samedi 15 décembre 2012

L’accord scandaleux sur la supervision bancaire de la zone euro


Les dirigeants européens n’ont pas reculé devant le ridicule pour parler d’un « accord historique », comme le dit Michel Barnier. Pourtant, les évènements des trois dernières années devraient les inciter à plus de prudence. Pire, le contenu de l’accord est absolument révoltant, comme je l’ai expliqué sur France 24.

Les conséquences plutôt que les causes

La première conclusion de cet accord, c’est que, comme d’habitude, l’Allemagne a obtenu ce qu’elle voulait. La France et les instances européennes voulaient que la supervision s’étende aux 6000 banques et soit mise en place dès l’an prochain. L’Allemagne voulait exclure ses banques régionales et attendre 2014. Résultat, l’accord ne concerne que les banques dont le bilan est supérieur à 30 milliards d’euros (et exclut donc les banques régionales) et s’appliquera à partir de mars 2014…

Mais il y a beaucoup plus grave. Bien sûr, les pays européens ont mis en place un cadre juridique européen d’intervention en cas de crise bancaire. Mais personne ne semble s’étonner que l’UE se préoccupe de traiter les conséquences de l’anarchie financière sans s’attaquer aux causes. En effet, même si, dans l’absolu, il est positif de prévoir des mécanismes de sauvetage du système financier (encore qu’ici, il pose de graves problèmes, je vais y revenir), il vaut mieux essayer d’éviter les crises.

Et c’est bien tout le problème depuis quatre ans : l’UE n’a pas fait grand chose pour améliorer la supervision des banques et de la finance. Même les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Suisse ont fait plus en allant plus loin que les normes Bâle 3. L’UE ignore tout mécanisme de régulation de la création monétaire par les banques, ne propose pas de nouvelles normes prudentielles, ni même de véritables limites aux activités spéculatives qui nous ont menés à la crise.

Une double irresponsabilité révoltante


Encore pire, l’accord de jeudi soir propose un mécanisme de résolution des crises bancaires doublement choquant. Jusqu’à présent, c’étaient les gouvernements, en Irlande, en Grande-Bretagne, en France ou en Espagne, qui étaient responsables des plans de sauvetage des banques, créant donc une responsabilité démocratique et permettant au peuple de demander des comptes à leurs élus (comme aux Etats-Unis par exemple). Le nouveau mécanisme court-circuite la démocratie.

En effet, c’est la BCE qui se retrouve en charge de la supervision et qui pourra aider directement les établissements bancaires. Cela est extrêmement choquant car cela revient à nouveau à retirer une prérogative des gouvernements nationaux pour la confier à nouveau à des technocrates indépendants et irresponsables, comme souvent dans cette Europe. En outre, il ne faut pas oublier que la BCE a failli en laissant se former une bulle financière dans les années 2000.

Pire, alors que dans le monde anglo-saxon, les banques subissent un minimum (mais pas assez) les conséquences de leurs errements, dans la zone euro, c’est buffet de liquidités à volonté et sans la moindre contrepartie. En effet, quand la BCE a créé 1000 milliards d’euros pour refinancer les banques, le futur organe de supervision bancaire n’a pas demandé quoique ce soit aux banques, ce qui est révoltant. Et il n’est toujours pas question de la moindre demande dans cet accord.

Bref, l’accord de jeudi soir est révoltant. Non seulement, il amplifie le transfert de compétences vers des technocrates apatrides et irresponsables, mais en plus, il n’exige rien de la part du système financier. Et enfin, il ne fait que traiter les conséquences de la crise financière sans en traiter les causes.

