La prévision
économique est une science extrêmement délicate. Même
si nous sommes entrés depuis 2012 dans une nouvelle phase récessive dans la
zone euro, la question qui se pose, c’est de savoir s’il pourrait y avoir
un rebond en 2014, aussi illusoire soit-il, pour bien anticiper l’évolution du
débat public.
Des
facteurs de reprise pour 2014
Bien sûr,
aujourd’hui, avec
la récession, l’effondrement
économique des pays « aidés » par l’Europe et la
hausse continue du chômage, parler de reprise économique pour l’année
prochaine peut faire sourire. Néanmoins, il convient de se poser la question
pour ne pas faire des annonces qui se révéleraient fausses et pourraient nuire
à la crédibilité de notre discours. Et si
l’année 2013 a toutes les chances d’être une nouvelle année de crise, cela
est moins évident pour 2014. En effet, un certain nombre de facteurs semblent
indiquer que nos économies pourraient légèrement repartir.
Tout
d’abord, il y a un effet mécanique : la baisse actuelle de la consommation
peut favoriser une reprise dans un second temps. Comme
je l’avais anticipé en 2009, c’est ce que l’on a vu aux Etats-Unis en 2010,
où, une reprise mécanique a fait suite à l’effondrement des marchés automobile
et immobilier. Les ventes de voitures progressent depuis trois ans
outre-Atlantique et le
marché immobilier s’est repris l’an dernier. En Europe, la
baisse continue du marché automobile depuis 2008 peut provoquer
mécaniquement un rebond, du fait qu’au bout d’un certain temps, les acteurs
économiques qui ont décalé leurs achats, finissent bien par être contraints de
les effectuer. Cela pourrait arriver en 2014.
L’autre
facteur est paradoxalement la vigueur des plans d’austérité mis en place par
les gouvernements européens. En effet, le gouvernement Hollande a décidé de
coller à son objectif de 3% du PIB de déficit en 2013, en
faisant un effort de plus de 30 milliards. S’il y parvient (à peu près),
alors, il y aura moins d’efforts à faire à partir de 2014 et la politique gouvernementale
ne pèsera plus autant sur la croissance. En outre, l’Allemagne et l’Italie (1ère
et 3ème économies du continent) ont déjà des déficits sous les 3% du
PIB, protégeant ces économies de nouveaux plans d’austérité.
Enfin, il ne
faut pas oublier que la demande internationale et la croissance mondiale
pourraient finalement aider l’Europe. Bien sûr, le
libre-échange avec des pays dont les conditions salariales et sociales sont
largement inférieures au nôtre pèse sur l’emploi, le pouvoir d’achat, et,
in fine, la croissance. Une étude récente indique que le
libre-échange avec la Chine a coûté 30% des emplois industriels aux Etats-Unis.
Néanmoins, une partie de nos exportateurs pourrait profiter de la croissance
des Etats-Unis, portée
par l’immobilier, ainsi que de la Chine, où
les signes de reprise se multiplient.
Croissance
et illusion de croissance
En effet,
ils risquent de se satisfaire d’1,5 ou 2 points de croissance, même si cela ne
parvient pas à améliorer véritablement la vie quotidienne des ménages, tout en
proclamant que leur politique a réussi ! C’est exactement ce que l’on
pouvait anticiper mi-2009, comme
je l’avais expliqué dans plusieurs papiers à l’époque. En fait, au final,
sur les questions économiques, j’ai l’impression que nous sommes dans un
scénario assez proche du Grand Choc de
2017, écrit il y a 4 ans.
je pense qu'en 2014, on sortira peut-être de la récession, mais pas avec 1.5 ou 2 % de croissance, plutôt 0.5%. D'une façon générale, il y a une perte de la croissance potentielle en Europe, on ne retrouvera plus avant longtemps les taux de croissance que l'on avait avant la crise. Ca veut dire que le chômage va continuer de croître.
RépondreSupprimerSur ce sujet, voir l'étude Natixis :
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=67850
La mécanique du libre-echange mondiale ne fonctionnera pas pour l'europe tellement elle est mal faite pour nous.Les croissances de 0,5 % sont symboliques et ne profitent pas à l'ensemble des populatioins, tout au plus à quelques multinationales.C'est structurellement mal construit pour et en ce qui me concerne , j'ose parler de décadence de notre civilisation car sans avenir !
