La semaine
dernière, Aurore
Martin, militante française de Batasuna, a été extradée en Espagne par une
procédure européenne simplifiée. De
nombreuses personnes ont dénoncé cette extradition, que des élus locaux
du Pays Basque ont dénoncé. Une réaction anti-républicaine.
Rappel
des faits
Au final,
l’affaire Aurore Martin est simple. Elle a participé à une organisation
reconnue comme terroriste en Espagne, Batasuna, (la « vitrine »
légale d’ETA). Ce faisant, elle n’a pas respecté les lois de notre voisin.
Parce qu’elle a participé à la manifestation d’une organisation reconnue comme
terroriste outre-Pyrénées, la procédure d’extradition européenne, MEA, que la France
avait signée, s’applique, comme l’a confirmé la justice française après
plusieurs recours. Arrêtée
lors d’un contrôle de police, les juges ont décidé, au regard de la loi, de
l’extrader en Espagne pour être présentée devant la justice.
En France,
cette extradition a provoqué des réactions pour plusieurs raisons. Tout
d’abord, Batasuna n’est pas reconnue comme une organisation terroriste chez
nous. Ensuite, elle risquerait jusqu’à douze ans de prison. Mais ces deux
arguments ne sont pas recevables. Quand
on va dans un pays, on doit en respecter la loi. Batasuna est considérée
comme une organisation terroriste, Aurore Martin ne pouvait pas l’ignorer et
doit donc en assumer toutes les conséquences judiciaires. Faudrait-il appliquer
le droit français aux ressortissants français quand ils voyagent à
l’étranger ?
D’autres se
sont émus du fait que la procédure bafouerait la souveraineté de notre pays,
poussant des souverainistes à lui apporter leur soutien à la séparatiste… Le
problème est que tout souverainiste que l’on soit, la moindre des choses est de
respecter la loi, même si on n’est pas d’accord avec cette loi. Si on n’est pas
d’accord, on milite pour la changer, mais en attendant (tant que le peuple ne
s’est pas exprimé en sens inverse), on la respecte. En outre, la
justice française s’est prononcée.
Des
réactions irresponsables
ETA, c’est
la barbarie sanguinaire d’une minorité qui veut imposer par la terreur sa
volonté à la majorité d’une population, complètement libre, qui ne veut pas de
cette indépendance ! C’est pourquoi je trouve d’autant plus révoltant le
soutien quasiment unanime de la classe politique locale à Aurore Martin,
comme si elle était la militante d’une association pacifique de défense de la
culture basque. Ce n’est pas parce qu’elle est jeune et que c’est une femme
qu’il faut être moins sévère avec des personnes qui frayent avec une
organisation terroriste de la veine de Batasuna.
Pour le
coup, je n’ai rien à redire à l’excellente
interview accordée par Manuel Valls dans Sud-Ouest, où il
soutient qu’il s’agit d’une simple application du droit. Quelle
inconséquence de la part du personnel politique de la Côte Basque à demander de
ne pas appliquer le droit qu’ils ont voté et mis en place, le tout pour une
militante du fléau qui a décimé pendant trop longtemps notre région, alors même
que les électeurs s’expriment démocratiquement et choisissent leur destin. Ne
pas respecter le droit n’est pas acceptable, mais le faire pour une telle personne l’est encore moins.
@LP,
RépondreSupprimerJ'en conclue que grâce à l'UE nous extradons désormais nos nationaux. L'application du droit est une bonne chose. La question est de savoir si l'on peut discuter de ce droit et s'il est pertinent de le remettre, en ce domaine, en cause. Quelle est votre position sur ce sujet et celle de DLR ?
@ Laurent Pinsolles,
RépondreSupprimerDonc, elle s'est déplacée en Espagne, et c'est bien en Espagne qu'Aurore Martin a transgressé un interdit (l'organisation étant classé terroriste), en participant à des réunions ? pas plus que ça ?
C'est bien léger, tout ça.
Et bien inquiétant. Plus inquiétant encore, étant l'aveuglement des gens qui vont soutenir une action parcequ'elle est légale, et au mon dieu ! on a lâché le mot "terrorisme". Un Etat peut faire n'importe quoi, s'il évoque la menace du terrorisme.
Va-t-on mettre en prison toutes les personnes qui vont affirmer par la parole qu'ils sont favorables à une organisation terroriste ?
