Sur les
marchés, c’est désormais le calme plat. Mais on peut se demander si nous ne
sommes pas dans l’œil du cyclone. Après tout, la situation économique reste
très préoccupante puisque la
zone euro vient de retomber en récession. Mais surtout, la situation
grecque ne cesse de se détériorer.
Une
impasse politique interne
Bien sûr, Athènes
a réussi à passer son budget 2013 ainsi que son plan pluri-annuel de réduction
des déficits publics, conformément aux exigences de la troïka
technocratique. Malgré
les leçons de l’histoire et le fait qu’un quart de la population soit déjà
au chômage, la majorité au pouvoir - Nouvelle Démocratie, PASOK et DIMAR -
continue à préférer la voie de l’austérité à
une sortie de la monnaie unique, d’une dévaluation et d’un défaut, conformément
au mandat de juin.
Cependant,
la situation politique en Grèce continue de se déteriorer et il est tout sauf
évident que la majorité en place tienne jusqu’à la fin de son mandat. En effet,
à l’occasion du vote du nouveau budget, elle
a perdu deux nouveaux élus, un ancien membre de Nouvelle Démocratie et un
autre du DIMAR (parti de gauche qui se place entre le PASOK et le plus radical
SYRIZA). Tout ceci n’est pas nouveau puisque la précédente législature avait
connu le même phénomène.
Or les sondages ne sont guère
favorables aux partisans de l’austérité. SYRIZA est en tête avec 30,5% des
voix, devant Nouvelle Démocratie (27%), Aube Dorée (14%), les Grecs
Indépendants (7%), le KKE (6,5%), le PASOK et DIMAR (5,5% chacun) sachant
que seuls 41% des sondés ont exprimé une préférence. Bref, la coalition au
pouvoir ne recueillerait que 38% des suffrages contre 58% pour les partis
opposés à l’austérité. Cela
sent le roussi pour les plans européens.
Une
impasse européenne
Bref, il n’y
a que les néolibéraux inhumains de la veine de The Economist pour se féliciter dans le numéro de cette semaine des
« progrès » faits par les pays de la périphérie de la zone euro,
sachant que pour eux, un progrès, c’est une baisse du coût du travail, soit une
baisse du pouvoir d’achat de la population… Mais la situation de la Grèce reste
totalement insoluble car le pays cumule encore des déficits extérieurs
importants et une dette qui est totalement hors de contrôle.
Une partie
du monde de la finance recommande que les Etats européens acceptent une
restructuration importante de la dette publique grecque, pour la ramener sous
120% du PIB. Le problème est que cela revient à abandonner 40% des créances
existantes. A supposer que les électeurs allemands acceptent de perdre une
partie de ce qu’ils ont prêté, auront-ils
la moindre envie de poursuivre cette aventure monétaire européenne si coûteuse
par la suite ? C’est peu probable.
Delpla préconise le défaut sur les dettes antérieures à une signature du MES, dettes junior :
RépondreSupprimerhttp://blogs.lesechos.fr/echosnoclastes/quand-la-bce-organise-la-faillite-souveraine-a11951.html
Ouais, enfin...
RépondreSupprimerOn notera quand même que le soutient a ND, d'après ce sondage, reste fort, et assez proche de ce qu'elle fût lors de l'élection , malgré que fait que les grecs aient pu expérimenter in-situ l'efficacité de leur politique... Et dont les bénéficiaires, s'il y en a, doivent plutôt représenter 1% de la population que 27% !
De plus, l'attachement a l'Euro reste fort, même s'il faiblit légèrement lui aussi.
63% des Grecs sont encore pour le maintient dans l'euro
http://fr.ria.ru/society/20121120/196673643.html
Bref, l'évolution me semble extrêmement lente alors qu'il est maintenant évident aux yeux de tout le monde que la voie suivie est une impasse et ne peut conduire qu'a un appauvrissement durable du pays.
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=67055
Mercredi 21 novembre 2012 :
RépondreSupprimerLa Grèce de nouveau sous pression de l’Europe.
Autre sujet d'inquiétude, la dette qui devrait s'envoler l'an prochain à 189,1% du PIB, soit 346,2 milliards d'euros, contre 175,6% attendu en 2012.
http://www.boursorama.com/actualites/la-grece-de-nouveau-sous-pression-de-l-europe-79837ab43be348b862e91518f5d1673b
En 2013, la dette de la Grèce atteindra 346,2 milliards d'euros. En 2013, les contribuables de la zone euro vont payer non pas une addition, mais trois additions différentes.
1- Première addition : la BCE détient 45 milliards d'euros de dette grecque. Quand la Grèce fera défaut, la BCE subira des pertes. Les actionnaires de la BCE devront alors recapitaliser la BCE. Les 17 banques centrales nationales paieront : concrètement, les contribuables de la zone euro paieront.
Ils ont l'habitude. Déjà, en décembre 2010, les contribuables ont été obligés de payer 5 milliards d'euros pour recapitaliser la BCE.