Papier publié sur le site de Debout la République et sur Atlantico

23 commentaires:

  1. @ Laurent Pinsolle
    Vous avez raison de dénoncer cet accord scandaleux, mais qui est cependant inscrit dans une démarche beaucoup plus globale dont il n’est pas, apparemment, politiquement correct de parler.
    Depuis environ deux siècles, avec une constance et une discrétion qui leur ont permis de prospérer dans cette démarche, quelques grandes banques anglo-saxonnes ont pris le contrôle de la création monétaire dans ce qui est convenu d’appeler : « le monde occidental »
    Au travers les crises et des soubresauts qu’elles ont volontairement provoqués, comme par exemple la crise financière de 1907 qui a permis d’imposer au peuple américain la création de la réserve fédérale (FED) qui n’est ni une réserve ni fédérale, ce consortium a progressivement étendu son pouvoir partout où il le pouvait, et notamment en Europe.
    Mayer Amschel Rothschild avait clairement indiqué dés le début du 19ème siècle, quelle était la stratégie en déclarant :
    « donnez-moi le contrôle de la monnaie d’une nation et je me fiche de qui fait les lois »
    La Banque d’Angleterre, banque privée qui fut créée par des banquiers allemands et hollandais, est en fait le modèle de référence depuis le début du 18ème siècle.
    La Banque de France fut créée en 1800 sous Bonaparte, dont il était le premier actionnaire,et était une banque privée. Elle ne fut nationalisée par de Gaulle que le 02 décembre 1945.
    Personne ne veut reconnaître aujourd’hui que cette nationalisation était un préalable incontournable au redressement économique spectaculaire qu’a connu notre pays entre 1958 et 1972, essor auquel la loi du 03 janvier 1973 a mis un terme.
    Ensuite, la BundesBank fut créée en 1946 essentiellement sous l’influence américaine, 3 ans avant la création de l’état fédéral.
    Il était évident que, dès sa création le 1er janvier 1998, la BCE avait vocation à assurer le contrôle des banques situées sur sa juridiction. Seule la volonté d’avancer sous un « faux nez » à l’insu des peuples (méthode constamment employée depuis le début de la soi-disant construction européenne) afin de ne pas aborder frontalement les transferts de souveraineté a retardé la prise en compte de l’exercice de ce contrôle. Là encore, on y va progressivement, par petites étapes, mine de rien, sans avoir l’air d’y toucher…
    Et cela marche ! Pour encore combien de temps ?
    Car enfin, si on se donne la peine de réfléchir un tant soit peu, le contrôle de la monnaie enrichit à l’évidence ceux qui l’exercent, mais ne peut qu’appauvrir ceux qui le subissent.
    Il ne peut, en lui-même, générer la moindre croissance, croissance qu’appellent de leurs vœux incantatoires tous les dirigeants des pays connaissant les affres d’un endettement qui ne peut être qu’exponentiel dans le temps.

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  2. Bonjour Laurent,
    en regardant votre intervention sur France 24, je ne sais pas comment vous aviez pu rester aussi calme devant le délire mystique européiste de la député socialiste et de la présentatrice. En gros, il est impossible de donner des arguments rationnels face à ses deux possédées!
    L'argument massue que vous aviez donné sur le montant des transferts nécessaires à l'Allemagne pour financer une caisse commune, à savoir entre 3 et 8 % du PIB, n'a pas fait "tilt" dans leur tête... Bref, c'est la fuite en avant!
    Par contre, j'ai du mal à comprendre la position française sur la "solidarité" financière européenne que, pour ma part, je qualifierais d'irresponsabilité: en gros, on veut garder l'euro, mais on n'accepte pas la rigueur budgétaire NECESSAIRE pour y arriver, et on demande ensuite à l'Allemagne de compenser les déficits des mauvais élèves! Pour moi, c'est un remix d'un slogan qu'on a souvent entendu au siècle dernier: L'ALLEMAGNE PAIERA!
    Et c'est bien sur ce point que vous avez raison: c'est parfaitement ANTI-DEMOCRATIQUE! Un état souverain n'a pas à compenser les déficits d'un autre état, car les déficits de ce dernier sont la conséquence de choix politiques sur lesquels le premier n'a évidemment pas le droit d'influer!


