Le
papier sur la hausse possible de la TVA dans la restauration a provoqué un
débat animé dans les commentaires au sujet du financement de la protection
sociale. L’importance du sujet m’amène donc à y consacrer deux textes pour essayer
de répondre à toutes les questions posées.
La TVA
sociale est-elle anti-sociale ?
La réforme
du mode de financement de la protection sociale est un sujet tabou. Il
est réputé avoir fait perdre pas moins de 50 députés à l’UMP aux élections
législatives de 2007, ce qui fait que Nicolas Sarkozy n’a pas souhaité
entamer de véritable réflexion sur le sujet pendant la très grande majeure
partie de son mandat, hormis dans la toute dernière ligne droite, dans
une dernière manœuvre politicienne de bas étage où la hausse de la TVA était programmée
après les élections !
Il faut dire
que vouloir transférer les cotisations sociales vers la TVA peut apparaître
injuste. Visuellement, cela revient à demander aux ménages de payer à la place
des entreprises. Pour un peu, cela reviendrait à faire les poches des citoyens
pour épargner celles des patrons. Mais ce raisonnement est à courte vue. En
effet, les
cotisations sociales sont un coût comme un autre pour une entreprise. In
fine, ce sont les consommateurs qui les paient, au même titre qu’ils paient
indirectement l’ensemble des coûts des produits ou services qu’ils achètent aux
entreprises.
Bien sûr, la
TVA est un impôt régressif, comme
l’ont montré Piketty et Landais. Mais tout d’abord, il ne faut pas oublier
que leurs travaux montrent aussi que les cotisations sociales sont une
imposition régressive, dans des proportions extrêmement proches, ce qui
signifie que le
transfert de l’un vers l’autre ne modifierait que très marginalement la justice
de notre système fiscal. Et, rien n’empêche d’accompagner cette réforme
d’autres ajustements pour en assurer la justice.
La
question du coût du travail
Je ne crois
pas. Car même si la baisse du coût du travail doit permettre de créer des
emplois en solvabilisant une partie de la demande de travail, il s’agit
davantage de reconnaître un simple principe de l’économie, à savoir que la
demande tend à augmenter quand les prix baissent. Aujourd’hui, pour un salaire
net de 100, le coût total du travail oscille entre 150 et 175. Il est bien
évident que si le coût du travail se rapproche du salaire net, alors les
entreprises seront plus enclines à embaucher. Or, il y a une urgence à
augmenter l'offre d’emplois pour lutter contre le chômage de masse.
Je refuse
radicalement la mise en concurrence des systèmes sociaux et des salaires issue de
l’anarchie commerciale. En outre, le maintien du chômage de masse est le
meilleur moyen pour les entreprises de faire pression à la baisse des salaires.
Donc toute action qui permettra d’augmenter le nombre d’emplois (comme la
baisse du coût du travail, dès lors qu’elle ne touche pas le pouvoir d’achat)
devrait être favorable au pouvoir d’achat, alors que le mode financement actuel
de la Sécurité Sociale, en pesant sur le coût du travail affaiblit les salariés
en réduisant le nombre d’emplois.
La réforme
du mode de financement de la protection sociale n’est pas condamnée à être
antisociale ou d’inspiration néolibérale. Elle est un outil qui permettrait de
faire contribuer les importations et d’augmenter la demande d’emploi. Demain,
je reviendrai sur ses modalités concrètes.
Le premier poste de dépense budgétaire français n'est pas les prestations sociales. C'est la charge de la dette publique payée aux spéculateurs privés.
RépondreSupprimerToute réforme redistributive est nulle et non avenue tant que l'on aura pas réformé la structure de l'outil qu'est la monnaie. Ce serait contribuer à pérenniser cette confiscation illégitime, que l'aliénation par la dette permet.
Bonjour Laurent,
RépondreSupprimer"Il est bien évident que si le coût du travail se rapproche du salaire net, alors les entreprises seront plus enclines à embaucher"
Ou à augmenter leurs marges qui sont jugées très faibles.Par ailleurs, la baisse de la TVA dans la restauration a-t-elle été à la hauteur en terme de créations d'emplois ? Non.
Pourquoi en serait-il autrement dans d'autres entreprises ?
