The Economist vient de publier un nouveau
papier extrêmement sévère à l’égard des universités étasuniennes.
Augmentation délirante des prix, dépenses somptuaires : le portrait de ces
établissements qui dominent pourtant les classements internationaux n’est guère
flatteur.
Le côté
obscur des facs étasuniennes
Comme le
rappelle la revue néolibérale, les universités étasuniennes sont la référence
planétaire. Mais cela ne doit faire oublier les travers du système. The
Economist souligne l’envolée des frais de
scolarité depuis plus de trente ans puisqu’alors que les prix à
la consommation ont progressé de plus de 250% de 1978 à 2012, les frais de
scolarité des universités se sont envolés de plus de 1100% : « le coût de l’université par étudiant a
augmenté près de 5 fois plus vite que l’inflation depuis 1983 » !
The
Economist souligne que les
étudiants finissent leurs études avec 26 000 dollars de dettes en moyenne et
que seulement 57% des étudiants parviennent au bout de leurs études. Le taux de
défaut sur les prêts étudiants atteignait 9,1% en 2011, point à mettre en
parallèle avec le statut particulier de ces dettes (sur lesquelles il n’est pas
possible de faire défaut), expliqué
par Joseph Stiglitz dans son dernier livre. Et alors que le pays consacre
une part record de son PIB pour l’éducation supérieure, il n’est pourtant que
le 15ème pour la proportion d’étudiants parmi les pays riches.
Pire, les
universités étasuniennes dépensent sans compter : alors qu’en 1976, on
comptait 2 professeurs pour un administratif, aujourd’hui le rapport est d’un
pour un. Encore pire, de nombreuses études soulignent une baisse du niveau
général des élèves, camouflé par une notation plus généreuse (43% de A) et du
travail demandé. Un
papier de 2010 soulignait que les étudiants n’ont plus que 14 heures de
cours par semaine au lieu de 24 et que les professeurs ne sont surchargés non
plus…
Le marché
en question
La conclusion de l’hebdomadaire est sévère : « la principale raison pour laquelle les universités ont été capables d’augmenter tellement leurs revenus, ce sont les prêts accordés aux étudiants sur la base de ce qu’on leur a dit qu’ils gagneraient un jour ». Le cas de l’éducation supérieure étasunien est très intéressant car il démontre les carences du marché dans ce domaine précis. Et pourtant, toutes les conditions semblent réunies pour un bon fonctionnement de ce marché.
En effet,
nous ne sommes pas en face d’un monopole. Le marché est fragmenté, les
universités se faisant une concurrence sévère entre elles. Nous sommes en face
d’une population éduquée, qui devrait être capable de faire des choix
raisonnés, d’autant plus qu’ils existent d’innombrables statistiques sur les
revenus obtenus après telle ou telle université. Bref, l’information semble
abondante et très transparente, la concurrence forte et pourtant, le
système fonctionne mal.
Pire, comme
Paul Krugman le soulignait dans « L’Amérique
que nous voulons », le système étasunien pose également un gros
problème d’inégalités puisque les mauvais élèves de parents riches ont autant
de chances d’accéder à l’université que les bons élèves de parents pauvres.
Tout ceci donne l’impression d’un décalage grandissant dans les raisons qui
permettent d’accéder aux études supérieures : ce n’est plus le travail
mais de plus en plus l’argent qui est un critère dans un système devenu fou.
Quand The Economist dit que les université américains sont mauvaises c'est bien, quand il dit que la France est, pardon, dans la m*rde c'est mal. Il me semble qu'en France on passe son temps à se réjouir du malheur presumé du monde anglosxon, mais qui n'en deplaise pas à laurent pinsolle continue à dominer par rapport à langue et à grignoter chaque jour dans les ex-colonies française en Afrique et au Québec le nombre de francophones continue à chutter. Je vous dit cela dans l'éspoir de vous réveiller un peu car c'est quand on accepte d'avoir des problèmes qu'on peut les résoudre. Si vous continuez comme ça à croire que la situation des anglosaxons est pire que celle de la France vous allez dans le mur.
