La
partie de poker semble toucher à sa fin. La commission de recours de l’UMP
a tranché : elle
a proclamé la victoire de Jean-François Copé avec 952 voix d’avance. Après
s’être beaucoup avancé à découvert, François Fillon est placé devant un dilemme
difficile : poursuivre la lutte ou capituler.
Jean-François
Copé, ou le fait accompli
Quelle
naïveté de la part de François Fillon ! Comment pouvait-il imaginer une
seconde que Jean-François Copé, qui avait les statuts derrière lui, pourrait
abandonner une victoire quasi certaine contre une médiation au verdict
aléatoire ? Bien sûr, il pouvait sans doute compter sur la pression
populaire et militante pour trouver une issue ensemble, mais ce n’était
clairement pas l’intérêt du vainqueur. Mais son adversaire sait bien que les
heurts de 2012 seront oubliés dans quelques mois. C’est donc en toute logique qu’il
a balayé l’idée d’un nouveau vote des militants.
Après tout,
Martine Aubry avait réussi à s’imposer comme première secrétaire malgré
les conditions de sa victoire et cela n’avait pas empêché le PS de
remporter des victoires électorales quelques années plus tard. Du coup, il est
parfaitement logique, surtout avec Jean-François Copé, qu’il s’accroche à la
présidence de l’UMP malgré la tornade médiatique ainsi déclenchée. En outre, il
se paie le luxe de multiplier par dix son avance avec le verdict de la
commission de recours.
De plus, le
temps joue pour lui. Il
a tout de suite pris le rôle de chef de l’opposition en cannonant le Parti
Socialiste, laissant la division à ses adversaires et va courtiser quelques
fillonistes pour faire des prises qui démontreraient qu’il rassemble sa famille
politique. Même si le camp Fillon reste extrêmement uni, il lui sera difficile
de remettre en cause la politique de fait accompli du camp d’en face, sans
apparaître comme des diviseurs ou des mauvais perdants. Malheur au
vaincu !
François
Fillon, ou le pyromane qui se brûle
Hier soir, Jérôme
Chartier a certes évoqué la possibilité de saisir la justice, mais il ne
l’a présenté que comme une option possible, ce qui ressemble à un recul. En
outre, la procédure sera beaucoup trop longue et pourrait exposer le parti à
des répercussions extrêmement néfastes. Demander aux parlementaires qui le
soutiennent de ne pas s’affilier à l’UMP est également un jeu dangereux car les
pressions du camp Copé seront fortes et il pourrait perdre une partie de ses
troupes.
Mais du
coup, François Fillon est devant un dilemme difficile pour lui. Une partie de
ses troupes plaidera sans doute pour arrêter les frais (et préserver leurs
intérêts). Mais s’il les suit, il ne pourra sans doute pas s’en relever car il
s’est trop avancé dans la contestation pour ne pas être ridicule en finissant
par accepter les résultats. Et s’il poursuit, le temps jouera sans doute contre
lui, d’autant plus que le temps des investitures pour les prochaines élections
va approcher.
Le Rubicon étant un fleuve il est difficile à Fillon d'être au pied mais plutôt au bord et de savoir si lui et ses amis vont le franchir pour faire sécession de l'UMP et créer un nouveau parti ce qui semble inexorable et logique. Copé a pour lui la légitimité et ses adversaires vont y regarder 2 plus de fois à partir tant ils ont plus à perdre. Donc Fillon a perdu!
RépondreSupprimerMardi 27 novembre 2012 :
RépondreSupprimer10:15
Fillon fonde le groupe parlementaire "Rassemblement-UMP".
François Fillon vient d'annoncer la création d'un groupe parlementaire, nommé "Rassemblement-UMP". Ce dernier sera dissous "dès qu'un nouveau vote aura lieu" promet François Fillon.
L'ancien premier ministre demande que ce scrutin ait lieu d'ici trois mois et soit organisé par une commission "totalement indépendante".
D'après BFMTV, 120 parlementaires UMP rejoindraient le groupe "Rassemblement-UMP". 74 députés resteraient dans le groupe "UMP" à l'Assemblée Nationale.
Euh...plutôt que de commenter l'évolution presque au jour le jour de cette affaire, ne vaudrait-il pas mieux attendre que cela se soit décanté. Le dernier papier du blog de Sapir sur l'épuisement de l'UE me semble très important. Pourquoi n'en parles-tu pas?