    CVT

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    1. Rester calme est un remarquable atout dans un débat pour moi qui préfère les batailles de chat c'est quelque chose qui me fascine d'ailleurs la journaliste aussi apparemment

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  3. Bonjour,

    Je viens de lire le compte-rendu de J. Quatremer sur cet accord et il en ressort (meme si ce n'est pas presente comme cela) que seules 30 a 50% des banques Allemandes seront supervisees, contre 95% des banques Francaises, et que le Royaume-Uni a obtenu un quasi droit de veto (alors que ses banques ne seront pas supervisees !).
    Je trouve cela scandaleux de la part des politiciens francais !
    En gros, RFA et UK auront leur mot a dire sur notre systeme bancaire, sans reciprocite !
    Il faudrait peut-etre aussi mettre ce point en avant (s'il est
    verifie).

    Je crois que E. Todd a touche juste lorsqu'il parle de nevrose Allemande des elites francaises: elles sont pretes a tous les abandons et a un destin vassalise pour ne pas "decevoir" ou "affronter" la RFA, ou retarder la "marche de l'Europe", et toute la grande presse est a l'unison !
    J'ai l'impression que la mystique autour de la reconciliation franco-allemande devient un piege qui condamne la France...

    Par opposition, la GB qui n'a aucun de ces complexes pro-europeen ou pro-allemand tire son epingle du jeu... Elle est bcp plus fidele a Churchill que la France a De Gaulle :-((
    (Meme si je n'approuve pas la politique liberale de Cameron.)

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    1. Oh, comme vous avez raison! Avez-vous vu l'émission dont Laurent parlait au début de son papier sur France 24? Je ne suis pas certain que la députée socialiste ait prononcé une fois le mot "France". Elle ne faisait que parler de l'Europe, alors qu'elle n'est qu'une élue française qui doit rendre des comptes à ses électeurs!
      Comment expliquer que nos élites socialistes et UMPistes (ou ce qu'il va en rester...) soit à ce point indifférent au sort de leur propre pays? Sont-ils à ce point obsédé par la défense de leur intérêts de classe qu'ils préfèrent laisser le pays couler pour complaire aux Allemands?

      CVT

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    2. Et pourquoi ne le seraient-ils pas, indifférents ? Les électeurs le leur rendent plutôt bien, en les reconduisant "systématiquement".

      Nous avons les dirigeants que nous méritons. Nous voulions l'alternance ? Nous voulions remplacer le nabot à talonnettes par le porcinet sudoripare ? Et bien dansons maintenant.

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    3. Assez d'accord avec Julien le fait est que ces zelites sont tout de même suffisamment subtiles pour jouer nos concitoyens les uns contre les autres jeunes contre vieux riche contre pauvre le parti unique umps fait cela très bien avec la pseudo alternance

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    4. @ Cliquet

      Je ne pense pas qu’il y ait une véritable démarche globale. Quand je débats avec des socialistes, je constate qu’il y a tout simplement un raisonnement superficiel et qu’ils ne s’intéressent pas suffisamment à ces sujets pour aller plus loin, soit par paresse, soit par conformisme (ou les deux). Pas de grand dessein servi par ces gens-là donc. En outre, je crois que les faits prouvent suffisamment par eux-même la nocivité des politiques suivies sans qu’il soit besoin de s’encombrer d’un discours complotiste, auquel je ne crois pas, et qui, finalement, complique plus qu’autre chose le fait de convaincre nos concitoyens de la nocivité de l’organisation monétaire et financière actuelle.

      Sur la loi de 1973, les choses sont plus compliquées :

      http://www.gaullistelibre.com/2012/10/remettre-la-loi-de-1973-sa-juste-place.html

      Merci néanmoins pour ces rappels historiques intéressants. Et nous sommes d’accord sur les solutions à mettre en place : étatisation de la monnaie et mise sous tutelle de la finance.

