mardi 6 novembre 2012

Les modalités d’une réforme du financement de la protection sociale


Après avoir étudié les raisons pour lesquelles une réforme du mode de financement de la protection sociale et essayé de répondre à certaines objections, je vais essayer de poursuivre par une étude plus détaillée des modalités d’une telle réforme.

Quel impact concret sur les prix ?

Pour essayer d’être le plus pédagogique possible et comprendre les implications d’une telle réforme, j’ai fait un exemple illustratif. Dans ce cas, je n’ai pas tranché sur le mécanisme précis (TVA ou autre) pour simplifier le raisonnement. Soit un produit fabriqué en France vendu 100 sur le marché français (avec 15 de TVA) dont un tiers des coûts vient de la main d’œuvre (salaires et cotisations sociales). Dans un pays où le coût de la main d’œuvre est 80% plus bas (Asie, Afrique du Nord, Europe de l’Est), le produit importé peut être vendu 20% moins cher avec la même marge en valeur.




On constate que l’introduction d’une Cotisation Sociale sur la Valeur Ajoutée (CSVA) de 10, en substitution des cotisations sociales, n’a aucun impact sur le prix du produit fabriqué en France, qui resterait globalement le même (puisque le montant de la CSVA serait le même que celui des anciennes cotisations sociales). En revanche, le prix du produit importé passe de 80 à 90, qui contribuerait alors au financement de la protection sociale, contrairement à aujourd’hui. En revanche, cela permettrait aux exportations de voir leur prix baisser d’un peu plus de 10% dans le cas présent.



Dans la réalité, ce ne serait pas aussi simple, puisque, avec un mécanisme uniforme, les produits qui utilisent peu de main d’œuvre verraient leur prix monter et les produits qui en utilisent plus, verraient le leur baisser. Et parce qu’ils exonèrent les exportations et taxent les importations, les mécanismes de transfert des cotisations sociales sur la valeur ajoutée ont aussi un effet légèrement inflationniste. Bien sûr, on peut craindre que les entreprises locales augmentent leur tarif, mais le principe d’une économie de marché est que les entreprises cherchent à maximiser leur prix, en permanence (et donc pas plus ou pas moins dans un nouveau système de financement de la sécurité sociale).

Le salarié ne risque-t-il pas d’y perdre ?


Trois critiques s’expriment généralement sur le mécanisme d’un transfert des cotisations sociales. Tout d’abord, il s’agit d’une fiscalité régressive. Ensuite, le mécanisme est légèrement inflationniste, ce qui revient à pénaliser le pouvoir d’achat des plus modestes. Enfin, les cotisations sociales sont une forme de salaire différé, et donc leur suppression peut donner l’impression que le salarié devra payer avec son salaire net des prestations qui lui étaient payées auparavant par les cotisations sociales patronales et salariales, soit, apparemment, une potentielle baisse importante du pouvoir d’achat.

Je suis déjà revenu sur la question de la fiscalité régressive dans mon précédent papier. Tout d’abord, il faut noter que les cotisations sociales actuelles ne sont pas moins régressives que la TVA. Ensuite, une telle évolution impose une réforme fiscale globale qui pourrait alors protéger le pouvoir d’achat des bas revenus. Ensuite, pour compenser le léger regain inflationniste, le gouvernement pourrait toujours donner un coup de pouce au salaire net dans le transfert d’une partie des cotisations salariales. Enfin, il ne faut pas oublier que les cotisations sociales sont déjà payées par les consommateurs.

En effet, les cotisations sociales patronales ne sont qu’un coût comme un autre pour les entreprises, donc le fait que la protection sociale soit payée sur la base de la valeur ajoutée et non du montant des salaires ne change rien pour les salariés, qui toucheront les mêmes prestations. Ce n’est que le mode de financement qui change car elles sont déjà payées par les consommateurs (sous la forme d’une part du coût des produits et services achetés). Cela serait transparent (au delta près de la hausse du prix des importations et des différentiels d’évolution des prix en fonction du poids de la main d’oeuvre).

Le terme de TVA sociale a une mauvaise image. Il vaudrait peut-être mieux parler de Cotisation Sociale sur la Valeur Ajoutée, comme un commentateur l’a suggéré. Joël Halpern a eu une idée très intéressante pour favoriser l’emploi, à savoir de faire porter cette nouvelle taxe non sur la valeur ajoutée de l’entreprise, mais sur la valeur ajoutée moins une partie du coût des emplois. Ce faisant, on passerait d’un système où, quand une entreprise rémunère un salarié, il lui coûterait moins cher que son salaire net alors qu’aujourd’hui, il lui coûte 50 à 75% de plus… Un bon moyen pour dynamiser la création d’emplois et revenir au plein-emploi, qui, comme il le dit, devrait être l’objectif N°1 de nos gouvernants.

