Quelques
commentateurs se sont un peu emballés au sujet du chiffre de la croissance en
Grande-Bretagne au 3ème trimestre. Certes, Londres affiche une
progression de son PIB de 1%, soit 4% en rythme annuel, mais beaucoup
de facteurs relativisent cette sortie de récession.
Une
sortie de récession illusoire
Bien sûr,
alors que l’Europe continentale s’enfonce dans la dépression économique, la
sortie du Royaume Uni de la récession peut donner l’impression que Londres
a trouvé la recette pour s’en sortir. Cependant, il faut prendre un peu de
recul sur les chiffres. Tout d’abord, il ne faut pas oublier qu’après une
première rechute au 4ème trimestre 2010, l’économie britannique est
retombée en récession avec trois trimestres consécutifs de baisse de 0,3 à 0,4%
du PIB jusqu’au 2ème trimestre.
Tout ceci
relativise donc le rebond du 3ème trimestre puisque sur une année
glissante, la richesse nationale du pays reste tout juste stable. En outre, comme
le rappelle Les Echos, l’économie
outre-Manche reste 3% sous son niveau d’avant-crise, au
contraire des Etats-Unis. De plus, comme l’explique également le journal
économique, deux facteurs conjoncturels expliquent ce rebond. Tout d’abord, le
jubilé de la Reine (un jour férié additionnel) a provoqué un décalage de 0,5%
du PIB.
Sans cela,
les chiffres du second trimestre auraient été sans doute équilibrés et la
croissance se serait limitée à 0,5% au 3ème trimestre. Enfin, les
Jeux Olympiques ont également gonflé la performance du dernier trimestre. Bref,
ce rebond n’est pas l’illustration d’une vigueur intrinsèque retrouvée de
l’économie de la Grande-Bretagne. Et cela est d’autant plus préoccupant que le
plan d’austérité sauvage décidé par le gouvernement il y a deux ans a un
puissant effet récessif.
Y-a-t-il
un modèle britannique ?
Le parallèle
entre les deux grands pays anglo-saxons démontre justement qu’une
politique de réduction raisonnée du déficit public (suivie aux Etats-Unis)
permet une réduction équivalente, sans casser la croissance. D’ailleurs,
Londres affiche un déficit 20% supérieur à Wahington (8,4% du PIB contre 7%).
Beaucoup d’économistes craignent une rechute de l’économie britannique sous le
coup de la contraction agressive des dépenses publiques décidée par le
gouvernement.
Malgré tout,
le pays offre des réflexions intéressantes sur les politiques de sortie de
crise. Car si Londres a choisi une violente cure d’austérité budgétaire, en
matière monétaire, le pays a opté pour une grande souplesse, laissant la livre
se déprécier pour soutenir ses industriels (et l’emploi). Puis, la
Banque centrale a lancé un programme de monétisation de 375 milliards en 4 ans
(5% du PIB / an) qui a permis de réduire grandement le coût du financement de
la dette de l’Etat. Enfin, le pays a laissé temporairement l’inflation monter
un peu sans s’en préoccuper. Depuis, elle est retombée à 2,2%.
Depuis 20 ans nous sommes bassiné par des modèles Irlandais Suedois Britanique Etats uniens Allemand je me souviens du miracle Italien qui en fait ne sont que trucs et astuces conjoncturels tout cela avec comme unité de mesure le PIB qui ne veut en soi pas dire grand chose ; nous savons tous que la croissance n'est plus soutenable très longtemps il est temps pour une fois d'anticiper ; enfin c'est un vœu pieux
RépondreSupprimerJe pense tout de même que le politique suédoise irait très bien à la France sur 20 ans :
Supprimer- Faire maigrir l'Etat, redéfinir ses services et contrats.
- Dévaluer la monnaie nationale de 20 à 30%.
- Baisser les charges et impôts.
- Grands projets d'avenir.
Je suis d'accord pour dire que la croissance n'est plus soutenable : Jancovici tente de le démontrer ici http://www.manicore.com/documentation/energie.html en liant la croissance au coût de l'énergie.
RépondreSupprimerMais "d'autres croissances" que celle du PIB sont peut être possibles ?
D'autre part, en parité de pouvoir d'achat par habitant , il faut se souvenir que 10% de croissance en Chine est l'équivalent (en valeur) à 1% de croissance chez nous...