J'espère que oui. Car y'a pas de raison que la Justice ne soit pas la même pour tous.
@Abd_Salam,
SupprimerFaut pas exagérer non plus! L'Espagne reste un état de droit, et ETA, jusqu'à cette année, y était considérée comme une organisation terroriste: on ne parle pas d'une oeuvre de charité, tout de même! ETA a du sang sur les mains...
Aurore Martin est une ressortissante FRANCAISE ayant participé en Espagne à des réunions de la vitrine politique d'ETA, ce qui est un crime passible là-bas de 12 ans de prison. Elle toujours refusé de venir s'expliquer devant la justice espagnole, attitude profondément irresponsable.
Les protestataires, tous européïstes, font ici preuve d'inconséquence sur deux points: ils appellent au respect de la souveraineté nationale dans cette affaire, alors qu'ils soutiennent la construction d'une Europe Fédérale qui prive les états membres de leur prérogatives; le mandat européen n'est qu'une conséquence pratique de cette dépossession. En clair, j'ai envie de leur dire: "fallait y penser avant, les gars! Vous avez voulu l'Europe Fédérale? Et bien maintenant, dansez!".
De plus, le mandat européen s'impose aux états membres, et à ce titre, l'Etat ne fait que respecter les traités européens. La deuxième inconséquence, c'est de demander à l'Etat de bafouer les traités pour ce seul cas particulier; voilà qui dénote de la part des protestataires un profond mépris du droit et de la justice qui, toutes deux en France, émanent du peuple. Ce déni de droit est révélateur d'un mépris du peuple et de la justice, tare assez répandue dans la gauche radicale (cf affaire C.Battisti). Et encore, je ne parle même pas du mépris de la justice espagnole.
A titre personnel, je suis contre le mandat européen car anti-UE. Et j'affirme que si le mandat européen ne s'était pas appliqué, je n'aurais pas extradé Aurore Martin, quand bien même je crois qu'elle doit s'expliquer devant la justice espagnole. Cependant, je suis légaliste, et j'applique la loi dans les deux cas, aussi imparfaite soit-elle.
CVT
@ CVT,
Supprimerdonc vous confirmez que je n'exagére pas : la Justice espagnole reproche à Aurore Martin d'avoir participer à une réunion de la "vitrine politique" de l'eta, et non à une réunion de l'eta.
Aurore Martin serait donc bel et bien inquiétée pour l'expression d'opinion, et non pour avoir commis des actes illégaux.
Un barbarisme, ou une barbarité ?
RépondreSupprimerhttp://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/barbarisme/7931
http://www.youtube.com/watch?v=cxAEWbX21dU
Mais si Laurent, je vous assure : barbarisme est un barbarisme.
RépondreSupprimerEmmanuel B
Sur le respect du droit vous avez raison mais si cette affaire ouvre les yeux de nos concitoyens sur cette ue de merde tant mieux (meme pas capable de se mettre d'accord sur ce qu'est une organisation terroriste mais emmerdant tout le monde sur l’épaisseur des capotes anglaises ) et je ne suis pas sur que nos concitoyens avaient bien compris ou en était notre perte de souveraineté j'espère que cela les dessillera un peu plus
RépondreSupprimerC'est dément votre position, Laurent. Imaginez qu'un Français participe à une action contre un dictateur dans un pays européen qui aurait basculé dans une dictature (la Hongrie prochainement ?). Nous devrions l'extrader ? JAMAIS. La France n'extrade jamais ses ressortissant. Ce règlement européen est un scandale, c'est pourquoi cette Union Européenne doit être détruite.
RépondreSupprimerJ'avoue que je reste perplexe.
RépondreSupprimerSur le fond de l'affaire:
Soit on n'extrade pas (cf. le cas de Polanski !), soit on extrade (cf. A.Martin). Mais le "ça dépend des cas", non !
C'est là où on voit une nouvelle fois que la France ne fait pas ce qu'elle veut et est devenue incohérente à cause de l'UE. C'est l'UE qui est considérée comme un Etat à l'intérieur duquel il n'y a pas vraiment extradition mais seulement coopération policière: l'existence du mandat d'arrêt européen qui s'impose à la France considère désormais que les états de l'UE ne sont plus souverains.