Et comment résoudre le problème du chômage en ponctionnant de nouveau le pouvoir d'achat des consommateurs ?
Cordialement.
Il n'y a aucun rapport direct entre l'assiette des prélèvements sociaux et le pouvoir d'achat. Faire peser davantage ces prélèvements sur le capital ne réduit EN RIEN le pouvoir d'achat.
RépondreSupprimerEn revanche si le prélèvement sur la masse salariale passe (à titre d'exemple) de 100 à 60, et celui sur le reste de la valeur ajoutée de 0 à 40, le total prélevé reste le même, le salaire net reste le même, mais le coût relatif du travail a baissé.
Si ce coût relatif diminue et que le pouvoir d'achat reste le même, on peut s'attendre à une substitution du travail au capital et donc davantage d'emplois.
Le seul effet négatif sur le pouvoir d'achat viendrait de la taxation des importations. Cet effet peut-être amorti par l'indexation a minima des salaires sur les prix, et à plus long terme par le développement d'une offre nationale.
Je ne parviens pas à comprendre à quelle mesure concrète correspond votre réflexion du second paragraphe. Pourriez-vous la préciser ?
SupprimerFrancis Commarrieu.
Je saisis mal ce que vous ne trouvez pas clair... l'idée est qu'un prélèvement basé sur la valeur ajoutée affectera moins le coût salarial que le système actuel. Du coup des combinaisons productives plus riches en emplois deviendraient rentables... par exemple, l'emploi de caissières dans les supermarchés discuté ici dans un billet précédent redeviendrait plus avantageux que les caisses automatiques.
SupprimerAi-je répondu à votre interrogation ?
Oui merci. C'est je crois l'utilisation de l'expression valeur ajoutée qui m'a gêné dans ce que vous écrivez. Si vous désignez par là tout simplement la rémunération du capital, c'est limpide. Mais je dois réviser mes définitions...
SupprimerFrancis Commarrieu.
sauf que les caisses automatiques ne tombent pas enceintes que ces emplois sont sans intérêt ce sont des emplois de robots autant penser a une allocation universelle ou chacun peut y trouver sont compte et libérer ses énergies
SupprimerDans le cumul de dette publique, la dette SS pèse pour 228 Md€, mais tout à fait d'accord avec la conclusion d'Anonyme qui écrit " Toute réforme redistributive est nulle et non avenue tant que l'on aura pas réformé la structure de l'outil qu'est la monnaie. "
RépondreSupprimerPour ma part je pense que ce n'est pas le travail qui doit financer la SS mais soit l'ensemble des revenus (CSG) soit la consommation (TVAS ou plutôt Contribution au Financement de la Sécurité Sociale, qui peut ne pas être sous forme d'une taxe sur la Valeur Ajoutée, mais simplement une taxe sur la consommation finale)
La proposition de Joël me semble également une piste à creuser .
@ André-Jacques
SupprimerTu as tout à fait raison, le cœur du problème actuel est la finance. Aucune réforme ne peut-être envisagée isolément, c'est la logique d'ensemble du système économique qu'il faut infléchir. La question des prélèvements sociaux ne saurait être qu'une pièce du dispositif, qui comprend la réglementation financière, la mise en œuvre de financements publics suffisants, la politique de relance budgétaire, l'indexation des salaire sur les prix, un protectionnisme ciblé, etc. Toutes ces réformes ne s'opposent pas, mais se complètent.
Ce que j'ai déjà signalé, les bas revenus ne payent pas d'impôts directs mais la TVA oui, ils sont donc déjà en proportion plus imposés que des plus hauts revenus. Ce qui manque à la TVA, c'est d'être remboursée par l'état, partiellement ou en totalité, aux bas revenus.
RépondreSupprimer@ Olaf
SupprimerC'estb exact. Ma proposition de déduire du prélèvement social un montant forfaitaire par emploi va dans ce sens. Mais l'objectif premier est l'emploi , pour substituer des revenus d'activité aux allocations diverses.
Pour moi seuls des droits de douanes en fonction du type de produits et du pays d'origine peuvent être réellement efficace. Seule solution pour réellement 'taxer' les choses qui le méritent sans possibilité pour les uns et les autres de détourner les redistributions diverses et avariées associées a des TVA ou CSG 'sociales'.