RépondreSupprimerSi nous analysons cette "crise qui n'en est pas une, mais est une arnaque structurelle" par une méthodologie criminelle, il nous faut regarder à qui profite cette situation.
RépondreSupprimerNous voyons alors que nous sommes nous même sous le joug de la finance qui a intérêt à ce qu'une croissance nulle soit durable.
Lance ARMSTRONG a avoué s'être dopé ; Et John Pierpont MORGAN ?
_ JPMORGAN, vous êtes-vous dopé ?
Bénéfices nets de la banque US JPMorgan (en $)
2008 : 5,6Mds (début de la crise)
2009 : 12Mds
2010 : 17Mds
2011: 19Mds
2012: 21Mds
Ca interpelle ça, non ?
Il faudrait arrêter de parler du sexe des anges et de la conjoncture, et voir la vérité en face au lieu de prolonger ce mensonge d'un retour de croissance sans vouloir aborder les causes structurelles.
Oui, mais la conjoncture et le sexe des anges donnent l'occasion de faire beaucoup de papier, c'est ça qui est bien. Quant aux causes structurelles : il n'y aura pas de retour de la croissance. Il n'y aura que des pauses, des paliers en forme de légère reprise (0,5% de croissance effectivement), mais c'est tout.
SupprimerDans un monde où l'énergie est la donnée primordiale, quand l'énergie s'en va, tout s'en va avec. La reprise aux États-Unis se fait notamment grâce aux gaz de schiste. Mais, si l'on en croit certains observateurs, la production est largement sur-évaluée et donc l'activité serait très fortement spéculative(et c'est là où la finance gagne. Bref, c'est une bulle. Si cette bulle explose, la crise va reprendre de la vigueur... car elle n'aura jamais cessée, elle est effectivement structurelle.
ps : pour reprendre une discussion... Laurent, pour que les algues soient un substitut réaliste au pétrole, il faudrait que la production d'algocarburant en soit au stade industriel. Est-ce le cas ? Je ne crois pas...
Et à vrai dire, votre foi de charbonnier dans les substituts m'inquiète un peu...
le gaz de schiste semble effectivement s’épuiser rapidement mais ou est la vérité en cette affaire . Les Algocarburant pour la France pourraient être intéressante nous sommes la seconde puissance maritime avec la Russie . Mais pour la France des centrales a fission de lithium serait encore des plus intéressante nous en avons en quantité contrairement a l'uranium dont nous avons quand même besoin pour les forces stratégiques
Supprimermais en plus petite quantité
Pour préciser un point sur les algocarburants : le fait d'avoir un grand nombre de côtes de changera rien à l'affaire. Les algues ne seront pas cultivées en bord de mer, façon prés salés, mais dans des réacteurs verts où elles sont saturées de gaz carbonique ou de chaleur ; ou bien dans des bassins en plein désert : certaines compagnies américaines expérimentent ce type de culture. Là encore, elles sont saturées de soleil. Nous avons donc bien à faire ici à une industrie avec des "usines" et non à de l'agriculture...
SupprimerQuant aux centrales à fission de lithium, pourquoi pas ? Cependant, ce n'est pas la même énergie que le pétrole ou ses substituts. La voiture électrique, comme tous les véhiculent de transport, fonctionne beaucoup plus efficacement avec des carburants qu'avec des batteries. Autrement dit, pétrole et consorts sont l'énergie de la mobilité, ce que l'électricité n'est pas encore et sera probablement difficilement...
Certes mais il est possible d'utiliser l'eau de mer je dirai même il faut ; l'eau douce dans l'avenir devenant précieuse , donc des unité proches des cotes de type bassin ouvert(raceway) et pas photobioreacteur ; ces 2 techniques ont leurs avantages et inconvénients . A suivre
SupprimerNous pouvons également pour l'utilisation de l’électricité maximiser le train et les différents transport en commun type tram métro je ne crois pas non plus a l'automobile a batterie ; mais plutôt a
l 'allégement et aux moteurs thermiques encore plus performants
C'est vrai, mais quoiqu'il en soit les agrocarburants resteront marginaux et ne représenterons qu'une fraction du pétrole consommé à l'heure actuelle. Ce n'est pas une solution.
