepreneurs individuels » tendent à être versés sous la forme de salaires ou de quasi-salaires. Ce phénomène est particulièrement évident dans le secteur de la Finance. Les rémunérations les plus élevées s’expliquent par le fait que ce sont en fait des parts de profits qui sont ainsi distribuées sous la fiction de salaires ou de primes. »
Entre 1989 et 2007, la part de la rémunération des salariés dans la valeur ajoutée des sociétés financières est ainsi passée de 46% à 63%, largement du fait de l’intégration sous forme salariale de revenus du capital. La hausse de la part des 1% des plus hauts salaires dans la masse salariale est est un autre indice.
Ce phénomène n’est que plus accentué aux États-Unis, ce qui ressort de l’analyse par O. Berruyer de deux graphiques, le premier illustrant la structure des revenus du Top 0,1 %, entre ceux issus du travail, ceux issus du capital et les revenus mixtes, le second analysant l’évolution de la seule part issue du Capital pour le top 0,5 % (http://www.les-crises.fr/inegalites-revenus-usa-2/) :
« On constate que la chute de la part des revenus de ce groupe est pratiquement entièrement due à la chute des revenus du capital, et en particulier de la part des dividendes. Pour le Top 0,5 %, ceux-ci ainsi passés de 40 % du revenu dans les années 1920, à 25 % dans les années 1950 et 1960, et à moins de 10 % dans les années 1990.
On observe également que la hausse récente s’est faite sous forme de revenus salariaux. Ainsi, dans les années 20, les plus riches américains étaient surtout des rentiers, vivant des revenus de leurs vastes patrimoines, surtout sous forme de dividendes. Actuellement, ce sont des working rich, « super-salariés » bénéficiant d’énormes rémunérations. »
YPB
Quand on parles d'accumulation du capital c'est bien sur relativement à l'augmentation de la taille du "gateau" et pas proportionnellement.
SupprimerAvec une bonne répartition des fruits du travail la demande aux entreprises augmente puisque plus on descend dans la pyramide des revenus et plus on a une propension à consommer. La répartition va de pair avec augmentation de la taille du "gateau".
Le modele liberal arriverait peut être à une récompense équitable du travail dans une économie de troc ou seul la production peut être récompensée et pas le fait de "posséder".
Si la monnaie servait strictement de moyen d’échange ce serait possible. Or c'est cette hypothèse des libéraux qui ne correspond pas à la realité. La monnaie peut être désirée pour être stockée. Et de ce que j'ai compris, c'est à partir de cette constatation que la pensée keynésienne s'est construite. Silvio Gesell l'avait deja constaté avant et écrit une théorie très intéressante. On est jamais perdant à étudier tous les courants d'idées.
@ Anonyme
SupprimerNe voyez pas du dogmatisme là où il n'y en a pas: je ne demande qu'à ce qu'on laisse les gens tranquilles. Si vous voulez une société communiste, faites la entre gens consentants, mais comprenez bien que vous n'avez aucun droit de me forcer à y rentrer ou de me voler mon argent.
Sur les salaires dans la finance, c'est une évolution récente, en effet, qui témoigne également de cette guerre faite à l'entrepreneuriat et cette volonté de salarier tout le monde, alors que ce n'est pas forcément un statut idéal. Après, avec les "sociétés financières", il faut faire attention. C'est du capitalisme de copinage, n'oublions pas, ce secteur se subsiste et n'est si rentable que grâce à l'interventionnisme étatique, principalement.
@ TeoNeo
La "répartition" est principalement faussé précisément parce que le carcan juridique et fiscal actuel décourage tout concurrence aux gros, et surtout à l'Etat. Du coup ils peuvent s'octroyer l'essentiel des nouvelles créations de richesse, au détriment du peuple. La solution à cela, c'est la liberté, pas encore plus de barrières économiques que les gros ne respecteront jamais et que les petits devront, encore une fois, subir. Et oui, les impôts rentrent dans ce cadre: ce ne sont jamais les riches qui les paient.