RépondreSupprimerCa n'impacterait que les produits qui le méritent et inciterait a relocaliser leur production. Ce serait simple et efficace.
Tout le reste n'est qu'usine à gaz pour faire du protectionnisme sans le dire (cachez ce mot que je ne saurais voir..), complexe, inefficace et ingérable. Sans parler de ceux qui détourneront le principe de son esprit premier pour s'en mettre plein les poches.
Embaucher, c'est bien beau, mais pour faire quoi? Il faut produire des choses, seule solution pour lutter contre le chômage. Il faut qu'importer soit _beaucoup_ moins intéressant qu'aujourd'hui, et c'est pas les TVA et autres CGS 'sociales' qui vont changer suffisamment les choses !
Bonjour,
RépondreSupprimerLaurent, il faut que tu lises cela http://www.mediapart.fr/journal/economie/011112/competitivite-sous-le-choc-lintox et le doc lié à cet article: http://fr.scribd.com/doc/111813084/Note-etat-des-lieux.
Mais peut-être l'as-tu déjà fait...
Par ailleurs, je te conseille la lecture du livre de Christophe Ramaux, L'Etat social, foisonnant et passionnant.
Bises,
Pascale
Alain34
RépondreSupprimerLes taxes sur les importations sont beaucoup plus compliquées mettre en place, car qui détermine ce qui doit être taxé ou pas, vis à vis de quel pays, sous l'influence que quels lobbies nationaux.
Certains produits importés peuvent comporter de fortes composantes de produits français qui seront pénalisés finalement par une taxe d'importation. Il faudra donc pour chaque produit déterminer sa composante de valeur ajoutée française. L'arbitrage devient une vraie usine à gaz.
La TVA c'est beaucoup plus simple...
Sous prétexte que c'est compliqué, on ne fait rien ?
SupprimerSous prétexte qu'il y a des lobbies, on ne fait rien ?
Au niveau des douanes tous les produits sont déjà répertoriés, codifiés, etc...
Alors oui, il reste les produits exporté puis ré importés après transformation... je doute que ce soit la majorité, et quoi qu'il en soit, ça reste des échanges superflus :P
Le problème c'est que TVA ou autre sont largement insuffisant pour compenser les différences de cout de production et de transport. Je suis bien placé pour le savoir, il m'arrive d'importer des chinoiseries, je sais, c'est mal, mais j'ai pas le choix. Et même avec une TVA x2 ou x5 ca ne changerait rien au problème, ça ne grignoterai que très légèrement ma marge.
Là, avec la TVA ou autre, et compensation au niveau des charges des entreprises, on reste dans une usine a gaz. On va également baisser les charges des gens qui importent massivement a bas cout pour faire la culbute en revendant cher ? contre productif. Et ceux qui importent massivement mais fabriquent aussi chez nous, on fait quoi?
"Sous prétexte que c'est compliqué, on ne fait rien ?"
Supprimerne rien faire ???? A qui s'applique cette accusation ? La moindre des choses serait de lire attentivement les propositions des uns et des autres avant de porter des accusations gratuites.
Principe de base des échanges internationaux : les entrées et le sorties doivent être équilibrées. Si l'on évite les entrées massives (et risquées) de capitaux étrangers, il reste que les exportations et les importations doivent nécessairement s'équilibrer.
Les mesures de protection tarifaire peuvent néanmoins être utiles pour développer un secteur d'activité spécifique, par exemple une technologies d'avenir pour laquelle nous ne voulons pas dépendre de l'étranger.
En revanche pour l'emploi, c'est bien davantage le taux de change et la fiscalité qui équilibrent les balances. Comme le dit Olaf, le protectionnisme a d'immenses coûts de mise en œuvre et de contrôle. C'est un procédé forcément bureaucratique avec une dangereuse influence des lobbies. Pour cette raison, il doit être limité et ciblé sur des objectifs précis en termes de spécialisation.
Alain 34 n'a jamais dit qu'il fallait taxer toutes les importations. Le protectionnisme est assez banal dans le monde et ces pays ne taxent pas les matières premières essentielles à son industrie. On se sens obligés d'accoler le mot "intelligent" ou "raisonné" au protectionnisme alors qu'en general c'est toujours le cas.
