La semaine
dernière, The
Economist a consacré un papier au salaire minimum,
se demandant s’il en fallait un et si oui, à quel niveau fallait-il le mettre.
Une plongée glaçante dans la pensée néolibérale.
SMIC or not SMIC ?
Les penseurs
néolibéraux ont au moins un mérite. Ils osent tout. L’économie n’est qu’une
science abstraite faite de chiffres, totalement désincarnée et déshumanisée.
C’est bien ce qui ressort de ce
papier de la bible des élites mondialisées sur le salaire minimal. The Economist cite Milton Friedman, pour
qui, il est « une forme de
discrimination contre les travailleurs sans qualification ». Qualifier
de « discrimination » le
fait d’empêcher de payer un salaire de misère en dit déjà long…
Mais l’hebdomadaire
souligne que d’autres économistes affirment que quand les employeurs ont un
fort pouvoir, alors, ils peuvent fixer les salaires à un niveau trop faible, ce
qui a poussé les gouvernements à instaurer un salaire minimal dans un nombre
grandissant de pays. La Nouvelle-Zélande a été la première en 1894, suivie par
les Etats-Unis de Roosevelt en 1938, la Grande-Bretagne patientant jusqu’en
1999. Le SMIC étasunien, très bas, a été relevé de 40% depuis 2007.
Les
économistes ont mené des études divergentes sur le niveau du salaire minimum
aux Etats-Unis, du fait des différences entre Etats. Deux économistes ont
démontré que les différences de niveau du salaire minimum n’ont pas d’impact
sur le niveau de l’emploi dans la restauration entre 1990 et 2006 mais deux
autres ont démontré l’inverse. En Grande-Bretagne, les études sont plutôt
positives et soulignent un effet d’entraînement pour les salaires supérieurs au
SMIC.
L’oubli
de l’homme
Il est
difficile de ne pas y voir un
regret de la part de The Economist,
comme s’il indiquait qu’il n’était malheureusement pas possible politiquement
de les supprimer… Mais le pire est à venir au sujet du niveau souhaitable du
SMIC. L’hebdomadaire néolibéral indique que pour l’OCDE et le FMI, « un salaire minimum modéré fait probablement
plus de bien que de mal », avant de préciser que la définition d’un
salaire minimum modéré signifie entre 30 et 40% du salaire médian.
The Economist reconnaît que le cas
britannique (à 46% du salaire médian) démontre que l’on peut aller un peu plus
haut. Les Etats-Unis et le Japon restent sous le cap des 40% alors que la
France se distingue avec le niveau le plus élevé de la sélection avec un SMIC à
60% du salaire médian. Bizaremment, pas pas d’information sur les pays
scandinaves. En clair, pour The Economist,
en France notre SMIC est trop élevé de 25 à 30% ! Cela veut dire qu’avec un
SMIC à 1118 euros nets par mois, ils recommandent une baisse d’environ 300
euros. Voilà le fond de la pensée néolibérale…
Voilà sans
doute pourquoi Pierre
Moscovici valorise la miniscule hausse du SMIC de juin, pourtant trois
fois moins importante que celle de Jacques Chirac en 1995. On aimerait que
les donneurs de leçon néolibéraux essaient de vivre ne serait-ce que quelques
semaines avec le SMIC qu’ils recommandent…
On aimerait même que les donneurs de leçon néolibéraux essaient de vivre ne serait-ce que quelques semaines avec le SMIC actuel !!!
RépondreSupprimerJuste pour info (mais pas hors sujet) : http://michaelmoglia.com/2012/12/06/pourquoi-je-quitte-le-ps-lettre-ouverte-a-harlem-desir/
RépondreSupprimerJuste un peu étonnant qu'il s'en aperçoive maintenant ; jean françois desir n'est pas le magouilleur au 30000 francs d'amende et 18 mois de prison avec sursis et toujours la a faire le kéké
SupprimerPour l'économiste Gaël Giraud, qui travaille actuellement sur une nouvelle modélisation du marché du travail, l'un des problèmes est que la majorité des modèles économétriques actuels sont construits d'une façon telle que pour régler la question du chômage, la seule solution serait de diminuer la rigidité des salaires à la baisse, d'une façon ou d'une autre (flexibilité, salaire minimum bas ou inexistant,temps partiel, mini-jobs,etc...). D'où le discours sans cesse martelé par les libéraux sur le toujours plus de flexibilité, y compris en période de crise comme aujourd'hui alors que ça ne fait qu'aggraver la récession. Si ça ne marche pas, ce n'est pas que la théorie est fausse, c'est juste que l'on n'est pas encore allé assez loin... Giraud explique d'ailleurs que le modèle utilisé par BERCY pour tester l'impact de ses mesures économiques, est construit sur ce modèle là...
RépondreSupprimer"pour Smith, ce qui plombe la compétitivité des entreprises, ce n’est pas le coût du travail mais la course aux profits élevés !"