Bien sûr, la présentation faite dans ce papier n’est qu’une illustration simplifiée d’un problème très complexe. Cette réforme nécessiterait une étude approfondie pour établir une proposition de fiscalité alternative. Mais j’espère au moins avoir fait avancer le débat.

23 commentaires:

  1. Laurent,

    Merci pour ce propos nuancé qui ne jette pas le bébé avec l'eau du bain.

    Toutefois, un doute m'étreint quant à cette affaire de diminution du coût du travail et à l'efficacité réelle qu'elle pourrait avoir.

    Tu écris en effet : "les cotisations sociales sont déjà payées par les consommateurs". Je comprends que pour toi, les entreprises les répercutent dans leurs prix.
    Est-ce pour autant qu'une baisse des coûts de production peut entrainer une baisse des prix ? Ou au moins des embauches ? Pas sûr du tout. Sans doute les entreprises - qui sentent comme tout le monde la récession arriver - vont-elle préférer accroitre leurs marges.

    Au même moment, une hausse de la TVA ou de la CSG amputant quelque peu le pouvoir d'achat des ménages, ceux-ci pourraient avoir le même réflexe de prudence, et arbitrer de plus en plus en faveur de l'épargne en lieu et place de consommer (surtout si consommer coûte plus cher.

    Au final, si l'un et l'autre se cumulent, c'est un peu la cata assurée, non ??

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  2. Il faut une réforme simple pour la majorité, pouvant lui être expliquée avec des termes compréhensibles. Déjà quand on voit le niveau de réflexion sur le sujet en France, on en est encore à Neandertal. Un impôt négatif inversement proportionnel pour les revenus les plus faibles et une réduction d'impôt sur le revenu pour la classe médiane permettent de compenser une hausse de TVA. Mais manifestement, l'idée que la TVA permet de réduire l'inégalité entre les importations et les productions locales ne passe pas dans le néo cortex, aussi bien des libéraux que des de gauche. Que la Suède et le Danemark soient à 25% de TVA et que ces économies fonctionnent, ils n'en ont cure.

    Les entreprises françaises manquent de marge pour investir dans leur outil de production et l'innovation. Ca non plus, peu s'en rendent compte.

    Maintenant, si la TVA leur permet une meilleure marge et qu'elles ne l'utilisent pas pour investir, c'est leur problème, mais aussi quand même celui du gouvernement d'inciter les investissements plutôt que la distribution de dividendes.

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  3. Je rajoute, en période de récession, il faut favoriser l'investissement privé pour réaliser une relance, la TVA compensée permettrait de dégager une marge de manœuvre pour cela sans créer une bulle inflationniste ou déflationniste.

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    1. @Olaf

      Les entreprises du cac40 ont quand même distribué 40 milliards d'euro de dividendes l'année dernière pour un benefice cumulé de 74 milliards. Je sais bien que le cac40 ne représente pas du tout l'ensemble des entreprises de notre pays, mais 40 milliards d'euro ça laisse quand même une grande marge pour investir...

      PS: Les entreprises du Dax 30 allemand ont quand à elles versés 27.5 milliards de dividendes pour un bénéfice cumulé de 100 milliards d'euro.

      CQFD

      red2

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  4. @ Coralie,

    Ton point est juste. Après, théoriquement pour les entreprises, c’est transparent : elles peuvent (et doivent) garder le même prix TTC, il y a juste des modifications dans la composition du prix qui mène au prix TTC, avec la baisse / suppression des cotisations sociales et la compensation par une CSVA ou un autre mécanisme. Du coup, une entreprise qui en profiterait pour augmenter ses prix serait repérée immédiatement. Ce n’est pas comme la baisse de la TVA dans la restauration, où, en baissant quelques prix, ou en modifiant les cartes, le processus restait beaucoup plus opaque.

