Si le Japon
ne représente pas forcément un modèle pour nos pays, The
Economist avait souligné que le pays ne va pas
si mal. Et il n’est pas inintéressant de constater à quel point
le nouveau gouvernement pousse la politique économique du pays dans un sens
inverse de celui de l’Europe.
Keynes à
la rescousse
9.8% : tel
est le déficit budgétaire du Japon pour l’année 2012 ! Trois fois plus
que la zone euro, qui devrait être à 3.3%, et bien davantage encore que les
Etats-Unis, qui sont à 7%. Qui plus est, la dette du Japon dépasse aujourd’hui
les 200% du PIB. Théoriquement, ce cocktail explosif devrait pousser les taux
d’intérêts à des niveaux punitifs. Pourtant, à 0,75% sur les emprunts à 10 ans,
ils sont les plus bas du monde, après la Suisse. Plus surprenant, le pays
prépare un grand plan de relance.
Il faut dire
que, comme
ses consœurs britanniques et étasuniennes, la Banque du Japon ouvre grand
les vannes monétaires pour soutenir l’économie. En décembre, elle
a annoncé un nouveau programme de rachat de bons du Trésor de 10 000 milliards
de yen puis elle a relevé son objectif de taux d’inflation de 1 à 2% par an
pour enfin casser les attentes déflationnistes sute à la victoire du LDP aux
élections législatives qui souhtaite pousser encore plus loin l’agenda
keynésien.
En effet, le
pays semble décider à actionner tous les leviers de la politique
contra-cyclique pour relancer son économie. Outre
la monétisation de la dette et la volonté affichée (et couronnée de succès)
de faire baisser le yen pour aider les entreprises qui exportent, Shinzo Abe a
annoncé un plan de relance de plus de 100 milliards de dollards (plus de 10 000
milliards de yen), comme
le rapporte The Economist. Plus
incroyable, il a évoqué 200 000 milliards d’investissements d’ici à 2020.
Mars européen
contre Vénus japonaise ?
En effet,
l’accumulation de la dette ne risque-t-elle pas de poser un jour un problème de
solvabilité ? Que pourrait faire le gouvernement si les taux
montaient ? Tout d’abord, de tels niveaux d’endettement ne sont pas sans
précédent : cela a été le cas de la Grande-Bretagne notamment. Ensuite, le
gouvernement dispose toujours du soutien de la Banque du Japon (que
Shinzo Abe a menacé de repasser sous contrôle direct du politique) et le
pays ne dépend pas de l’étranger pour se financer.
Par
opposition, les politiques menées par les gouvernement européens apparaissent
comme extrêmement dures, que ce soient les objectifs de réduction des déficits,
le manque d’aide aux Etats de la BCE ou encore le
refus d’intervenir pour éviter une appréciation de la monnaie unique,
pourtant extrêmement préjudiciable pour les exportateurs européens. En somme,
tout se passe en totale contradiction des préjugés que l’on peut avoir sur l’Europe
et le Japon…
Qui défend
le mieux les intérêts de sa population ? Le Japon, qui laisse filer dette et
déficits, mais maintient un niveau de chômage faible ou cette Europe tellement
vertueuse qu’elle semble préférer faire mourir ses enfants de vertu plutôt que
de relâcher ses exigences. Réponse dans quelques années.
Une solution pour régler le problème de la dette : que la BCE rachète une partie de la dette et l'annule. Pour ça, il faudrait changer les règles de la BCE pour que les états ne soient pas tenus de la recapitaliser.
RépondreSupprimerhttp://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=68014
Ce n'est pas l'Europe qui est dure mais l'Allemagne et les Girondins, les latins français sont médiocres et l'Italie et l'Espagne, peut-être dominées ou trop vieillissantes pour agir.
RépondreSupprimerJardidi
L'inflation si il n'y a pas indexation des salaires :
RépondreSupprimerl'inflation était censée être bien pratique pour ne pas vraiment rembourser ses dettes ou en tout cas rendre les échéances de remboursement moins douloureuses avec le temps ?
Nous venons de voir que ce mécanisme de l'inflation qui érode les dettes était valable dans un monde fermé ce qui n'est plus le cas. Une inflation sans augmentation de salaire, non seulement ne rend pas les dettes plus "faciles" à payer, mais en plus diminue systématiquement le pouvoir d'achat des ménages, rendant la dette en réalité de plus en plus lourde à payer...
http://www.tribuforex.fr/forum/viewtopic.php?id=22074
J'avais cru comprendre que le Japon peut se permettre ce genre de choses parce que l'essentiel de sa dette ( 99,999999 % ) est détenue par les Japonais eux-mêmes ?
RépondreSupprimerSancelrien
P.S : Comme vous le voyez, je ne suis pas un économiste ; d'ailleurs, je m'en vante.
Le Japon n'est pas très loin du moment où son épargne nationale ne pourra plus financer sa dette.
RépondreSupprimerNous ne pouvons comparer le Japon a l'ue , le Japon est une Nation dont la "dette" est détenue par les Japonais eux même cela veut juste dire que le Japon n'a pas de dette ; pour l'ue c'est un truc un machin un chose enfin il n'y a pas de qualificatif personne n'ira mourir pour Dantzig a l'image de Marcel Déat
RépondreSupprimer@ Anonyme
RépondreSupprimerMais l’Allemagne le refusera et de toutes les façons, comment fixer le montant ?
@ Olaf
Merci pour le lien. Juste pour le Japon. C’est peut-être pour cela que la BoJ prend le relais.
@ Sancelrien
C’est juste
@ Patrice Lamy
Pas faux
Cette guerre des monnaies dans le contexte actuel risque de donner surtout une stagflation mondiale. Baisse de la conso en ZE, ca sert surtout au Japon de relancer ses exportations au détriment de l'Allemagne, son concurrent principal sur le matché mondial. C'est une offensive contre la ZE qui n'a plus beaucoup le choix, car l'économie allemande va à son tour avoir des problèmes.
RépondreSupprimerA Mort les archaïsmes, les corporatismes et les avantages acquis ! A bas les frontières ! Libérez les énergies ! Vive l'ultralibéralisme échevelé !
SupprimerLa guerre de tous contre tous, nouvel horizon de la mondialisation triomphante.
Démos
RépondreSupprimerC'est bien gentil, mais le libéralisme est intéressant, sauf que ontologiquement tout individu ou communauté d'individus défend en priorité ses intérêts, c'est incontournable, les libéraux font pareil tout comme les de gauche.
La situation économique actuelle n'apporte pas la démonstration qu'une communauté défend prioritairement ses intérêts sauf à considérer que la notion de communauté est restrictive et se limite à un groupe ou à une classe d'individus imposant ses choix aux autres groupes. Une lutte des classes, en somme.
SupprimerCeci dit, la défense de ses intérêts n'est heureusement pas le seul moteur de l'homme, qui, pour vivre en société, doit coopérer, collaborer avec les autres hommes, ce que les économistes classiques négligent ou même ignorent.
Il me semble que la citation de Tocqueville, qui écrit que « préoccupés du seul soin de faire fortune, les hommes n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous », et que Laurent Pinsolle a reprise à plusieurs reprises récemment illustre bien cette dimension de l'homme.
Démos
RépondreSupprimerVous n'êtes pas un puceau, et que le tous se résume à la tribu de ses propres intérêts et jamais à tous qui n'est qu'une asymptote irréelle. Voyez les politiques de gauche universalistes ou syndicats qui ne font que s'échiner dans leurs propres intérêts.
Quand tout va bien, ils lâchent la bride, quand ca se corse, ils tirent la couverture.
Les libéraux font pareil.