SupprimerOn peut très bien vivre avec le train comme mode de transport principal. Cela s'appelle la France des années 30. Néanmoins, c'est quand un changement de paradigme énergétique pour nos sociétés.
Personnellement le changement de paradigme je ne vois que le local ; penser local minimiser les déplacements et la sobriété se débarrasser de l'inutile
SupprimerOn peut penser en effet un scénario en W tel qu'une légère reprise s'amorce après une sévère chute de l'activité économique mais la rechute est probable parce que tous les indices ou clignotants sont au rouge.
RépondreSupprimerCela dépendra aussi de la conjoncture US si la crise de l'endettement public US vire à l'affrontement avec les élus Républicains dont certains sont favorables par refus d'augmenter les impôts à poussent à un défaut sur la dette voir le site zerohedge.com
Sur un an (en 2012) la production industrielle a baissé de 3,7% dans la zone euro et de 3,3% dans l'ensemble de l'UE.
RépondreSupprimerhttp://affaires.lapresse.ca/economie/international/201301/14/01-4610969-baisse-de-la-production-industrielle-en-zone-euro.php
S’imaginer qu’on sortira durablement de la crise et des problèmes d’endettement dans des pays de plus en plus désindustrialisés comme la France est une illusion. Combien de temps va durer cette illusion. C’est la seule question.
http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-anne-kraft/291211/comparaison-france-allemagne-quel-modele-privilegier
Saul
Une question qui n'a pas été abordée, si j'ai bien lu, dans l'article est le coût en termes de croissance économique et de perte de recettes fiscales de l'exode fiscal ( on évoque plusieurs milliers de départ ) auquel nous assistons depuis au moins mars 2012 !! ( soit depuis l'annonce par les candidats du durcissement de la fiscalité )
RépondreSupprimerQue coûterait cet exode en chômage supplémentaire ? L'a t on chiffré ?
A combien se chiffrerait le chômage ( catégorie A-B-C) fin 2013 et fin 2014 dans l'hypothèse plus que probable d'une très faible croissance ( pour 2013: il semblerait que ce serait de l'ordre de 0,1- 0,2% voire peut être une récession de l'ordre de - 0,2 , -0,3%)?
J'ajoute que l'économie allemande s'essouffle du fait des difficultés économiques et budgétaires de ses principaux clients européens ! Si la locomotive ralentit, tout le train ralentira .
Je crois donc, personnellement, à une très faible croissance voire à une légère récession côté français pour 2013 et 2014.
La solution est pour moi plus politique qu'économique à savoir sortir de la zone euro et en revenir au franc coéxistant avec une monnaie commune . Peu à peu, quand les difficultés économiques et sociales seront de plus en plus importantes, ce type de solution sera certainement abordée beaucoup plus ouvertement qu'il ne l'est maintenant .
La guerre des monnaies ne changera pas grand chose. Chaque pays fera son dumping, and so what ?
RépondreSupprimerLes ressources naturelles sont limitées, c'est la clé géopolitique, pas les marchés de vente nationaux ou internationaux. La Chine a compris le problème.
Bonjour à tous
RépondreSupprimerLa croissance? est-ce cela le seul critère? Une croissance basée sur une baisse de la majorité des salaires pour doper les exportations ne fera que produire plus d'inégalités sociales et entrainera une récession grandissante.
A terme, les bénéficiaires seront les multinationales qui casseront les prix et détruiront encore plus les petites PME déjà fragilisées par la difficulté d'obtenir des prêts. Par ailleurs, il est évident que la contraction de la masse salariale ne fera qu'encourager les importations à bas coût.
Et je ne suis pas convaincu que la partie du PIB correspondant à du gaspillage soit bénéfique sauf pour les multinationales et leurs actionnaires.