Ensuite stocker, ça n'existe pas. Vous confondez monnaie et richesse. Les gens épargnent, comme les paysans il y a 5000 ans épargnaient du blé pour passer l'hiver. L'épargne, c'est de la consommation différée, rien de plus. Et l'investissement, c'est de la consommation. Il n'y a personne qui stocke des billets sous son matelas, ou alors de manière très anecdotique (et d'ailleurs avec l'inflation c'est très stupide).
Le rôle d'une monnaie est de servir de réserve de valeur, si vous lui enlevez cette caractéristique, la monnaie ne vaut plus rien et on en trouve une autre qui fasse office. La pensée keynésienne s'est construite sur bien des erreurs, et a amené à bien des catastrophes, tout simplement parce qu'elle ne comprends pas le rôle de l'épargne. Intellectuellement, cette théorie ne tient pas debout sur la plupart de ces axiomes, mais elle a eu du succès tout simplement parce qu'elle donne encore plus de pouvoir à l'Etat. Mais si imprimer des billets c'était créer de la richesse, nous aurions tous une imprimante à la maison et nous serions tous milliardaires. Ce n'est pas le cas.
N'oubliez pas la spéculation John John. Elle déforme les prix !
SupprimerSeul le revenu non consommé permet la spéculation et donc enrichit les agents en proportion de la quantité d’épargne détenue. D'ou l'effet "boule de neige". Enfin, jusqu'au prochain krach...
Seule la monnaie permet cela et les "classiques" n'en ont toujours pas pris acte et font comme si on vivait dans une économie de troc.
C'est quand j'ai compris cela que le keynésianisme m'a convaincu alors qu'avant je n'en connaissait que la caricature diffusée par les néolibéraux. Parce qu'avant je pensais comme vous.
Il faut oublier ses réflexes et faire un effort intellectuel pour comprendre la nature de la monnaie vue par Keynes ou Gesell.
Le commerce C'EST, par définition, de la spéculation. Il y a 5000 ans les marchands de sel spéculaient. Acheter à un endroit à quelqu'un et revendre à un autre endroit à quelqu’un d'autre pour plus cher, c'est de la spéculation. l'agriculteur qui décide de planter une partie de sa récolte plutôt que de la manger spécule. L'épicier en bas de chez vous qui achète ses boites de pattes et vous les revend plus cher, spécule. L'étudiant qui paye une formation scolaire en prévision de revenus plus élevés plus tard, spécule. Le couple qui place de l'argent pour avoir des enfants en toute sécurité, spécule. Le commerce, l'économie, l'action humaine, c'est de la spéculation. Sans spéculation, nous serions encore des hommes de cro-magnon. Donc ne venez pas mélanger tout et n'importe quoi, please.
SupprimerL'investissement, la source de tout progrès dans une économie, c'est aussi de la spéculation. Et c'est ceci que vous voudriez interdire, au mépris évident des libertés fondamentales de l'être humain ? Laissez moi rire.
La monnaie n'est qu'un moyen d'échange. Manipulez la et les agents économique en trouveront une autre qui convient mieux. Keynes ou pas (d'ailleurs je doute fort que vous ayez compris le keynésianisme mais passons).
Si vous voulez faire un effort intellectuel, alors il va falloir comprendre comment c'est l'épargne qui permet la consommation future, et pourquoi la décourager est le meilleur moyen de tuer une économie. Food for thought.
@ John John
RépondreSupprimerJe pense que dans certains cénacles, notamment financiers, le terme « esprit de lucre » correspond mieux à la réalité, même s’il est dur. Ce n’est pas forcément un jugement personnel, mais le fruit d’un système qui pousse à se comporter comme cela.
Je ne les présente pas comme des libéraux, mais comme des néolibéraux, ce qui est très différent. Les vrais libéraux ont une ouverture d’esprit et un humanisme qui les pousse dans une autre direction (Krugman, Stiglitz…)
15 à 20% ? Je serais curieux de savoir comment vous avez estimé ce chiffre, même si je pense qu’il y a des progèrs à faire. C’est 150 à 200 milliards !