SupprimerOn est d'accord.
SupprimerCe que je constate c'est que depuis des années notre balance extérieure s’effondre.
Que, encore ces jours-ci, des boites qui fabriquent des produits d'avenir sont en train de fermer a cause de l'importation massive de produits équivalents chinois (panneaux photovoltaïques) Alors que ce sont des boites qui devraient afficher une croissance a 2 chiffres et embaucher a tour de bras...
Et que ce n'est pas de la TVA ou de la CSG 'sociale' agrémenté de baisses de charges qui va y changer quoi que ce soit.
C'est un exemple, mais des comme ca, on peut en faire une liste longue comme un jour sans fin, a commencer par l'automobile et toutes les hautes technologies (hors quelques domaines de niche, et encore, où l'on est dépendant de composants que l'on est absolument incapable de produire et qu'on achète une misère à l'étranger)
On ne sais plus fabriquer de TV, on est incapable de produire un ordinateur (dans tous les sens du terme) de A à Z, on ne fait plus d'acier, etc etc...
Il nous reste quelques niches, du luxe, de l'agro alimentaire...
Ensuite vient bien sur le problème de l'Europe! dans le meilleur des mondes c'est au niveau Européen qu'il faudrait un protectionnisme certain, et des mécanismes de redistribution a l'intérieur de l'Europe. Mais ça, on en est malheureusement a des années lumières...
On peut pas se concurrencer entre nous tout en laissant les portes grandes ouvertes a ce qui est produit en dehors dans des conditions inacceptable, plus proche de l'esclavagisme que des droits de l'homme...
On ne peut lutter contre l'esclavagisme, car c'est bien de cela dont on parle avec une petite hausse de TVA compensé par une baisse des charges.
CA NE MARCHE PAS. CA NE PEUT PAS MARCHER.
Alain Grandjean publie aujourd'hui sur son blog - http://alaingrandjean.fr/2012/11/04/lafep-la-tva-sociale-et-le-climat/ - un article dont j’extraie
RépondreSupprimer" 3 L’appel à la TVA sociale [Il s'agit d'un appel de l'AFEP] (hausse de la TVA de 19,6% à 21% et baisse à due concurrence des charges sociales) me semble en revanche de bon sens. Le déficit commercial de la France avec le reste de l’Union Européenne était de près de 40 Milliards d’euros en 2011 (pour un déficit total de 70 milliards). Si une baisse de quelques points des charges sociales ne peut avoir d’effet significatif vis-à-vis de la Chine (vis-vis de laquelle le déficit commercial 2011 était de 27 Milliards[3]) il peut en avoir dans nos relations avec nos voisins européens. L’Allemagne a d’ailleurs utilisé en 2007 cette arme défensive à l’importation (les produits importés subissent une TVA plus forte) et offensive à l’exportation (les produits exportés sont soumis à moins de charge). L’argument parfois avancé que cette mesure serait anti-européen laisse pantois : les divergences économiques entre les nations ne pouvant plus être compensées par le jeu sur les parités monétaires, la TVA reste l’un de seuls moyens de les corriger et c’est évidemment dans l’intérêt de tous ! Qu’est-ce que l’Allemagne a à gagner dans l’écrasement économique et social de ses voisins ? Quant à l’argument de non-équité (la TVA est un impôt indirect qui pèserait plus sur les bas revenus), rappelons que les produits de première nécessité sont à taux réduit. Enfin il est vrai que la hausse de la TVA pèse sur la consommation et c’est de ce point de vue un impôt « écologique » d’autant qu’on peut encore moduler ses taux[4] !"
D'accord avec Alain 34 et Joel Halpern.
RépondreSupprimerIl y a en fait deux problèmes:
1 - la logique de la protection sociale: est ce le travail ou la consommation (y compris importée) qui doit la financer?
2 - l'équilibre des échanges commerciaux : là, la TVAS ne suffit pas ... avec certains pays il faut du protectionnisme et pourquoi pas utiliser la recette d'Allais : le contingentement ?
"Le déficit commercial de la France avec le reste de l’Union Européenne était de près de 40 Milliards d’euros en 2011 (pour un déficit total de 70 milliards)."