Sur la forme:
Plutôt que trouver ça normal de façon sérieuse (vous l'auriez fait en mode ironique, j'aurai dit OK), vous auriez dû vous offusquer de cette nouvelle atteinte à la souveraineté de notre pays et mettre tous ces européistes qui poussent des cris d'orfraie devant le résultat de leur aveuglement.
PS: le terrorisme est une barbarie, pas un barbarisme (mais vous n'êtes pas le seul à l'avoir écrit comme ça) !
@ Claribelle,
SupprimerEn l'occurence comme vous le soulignez, la différence entre Polanski et Martin, c'est que Martin fait l'objet d'un Mandat d'Arrêt Européen, qui s'impose aux autorités françaises, et crée donc un régime d'exception au principe de non-extradition des ressortissants français.
Les citoyens français ne peuvent pas commettre de crime à l'étranger sans n'avoir rien à craindre ; l'Etat français se réserve le droit de juger les Français qui ont commis des crimes à l'étranger.
Le cas de Polanski est un cas d'école pour les juristes : il a plaidé coupable aux USA pour viol "simple" (c'est à dire sans circonstances aggravantes) sur mineure de 15 ans (négocié à la place de : viol aggravé, acte de cruauté, usage de drogue et d'alcool sur la victime, etc) ; il ne peut espérer la prescription de la part des autorités US ; le délit de fuite est un délit continu, encore une fois, la prescription ne peut pas commencer à courir ; Polanski ne peut pas être jugé en France, en vertu du principe qu'on ne peut pas être jugé deux fois pour le même crime.
@ Laurent PInsolle
RépondreSupprimer« De nombreuses personnes ont dénoncées cette extradition, que des élus locaux du Pays Basque ont dénoncé ».
Dans cette phrase, « ont dénoncées » est un accord fautif (le participe passé employé avec avoir ne s'accorde qu'avec le COD placé avant l'auxiliaire).
Et je dois confirmer l'avis de ceux qui vous reprochent, une fois de plus, de confondre « barbarisme » et « barbarie ».
Pour citer le TLFI :
BARBARISME, subst. masc.
GRAMM. Faute contre le langage soit dans la forme, soit dans le sens du mot (mot créé ou altéré, dévié de son sens, impropre) […]
-P. ext. Faute contre la règle ou le goût; incorrection
@ Jaurès
RépondreSupprimerLa procédure est européenne (soit dit en passant, elle implique un accord des juges français, qui l’ont donné) mais nous avons également d’autres procédures d’extradition. Après, on peut le remettre en cause, bien sûr. A titre purement personnel, je pense que pour les personnes accusées de participation à une entreprise terroriste en Espagne comme Batasuna, je trouve totalement normal que la France extrade un ou une Française.
@ Abd Salam
Je n’ai pas lu tout l’acte d’accusation (disponible dans l’article de Sud-Ouest que j’ai mis en lien) mais elle est allée en Espagne, a violé les lois du pays et doit donc à se titre en répondre. Batasuna quand même ! Rendez-vous compte de ce que ETA a fait en Espagne ! Là, la notion de terrorisme n’est pas questionnable. Elle n’est pas accusée d’une simple prise de position, mais d’une participation.
Si les espagnols jugent que participer à une réunion est illégale, alors je ne vois pas pourquoi les citoyens français devraient pouvoir échapper à une sanction s’ils le font en Espagne.
@ CVT
Merci pour cette position. J’ai l’impression que quelques souverainistes se fourvoient dans le soutien à une telle personne.
@ Patrice
Justement, je pense que ce n’est pas du tout le bon cas. Même sans ce mandat, à titre personnel, je pense qu’elle devait être extradée.
@ Anonyme
Là, il s’agit de l’Espagne et d’ETA. Je juge sur ces circonstances.
@ Anonymes
Merci pour avoir repéré les fautes.
@ Claribelle
Plus compliqué que cela sur l’extradition. Parfois, on a des accords (en général avec les pays démocratiques qui ont un système juridique comparable et respectueux), d’autres fois, on n’a pas d’accord (cf USA), et là, on n’extrade pas. On peut contester la procédure (encore qu’elle implique une décision de la justice française, il semble) mais en attendant d’avoir un mandat du peuple pour la changer, la moindre des choses est de l’appliquer. J’aurais pu (éventuellement) m’offusquer lors de la signature d’un tel texte, mais pas là, sur un cas où je pense qu’il est juste de l’extrader.