RépondreSupprimerLa fin de l'UMP est la naissance d'un grand parti d'un ordre nouveau, celui des bacs + 3+, dont le seul objectif est de se débarrasser des autres. Les vieux clivages sautent les uns après les autres et nous finiront par deux camps, les très diplômés, nouvelle race des seigneurs, européo-libéraux et les autres, s'appuyant sur le bassin parisien et la France, porteur d'égalité et de liberté.
Jard
Attention a ce que ce blog ne finisse pas par ressembler aux matins de France Inter de l'ump du ps de l'umps nous nous en contrefoutons c'est le passé et le sociétal cela muscle juste les doigts ; voyons l'avenir
RépondreSupprimerEt bien, moi qui me moquais de cette élection à la tête de l'UMP, je suis servi! Vert chou contre chou vert, pensai-je... Pourtant, j'avais cru que l'odeur alléchante des échéances de 2014 (municipales, régionales et européennes) allait ramener tout ce beau monde à la raison, mais il faut croire que la soif du pouvoir est vraiment trop forte...
RépondreSupprimerFillon est vraiment un personnage médiocre et méprisable: il prouve par la même son absence de sens démocratique car un vaincu doit savoir s'incliner dans l'intérêt du groupe! Evidemment, Copé n'est pas blanc non plus, mais l'une de ses cartes maîtresses, dans cette élection qui semblait perdue d'avant pour lui, était la maîtrise des rouages de l'UMP en tant que président sortant! Dès lors, pourquoi venir le lui reprocher? Comme pour Aubry fin 2008 au PS, c'est celui qui tenait le mieux l'appareil qui a triomphé. Je méprise tout autant Copé car c'est un cynique absolu, sans idées autre que la conquête du pouvoir; mais son discours "droitier" (en attendant de juger ses actes...) aura un avantage: contrairement à ce qu'on pourrait penser, il va permettre de clarifier l'échiquier politique à droite!
Je sais que je vais faire hurler le taulier, mais je souhaite secrètement qu'il mette enfin un terme à l'isolement politique du Front National! En effet, cette diabolisation du FN empêche certains sujets importants d'être débattus, je pense à la nation et ses intérêts.
C'est peut-être cynique, mais à quelque chose, malheur est bon!
CVT
Copé propose un référendum pour savoir s'il faut revoter ... c'est con, autant revoter tout de suite !
RépondreSupprimerMardi 27 novembre 2012 :
RépondreSupprimer19h48 : le groupe "Rassemblement-UMP" officiellement créé.
Le groupe "Rassemblement-UMP", présidé par François Fillon, a officiellement déposé sa déclaration politique et la liste de ses 68 membres à la présidence du Palais Bourbon, selon une source parlementaire.
"Nous constituons ce groupe à titre conservatoire", avait expliqué dans l'après-midi l'ex-ministre Patrick Ollier, pro-Fillon. Toutefois, ce groupe doit être validé lors de la Conférence des présidents de l'Assemblée nationale dont la prochaine réunion se déroule... mardi prochain.
http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/EN-DIRECT-le-groupe-parlementaire-de-Fillon-officiellement-cree-577309
A l'Assemblée Nationale, il y a donc deux groupes parlementaires pour la droite :
1- Le "Rassemblement-UMP" compte 68 députés. Leur président est François Fillon.
2- L'UMP compte 126 députés. Leur président est Jean-François Copé.
@ Cording
RépondreSupprimerPour l’instant, Fillon semble s’accrocher, même si l’idée d’une plainte en justice s’éloigne. Les rebondissements de ce matin sont assez incroyables, même s’ils sont logiques, le camp Fillon demandant beaucoup (direction collégiale, création d’un groupe indépendant) plus que ce que le camp Copé est prêt à accepter.
@ BA
BFM a un peu surestimé Fillon : finalement, ils ne sont que 68.
@ Jard & Patrice
J’ai prévu d’en parler. Je prends le point sur le fait que j'en parle peut-être un peu trop.
@ CVT
Copé maintiendra le cordon sanitaire à l’égard du FN car sinon, il perdra l’aile centriste qui reste à l’UMP…
@ Anonyme
Le pari de Copé est sans doute le suivant : les militants, fatigués par tant de déchirements ne souhaiteront pas forcément un nouveau vote en janvier, ce qui lui permettrait de se maintenir.