Contrairement
à ses promesses de campagne, Nicolas
Sarkozy n’avait que freiné les négociations d’entrée d’Ankara dans l’Union
Européenne. Mais avec l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, la
diplomatie française vient de relancer ce processus qui n’a aucun sens.
La
Turquie n’est pas un pays européen
Contrairement
au choix de The Economist de mettre
le pays dans la section Europe, il faut rappeler ce simple fait
géographique et sur lequel on ne pourra jamais revenir : la Turquie ne
fait pas partie de notre continent et il est donc aberrant d’entamer des
négociations d’entrée. Si Ankara pouvait accéder à l’Union Européenne, pourquoi
ne pas accepter le Liban, Israël ou même, rêve de certains, les
Etats-Unis ? Intégrer la Turquie changerait la nature du projet européen.
Qui plus
est, comme
le rappelle Laurent de Boissieu, le Général disait qu’il voulait une Europe
européenne, et non une Europe étasunienne. Or, la candidature d’Ankara est
largement soutenue par les Etats-Unis, étant donnés les liens qui existent
entre les deux pays. Cela reviendrait à renforcer plus encore l’influence de
Washington sur cette Europe qui ne semble pas toujours vouloir être européenne.
La coopération avec la Turquie passe bien plus par une activation de l’Union
pour la Méditerranée.
Enfin, on
voit bien depuis trois ans que l’Europe souffre de son manque d’homogénéité.
Ajouter la Turquie dans l’UE ne ferait qu’accroître ce problème, en y ajoutant
en plus une dimension culturelle importante. En outre, il est bien évident que
laisser rentrer un pays de 73 millions d’habitants, où le SMIC est à 400 euros
par mois représenterait une
immension pression à la baisse sur les salaires de l’UE, sans parler des
potentielles conséquences migratoires…
Mettre
fin aux négociations