      @ CVT

      Cela correspond à mon tempérament et aussi à mon analyse de communicant. Parce que nos idées sont caricaturées comme extrémistes, je crois qu’il est important de les défendre de manière calme et posée pour montrer que ce n’est pas le cas. Après, je devrais sans doute me mettre à couper une personne qui coupe autant la parole à tous les autres.

      Bien d’accord sur la suite.

      Je crois que c’est un triple phénomène : une coupure d’avec la réalité et un dogmatisme intellectuel (produit d’une certaines paresse / manque de curiosité et d’un grand conformisme) qui fait qu’ils pensent sincèrement qu’on ne peut pas faire autrement…

      @ Anonyme

      Analyse très intéressante et juste…

      @ Julien

      Pas d’accord. C’est le Front National qui permet le maintien de l’alternance PS-UMP. Ce parti bloque pour l’instant l’émergence d’une alternative républicaine, en attirant beaucoup d’électeurs mais sans la moindre possibilité d’accéder au pouvoir.

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    5. @ Laurent Pinsolle
      Vous ne croyez pas au discours complotiste.Soit.
      Je ne défends pas les thèses conspirationnistes. je constate simplement que:
      - Thomas Jefferson a déclaré que la cause essentielle de la révolution des colons américains était l'interdiction des "local script"
      - Lincoln a été assassiné en 1865 aprés avoir imposé le 4 juin 1863 le "greenback dollar" qui ne lui à guère survécu
      - La Réserve Fédérale, créée en 1913, n'est ni une réserve, ni fédérale, mais qu'elle est détenue par des banques privées
      - J F Kennedy a été assassiné le 22 novembre 1963 après qu'il ait promulgué l'Executive Order N°11110 (reprise du contrôle de la monnaie)le 04 juin 1963
      - LB Johson, dans l'avion qui le ramenait à Washington le jour même, a suspendu cet EO
      - David Rockfeller, cofondateur du Groupe des Bilderbergs en 1954, a déclaré en 1991:
      "La souveraineté supranationale d’une élite d’intellectuels et de banquiers mondiaux est certainement préférable à l’autodétermination pratiquée au cours des siècles passés.»
      Bien sûr, on pourra dire que tout ceci n'existe pas, que la mondialisation ne ressemble en rien à une prise de pouvoir des banques par le contrôle des banques centrales qui contrôlent les monnaies et que les dirigeants de la FED, de la BCE et de la Banque d'Angleterre ne sont des anciens de la Goldman Sachs que par le plus grand des hasards.
      On pourrait continuer la liste de toutes ces coïncidences "ad nauséam"...

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  4. L’Allemagne a du assumer la réunification, qui n'a pas été financée que par des subventions européennes. Elle a réduit son train de vie pour cette raison. Un virage de réévaluation du pouvoir d'achat y aurait été préférable. N'empêche que la crise actuelle n'a pour origine ni les subprimes, ni la spéculation, comme le raconte Jorion à l'envi qui ne comprend pas grand chose à la réalité macroéconomique et regarde par le petit bout de la lorgnette de son activité financière passée.

    http://www.slate.fr/story/49619/ECONOMIE-chine-responsable-crise

    Il s'agit d'une crise d'inflation des sources d'énergie et de nourriture. Le système économique et financier est imparfait, donc il est logique, comme pour les avalanches, qu'il y ait un écroulement cyclique.

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    1. Pour financer sa réunification l'Allemagne a eu besoin de beaucoup d'argent qu'elle a obtenu sur les marchés financiers par de forts taux d'intérêts. Ce faisant nos élites névrosées par elle ont aligné nos taux d'intérêts sur elle c'est ainsi que l'on peut dire que nous avons aussi financé la réunification allemande.
      La crise actuelle n'est que la continuité de la crise des "subprimes" où les états déjà endettés ont bien trouvé de l'argent pour aller au secours des banques et de leurs errements. Cela a été le révélateur de la tare congénitale de l'euro que les dirigeants de l'UE s'efforce de sauver à tout prix notamment de politiques d'austérité rétrogrades et totalement inefficaces!