@ Anonyme
RépondreSupprimer0,5%, ce ne serait pas une sortie de crise, même illusoire. Il faut au moins passer le cap du 1% (voir 1,5%) pour considérer que c’est une reprise. Je crois que cela est possible, même si cela est illusoire et que cela ne permettra pas de réduire le chômage de manière importante.
@ Exvil
Complètement d’accord. Cette croissance ne profite en plus qu’à une toute petite minorité. C’est structurellement mal construit et il faut donc tout reconstruire.
@ Wilfrid
Excellent exemple que celui des profits de JP Morgan. Bonne idée de papier. Merci.
Les discussions sur la conjoncture ont néanmoins un intérêt car cela détermine le discours que nous devons avoir aujourd’hui, pour assurer notre crédibilité demain (cf prévisions sur la date de la fin de l’euro).
@ Ovide
Très juste sur l’énergie, même s’il faut noter que les prévisions de peak oil se sont révélées fausses. Sur les algues, je crois que c’est à moyen / long terme car, à ma connaissance, le processus industriel n’est pas encore prêt.
@ Patrice
C’est juste, la France est le 2ème pays au monde pour les territoires maritimes. En outre, d’autres technologies sont en cours de développement. C’est maintenant qu’il faudrait mettre le paquet, mais on a tendance à couper les investissements en ce moment.
@ Cording
Peu probable que les républicains poussent le pays au défaut à mon sens (cf actualité récente). Le problème est qu’avec l’afflux de liquidités dans une finance à peine réformée, de nouvelles bulles vont se former, qui vont permettre une légère et illusoire reprise, jusqu’au prochain krach (dans un scénario très proche du Grand Choc écrit il y a 4 ans.
@ Saul
Complètement d’accord. Avec l’anarchie commerciale, nous laissons détruire notre base industrielle et toute reprise ne sera qu’une illusion nourrie par de la dette publique ou privée.
@ Anonyme
Difficile de savoir pour le coup (sur le coût de la désertion fiscale). Sur 2014, je persiste à croire qu’il y a de bonnes chances que la croissance accélère un peu. Les solutions : retour aux monnaies nationales, protectionnisme, régulation financière.
@ Olaf
Au moins, nous ne serions pas le pigeon de la farce avec une monnaie aussi chère.
@ André
Très juste, c’est ce qui se passe depuis 10 ans…
Forcément quand tu vires des milliers de gens, au bout d'un moment les entreprises refont des bénéfices. Mais ce sera toujours la crise... d'ailleurs la crise dure depuis 40 ans. Tant que la France ne fera pas + de 1.5% de croissance ce sera la crise.
RépondreSupprimerFranchement, la plupart des dirigeants européens, y compris les nôtres, se fichent éperdument du fait que des millions de leurs concitoyens soient au chômage, même s'ils ne laissent rien paraître dans leurs discours et leurs prises de position officiels. il ne faut quand même pas exagérer.
RépondreSupprimerL'augmentation du chômage grâce, notamment, aux délocalisations et au refus de prendre des mesures protectionnistes prouve pourtant bien le contraire. Rappelez-vous du technocrate sarko_hollandais (ou l'inverse) parlant de "canard boîteux" au sujet de Florange. Ca en dit long sur le mépris et l'arrogance de ce genre de donneur de leçon, qui passe d'un poste de direction à l'autre (AMF, CDC) grâce à ses appuis.
Les dirigeants peuvent toujours nier la vie réelle en endormant les gens. Au bout de plus de trente ans de ce régime, il serait temps que nous ouvrions les yeux : d'un côté, il y a des discours compatissants, voire volontaristes, répétés ad libitum, et de l'autre, des faits.
Point.
Dans la lutte politique des Républicains contre le Président Obama la tentation de pousser vers un défaut est une menace de blocage du pays comme ils le firent en 1994 contre Clinton. Ce dernier eût l'habilité de retourner contre eux en agitant le spectre non d'un défaut de paiement mais d'un blocage pur et simple du pays en refusant le financement de l'endettement par une hausse des impôts ou l'augmentation du plafond de la dette publique. Ce peut être un choc externe de ce type causant la mort de l'euro.
