Hier, Alain
Juppé a baissé les bras et renoncé à la médiation qu’il avait proposée suite à
une entrevue avec François Fillon et Jean-François Copé. On se dirige vers une
victoire à la Pyrrhus de ce dernier. Un verdict peu étonnant pour un parti
qui n’est plus guidé que par des égos sans idéaux.
Les
illusions de Fillon et Juppé
Mais comment
François Fillon et Alain Juppé, qui ne sont pas des perdreaux de l’année,
ont-ils pu croire un moment que Jean-François Copé allait accepter les
conditions qu’ils voulaient lui imposer ? Alain
Juppé s’est présenté en sauveur désintéressé du parti qu’il avait présidé.
Il a cru bon poser ses conditions pour la médiation dans les médias, croyant
sans doute que sa volonté allait forcément s’imposer aux statuts de l’UMP,
avant même d’en discuter avec les deux protagonistes.
Bref, Alain
Juppé a péché par orgueil dans sa manière de procéder. Avant d’annoncer publiquement
qu’il était prêt à faire une médiation, il aurait du parler à François Fillon
et Jean-François Copé pour voir s’il était possible pour lui de jouer
un rôle dans cette tragi-comédie. Il a fait l’inverse, sans doute par
orgueil, et il se retrouve le bec dans l’eau, même s’il garde le beau rôle
médiatiquement, personne ne remettant en cause le mode assez cavalier qu’il a
eu en posant ses conditions.
Mais
François Fillon a également été victime de son ego. Trop sûr de sa victoire et
de ses sondages, il n’a pas vu que la base militante s’était droitisée. Il n’a
rien proposé, comptant uniquement sur son expérience et son image médiatique
pour s’imposer. Mais depuis
la victoire décernée par la COCOE, il parvient à être à la fois vindicatif
(le coup de la « mafia », la
menace d’action en justice), en retard sur les évènements et fuyant (ses
soutiens ont quitté la
Commission de recours).
Copé
est-il inexpugnable ?
Car
Jean-François Copé peut s’arc-bouter sur les statuts du parti et s’il obtient
une confirmation de sa victoire par la
Commission de recours, il en deviendra le président légitime. Et même s’il
met de la mauvaise volonté, son calcul est sans doute le même que celui
de Martine Aubry en 2008 : il est difficile de déloger un président en
place, les militants finiront par se tourner contre celui qui conteste et,
comme 2017 est loin, les dégâts à court terme ne sont pas trop graves. Après
tout, il ne faut pas oublier que le PS s’est remis du calamiteux congrès de
Reims. Le temps efface bien des choses.
D’ailleurs,
on peut douter que François Fillon conteste en justice le résultat de
l’élection si la commission de recours confirme le résultat de la COCOE, idée
rejetée par Alain Juppé. Cette procédure serait dévastatrice pour l’UMP,
jettant la lumière sur toutes les pratiques les plus contestables de certaines
fédérations, et ne permettant pas de refermer une page que les militants
souhaiteraient bien oublier. Il y a fort à parier qu’il abandonne ses velléités
judiciaires au final.
L'UMP, née du RPR après l'echec de Chirac en 1988 qui, sous l'influence balladurienne, s'est transformé en véhicule d'accés à l'Elysée, abandonnant ainsi toute forme d'idéologie et de conviction.
RépondreSupprimerLe RPR n'était plus qu'une machine électorale au service d'un candidat capable de réussir le mariage de "la carpe et du lapin", c'est à dire représenter à la fois le RPR et l'UDF. La division fondamentale portait sur la vision de l'Europe, l'immense majorité des adhérents du RPR étant opposé à toute forme de fédéralisme alors que l'UDF créée par Giscard d'Estaing était fédéraliste.
Tout débat sur l'Europe est donc devenu proscrit au RPR, pour donner des gages à l'UDF
L'UMP à concrétisé cet objectif dans sa 1ère dénomination: "Union pour une Majorité Présidentielle" en 2002 sous l'action de Juppé
Elle ne peut exister que par son chef, qui doit être potentiellement LE candidat à la future présidentielle.
Aujourd'hui, Sarkosy ayant été battu, les divisions idéologiques réapparaissent, non pas au niveau des dirigeants, qui voudraient bien à leur tour monter dans le
char qui mène à l'Elysée, mais à celui des militants, qui n'acceptaient la discipline du silence qu'à la condition de remporter l'élection.