RépondreSupprimerFiorino - The Economist qui critique le capitalisme c'est un peu (un peu ;-)) comme quand L'Humanité critique le communisme. C'est qu'il doit y avoir une part vérité tellement ça va à l'encontre de la "ligne" de la publication !
RépondreSupprimer@ CJWilly
RépondreSupprimerTout à fait exact
@ Fiorino
J'ai quand même l'impression de faire des papiers un peu plus subtiles et réfléchis que ce que vous dites. Je ne me réjouis pas du malheur des anglo-saxons, j'essaie juste de tirer les leçons de certaines expérimentations néolibérales...
@Fiorino: Vous êtes bien le seul ici à voir entre anglosaxons et la France...
RépondreSupprimerVous êtes totalement hors sujet.
Samedi 8 décembre 2012 :
RépondreSupprimerUn article très important sur l'Irlande :
L'Irlande "a besoin de plus de temps" pour rembourser l'argent utilisé pour renflouer ses banques, a réclamé samedi dans la presse allemande le gouverneur de la Banque centrale d'Irlande, Patrick Honohan.
"Le gouvernement essaie de regagner la confiance des marchés financiers et le plan de remboursement actuel complique cela", a estimé M. Honohan, dans un entretien au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.
L'Irlande, dont les banques avaient été durement frappées par la crise financière, avait dû demander fin 2010 une aide à l'Union européenne, à la Banque centrale européenne (BCE) et au FMI.
Ce plan de sauvetage prévoyait 85 milliards d'euros d'aides sur trois ans en échange de la mise en oeuvre de douloureuses mesures d'austérité.
Plus de 30 milliards d'euros ont été prévus pour renflouer les banques en difficultés Anglo Irish Bank et Irish Nationwide Building Society (INBS), nationalisées puis fusionnées.
"Cet argent sera assurément remboursé, mais cela doit s'opérer sur une période plus longue", a affirmé M. Honohan.
Interrogé sur le délai supplémentaire nécessaire pour rembourser, le gouverneur de la Banque centrale d'Irlande a plaidé pour la recherche d'une "solution durable", qui n'aurait pas à être de nouveau modifiée par la suite.
"En conséquence, le délai de remboursement devrait être considérablement allongé", a-t-il ajouté, sans donner aucune autre précision.
http://www.boursorama.com/actualites/l-irlande-a-besoin-de-plus-de-temps-pour-rembourser-d6283fc6783fb9654f3eab584245a0d8
En clair, l'Irlande dit à ses créanciers :
"Je suis en faillite. Vous m'avez prêté 85 milliards d'euros. Je vous remercie pour ce prêt. Je ne peux pas vous rembourser comme c'était prévu, mais ce n'est pas grave. Je vous rembourserai plus tard. Le délai de remboursement sera considérablement allongé. De toute façon, si vous n'êtes pas contents, c'est pareil."
Les universités ne doivent pas être laissées aux privées, mais nos universités publiques doivent impérativement revenir a des critères d'entrée, des concours, plus sélectifs. Monter le niveau pour ne pas avoir 50% d'étudiants qui n'ont rien a faire en université et qui abandonnent.
RépondreSupprimerEt j'ai envie de dire, on pourrait créer des universités européens, le MIT européen, le Harvard européen, ça se sont des projets que l'Europe (des Nations et pas supranationale) pourrait faire de bien.
Bonjour,
RépondreSupprimerEst-ce qu'il est délibéré de votre part d'exclure de votre raisonement les garantis accordé par l'Etat dans le mécanisme d'inflation ?
Occulter ce "léger" détail pour mieux accuser le marché, cela me parait un peu gros...
@ Franck
RépondreSupprimerCe n'est pas évoqué dans le papier de The Economist, que l'on ne peut guère soupçonné de critique irrationnel des marchés. Je veux bien des informations sur les garanties d'Etat sur les prêts étudiants, savoir si cela représente une part importante (ou non) des engagements actuels pour voir si cela aurait eu un rôle important ici.
Il faut noter également que les banques ont obtenu qu'il ne soit pas possible de faire défaut sur les prêts étudiants (ce qui est en contradiction avec les garanties publiques).