@ Laurent Pinsolles,
SupprimerJe dis que si Aurore Martin a commis réellement un crime, elle doit répondre de des actes, mais si elle a juste pris position lors d'une réunion d'une association ANNEXE qui est en lien VIRTUELLEMENT avec l'eta ; alors, c'est autre chose.
Il existe la même chose pour al qaeda, des associations caritatives, des "syndicats" qui se chargent de protéger les travailleurs, notamment (-pour gagner les coeurs- comme diraient les autorités USA), mais aussi des "parties politiques" qui se revendiquent d'al qaeda, mais qui se gardent bien de commettre des actes illégaux.
Conséquence, l'Etat de résidence est échec et mat. Sauf à faire comme l'Espagne apparamment, ranger les associations "vitrines légales" sur le même plans que les groupuscules terroristes.
Là, c'est l'engrenage : toute personne qui tient des propos "positifs" à l'égard d'un groupe terroristes doit être jugé comme terroristes, à totale égalité avec les individus qui commettent des massacres.
La même Justice pour tous, ou personne ; non ?
La France n'extrade pas ses ressortissants, la France se réserve le droit de juger ses citoyens qui ont commis des crimes à l'étranger.
(cf. : le cas de Polanski, citoyen français, qui a plaidé coupable aux USA, non extradable par les autorités françaises ; ET non jugeable en France en vertu du principe de non bis in idem)
D'autre part, la France ne risque pas de signer d'accord d'extradition avec les USA, les systèmes n'étant pas compatibles.
Aux USA, une peine de 60 de prisons peut être une peine clémente selon la gravité des faits reprochés, sachant que l'individus se voit prononcer une sentence pour chaque inculpation, et que les peines sont souvent consécutives ; alors que pour les mêmes faits, en France, les poursuites seront "symboliques" pour une partie des faits, et qu'une peine de 7 de prison ferme sera considérée comme une sanction très sévere.
(cf. : l'affaire Florence Cassez, face à la Justice mexicaine d'influence nord-américaine)
Laurent,
RépondreSupprimertout le monde sera ici piégé par ses contradictions.
- Les européistes, qui veulent à la fois que la France se couche devant tout règlement et accord européen, mais en même temps qui flattent les régionalismes, précisément parce que ces derniers affaiblissent les nations qu'ils exècrent. Quand l'Europe ou un pays d'Europe autre que la France fait arrêter des régionalistes, ils se retrouvent comme les imbéciles qu'ils sont.
- Nous aussi (je dis nous car les PA et les Landes, c'est chez moi...)en tant que républicains et souverainistes, car d'un côté on répugne à arrêter une personne pour participation à une organisation qu'on ne considère pas comme "terroriste" et à la livrer à la justice d'un pays même voisin et ami ; d'un autre côté on tient aussi à honorer une procédure qui nous lie à ce pays et on se demande par conséquent pourquoi Aurore Martin avait été laissée libre si longtemps ; cependant livrer une compatriote à la justice espagnole, qui n'est certes pas celle d'un Etat policier, nous répugne une deuxième fois car c'est rendre prioritaire un texte de l'UE par rapport à la loi française, réalité contre laquelle nous sommes majoritaires à pester dans ce blog...
Aborder ce sujet, c'est donc tendre le bâton pour se faire battre ... y compris par soi-même. Un peu de masochisme, mais pas trop souvent s'il vous plaît.
Francis Commarrieu.
@Francis Commarrieu,
RépondreSupprimeril n'y a aucune contradiction tant que l'on respecte les lois qu'on s'est fixés. Si la loi dit qu'il faut extrader Aurore Martin, l'Etat doit s'exécuter. Si en revanche, il n'y a pas de mandat européen, l'extradition est interdite, et donc l'Etat ne doit pas livrer Aurore Martin. Ici, le gouvernement est conséquent. Ce sont les protestataires qui ne le sont pas.
CVT
Tout à fait d'accord avec votre propos, mais quand je parlais des contradictions, c'est à celles des analystes politiques extérieurs à l'événement, en fonction de l'angle choisi plus ou moins souverainiste, que je pensais.
SupprimerReste à savoir pourquoi, s'il y avait mandat européen que la France devait respecter, AM n'a pas été appréhendée et livrée plus tôt à la justice espagnole. Les protestataires trouvent là un aliment logique à leurs protestations.
FC.