RépondreSupprimerDonc la majorité du déficit vient des échanges intra européens sur lesquels la TVA a un impact sensible en raison de différentiels de prix limités.
@ Anonyme 9:16
RépondreSupprimerNon, le budget des prestations sociales dépasse 400 Mds d’euros, contre moins de 50 pour les intérêts d’emprunts. Je suis un partisan d’une réforme monétaire d’ampleur, comme je l’ai écrit souvent.
@ Anonyme 9:57
Le cas de la restauration est un peu particulier. Ne pas baisser les prix à un moment de crise où le CA baisse, ce n’est pas la même chose que de profiter d’une réforme fiscale pour monter ses prix, alors que ces derniers ne devraient pas monter. Le premier est plus facile que le second. Il n’y aura pas ponction du pouvoir d’achat du consommateur. Je vais expliquer cela demain (et il serait toujours possible de revaloriser le salaire net dans le même temps pour compenser le léger effet inflationniste – sur les importations).
@ J Halpern
Pas mieux. Merci pour l’explication.
D’accord sur l’équilibre des échanges.
@ A-J H et J.H
Bien d’accord, la réforme de la finance est un sujet qu’il faut traiter. Je vais faire une nouvelle série sur le sujet (mais avant, il faut que je creuse le chartalisme).
@ Olaf
On pourrait fusionner CSG et IR pour simplifier et rendre l’imposition plus juste (égalisation travail / capital)
@ Alain34
Certes, on peut tout compenser avec des droits de douanes pour les produits importés, mais il y a aussi intérêt à réduire le coût du travail pour les productions locales et ainsi créer plus d’emplois. Là est un des intérêts majeurs d’une réforme du mode de financement de la protection sociale.
@ Pascale
Merci. Bises.
@ A-J H
Bien d’accord avec les deux problèmes. Sur le fond, il faut une réforme globale (reprise de la souveraineté monétaire dans tous ses attributs, protectionnisme, réforme fiscale…)
Alain34
RépondreSupprimerIl y a aussi le fait que les entreprises françaises
ont souvent sous investi dans leur outil de production :
Le retard français dans l'investissement des machines, process et technologies de production n'est pas nouveau, ni totalement méconnu. Avéré dans la robotisation (la France a deux fois moins de cellules robotiques que l'Italie et plus de quatre fois moins que l'Allemagne), il touche aussi la vision industrielle, l'automatisation, l'assemblage, le soudage, les activités de mesure et de contrôle de la production, l'utilisation des logiciels de conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO), mais aussi l'emploi des machines d'emballage et de conditionnement ou de travail du bois...
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20121029trib000727812/le-cout-du-travail-n-explique-pas-tout-l-appel-de-76-industriels-pour-une-autre-competitivite.html
Les PME françaises sont de petite taille par rapport à celles allemandes à facteur d'échelle important. Qui plus est les grosse PME allemandes sont des entreprises familiales qui réinvestissent fortement leurs profits dans l'amélioration de leurs produits et de leur fabrication. Là où je suis, non cotée en bourse, c'est 20% du CA les 5 dernières années, des usines
qui se construisent un peu partout ou rénovées.
Ces éléments créent des différences sensibles.
Il n'y a pas que dans l'investissement des machines etc que nous sommes en retard avec nos zami allemand
Supprimerhttp://neitherdoi.wordpress.com/2010/06/07/la-regression-de-lesperance-de-vie-si-si/
et je n’écris pas sur nos zami etausuniens !
Intéressant, l'histoire occulte de l'Euro accouché au forceps contre toutes les expertises économiques. On se demande si ça ne devrait pas relever d'une cour de justice cette histoire :
RépondreSupprimer"Les documents prouvent ce qu’on ne pouvait jusqu’à présent que supposer: l’Italie n’aurait jamais dû être acceptée dans la zone euro. La décision d’inviter Rome à y entrer fût basée presque exclusivement sur des considérations politiques et ce aux dépens des critères économiques. Ceci créa également un précédent qui conduira deux ans plus tard à une erreur encore plus grande : l’entrée de la Grèce dans la zone euro."
http://www.les-crises.fr/naissance-euro-1/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+les-crises-fr+%28Les-Crises.fr%29
J. Halpern
RépondreSupprimerIl va de soi que les protections tarifaires peuvent être utiles, mais ce sont des décisions qui doivent être mûrement réfléchies et qui sont de l'ordre d'une opération chirurgicale, donc très ciblées sur le plan stratégique, demandant une indépendance de réflexion vis à vis des lobbies.