    Je crois qu’il y a deux cas :
    - les secteurs vraiment concurrentiels, où la pression du marché fera le travail puisque ce sera neutre pour les entreprises
    - pour les secteurs peu concurrentiels (oligopoles ou autres), où les entreprises ont un pouvoir fort sur les prix, il faut envisager des mesures d’accompagnement, de la plus souple (accord avec les représentants des entreprises) aux plus contraignantes éventuellement (gel des prix 3 mois avant, 3 mois après par exemple)

    Consommer des produits français ne doit pas revenir plus cher. Cela doit être totalement neutre. En revanche, il est vrai que le prix des importations montera. Je suis favorable à un coup de pouce aux salaires nets pour compenser cela et bien montrer qu’il n’y a pas de baisse du pouvoir d’achat (ainsi que relancer l’économie).

    @ Olaf

    En même temps, personne n’a véritablement essayé de l’expliquer…

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    1. Qu'est ce qui oblige les entreprises à garder le même tarif TTC ?

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  5. LP

    Beaucoup ont accès à internet, donc se renseigner est possible, encore faut il s'en donner la peine plutôt que d'entendre toujours les mêmes arguments qui ne tiennent pas :

    http://alternatives-economiques.fr/blogs/godard/2012/07/16/tva-avec-compensation-pour-les-plus-pauvrescmpp/

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  6. A condition de renouer dès à présent avec une croissance devenue plus qu'hypothétique, les analystes sincères pensent que nous sommes partis pour 10 années de vaches maigres. A.Merkel nous dit 5 ans ...
    Et donc, en admettant que la priorité n°1 du moment est la création d'emploi, on tergiverse ici à comment réformer le financement de la protection sociale.
    Les islandais en sont au stade de l'Assemblée Constituante.
    Quelque chose m'échappe ...

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  7. En résumé il s'agit de rendre en avantage de cotisation le surcoût d'une TVA plus élevée. Donc il s'agit en réalité d'appliquer une TVA plus forte aux produits importés. C'est une taxe a l'importation. Alors pourquoi s'emmerder avec une balance TVA-cotisation alors qu'il s'agit d'une TVA plus élevés aux produits importés. Autant appliquer un taux plus élevé aux produits importés.

    Par contre la cotisation n'est pas mais pas du tout un salaire différé. C'est un salaire socialisé. L'épargne est un salaire différé, pas la cotisation, ce qui est complètement, mais alors complètement différent. L'épargne est un investissement qui donne droit à prélever sur la richesse future à la liquidation du compte, via les intérêts, la cotisation est une création de richesse ad hoc.

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  8. D'accord à 100% avec les propos de Jean-Luc Mélenchon ce matin à France Info, c'est plutôt le coût du capital qui est trop cher, Frédéric Lordon l'a déjà signalé dans ses articles et ses livres la finance est devenu un système parasitaire qui affaiblie l'économie réelle. Et notre gouvernement avant d'ajouter des allègements de charges, et autres exonération fiscales ne devrait il pas plutôt faire un audit pour remettre le système à plat et savoir combien coûtent celles qui existent déjà et qu'elle utilité ont elles pour la nation. Dans l'hypothèse peut probable ou elles sont toutes nécessaires, plus de nouvelles aides sans contre partie coercitive.

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  9. Juste un détail sur le premier tableau : la TVA étant un pourcentage du HT, elle ne peut pas être la même sur le produit national (85 HT) et le produit importé (65 HT). En l'occurrence, elle s'établirait à 11,4 et non à 15 sur l'importé. Au total, le prix du produit importé passerait de 76,4 à 86,7.

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  10. Laurent,

    L'approche est séduisante. Mais rien ne rentrera dans les caisses de l'Etat/Secu sur tous les produits que nous exporterons. Et nous aurons donc à appliquer un taux de cotisations sociales sur nos exportations (à défaut de pouvoir y appliquer une TVA).

    L'idée est intéressante, mais il faut creuser sur comment faire entrer des cotisations à l'export.

    JPL

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    1. Si on veut bien admettre que le but final est un basculement des cotisations sociales sur la consommation plutôt que sur le travail, il n'y a pas de nécessité de taxer le travail ni à l'import, ni à l'export.

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  11. JPL

    "L'idée est intéressante, mais il faut creuser sur comment faire entrer des cotisations à l'export."

    Pourquoi voulez faire rentrer des cotisations sociales à l'export ? Ils créent des emplois dont les salaires sont taxés et les bénéfices des sociétés exportatrices sont aussi taxés. Ca ne vous suffit pas ?