Quand on va dans un pays étranger on est sous le coup de ses lois, c'est la souveraineté du pays d'accueil. Cette française a commis un délit en Espagne, et ne peut en aucun cas se revendiquer de sa nationalité française pour se disculper.
RépondreSupprimerSa seule possibilité est de démontrer devant une cour internationale que la loi espagnole est contraire aux droits de l'homme.
@ CVT et Olaf
RépondreSupprimerBien d'accord.
@ Francis
Je ne vois pas de contradiction. Attention à ne pas tomber dans un excès de souverainisme qui nous ferait contester des choses qui ne sont finalement pas contestable.
@ Abd Salam
Attention à la présentation des faits.
Virtuellement ? Tout le monde sait que Batasuna était la vitrine légale d'ETA. C'est bien pour cela que Madrid l'a déclaré organisation terroriste.
Aurore Martin n'a pas seulement parlé à une réunion (ce qui pourrait indiquer qu'elle était une simple sympathisante venue une seule fois). Elle faisait partie de l'organisation et a participé à de très nombreuses réunions. Ce n'est pas du tout pareil. Et elle ne sera pas jugée comme quelqu'un qui aurait du sang sur les mains (elle risquerait bien plus que 12 ans, le système espagnole pouvant, il me semble, accorder des peines de prison extrêmement longues pour les terroristes convaincus).
Je pense que l'Espagne a raison de remettre en cause la vitrine légale des organisations terroristes. J'imagine qu'elle le fait à bon escient, une fois qu'elle a suffisamment de preuves établies des liens.
@ Laurent Pinsolles,
RépondreSupprimerJe dis bien : tout dépends des actes commis REELLEMENT par Aurore Martin.
A-t-elle juste parlé ? donc sur le plan VIRTUEL
A-t-elle planifié des attentats ? ou participer à l'exécution de crimes ?
Attention à l'utilisation du mot "terrorisme", il ne faut pas que ce terme servent à faire n'importe quoi.
Et remettre en cause les "vitrines légales", oui ; mais comment ?
Si ça consiste à inventer le délit d'opinion, c'est inquiétant. On pourrait aussi modifier le code pénal, et punir l'intention de commettre un crime. Suffit de lâcher le mot "terrorisme", et ça passera.
N'est-ce pas ?
Le boulot de l'Espagne s'en retrouverait largement facilité : pas de preuves à chercher, il suffit de crier : "terrorisme" à la cantonnade !
Décidément quand on ne veut pas comprendre...
SupprimerAurore Martin est poursuivi en Espagne pour avoir participé à une organisation jugée illégale là-bas, pas pour terrorisme où là elle risquerait en effet beaucoup plus.
Elle est réclamée par l'Espagne pour avoir violé la loi espagnole sur le territoire espagnol : réunions et manifestations dans les rues espagnoles.
Maintenant on peut être pour ou contre cette loi, la trouver injuste, fasciste, immorale, rétrograde ou même débile mais il en incombe aux Espagnols et aux Espagnols seuls de décider de ce qui est permis ou non sur leur propre territoire, de la même façon que cela revient aux Français de le faire en France.
Quand on se rend en Espagne, on doit respecter la loi espagnole même si on est français et le cas échéant, en répondre devant les tribunaux. Pour le présenter simplement, être Français ne vous exempt de respecter la loi espagnole en Espagne.
Et NON, absolument NON Aurore Martin n'a pas été arrêtée à cause de ses opinions mais bel et bien pour être de Batasuna. Si elle avait milité pour exactement les mêmes idées mais dans les rangs du PNV, autre parti défendant les mêmes thèses que Batasuna mais pacifiquement en rejetant la violence terroriste, elle ne serait pas justiciable aujourd'hui en Espagne. Si réellement prôner l'indépendance du Pays Basque était un délit en Espagne aujourd'hui, les prisons déborderaient.
Décidément, quand les gens en veulent pas comprendre, ils en déduisent que les autres ne veulent pas comprendre.
SupprimerMerci de vous êtres exprimé. C'est déjà ça.
Un organisation terroriste, c'est un organisation qui commet des attentats... ET c'est aussi un groupe qui fournit de l'argent, des abris, et qui aident les exécutants à réaliser leurs plans ou à échapper à la police.
Une organisation qui ne manipule que des MOTS, même en se revendiquant du "terrorisme" n'est pas un groupe terroriste. Même si cette organisation affirme haut et fort qu'elle soutient le terrorisme.