La TVA sociale c'est quand même vraiment dangereux si c'est mal fait, c'est a dire si comme la baisse de la TVA dans la restauration on laisse les hausses de salaires associés à la bonne volonté du Medef, on va droit dans le mur... En gros ça revient à baisser les salaires et la consommation en France de 30-50 milliard d'un coup, pour augmenter les dividendes de la même somme, je vous dis pas la catastrophe pour notre économie et la récession qui s'ensuivrait!
RépondreSupprimerJe serais uniquement d'accord pour une mesure de ce type, si les baisses de prix compensant la hausse de TVA sont imposées par la force de la loi. En clair Ok pour 30-50 milliard de baisse de cotisation patronale si les mêmes 30-50 milliard se retrouvent intégralement dans des hausses de salaires et des baisses de prix, de façon à ce que l'effet sur le pouvoir d'achat du citoyen lambda soit quasi nul.
Ça donnerait par exemple en simplifiant, mais cela donne les ordres de grandeur:
-> Une loi de 50 milliards de baisse de cotisation
-> Une augmentation des recette de TVA de 50 milliards (ce qui donnerait ~ 25 % de TVA si je ne m'abuse)
-> Une loi imposant une hausse générales des salaires de 25 milliards soit avec 25,9 millions d'actifs en emplois en France une hausse de salaires de près de 1000 € par actif.
-> Une loi controllant les prix pour que les 25 autres milliards se retrouvent tous dans une baisse de prix des produits français avec amende extrêmement sévère à la clé pour les récalcitrants, pouvant allé jusqu’à la nationalisation sanction.
Effectivement, si ils sont près à aller jusque la pourquoi pas, ça aurait certains effets positifs notamment l'augmentation du prix des produits étrangers et la baisse des produit français. Attention cependant aux effets induits chez nos voisin notamment du sud qui vont déjà mal et vivraient très mal cette sorte de dévaluation compétitive.
red2
PS: On pourrait même aller plus loin comme le réclame par exemple Jancovici en transférant une autre parti des cotisations sur une taxe carbone ou autre.
C'est quand même compliqué de forcer les entreprises à répercuter les baisses de cotisations patronales sur les prix. Ils en profitent bien d'ailleurs de cet argument.
SupprimerCe cirque sur la compétitivité ressemble à une nouvelle manœuvre pour retrouver du bénéfice sur le dos du salarié. Le patron français est peut être plus "mort de faim" dans sa mentalité que le patron allemand. Il peut très bien se contenter de prendre tranquillement du bénéfice tout en perdant des parts de marché puis "se tirer avec la caisse".
Anonyme Cath - Partie 2
RépondreSupprimerElles se sont grassement enrichies sur le dos de leurs salariés, sans plus jamais rien leur concéder, tout en bénéficiant, déjà, depuis de nombreuses années, d'exemption de charges, 22 milliards par an si je ne m'abuse, ce qui n'est pas rien, exemptions dont elles n'ont pas répercuté la moindre miette à ceux qu'elles font travailler à fond la caisse avec comme seule option de la fermer de subir et de bosser (école chinoise..), tout en continuant de gémir sur les charges qui les accablent...
Et on voudrait nous faire croire, qu'en les avantageant encore (car elles n'en ont jamais assez, cupides et arrogantes, bouffies des milliards qu'elles engloutissent, en marges comme en subventions), elles embaucheraient, augmenteraient les salaires, bref, cesseraient cette politique exclusive du tout profit qui est la leur et sous laquelle on doit plier, quitte à y laisser ses espérances et sa vie ?
Il faudrait être bien naïf pour croire que transférer les cotisations patronales sur toute la population française (soit exonérer de charges et donner de nouveaux droits à une caste qui bénéficie déjà de colossales prébendes sans contrôles ni devoirs), ferait de ces officines dont le seul credo est le profit, des entités aux petits soins de ceux qu'elles ont pris l'habitude d'exploiter sans vergogne, ici comme ailleurs.