Bien sûr, on a besoin d’entrepreneur (j’ai monté ma boîte il y a 4 ans, donc je suis bien placé pour connaître toutes les difficultés de ce choix). Mais la globalisation et la financiarisation poussent à des comportements suicidaires au niveau des grands groupes, par effets moutonniers ou prédateurs. Cela ne concerne pas les petits entrepreneurs. Vous pouvez voir mes résumés de livre pour y trouver des exemples (y compris sous la plume de libéraux).
Un rapport de 1 à 10 (ou même un peu plus), OK, mais 1 à 100 ou 1 à 1000, n’est-ce pas excessif ? Je suis d’accord sur les petites entreprises qui souffrent face aux grandes. Il faut distinguer l’immense majorité des entrepreneurs, de taille petite ou moyenne, qui poursuive l’intérêt général, d’une petite minorité dont les comportements sont imposés par un cadre globalisé devenu fou.
@ TeoNeo
Bien d’accord
@ Jaurès
Bien vu, le « en aucun cas » pose problème
@ Olaf
C’est juste, il y a du progèrs à faire en France
@ Laurent
SupprimerD'accord avec vous, certains sont malade de l'argent et c'est triste. Mais d'une, ce n'est pas une raison pour violer leur propriété, et de deux la plupart de ces financiers ne continuent d'exercer que grâce à la caution étatique dont ils disposent. Sur un marché libre ils seraient en faillite depuis longtemps, ou alors le risque les auraient forcé de se montrer raisonnables.
Mais pourquoi être responsable quand l'Etat-nounou est là pour nous sauver quand ça va mal ? Cela s'applique aux banques comme aux individus. Lorsque l'Etat fait tout pour déresponsabiliser les gens (renflouements, alarmes obligatoires dans ta piscine, et j'en passe), il ne faut pas s'étonner qu'ils soient irresponsables. On l'a bien cherché.
"15 à 20% ? Je serais curieux de savoir comment vous avez estimé ce chiffre, même si je pense qu’il y a des progèrs à faire. C’est 150 à 200 milliards !" >> Rien de scandaleux, juste revenir sur les monopoles étatiques en matières de prestations sociales. Et en plus, sur les autres missions de l'Etat, on peut gagner énormément d'argent également, regardez sur l'éducation par exemple: http://www.contrepoints.org/2012/09/04/96211-le-cout-dun-eleve-ou-comment-gagner-des-milliards
"Mais la globalisation et la financiarisation poussent à des comportements suicidaires au niveau des grands groupes, par effets moutonniers ou prédateurs." >> C'est le mot, suicidaire. Laissons les se suicider, c'est à dire laissons faire le marché, et cela tuera les bad guys, refroidira les financiers un peu fous, et fera plein, mais alors plein de place pour de petits entrepreneurs et de nouveaux modèles éco plus locaux, plus respectueux de l'homme et de l'environnement, et plus perennes. Au profit de tous. Sauf que l'Etat n'aime pas les entrepreneurs, trop difficile à contrôler. Il préfère les grosses structure que l'ont peut taxer, subventionner, et faire diriger par un pote énarque.
"Un rapport de 1 à 10 (ou même un peu plus), OK, mais 1 à 100 ou 1 à 1000, n’est-ce pas excessif ? " >> Non. Je vous donne un exemple très simple: Pierre et Paul sont deux musiciens qui travaillent autant, ont la même vie et le même héritage culturel. Tous deux vendent leur musique à 1€ le téléchargement sur internet. Sauf que Paul vend 1 milliards de titre et Pierre 10. L'un gagne 100 millions de fois plus que l'autre, et c'est parfaitement juste. Si la richesse du voisin dérange, c'est qu'il y a de la jalousie dans l'air. C'est humain, je sais, mais c'est pas très sympa quand même.