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  5. @ Laurent Pinsolle
    J'ai regardé la video. Comment pouvez-vous dire que la FED aide les peuples? Chaque dollar imprimé par la FED génère pour elle une perception d'intérêt qui est payée par le contribuable américain. La FED a tout intérêt au contraire à endetter le peuple américain.
    J Stiglitz s'était, du reste, étonné que la FED, lors de recapitalisation d'AIG, ait directement payé à la Goldman Sachs 13 milliards de dollars au titre des CDS, soit à 100 Cts par dollars, alors que les autres banques ont été remboursées par AIG avec une décote de 40 cts voire 30 cts par dollar. N'oubliez pas que la FED est une banque privée détenue par un certain nombre d'autres banques, dont GS.
    Pour la BCE, vous avez raison mais je constate que M Draghi vient également de la GS.

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  6. La FED n'imprime pas de dollars (marginalement), mais achète de la dette fédérale, nuance... Et de ce fait, tire les taux vers le bas, en maintenant une demande sur le marché secondaire.

    Ensuite, si la FED est bien une institution privée, elle reverse quand même la majeure partie des intérêts perçus a l'état .
    << En 2005, elle a ainsi versé près de 600 millions USD à ses actionnaires et plus de 18 milliards USD d'excédent au Trésor américain.>>
    http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9serve_f%C3%A9d%C3%A9rale_des_%C3%89tats-Unis

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    1. "La FED n'imprime pas de dollars (marginalement), mais achète de la dette fédérale"
      sauf erreur de ma part, la "dette fédérale" est émise sous forme de bons du trésor américain, imprimés pour la circonstance, et qui sont échangés contre des billets imprimés par la FED.
      L'article de wikipédia passe sous silence l'actionnariat privé de la FED. En 2005, les banques qui possédaient la FED étaient les suivantes:
      1• Banque des Frères Lazard de Paris; 2• Banques dIsrael Moses Sieff dItalie; 3• Banque Warburg de Hambourg et dAmsterdam; 4• Banque des Frères Lehman de New York; 5• Banque Kuhn Loeb de New York; 6• Banque Chase Manhattan de New York; 7• Banque Goldman Sachs de New York.

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    2. en complément de mon commentaire, voici un lien qui peut vous interesser...
      https://www.youtube.com/watch?v=hPps3un3VE4

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    3. @ Raphael

      Merci pour ses précisions. Ce que vous décrivez, c'est l'open market que certains ici ne comprennent pas bien (et c'est vrai qu'il s'agit de pratiques compliquées à expliquer).

      @Cliquet
      L'article de Wikipedia explique bien la complexité du statut de la Federal Reserve. Il est vrai qu'on lit souvent n'importe quoi sur le sujet sur des blogues pas très sérieux.

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    4. @ Tythan

      Pourquoi, la FED n'est-elle pas une institution statutairement de droit privé, détenue par un conglomérat de banques dites fondatrices ?

      Vous avez dit socialisation des pertes sans contreparties ?

      http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20120917trib000719828/braquage-a-l-americaine-a-la-fed-.html

      Quiconque voudra mettre de l'ordre dans ce panier de crabe, dans cette mafia institutionnalisée, connaitra certainement un destin à la Kennedy...

      http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=MnYuIhQGBac

      1984, George Orwell. Nous y sommes.

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  7. Bravo Laurent pour cette prestation sur France 24.

    Il me semble que l'on pourrait démonter assez simplement l'argumentaire de V. Rabault selon lequel la BCE aide les Etats. En effet, le schéma auquel nous assistons depuis 2010 est le suivant :

    1) les banques centrales prêtent aux banques privées à taux d'intérêt très faible, éventuellement négatif si on tient compte de l'inflation ;

    2) les banques privées prêtent à leur tour cet argent à des taux "marchés" aux Etats. Disons, dans une fourchette de 2-8 % à 10 ans selon la solvabilité estimée ;

    3) lorsqu'un Etat, auquel a été consenti un taux élevé, menace de faire défaut, la BCE se présente à nouveau rachetant la dette critique sur le marché secondaire ;

    4) passage obligatoire par une cure d'austérité pour l'Etat concerné, assorti d'une éventuelle restructuration de la dette ;

    5) retour à l'étape 1).