Leclerc et Renault bienfaiteurs de l'humanité ? Sous réserve qu'ils n'aient rien à payer, et tout à obtenir, y compris lorsqu'ils font des erreurs dans leurs productions (banquiers gérants de casinos dont nous sommes tenus de régler la facture, vendeurs de voitures à mauvais choix industriels, si déconnectés, si inaptes qu'ils ne comprennent rien des besoins de tous, y compris ceux de leurs clients !!).
C'est pas un peu un sens unique assez invraisemblable tout ça, cette propagande actuelle éhontée pour ce qu'on a rebaptisé "compétitivité", dans laquelle on cherche à noyer les Français, qui bientôt, comme les Grecs et les autres n'auront plus que leurs yeux pour pleurer ???
Les grands patrons nageant dans la fontaine de fric de l'Oncle Picsou (supercherie terrible de les voir se nommer eux même des "pigeons") qui en demandent encore, pendant que les gens crèvent au boulot, ne peuvent plus se loger, ni se soigner, ni même bouffer, non, moi ce n'est pas ça que je veux pour mon pays, et le maintien de leurs marges et profits, je ne vois pas à quel titre le moindre d'entre nous devrait en faire les frais.
Pardonnez la longueur de la diatribe ainsi que le côté brouillon et l'aspect colérique, mais les patrons français en jérémiade non stop, la compétitivité à tous les repas en quintessence vitale, et la population française façon Métropolis à la mine, parce que there is no alternative, je commence vraiment à en avoir soupé….
Anonyme Cath - Partie 1
RépondreSupprimerFemme lambda, d'aucune coterie, d'aucun parti, sauf celui de ne pas être broyée par 1 machine qui joue avec moi comme si j'étais une simple variable sur un bilan comptable.
Il me semble d'abord que jongler avec les milliards et les concepts de coûts et charges biaise le sujet, que le tout économique manipule une phraséologie bien pratique pour oublier, derrière les chiffres colossaux et les peurs agitées, les hommes dont on balaye d'une ligne d'écriture les prospectives et les désirs, n'ont ils donc pas leur mot à dire ?
Il ne me semble pas que ce qu'on nomme les charges patronales soient autre chose que des avantages de vie concédés après guerre par les patrons français à leurs employés, gagnant de ne plus être des esclaves. Cette exception française dérange maintenant nos maîtres, qui, profitant de la crise tentent de récupérer un peu de fric sur le dos de ceux devenus avec la mondialisation, de simples pions.
Ces avantages n'ont pas été offerts de bon coeur, et si l'on peut aujourd'hui être malade et soigné, ne pas travailler 12 heures par jour, fériés compris, ni marner dès 13 ans jusqu'à sa mort, ce n'est pas à Madame Parizot non plus qu'à Monsieur de Margerie qu'on le doit, bien au contraire.
Aujourd'hui, il apparait que tout cela doit disparaitre..
Pour permettre aux entreprises d'embaucher ???
Et pourquoi donc le feraient elles, ça tourne très bien comme ça, ce dont elles se plaignent, derrière leurs lamentos concernant délocalisations et perte de compétitivité, c'est qu'un peu, un tout petit peu de leur profit, les salaires et les droits sociaux de leurs employés, leur sont confisqués, elles enragent, elles en crèvent de devoir abandonner tout ce bel argent parce qu'il faut entretenir la main d'oeuvre d'ici, celle qu'elles ont appris à obtenir quasi gratis et sans entretien, dans les pays à bas coût.
Elles ont pourtant déjà ici, un vivier infini de travailleurs prêts à tout (chomeurs endettés, étrangers muselés par leur situation, femmes seules, etc), appelés maintenant, s'ils veulent continuer à travailler pour ces entreprises Leviathan, à assurer seuls leur santé comme leur retraite (avec les plus bas salaires qu'on pourra leur verser, que la plèbe mange de la brioche !!).
Elles ont pris l'habitude, ces sociétés, en attendant les baisses de cotisations qu'elles exigent (pour elles des charges, pour nous une bouffée d'oxygène dans ce monde de brutes) de pousser à la productivité tous leurs employés, et chacun fait désormais le boulot de 2 personnes pour le salaire d'une seule, avec le sourire hein, salaires qui ne bougent plus depuis belle lurette, mais il leur en faut +, encore +.