@Anonyme (CVT),
RépondreSupprimerLa première phrase (texte de 11h24) est déjà problématique puisqu'elle fait un lien qui n'a rien d'évident - c'est bien le moins que l'on puisse dire - entre histoire et volonté d'un parti. L'action des fondateurs de ce parti semble manifestement s'être insérée dans un projet de défense du pays - n'y avait-il pas d'ailleurs parmi ses fondateurs des résistants indiscutables ?
Le problème dans ce débat, là encore, vient du fait que les critiques à l'encontre de ce parti sont souvent floues ou dénuées de toute argumentation précise et référencée.
Comment évaluez-vous la "sincérité" d'une force politique - celle du père j'entends -, ce au surplus quand vous avez relevé vous même son hétérogénéité ? La multiplicité des courants et tendances ne permet pas nécessairement de conclure à l'insincérité, loin de là.
Et qu'appelez-vous "intérêts français" ? Êtes-vous seul à même de les définir ?
Les mises en cause attachées au fait qu'il s'agirait en l'espèce d'une affaire de famille sont tout autant hors de propos à mon sens. Le seul fait que des dirigeants issus d'une même famille se succèdent à la direction n'apparaît pas suffisant à en faire une "affaire" familiale.
Que le FN soit lié à cette famille est une réalité historique, mais cela suffit-il à le réduire à un fait ou à une "affaire" familiale. Et pourquoi le mot d'affaire ? Qu'ont-ils récoltés finalement, si ce n'est la mise au ban ? JMLP n'a t-il pas d'ailleurs été victime d'un attentat ? Ne faut avoir chevillé au corps l'amour son pays et la défense des intérêts de celui-ci pour continuer le combat politique après les épreuves endurées pendant 40 années ?
Il reste que MLP a été élue après une campagne décrite comme ayant été dure et sans concession.
Qu'en est-il des désignations et successions côté UMP et PS ?
Il conviendrait également, sur un pareil sujet, de voir ce qu'il en est dans les autres partis et s'il n'y aurait pas de mêmes types de liens à relever - à différend degré - entre cadres et hauts cadres de générations différentes.
Je souhaiterais enfin que vous appronfondissiez l'allégation selon laquelle le FN est un parti "vichyste à ses débuts".
Des difficultés demeurent également quand vous entendez analyser une cohérence idéologique entre deux présidence tout à fait différentes et dont les orientations politiques, vous le notez vous-même, ne sont pas les mêmes et sont assumées comme telles.
Cette grande diversité de tendance dans le FN du père est une évidence. La ligne me paraît plus claire avec la fille. La notion d'incohérence induit, tout de même, la concomitance de propositions contradictoires au sein d'un même cadre défini.
Pour moi, le FN du père et de la fille son très différents ; les lignes idéologiques ne sont pas les mêmes, celles de la fille n'ont pas bougé depuis qu'elle a pris la tête de ce parti.
Vous confondez, à mon sens, incohérence et évolution idéologique notable entre deux présidences dont les programmes et orientations ne sont effectivement pas les mêmes.
Le fait de tirer des conclusions sur le FN de 2012 à l'issue d'une analyse de celui du père, et après avoir noté un changement important dans sa ligne politique - notamment en économie -, constitue, à mon sens toujours, une erreur d'analyse et une incohérence argumentative de premier ordre. On ne peut pas dire tout et son contraire au même moment.
La notion de national communiste me semble là aussi étrange quand elle est appliquée à MLP. Il conviendrait là encore de développer. Je classerais plutôt MLP du côté des nationaux-républicains, défenseur de la nation, ainsi nationiste (Taguieff) et non nationaliste. La conception citoyenne de MLP est pleinement conforme aux principes républicains.
Cordialement.
Samedi 20 octobre 2012 :
RépondreSupprimerSur son blog, Jacques Sapir fait le bilan du dernier sommet européen : en quelques lignes, Jacques Sapir décrit la situation réelle de la zone euro.
"Tout va très bien, madame la marquise."
http://russeurope.hypotheses.org/358