Les modèles de prévision utilisés apparaissent assez défaillants :
RépondreSupprimer"Enfin, quand Karine Berger, secrétaire nationale du PS et ci-devant économiste à l’INSEE, dans l’émission Politiques, sur LCP diffusée le 9 novembre[18] s’accroche à ces prévisions, on peut la comprendre : elle défend une politique et MESANGE est un peu son enfant. Mais quand elle refuse de répondre à la question posée sur la valeur du multiplicateur des dépenses publiques utilisée dans ce modèle, elle trahit le fait que c’est bien là que le bât blesse. Elle devra choisir entre sa position au PS et l’éthique du scientifique."
http://russeurope.hypotheses.org/458
Sur france 5 le titre de C dans l'air était "La santé malade de la secu" !
RépondreSupprimerComme si les grands médias étaient entrain de préparer l'opinion pour un futur démantèlement de la secu comme ils l'ont fait pour la mondialisation ou l'abandon de la monnaie nationale.
"Comme si ..."
SupprimerNon, malheureusement, c'est un projet préparé de longue date par les gouvernements successifs (gauche ou droite).
Comme d'habitude, les journalistes ne font que reprendre les idées simpl(ist)es des communiquants, sans chercher à comprendre l'ensemble de problèmes accumulés (très complexes il est vrai).
Il est beaucoup plus simple de désigner un bouc émissaire (les médecins "avides") que de passer du temps à chercher des solutions, et à expliquer aux citoyens les véritables tenants et aboutissants.
Pour résumer en quelques lignes (mais cela mériterait des dizaines de pages !) :
- Diminution des remboursements par la SS depuis 20-30 ans
- Nécessité pour M. Toutlemonde de prendre une Mutuelle
- Mutuelles qui remboursent toujours moins, mais coutant toujours plus (dont les frais de gestion représentent 25%, et tout cela dans une opacité totale, avec la complicité des gouvernants qui viennent de reculer d'un an l'obligation de clarifier leurs comptes ... il faut bien cela pour faire 7 MILLIARDS de bénéfices sur le dos des citoyens)
D'ailleurs, avez vous remarqué que les mutuelles font encore de publicités que d'habitudes ces temps-ci ?
Tout cela en attendant une privatisation totale de la SS, qui va arriver sous un gouvernement ... socialiste ... C'est affligeant. Axa & Co se frottent déjà les mains.
Par contre, la position de DLR sur le système de santé est complétement décalé de la réalité.
Cordialement.
Eric
@ Patrice
RépondreSupprimerC’est juste sur les modèles à la mode. Sur la croissance, je n’ai pas le même sentiment. En revanche, il faut une croissance soutenable. Notre modèle économique ne peut reposer sur une croissance qui épuise la planète.
@ Flo Pat
Attention à ce qui est dit sur la Suède. Le pays a encore des dépenses publiques à 51% du PIB. Certes, il y a eu des économies (sans doute souhaitables), mais cela n’a pas été les coupes à la hâche que l’on fait dans le Sud de l’Europe.
@ A-J H
Je connaissais le lien, mais qui de la poule et de l’œuf….
Je crois qu’il faut simplement mettre un prix supérieur (et croissant si la ressource se raréfie trop) à toutes les ressources non renouvelables pour que la croissance n’épuise pas notre planète.
@ Olaf
Effarant en effet. Quand on pense qu’elle est en charge des questions économiques au PS.
@ TeoNeo
Bien d’accord…
@ Eric
Complètement d’accord (sur les déremboursements, les mutuelles…). Je suis en train de préparer un sujet pour jeudi. Auriez-vous les sources pour les 7 Mds de bénéfices des mutuelles et les 25% de frais de gestion (soit 17 Mds sur 40 Mds de prestation) pour nourrir mon papier ? Je les ai trouvé dans mes recherches mais je n’ai trouvé de sources dont je pourrais me référer.
En revanche, il me semble que la position de DLR est proche de la vôtre.
@Laurent
RépondreSupprimerLa seule croissance soutenable c'est celle qui bloque ou diminue les quantités d'énergie et de matières premières consommées par habitant: il faudrait raisonner en quantité (volumes) en non plus en valeur (valeur => PIB)
@ A-J H
RépondreSupprimerEn partie d'accord. Je crois qu'il faut raisonner en fonction de la soutenabilité de la consommation d'énergie ou de MP. Si la consommation est totalement soutenable, zéro taxe verte. Si la ressource est disponible en quantité finie et non renouvelable (hydrocarbures), taxe verte maximum et croissante pour arriver à une trajectoire soutenable.