    A l'évidence :
    - les banques s'enrichissent aussi sûrement que les Etats en difficulté s'enfoncent ;
    - le mécanisme de supervision bancaire ne fait rien d'autre qu'entériner cet état de fait ;
    - la BCE et les banques privés ont partie liée au détriment des Etats ;
    - l'Euro est la clé de voûte de ce système.

    Bien cordialement,
    Stéphane.

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  8. Article a lire sur atlantico :

    « Les contribuables encore condamnés à payer pour les banques ? L’union bancaire vue par l’empêcheur allemand de monétariser en rond.

    Hans Werner Sinn est le patron d'un puissant think-tank allemand dont la voix détonne outre-Rhin. Pour lui, l'accord sur l'union bancaire ne sauvera "ni l’euro, ni l’idée de l’Europe". Pire, il ne fera que bénéficier "à Wall Street, à la City et à quelques autres banques.»

    http://www.atlantico.fr/decryptage/contribuables-encore-fois-condamnes-payer-pour-banques-union-bancaire-vue-hans-werner-sinn-trublion-allemand-wolf-richter-578051.html#UlC5uZT7RFCgJpWX.99

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  9. A lire sans modération, l'excellent dossier pour le rétablissement du Glass-Steagal Act présenté par Olivier Berruyer : http://www.les-crises.fr/130-personnalites-scission/

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  10. @ Olaf

    Pas d’accord. Les folies de la finance, financées par de la création monétaire, le libre-échange anarchique et la libre-circulation des capitaux expliquent aussi la crise.

    @ Cording

    Bien d’accord

    @ Cliquet

    La Fed aide le peuple étasunien en rachetant massivement les bons du Trésor, permettant aux Etats-Unis de se financer à bas coûts, et évitant ainsi des plans d’austérité comparables à ceux des pays de la périphérie européenne. La BCE a racheté beaucoup moins de bons du Trésor, laissant la pression des marchés sur la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, l’Irlande…

    Je ne dis pas que tout ce que fait la Fed est bien, loin de là, mais c’est (nettement) moins pire que la BCE.

    Merci pour la Fed. Vous avez d’autres sources pour creuser la question.

    @ Raphaël

    Si, la Fed a créé beaucoup de monnaie. De mémoire, son bilan était d’environ 800 Mds en 2007. A l’issue des programmes de rachat en cours, il pourrait approcher 4 000 Mds !!! La différence de la création de monnaie, comme l’explique The Economist.

    Merci pour le lien. Après, il faudrait savoir comment se répartit son capital et quel part de ses bénéfices est versé à l’Etat.

    @ Julien

    Attention à l’exagération… Nous sommes loin de 1984.

    @ Stéphane

    Merci. Complètement d’accord. J’aurais pu mieux expliquer cela dans l’émission.

    @ Flo Pat et J Halpern

    Merci pour ces liens.

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  11. Portugal :

    Le Portugal s'enfonce dans la récession au troisième trimestre : - 3,5 % en glissement annuel.

    C'est un peu plus que prévu. Le produit intérieur brut (PIB) du Portugal a reculé de 0,9 % au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, et de 3,5 % en glissement annuel, a annoncé vendredi 7 décembre l'Institut national des statistiques (INE). L'approfondissement de la récession au troisième trimestre est le "résultat de la réduction moins accentuée des importations de biens et services et du ralentissement des exportations", a expliqué l'office statistique portugais dans un communiqué.

    Irlande :

    L'Irlande ne peut pas rembourser les 85 milliards d'euros du plan de sauvetage.