Les échecs électoraux continuels, le vide idéologique, le bilan calammiteux, la fin de l'UE, favorisent cette guerre suicidaire. Ne sommes-nous pas aussi face à la décomposition morale qui touche l'ensemble de notre société? Comment un pays peut-il fonctionner si chacun ne fait que courir après son plaisir? Les partis politiques conformistes ne sont plus que des machines à procurer argent et pouvoir et finissent par s'effondrer sur eux-mêmes.
RépondreSupprimerL'image que donne le PS n'est pas beaucoup plus belle. Alors, s'agit-il de l'effondrement d'une génération? La suivante vaut-elle mieux ou est-elle encore pire? Nous parlons très peu de notre perte de dignité, qui fait partie des problèmes.
Jard
Lundi 26 novembre 2012 :
RépondreSupprimerUMP : l'équipe de François Fillon fait saisir à titre conservatoire les données du scrutin.
L'équipe de François Fillon a annoncé lundi qu'elle demandait la "saisie à titre conservatoire" des données de l'élection du président de l'UMP le 18 novembre, et fait savoir que des huissiers avaient été mandés pour "assurer la bonne conservation et l'égal accès de ces documents".
"Dans le cadre de la procédure en justice qui sera intentée pour rétablir la vérité sur les résultats, François Fillon demande un accès équitable aux données électorales (listes d'émargement, procès verbaux, procurations...)", fait savoir son équipe dans un communiqué.
"Toutes ces raisons conduisent l'équipe de campagne de François Fillon à demander, en vertu de l'article 145 du nouveau code de procédure civile, la saisie à titre conservatoire des données électorales pour garantir ses droits de défense", ajoute le communiqué.
"L'ordonnance rendue par le vice-Président du tribunal de Paris mandate en conséquence des huissiers pour assurer la bonne conservation et l'égal accès de ces documents, soit au siège de l'UMP, soit, au cas ou cela s'avèrerait impossible, dans les locaux de la chambre nationale des huissiers".
http://www.romandie.com/news/n/_UMP_l039equipe_de_Francois_Fillon_fait_saisir_a_titre_conservatoire_les_donnees_du_scrutin261120121047.asp
Qu'attendre d'un parti qui a créé un drôle de COCOE pour annoncer les résultats et un CONARE pour régler les contestations ?
RépondreSupprimerPS: Juppé n'a pas pêché par orgueil (sauf si c'est dans un panier de crabes) mais péché !
François Fillon renonce sans doute à la présidence de l'UMP, mais cela ne se voit pas !
RépondreSupprimerSancelrien
Lundi 26 novembre 2012 :
RépondreSupprimer17h23 :
Copé élu avec 952 voix d'avance.
La Commission nationale des recours (CNR) de l'UMP a rendu son verdict et confirmé la victoire de Jean-François Copé, selon un communiqué de presse distribué aux journalistes présents au siège du parti et relayé par l'AFP.
Selon elle, le secrétaire général sortant a été élu avec 952 voix d'avance - il en avait seulement 98 d'avance, lundi dernier. La CNR a décidé d'écarter les scrutins dans les deux bureaux des Alpes-Maritimes, situés à Nice, et de Nouvelle-Calédonie, entâchés, selon la commission, d'irrégularités.
Résultats officiels :
Copé : 86 911 voix.
Fillon : 85 959 voix.
http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/EN-DIRECT-Jean-Francois-Cope-elu-avec-952-voix-d-avance-selon-la-Commission-nationale-des-recours-577309
@ Claribelle
RépondreSupprimerMerci pour l'attention à mon orthographe.
@ Sancelrien
Le camp Fillon semble encore se battre mais il y a des chances que ce soit le chant du cygne.
@ Jard
Pour parvenir à une recomposition politique, il faut sans doute passer par une phase de décomposition...
@ Cliquet
Très juste
Pendant que les zozos de l'UMP amusent la galerie, les CAF sont surchargées. C'est fou cette situation en France dont on croirait qu'elle se passe en Grèce :
RépondreSupprimer"Des erreurs qui s’élèvent à 1,6 milliard d’euros"
http://www.bastamag.net/article2795.html
C'est plutôt le blocus des égouts ; un peu étonnant d'aller chercher un eu ex repris de justice pour une médiation quoique les magouilles c'est peut être sa spécialité
RépondreSupprimerL'ump n'est-elle pas en train de découvrir la démocratie ? Si c'est le cas, elle semble bien maladroite - pour ne pas dire autre chose.
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