@ Olaf
RépondreSupprimerC’est bizarre que la France, qui forme d’excellents scientifiques et ingénieurs, ne parviennent pas à être meilleure dans l’industrie, néglige le progrès scientifique et les PMIs…
Sur l’euro, les critères de convergence ont été tordus pour admettre l’Italie et la Grèce (mais aussi la Belgique), c’est bien évident puisque la limite d’endettement était de 60% du PIB et qu’elle était largement dépassée par ces pays. Mais ce n’était guère plus une erreur que de faire la monnaie unique tout court car si on l’avait fait en cercle restreint, cela aurait été pire pour la France (l’euro aurait été encore plus surévalué et nous souffririons de la concurrence des pays qui n’y seraient pas rentrés.
@ Red2
D’accord sur trois points majeurs :
- il faut s’assurer que la baisse des cotisations sociales est bien répercutée et éviter les effets d’aubaines. Sur les secteurs concurrentiels (automobile par exemple), la pression du marché fera son travail. En revanche, sur les secteurs oligopolistiques, alors, il faudra y veiller
- d’accord pour qu’il y a une revalorisation des salaires nets à cette occasion (importante pour compenser l’augmentation du prix des importations et éviter la baisse du pouvoir d’achat)
- complètement d’accord pour l’introduction d’une taxe carbone à cette occasion
@ Anonyme Cath
RépondreSupprimerMerci pour votre long commentaire. Je comprends que l’on puisse interpréter ce débat de la sorte, mais je pense qu’il s’agit d’une erreur. Bien sûr, les cotisations sociales sont payées par les entreprises (en grande partie) et il s’agit bien d’un salaire différé pour les salariés. Cependant, elles ne sont qu’un coût comme un autre dans un compte d’exploitation (comme le loyer des bâtiments de l’entreprise, la facture d’énergie). Mais in fine, si l’entreprise peut payer ces coûts, c’est parce que des consommateurs paient les produits ou services qu’elle propose. De facto, ce sont les consommateurs qui paient les charges sociales comme tous les autres coûts par le prix qu’ils paient pour les produits ou services.
Qu’importe-t-il que que ce coût soit payé via des cotisations sociales reposant sur les salaires ou par une auter forme de taxe ? L’essentiel est que le mode de financement soit garanti. Ce transfert ne ferait pas disparaître la Sécurité Sociale. Bien au contraire, il contribuerait à sa préservation car de la sorte :
- il fera contribuer les importations à notre système de protection sociale (aujourd’hui, quand on achète chinois, on achète le modèle de protection sociale chinois…)
- en renchérissant le coût du travail, il contribue à limiter le nombre d’emplois et donc la base même sur laquelle notre protection sociale repose
- les dépenses de consommation sont plus stables que le nombre d’emplois
Aucun droit social ne serait perdu de la sorte. J’ai la conviction qu’au contraire, c’est le moyen de les protéger.
Sur les entreprises, il faut aussi voir une chose : c’est qu’aujourd’hui, en les abandonnant dans le cadre de la compétition mondialisée, il ne faut pas s’étonner qu’elles ne cherchent que à maximiser la profitabilité quelqu’en soient les conséquences pour leurs salariés. Dans l’espace sans frontière qui a été créé (par le PS comme l’UMP), certaines entreprises ont perdu le lien qu’elles avaient avec leurs salariés (Ford qui souhaitait suffisamment ses employés pour qu’ils puissent acheter les voitures qu’ils produisaient), et se retrouvent en compétition féroce avec les entreprises du monde entier. Les règles du jeu (acceptées par le PS, l’UMP, le Modem, les Verts) sont bien plus en cause que les comportements des patrons, qui ne font que suivre les règles du jeu qui leur sont imposées.
Il revient au Politique de remettre en place des règles du jeu qui pousseront les entreprises à jouer collectif, à se soucier davantage de l’intérêt de leurs salariés. Trois priorités :
- Le retour du plein-emploi, qui permettra un changement dans le rapport entre les patrons et les salariés
- La relocalisation de la production, pour que les premiers clients des entreprises soient aussi leurs salariés (revenir à la logique fordiste)
- La participation des salariés à la bonne marche de l’entreprise