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  12. @ Olaf

    Oui, mais je parlais des politiques, entre un PS qui caricaturait outrageusement la question et l’UMP qui n’osait pas la défendre…

    @ Wilfrid

    La réforme du mode de financement de la protection sociale est un moyen de créer l’emploi. C’est un moyen de retrouver plus de croissance. Ce n’est pas une Constituante qui apportera la croissance…

    @ Guillaume

    Le transfert a aussi un intérêt pour les produits français dans la mesure où cela favorise l’emploi, qui coûtera moins cher (comme le montre le deuxième tableau). Salaire différé et salaire socialisé ne sont pas contradictoires. Les deux sont vrais. Et il est différé car pour les retraites, on cotise avant de toucher et c’est proche pour la maladie.

    @ Anonyme

    Il faut également revoir le mode de fonctionnement de notre système financier.

    @ JYB

    C’est juste, mais ici, j’utilise des chiffres qui donnent un ordre de grandeur, et pas des chiffres précis, pour se concentrer sur le raisonnement. Des chiffres précis sont souvent contestables.

    @ JPL

    Très juste. On fait cotiser les importations mais plus les exportations. Mais l’Etat serait gagnant puisque nous importons 70 Mds de plus que nous exportons.

    @ A-J H

    Très juste

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  13. Sur la question du commerce extérieur : la réforme du mode de prélèvement des cotisation sociales améliorera le solde extérieur mais ce n'est pas son objectif premier. c'est une réforme pour l'emploi, qu'on peut par ailleurs moduler pour faciliter l'équilibre commercial. Mais ce dernier dépend principalement du taux de change. En simplifiant : la réforme des cotisations sociales pour l'emploi, le taux de change pour l'équilibre commercial et un protectionnisme sélectif pour développer les branches stratégiques.

    (concernant les échanges extérieurs, il faut sérieusement réfléchir au gaz de schiste : si nous pouvions réduire les importations pétrolières, cela donnerait beaucoup plus de flexibilité à nos échanges commerciaux).

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  14. @Laurent:

    Je m’inscrit en faux dans ce que vous dites. La retraite par répartition n'est pas une retraite par capitalisation. On ne cotise pas pour nous, on cotise pour financer les autres. Si l'on compte les cotisations c'est pour déterminer un niveau de pension auquel on a droit et qui sera financé par les actuels salariés. On ne met pas d'argent de coté, à aucun moment. Et c'est là tout le fond du problème. On fait un amalgame entre le calcul de la pension que l'on assimile souvent à de la capitalisation.
    Le discours va d'ailleurs dans ce sens dans les grand média. Le but étant de faire accepter la capitalisation comme étant le système. Ils'agit d'un enfumage pur et simple.
    Le calcul d'annuité est aussi un non sens dans un système par répartition, les premiers versement de pension à la création du système l'on montré puisque l'on a versé une pension à tout le monde, sans compter une seule annuité et pour des gens qui n'avait jamais eu d'emploi d'ailleurs.
    La répartition répartit comme son nom l'indique la richesse produite à l'instant T entre les individus. La capitalisation achète des titres. c'est à dire achète le droit de ponctionner la richesse qui sera produite dans le futur (si tant est qu'elle soit produite!)
    A aucun moment la retraite n'est un salaire différé, elle reste un salaire socialisé (quid de son extension à toute la population d'ailleurs?)

    Concernant l'emploi, le sujet mérite une plus profonde réflexion que le simple coût du travail.
    1) Produire oui mais quoi et dans quel but? Un truc bête, prenons l'industrie du stylo. Nous avons besoin de stylos mais a t'on besoin d'avoir 30 fabricants de stylo différent? Rien n'empêche un fabricant d'avoir une large gamme de produit si c'est une question de choix. Coté écologie, doit on vraiment produire des centaines de stylo différents pour un usage unique en ponctionnant les ressources naturelles d'autant? Sous prétexte de créer des emplois?

    2)Pourquoi doit on avoir un emploi? Première réponse, pour vivre, pour pouvoir subvenir à ses besoins. Nous sommes de plus en plus nombreux sur terre et si nos besoins augmentent en proportion, notre productivité explose littéralement. Toujours plus de produit avec toujours moins de main d'oeuvre. Doit on faire creuser un canal entre Paris et Bruxelles à la petite cuillère sous prétexte de créer des milliers d'emploi?
    Non c'est complètement idiot.
    Personnellement, mon métier c'est ingénieur. C'est de concevoir des systèmes qui travaillent à la place des gens ou qui aide un seul à produire comme 10 voire 100.

    Voyez dans les deux cas, l'emploi est une chose qui se faire rare et que l'évolution technologique à pour but de faire disparaître. C'est bien le sens du progrès, inventer des choses pour soit nous rendre le travail plus facile, soit les faire à notre place. Le chômage, ça fait 2000 ans que l'on s'ingénie à le créer. C'est un fait. Alors pourquoi lutter?