RépondreSupprimerVendredi 18 janvier 2013 :
RépondreSupprimerJean-Claude Juncker a déclaré : Chypre est « un problème plus grave que la Grèce ».
Lisez cet article :
C’est Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe, qui a mangé le morceau, peu avant Noël : ni les marchés ni la presse n’ont l’air de réaliser qu’un pays de la zone euro pose aujourd’hui «un problème plus grave que la Grèce», lâchait le Premier ministre luxembourgeois face à quelques journalistes. Ce problème, à son avis «sous-estimé», c’est Chypre, minuscule république comptant pour moins de 0,2% du PIB des Dix-Sept…
Victime collatérale de la faillite de la Grèce, la petite île méditerranéenne appelle à l’aide depuis juin. Une affaire d’abord jugée bien anecdotique : qu’est-ce qu’une quinzaine de milliards d’euros face aux 400 milliards mobilisés pour le sauvetage grec ? «Chypre, ça n’a l’air de rien, et pourtant, c’est très compliqué», acquiesce à Berlin une source gouvernementale. D’ailleurs, sept mois après son appel au secours, aucun accord n’a pu être signé, jusqu’ici, entre le pays et la troïka des créanciers associant l’Europe, la BCE et le Fonds monétaire international.
Mafia russe.
Le «cas Nicosie» est épineux à deux titres. Sur le plan économique, le sauvetage des banques chypriotes - évalué à environ 9 milliards d’euros, selon l’audit encore confidentiel qui sera soumis lundi à l’Eurogroupe - est déjà voué à entrer dans les annales. Rapporté à la taille du pays, ce serait le deuxième plus gros du monde (50% du PIB), après le renflouement du secteur bancaire indonésien en 1997. Et en ajoutant l’aide de 7,5 milliards dont l’Etat a besoin pour boucler son budget et honorer le service de sa dette jusqu’en 2015, la facture pourrait dépasser… 92% de son PIB !
Sur le plan politique, ensuite, le dossier chypriote constitue un cocktail explosif : calendrier électoral néfaste, mafia russe, évasion fiscale et blanchiment d’argent. A son entrée dans l’Union européenne (UE) en 2004, Chypre a beau avoir fait moult efforts de ravalement de façade, son image de paradis offshore est redevenue terriblement gênante. Surtout en Allemagne où, fin 2012, a «fuité» un rapport des services secrets fédéraux évaluant à 20 milliards d’euros les capitaux russes mis au chaud sur des comptes chypriotes.
En campagne contre Angela Merkel, qui brigue un troisième mandat cet automne, la gauche et les Verts ont été les premiers à refuser que les contribuables allemands renflouent des banquiers présumés voyous. La CDU a dû emboîter le pas : «Nous exigeons la garantie que l’aide ira aux citoyens chypriotes et pas aux oligarques russes», réclamait ces jours-ci l’eurodéputé Markus Ferber.
Pour d’autres pays, comme la France, l’Italie ou la Slovaquie, le problème est surtout le dumping fiscal. Durant les négociations d’adhésion, l’une des priorités de Bruxelles fut que Chypre abolisse son alléchant système offshore offrant un accueil discret aux capitaux étrangers, taxés à seulement 4,25%. Désormais, toutes les sociétés basées dans l’île sont soumises au même taux d’imposition de 10%. L’attrait de Chypre n’en a pas souffert, sa fiscalité restant la plus basse de la zone euro : sur ce territoire grand comme la Corrèze, sont aujourd’hui enregistrées 270 000 compagnies - deux fois plus qu’en 2005 -, dont bon nombre de holdings de multinationales. En visite à Nicosie cette semaine, le sénateur français Philippe Marini ne s’est pas privé de dire au ministre des Finances ce qu’il pensait d’un «impôt sur les sociétés à 10% dans un pays qui demande un renflouement de 17 milliards d’euros». La France, espère-t-il, saura conditionner son aide à la fin de ce dumping fiscal. Un chantage identique à celui que les Européens avaient tenté - en vain - envers Dublin (qui a sauvé son taux à 12,5%), quand ils avaient volé fin 2010 au secours des banques irlandaises.