RépondreSupprimerhttp://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2012/09/26/competitivite-les-conseils-d%E2%80%99adam-smith/
Video très courte de Milton Friedman qui explique son point de vue sur le salaire minimum :
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=IP61rw8JXnk
Et un exemple détaillé, cas pratique :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=Y6EG3-xOyhQ
Il me parait plus juste de montrer en détail leur argumentaire. Après chacun se fait une idée.
Un exemple de l'inhumanité de cette pensée dominante c'est leur insistance sur ce qu'ils appellent une "dérive" des salaires français en les comparant avec l'Allemagne. Le problème c'est que la France subit une bulle immobilière et une hausse du cout du logement que l’Allemagne ne connait pas sur la période.
RépondreSupprimerMais apparemment ca n'a aucune importance que les gens puissent se loger.
Plus de 2 fois plus de SDF en France qu'en Allemagne et d'autres pays voisins. Etre pauvre c'est un problème, mais être pauvre sans logement c'est la pire des choses dans des pays comme les nôtres.
RépondreSupprimerEn plus les néolibéraux traitent les français d'enfants gatés. Comme l'insupportable Sophie Pedder. Ca lui passe par dessus la tronche que le cout du logement ait annulé la prétendue "dérive" des salaires.(Pour un neoliberal une montée des salaires est une "derive").
SupprimerMarc Fiorentino est un néolibéral.
RépondreSupprimer6 février 2012 :
Marc Fiorentino : le 7 mai, la France sera attaquée !
Si on en croit les sondages, François Hollande sera élu. Le 6 Mai à 20h, son visage apparaîtra sur nos écrans. Quelques heures plus tard à l'ouverture des marchés asiatiques, la Finance, à qui il a déclaré la guerre, va se venger. Et ce sera d'une simplicité enfantine. Les taux français vont s'envoler. Les fonds spéculatifs, unis, vendront la dette française à découvert. Sans pitié. Et même avec un certain plaisir. On montera jusqu'à 4.5% sur les taux à 10 ans français.
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20120206trib000682103/marc-fiorentino-le-7-mai-la-france-sera-attaquee-.html
Jeudi 6 décembre 2012 :
France : taux des obligations à 10 ans : 1,991 %.
Record historique battu.
Les taux n’avaient jamais été aussi bas.
http://www.bloomberg.com/quote/GFRN10:IND
Ce qui n’empêche pas le Fiorentino en question de continuer a faire le kèkè alors qu'il devrait se cacher dans un trou de souris ; c'est idem pour l'Economist en économie il y a un moyen moins onéreux de prendre une décision ou de faire une prévision c'est de lancer une pièce de 1 centime d'euro et de parier sur pile ou face
Supprimer"The Economist cite Milton Friedman, pour qui, il est « une forme de discrimination contre les travailleurs sans qualification »"
RépondreSupprimerSoit, prenons cet argument comme vrai.
Mais pour être cohérent, cela signifie donc que l'on ne doit pas considérer qu'un travailleur serait "sans qualification", c'est a dire lui attribuer une qualification par défaut, comme tout travailleur. et donc le SMIC devrait être monté a la valeur du salaire qualifié le plus faible... le diminuer n'aurait alors aucun sens. où est la logique ?
Age
Malheureusement, je crains que le problème ne soit beaucoup plus grave. Lorsque nous arrivons à discerner les contours de la politique prévue, il est trop tard pour nous y opposer. Cette stratégie a été mise au point dans les années 50 et consiste à ne rien laisser paraître des projets véritables jusqu'au moment ou il devient impossible de s'y opposer.
RépondreSupprimerC'est donc la suite qui m'inquiête encore plus. Je pense que ce qui est en jeu, c'est la survie de l'ensemble de notre système social mis en place par le CNR (Conseil National de la Résistance) à la fin de la guerre. Cette doctrine néolibérale ne sert qu'à justifier la mainmise de la finance anglo-saxonne sur l'économie.
Franchement, je ne crois pas qu'il existe de point de non retour. On peut toujours s'opposer !
SupprimerIl est urgent de sortir de l'euro et de union europenne
RépondreSupprimer@ Dalipas
RépondreSupprimerTrès juste
@ Blogdenico
Merci pour cette précision.
@ Olaf
Très intéressant. En fait beaucoup d’écrits d’Adam Smith montre qu’il était loin des néolibéraux.
@ Flo Pat
Il faudra que je regarde
@ TeoNeo
Très juste
@ BA
Merci pour ce rappel
@ Age
Analyse intéressante
@ Cliquet
La déconstruction risque de commencer, mais j’espère (et pense) que les Français réagiront.
Oui et voici l'une de leurs fourberies via la propagation du net. Ces crapules se présentent tels des bienfaiteurs. Voyez cette abominable vidéo.
RépondreSupprimerLe Revenu de Base, visualisé !
http://www.ubest1.com/?page=video/41533#null