Manipuler des idées, ce n'est pas manipuler des bombes ou des armes.
Oui, les malotrus savent aussi instrumenter les lois, parler mal ET ne surtout commettre aucun délit ou crime, voir ne rien faire du tout. C'est le principe des organisations dites "vitrines légales".
Provoquer avec les mots.
Le piège est donc bien de mettre en prison des gens qui affirmeraient des opinions, pour lutter contre le terrorisme.
Bref, pour le présenter simplement : il suffit de lâcher le mot "terrorisme", et certaines gens soutiennent n'importe quelle action d'un Etat.
P.S. : Puisqu'il suffit de décréter qu'une association est terroriste ou fachiste, on devrait faire un sort aux parties politiques d'extrêmes droite, tiens !
bonne idée.
Exécuter ou mettre en prison les membres du parti Front National, même s'ils n'ont commis aucun délit ou crime. Après tout, on sait vers quoi tend un parti comme le parti frontiste.
Pourquoi pas ?
Il y a bien contradiction au niveau de l'ue si cette organisation est bien une organisation terroriste alors elle doit l’être au niveau de l'ue et pas seulement de l'Espagne et la c'est clair pour tout le monde , sinon nous en arrivons a l’aberration actuelle ou nous extradons quelqu'un de totalement innocent pour la France
SupprimerQue Herri Batasuna soit une organisation terroriste ou non est secondaire. Elle est illégale en Espagne, point (et parce que celle-ci appuie ETA et approuve ses méthodes).
SupprimerSi demain la France décide que le Front National est une organisation illégale pour être antidémocratique et que toute participation à une réunion de celle-ci est passible de peines de prison, alors un Italien ou un Espagnol participant à une telle réunion EN FRANCE devra en répondre devant la justice française, même si ces activités sont jugées légales en Italie ou en Espagne.
Les idées de Mme Aurore Martin SONT LEGITIMES ET NE SONT PAS POURSUIVIES en Espagne SI ELLES SONT EXPRIMEES PACIFIQUEMENT à travers des partis politiques qui rejettent sans équivoque la violence politique comme le Parti Nationaliste Basque (PNV) par exemple.
@ anonyme,
SupprimerVoilà, nous parlons bien de gens qui sont condamnés pour des opinions. Et non des actes.
Comme vous l'exprimez très clairement, pour risquer la prison il suffit d'exprimer un OPINION qui ne rejette pas le terrorisme.
Nul crime, nul action concrète. Juste des mots : un opinion, pas républicain, pas démocratique.
A la limite, moi je veux bien, mais il faut être bien conscient de ce que l'on fait, ou de ce que l'on soutient.
Et non que les esprits s'embrouillent à cause du mot "terrorisme", ou ne suivent sans recul un principe par stricte légalisme.
donc être bien conscient que l'on soutient que des gens risquent la prison parcequ'ils expriment l'OPINION qu'ils ne rejettent pas la violence et/ou le terrorisme.
Supprimer@ Abd Salam
RépondreSupprimerBien sûr, il ne faut pas tomber dans les excès de l’administration Bush aux USA. Mais il ne me semble pas que l’Espagne y soient tombée. En outre, Aurore Martin n’a pas encore été jugée. Il faudrait voir comment cela se passe.
J’ai un gros point de désaccord dans votre réponse à Anonyme : vous partez du principe que ETA et Batasuna, ce n’est pas la même chose. Or, les terroristes basques ont une longue habitude de créer des « vitrines » légales qui ne sont que le prolongement de leur action, une séparation totalement artificielle. En ce sens, l’Espagne a bien raison de les requalifier.
Non, il ne s’agit pas uniquement d’une opinion, mais bien d’une participation à une organisation terroriste, même s’il ne semble pas qu’elle ait du sang sur les mains.
@ Anonyme
Merci pour le rappel.
@ Patrice
Non, pour un problème terroriste au sein d’un pays, c’est au pays en question de le décider.
@ Anonyme
Bien d’accord
Nous faisons encore parti de l'ue il me semble le terrorisme et donc un problème de l'ue pas d'un pays sauf a penser que le terrorisme Corse ne concerne que les Corses ; un mouvement terroriste dans un pays de l'ue ne peut l’être que pour tous les pays de l'ue il faut un minimum de cohérence y compris pour ceux qui combattent cette ue
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