http://www.liberation.fr/economie/2013/01/18/chypre-le-moucheron-qui-agace-l-europe_875130
Vous rêvez par écrit. Une reprise mécanique serait le remplacement de ce qui est usé par ceux qui auraient encore les moyens de se payer ce remplacement. Croire que la vigueur des plans d'austérité permettrait une relance c'est croire que la Grèce est en train de s'en sortir (allez voir un papier du FMI dont on cause). C'est croire que l'Irlande est un succès (l'émigration est le moyen le plus utilisé pour réduire le chômage). C'est croire que la baisse de l'activité économique allemande n'est qu'un trou d'air (ce pays a de plus en plus de peine à vendre aux pays endettés pour cause d'austérité). J'en passe. Vous rejoignez ceux qui parlent de succès car le pays n'est pas techniquement en récession.
RépondreSupprimerLa crédibilité de ceux que vous rejoignez dans ce texte est plus qu'entamée. Elle est morte.
De toute façon, quelle est la différence fondamentale si la croissance annoncée est de 0.2%,-0.5 ou -0.8% ? Querelle d'experts, nuage de fumée ...
SupprimerAucune réforme structurelle n'est engagée, aucune décision ne va dans le bon sens et l'Union européenne gouverne au jour le jour avec, comme seul cap, le sauvetage du veau d'or qu'est l'euro.
Quand vous voyez en plus que les pseudo-experts des institutions internationales, à l'exemple de Blanchard au FMI, font des prévisions erronées, ce qui ne me surprend pas, on est plus face à un navet de série Z que dans une superproduction hollymoodienne pour faire dans l'allégorie cinématographique.
Je suis d'accord avec Olivier Berruyer que la croissance ne reviendra pas, tout au plus pourrons-nous la stabiliser entre 0,5 et 1% avec le modèle actuel : http://www.les-crises.fr/historique-pib-france/
RépondreSupprimerIl faut absolument trouver d'autres modèles et le plus apte me semble celui du néo chartalisme mâtiné de 100% monnaie...
Bonjour je lis vos articles de temps en temps et ce qui me plait,c'est que vous etes un patriote et fidèle à la Nation Française.Je voudrais vous faire juste une remarque qui est la suivante:Le capitalisme est plein effondrement et ne s'en relèvera pas,c'est la loi de l'entropie.Il faut lire le livre de Gary Leech,le Capitalisme génocide structurel de masse.Débarrassons nous de ce système mortifère qui risque d'emporter toute l'humanité.
RépondreSupprimerBien à vous.
@ Flo Pat
RépondreSupprimerEn fait, le niveau des bénéfices est élevé, pas autant qu’aux Etats-Unis (où il est au plus haut historique, plus encore qu’en 2007) mais pas loin, d’où le côté destructeur du néolibéralisme.
@ Démos
Bien d’accord. Je pense que le contexte historique (effondrement de l’URSS, « fin de l’histoire ») expliquent que nous n’ayons pas encore réussi à changer.
Bien d’accord également sur les politiques menées. Mais il suffit d’une petite reprise de l’endettement global pour faire repartir la croissance (une croissance à crédit comme dans les années 2000).
@ Cording
J’ai tendance à penser que cela n’arrivera pas.
@ BA
Merci.
@ Anonyme
Je crois malheureusement que vous n’avez pas du tout compris ce que je veux dire. Je dénonce les politiques menées en Grèce depuis le début 2010, idem sur l’Irlande. Je critique les politiques d’austérité depuis le début également. Mais il est important de réfléchir aux scénarii d’évolution économique pour mieux s’insérer dans le débat public.
@ A-J
Je pense qu’il ne faut sous-estimer l’impact que pourrait avoir une reprise (même légère) de l’endettement. 1 point de PIB de dette de plus, c’est 1 point de croissance de plus pour l’économie (moins le solde commercial probablement négatif). Et par rapport au stock de dette, cela ne se verrait pas trop. C’est le scénario des années 1990 qui pourrait se reproduire.
Il faut que j’étudie le néo-chartalisme.