2- Deuxième addition : le FMI a prêté des dizaines de milliards à la Grèce. Quand la Grèce fera défaut, le FMI subira des pertes. Le FMI est financé par les contribuables des Etats-Unis, par les contribuables du Japon, par les contribuables de l'Allemagne, par les contribuables de la France, etc.
Les contribuables paieront donc cette deuxième addition.
3- Troisième addition : les prêts bilatéraux accordés par les Etats européens, et aussi les garanties accordées par les Etats européens.
Prenons le cas particulier de la France : quand la Grèce fera défaut, la France subira une perte de 50 milliards d'euros.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/11/19/20002-20121119ARTFIG00709-grece-50milliards-d-euros-de-garanties-pour-la-france.php
France : le Parlement s'inquiète de l'accumulation des engagements pris pour soutenir la Grèce.
Dans son rapport, le député Christian Paul (PS) chiffre à 50,8 milliards d'euros les prêts à la Grèce devant être garantis par la France dans le cadre du Fonds européen de stabilité financière.
Source : lesechos.fr, mardi 7 août 2012.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0202205724179-le-parlement-s-inquiete-de-l-accumulation-des-engagements-pris-pour-soutenir-la-grece-351001.php
On n'est pas sorti de l'auberge. Déjà plus de 50 milliards d'euros de perdus pour la France car la Grèce ne remboursera jamais ses dettes!
SupprimerLa formation d'un front souverrainiste,réunissant DLR,le MRC,le MPF,l'UPR,l'aile modérée du FN et les derniers vrais gaullistes de l'UMP,n'a jamais été aussi urgent.
RépondreSupprimerVoilà bien des noms qui ne veulent rien à voir à faire ensemble. Malgré leurs évidentes proximité de ligne politique.
SupprimerPourquoi ces partis ne voudraient-ils rien à voir à faire ensemble ?
SupprimerPar certains côté la situation est comique, les mesures mécanismes en cours deviennent de tels sacs de nœuds que les politiques n'y comprennent plus rien, c'est rassurant, ils vont se prendre les pieds dans le tapis :
RépondreSupprimer"Des idées dont la "complexité dépasse l'entendement", a reconnu le ministre français des Finances Pierre Moscovici en amont de la réunion."
http://www.france24.com/fr/20121121-zone-euro-echec-accord-aide-financiere-grecque-dette-austerite-samaras-moscovici-fmi
La question n'est pas de demander à nos pauvres amis grecs s'ils veulent de l'euro ( on ne demande pas à un affamé s'il veut une tranche de pain )mais de savoir qui les allemands , qui les belges , qui les hollandais vont continuer à payer. Les hollandais avec le nouveau gouvernement VVD-PvdA a déjà dit NON car les caisses hollandaises sont vides , celles des belges aussi! Et les allemands en ont marre de travailler pour des prunes ! Alors ...
RépondreSupprimerAnonyme écrit "La formation d'un front souverrainiste,réunissant DLR,le MRC,le MPF,l'UPR,l'aile modérée du FN et les derniers vrais gaullistes de l'UMP,n'a jamais été aussi urgent".
RépondreSupprimerC'est vrai : nous, soussignés, implorons tous les partis qui ne veulent plus de cette UE à faire liste commune (de l'extrême gauche à l'extrême droite) sur le "Plus Petit Commun Dénominateur" que nous pouvons ainsi formuler: "on ne veut plus de cette Union Européenne". Donc on fait une trêve et des listes communes, et on se retapera sur la g.... e après ces élections!
complétement d'accord avec AJ Holbecq ceux qui ont rejoint De Gaulle a Londres ne se sont pas posés de questions philosophiques dans le genre l'autre pue des pieds et malgré les nanarderies a l'aspartam déversées par les médias aux ordres nous sommes bien dans une situation identique a Juin 40 ou les pseudos élites se sont engouffrés dans la collaboration avec ce neo-nazisme qu'est le mondialisme béat et son armée de consommateurs décervelés
Supprimer@ Patrice, A-J H
RépondreSupprimerLe FN n'a aucun intérêt à se couper en deux, donc il restera uni. Par conséquent tout front souverainiste qui comprendrait le FN reviendrait de facto à un ralliement au FN. Voilà deux raisons pour lesquelles non seulement je pense que cela n'arrivera pas mais j'y suis opposé.
Des choses vont bouger, des partis vont émerger davantage...
@ Exvil
En fait, les deux questions se posent, ce qui est l'assurance que ce château de cartes finira par tomber.
@ BA
Merci pour le rappel
@ Raphaël
Cela ne me surprend pas totalement. Les Grecs ne veulent pas mordre la main qui les a nourris pendant si longtemps et ont peur de se retrouver seuls. Mais les choses progressent vite. Il y a 3 ans, 90% voulaient garder l'euro il me semble.
@ Laurent Pinsolle : désolé pour la naïveté de la question, mais on parle souvent en même temps d'une sortie de l'euro et d'un défaut sur sa dette par la Grèce. Est-ce que les deux sont forcément associés ? Ou bien est-ce que la Grèce pourrait techniquement faire défaut en conservant l'euro ?
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