    L'Irlande "a besoin de plus de temps" pour rembourser l'argent utilisé pour renflouer ses banques, a réclamé samedi 8 décembre dans la presse allemande le gouverneur de la Banque centrale d'Irlande, Patrick Honohan. Interrogé sur le délai supplémentaire nécessaire pour rembourser, le gouverneur de la Banque centrale d'Irlande a plaidé pour la recherche d'une "solution durable", qui n'aurait pas à être de nouveau modifiée par la suite. "En conséquence, le délai de remboursement devrait être considérablement allongé", a-t-il ajouté, sans donner aucune autre précision.

    Chypre :

    Chypre risque le défaut de paiement d'ici quelques jours.

    Chypre risque de ne pas pouvoir rembourser des prêts dus en décembre et verser les salaires des fonctionnaires si un accord sur un plan de sauvetage n'est pas conclu rapidement avec la troïka des bailleurs de fonds, a indiqué un responsable gouvernemental lundi 17 décembre. "Si dans les jours à venir, l'Etat ne peut pas obtenir 250 à 300 millions d'euros, alors l'Etat cessera d'honorer des paiements", a déclaré un dirigeant du ministère des Finances, Christos Patsalides, à un comité parlementaire.

    Grèce :

    On va encore prêter des dizaines de milliards d'euros à la Grèce ... alors que la Grèce est incapable de rembourser quoi que ce soit.

    Le versement d'une nouvelle tranche de 34,3 milliards d'euros d'un prêt de l'Union européenne (UE) et du FMI à la Grèce sera achevé mercredi 19 décembre, a annoncé un responsable grec juste après le paiement d'une première partie de la somme. Après l'échec de plusieurs réunions, la zone euro s'est enfin mise d'accord jeudi dernier pour débloquer cette aide financière à la Grèce gelée depuis des mois, et lui éviter ainsi de sombrer dans la faillite.

    Espagne :

    La dette publique a explosé.

    Le gouvernement espagnol prévoit que la dette publique atteindra 85,3% du PIB à la fin de l'année, contre 69,3% à la fin 2011, largement au-dessus de la limite fixée par le Pacte de stabilité de l'UE (60%). Cette prévision ne tient pas compte du prêt européen aux banques espagnoles, dont le premier volet de 37,5 milliards d'euros est attendu dans les prochains jours.

    Italie :

    La dette publique a explosé.

    De son côté, la dette de l'Italie a franchi en octobre pour la première fois le cap symbolique des 2.000 milliards d'euros, selon un document publié vendredi 14 décembre par la banque centrale italienne. La dette de l'Italie s'est établie à 2.014,693 milliards d'euros en octobre 2012, contre 1.995,143 milliards d'euros en septembre 2012, selon un supplément au bulletin mensuel statistique de la Banca d'Italia.

    http://www.boursorama.com/actualites/les-dettes-de-l-espagne-et-de-l-italie-franchissent-des-records-b63747bd59db2a4c3ba47ff748358671

    Conclusion :

    En zone euro, la crise est finie.

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  12. "L’Allemagne voulait exclure ses banques régionales et attendre 2014. Résultat, l’accord ne concerne que les banques dont le bilan est supérieur à 30 milliards d’euros (et exclut donc les banques régionales) et s’appliquera à partir de mars 2014..." --> très intéressant... et absolument pas étonnant. Les banques régionales allemandes représentent une poudrière que connaissent parfaitement ceux qui s'intéressent un tant soit peu au sujet de près. Il est évident que, pour des questions d'image (et pour les répercussions que tout cela peut avoir), l'Allemagne préfère éviter la médiatisation de cet immense problème dans la finance et l'économie allemande. Néanmoins, si les grandes banques nationales allemandes, qui ont déjà beaucoup perdu dans la crise européenne, décident de réduire drastiquement le flux de capitaux du jour au lendemain, ces banques régionales vont dérouiller...

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