@ Nordine
Merci. Auriez-vous un bon lien vers un résumé de ce livre ?
le bon résumé est sur l'excellent blog Mecanopolis
Supprimerhttp://www.mecanopolis.org/?p=26089
bon sur ce blog il y a aussi des musulmans éclairés
Sic
Merci d'avoir pris la peine de me répondre.
RépondreSupprimerVous reprenez une déclaration de je ne sais plus qui disant que 2013 serait la suite de la crise et que la sortie de la crise est en vue pour 2014 et y croyez.
L'antienne d'une sortie de crise après un temps supérieur à celui de ma mémoire a déjà servi. Elle a même servi trop souvent. Sa répétition m'a mis la puce à l'oreille et m'y a rendu allergique.
Je peux très bien n'avoir rien compris à un article disant que la sortie est possible en 2014. Pêle-mêle, "Des facteurs de reprise pour 2014 - si l’année 2013 a toutes les chances d’être une nouvelle année de crise, cela est moins évident pour 2014 - favoriser une reprise dans un second temps - une reprise mécanique a fait suite à l’effondrement des marchés automobile et immobilier - il y aura moins d’efforts à faire à partir de 2014 et la politique gouvernementale ne pèsera plus autant sur la croissance - la demande internationale et la croissance mondiale pourraient finalement aider l’Europe"
Dans ce cas, je prends une leçon de débat public. Vous reprenez une thèse vraiment pas crédible, la défendez avec beaucoup de précautions mais la défendez. Vous expliquez ensuite que ça ne va pas concerner les gens comme moi mais que les politiques se féliciterons de leur succès. J'en conclus qu'une thèse débile peut être reprise, être défendue puis mise en doute très doucement pour ne pas choquer le chaland.
Je prends note de la leçon et je prends note que toute déclaration peut être considérée comme faite avec des arrières pensées comme l'idée de saper une opinion à la base. Vous me donnez là une leçon de rhétorique.
Si j'ai encore rien compris à vos écrits, je vais chercher leurs arrières-pensées et ne pas les prendre pour argent comptant.
@ Anonyme
SupprimerJe crois qu’on ne se comprend pas bien. Ce que je dis, c’est qu’il devrait y avoir un peu plus de croissance en 2014 qu’en 2013, mais que ce sera une croissance illusoire car trop limitée pour vraiment faire baisser le chômage ou progresser le pouvoir d’achat. En clair, ce léger surplus de croissance ne profitera qu’à une petite minorité (d’où le terme de « reprise illusoire »).
D’autres personnes, qui se sont exprimées ici, estiment qu’il n’y aura pas plus de croissance en 2014 qu’en 2013 du fait que tous les mécanismes qui expliquent notre affaiblissement économique seront toujours opérationnels en 2014. En simplifiant, on pourrait dire qu’ils prévoient une croissance nulle en 2013 et 2014 quand moi, je pense que l’on pourra faire mieux en 2014, sans doute au-delà de 1%, pour toutes les raisons que j’ai expliquées, notamment le fait qu’après l’effondrement d’un marché, il y a souvent un rebond (c’est ce que j’avais prédit en 2009 pour les Etats-Unis notamment).
Cela est important pour le débat public car nos adversaires ne manqueront pas de nous renvoyer de mauvaises prédictions dans plus d’un an si nous sortons formeilement de la récession. Si nous avons dit que la récession se poursuivrait et qu’elle ne le fait pas, alors, nous perdrons en crédibilité (cf prédictions sur la fin prochaine de l’euro, que j’ai toujours refusées de faire). Du coup, il nous revient d’essayer d’anticiper le cycle économique, pour assurer la crédibilité de mon discours.
Ce que je dis ici ne vaut que pour la France, pas pour les autres pays européens. J’ai dénoncé les politiques menées en Grèce depuis le début si vous voulez vérifier dans le blog.
Effectivement, si une sortie purement formelle de la récession a lieu en 2014, ces gens hurleront à la reprise, au succès de leur politique. Ils ridiculiseront tout contradicteur.
SupprimerJe pense avoir compris votre mouvement. Face à ces gens, admettre une reprise formelle leur coupe l'herbe sous les pieds. Je déteste devoir accepter de me faire tordre le bras.