    Le vrai constat que je fait c'est que nous nous mordons la queue. créer plus d'emplois dans des filières et des développements technologique qui ont fondamentalement pour but de créer du chômage, et donc détruire des emplois. Je suis le seul à trouver ça idiot?

    La vrai question qui mériterait vraiment d'être soulevé c'est la place de l'emploi dans notre société. Nous avons crée une société dont les fondations reposent sur ce qu'elle met le plus d'énergie à vouloir détruire! Au risque de me répéter, c'est tout bonnement idiot.
    Si l'on sortait l'emploi du centre de la société on pourrait bien arriver régler le "problème" du chômage d'une part mais aussi celui du sens du travail. (combien d'entre nous ne travaille que pour survivre et ne voient aucun sens dans ce qu'ils font?)

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  15. @ J Halpern

    Bien d’accord

    @ Guillaume

    Je suis bien d’accord. Nous avons un système par répartition mais comme on cotise quand on travaille et on touche quand on est à la retraire, on peut dire que les cotisations sont une forme de salaire différé sur le principe (même si cela ne l’est pas dans les faits, puisque les cotisations d’un moment T servent à payer les pensions du même moment T). Naturellement, je suis opposé à la capitalisation (qui a pris du plomb dans l’aile avec les crises récentes, qui montrent que cela pourrait rendre les retraites très aléatoires).

    1- Je crois qu’il faut viser un équilibre du commerce extérieur et une relative auto-suffisance sur des secteurs stratégiques (il n’est pas forcément bon d’être trop dépendants de l’extérieur : Allais imaginait mettre un quota de 20% pour les importations). Après, sur les stylos, c’est aux entreprises et au marché de voir. En revanche, je crois que les ressources non renouvelables doivent avoir un coût qui prend bien en compte les contraintes environnementales (je suis partisan d’une taxe carbone au sens large).

    2- Je ne pense pas que l’emploi se fera forcément rare à l’avenir. Les Etats-Unis avaient le plein emploi en 2007 malgré un énorme déficit commercial et la concurrence de pays beaucoup moins chers. Je crois que cela est parfaitement possible en France demain, à condition de mettre en place un protectionnisme ciblé. Il faut lutter car l’emploi permet également l’intégration dans la société (alors que le chômage la remet en cause). Il suffit d’avoir un système économique qui pousse au plein emploi. Le système actuel pousse au chômage car il nous met en concurrence avec les chinois, les indiens, les roumains, les marocains mais aussi parce que le mode de financement de la protection sociale, en pesant essentiellement sur les salaires, rend le travail plus cher et pousse donc les entreprises à en créer le moins possible.

    Oui, mais il faut aussi créer des richesses pour faire progresser la société. Le rapport au travail changerait grandement en cas de plein emploi car les entreprises devraient alors permettre à leurs salariés de davantage s’y épanouir, sous peine de les perdre, alors qu’aujourd’hui, cela est moins nécessaire.

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    1. Si l'on appelle pas un chat, un chat, on perdra vite l'idée de ce que le mot représente. Faire passer la retraite pour du salaire différé est une forme de manipulation pour faire accepter la capitalisation. J'avais bien compris votre position sur le sujet mais je pense que nous devons rester prudent et bien formuler les choses de façon à entretenir notre pensée dans le bon sens. Mais également pour avoir une lisibilité et une clarté. Je ne pense pas que l'idée de la retraite comme salaire socialisé et non différé soit bien comprise par tous. La preuve en est que des salarié se plaignent du taux de cotisation trop haut au lieu de considéré qu'en réalité c'est bien le salaire qui est trop bas.

      2- Regardez l'emploi dans l'agriculture, il y a encore quelques décénies les agriculteurs étaient une grosse part de la population aujourd'hui ils représentent moins de 10% et produisent tellement qu'ils sont obligé de se fixer des quotas pour ne pas faire effondrer leur prix.
      La totalité des dalles d'écran plat sont fabriqués (en chine) par deux usines qui fournissent le monde entier. Elles emploient moins de 1000 personnes. On peut produire beaucoup sans beaucoup de main d'oeuvre. Exemple de l'automobile.
      Donc la dessus, je pense que oui l'emploi sera forcement rare (pas le travail, puisque l'on produit toujours plus). Ici aussi la différence est importante entre travail et emploi.
      Le chômage source d'exclusion sociale? Je ne l'ai pas vécu comme tel.Une femme au foyer est sans emploi, est elle en situation d'exclusion sociale? Je ne pense pas non plus.
      Ce n'est pas le chômage qui exclue, c'est la pauvreté qu'il peut engendrer (parce que nous l'avons voulu ainsi)Les retraités sont sans emplois, sont ils exclus socialement? Les artistes sans emplois qui vivent de leur création sont ils exclus socialement?
      Il y a bien d'autres exemple qui montrent le contraire.

      Il y a aussi des gens qui parce que leur emploi est trop prenant tirent un trait sur leur vie sociale... divorce, exclusion, et... perte dudit emploi.
      Alors non je ne pense pas que l'emploi soit LE moyen d'avoir une intégration sociale.

      Et au risque de me répéter les cotisations ne peuvent pas peser sur les salaires, elles sont du salaire. Les baisser, c'est baisser les salaires.

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  16. Bonjour Laurent Pinsolle.
    Merci pour ce papier, ça a le mérite d'être clair.
    De plus mettre le papier de Joël Halpern en lien est une bonne idée.

    Un seul bémol, Coralie Delaume a clairement énoncé les inquiétudes sur la TVA "sociale"/CSVA :

    "les cotisations sociales sont déjà payées par les consommateurs". Ce qui signifie que les entreprises les répercutent dans leur prix.
    Si on réduit/supprime les cotisations sociales alors il aura une baisse des coûts de production. Ceci doit se traduire par une baisse des prix, de l'investissement ou des embauches.
    Mais les entreprises peuvent ne pas "jouer le jeu" et en profiter pour augmenter leur marge sans répercuter cette baisse des coûts de production (que la puissance publique avait imaginé dans un but précis et non comme un "cadeau" aux entreprises).
    De plus la hausse de la TVA (ajout de la TVA "sociale"/CSVA) peut provoquer une baisse de la consommation des ménages. Coralie Delaume résume bien le problème : "une hausse de la TVA ou de la CSG amputant quelque peu le pouvoir d'achat des ménages, ceux-ci pourraient avoir le même réflexe de prudence, et arbitrer de plus en plus en faveur de l'épargne en lieu et place de consommer (surtout si consommer coûte plus cher)"
    or sur ce dernier point il faut se souvenir qu'en France le principal moteur de l'activité économique reste la consommation (heureusement car c'est le dernier qui tient tant bien que mal)... Si il cassait se serait terrible.

    Je ne sais pas comment assurer de ne pas tomber dans le cercle vicieux souligné par Coralie Delaume.
    Vous avez répondu mais ceci ne pas rassuré. Ou bien je vous ai mal compris.
    Ce dernier point me semble important car si on parvenait à s'assurer contre le scénario évoqué par de C. Delaume alors là la TVA "sociale"/CSVA deviendrait vraiment plus intéressante. En l’état elle pourrait ne faire qu’aggraver la situation si ce scénario se déclare.

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  17. Globalement le prélèvement sur la VA représente un nouveau mode de calcul des charges sociales. A priori rien de plus ou moins inflationniste que le système actuel. Supposons que cependant les entreprises qui gagnent à la nouvelle répartition essaient d'augmenter leur prix : ce n'est pas si facile pour peu que leur marché soit concurrentiel ! Si cela se produisait cependant, ou si les prix augmentaient pour toute autre raison, la solution est d'indexer les salaires sur les prix. Enfin, si une telle réforme était mise en œuvre, on peut considérer que les politiques d'austérité auraient été abandonnées. Dépenses publiques et pouvoir d'achat soutiendraient la demande par ailleurs.

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    1. La concurrence tient beaucoup du mythe... les entreprises se partagent les marchés, et appliquent toutes en même temps les mêmes pratiques commerciales et se copient mutuellement quand l'une des entreprises a une nouvelle idée mercantile pour faire raquer plus.
      Aller chez le concurrent qui fait pareil ? ça va sanctionner quoi ? rien, dans le meilleur des cas.
      Et ce sera le même prix pour le client.

      Un ex. : qui est le commerçant qui a eu le premier la bonne idée de mettre en avant la garantie commerciale de telle sorte que le client croit qu'on lui parle de la garantie légale obligatoire ?
      La garantie commerciale est l'idée géniale qui consiste à facturer ce que la loi oblige le fabricant à faire gratuitement. Trop fort.

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    2. Et le pire, c'est que les clients sont ravis de se faire couillonner avec la garantie commerciale ou contractuelle.

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