mardi 26 mars 2013

A Chypre, l’UE touche à nouveau le fond


Bien sûr, le nouvel accord auquel les autorités sont parvenues dimanche soir est moins injuste que le premier. Néanmoins, cette crise démontre à nouveau à quel point l’Union Européenne est non seulement extrêmement mal construite, mais qu’en plus elle est ingérable.

Un parasite fiscal et un casino bancaire (de plus) dans la zone euro

Nul doute que la plupart des citoyens des pays européens n’avaient pas forcément en tête que la zone euro comprenait Chypre. La crise des dix derniers jours aura donc révélé que la zone euro accueille un parasite fiscal en soin sein, où de l’argent sale russe serait recyclé, et pratiquant un dumping fiscal puisque le taux d’imposition sur les sociétés y est de seulement 10%. Enfin, le secteur financier y a fait n’importe quoi, aboutissant à une situation de faillite, à l’origine de la crise.

En effet, le secteur bancaire pesait plus de 7 fois le PIB du pays, comme le rapporte Olivier Berruyer dans le papier le plus documenté sur le sujet que j’ai pu lire. Tout le problème est que Chypre n’est pas le seul parasite fiscal / casino bancaire de la zone. Malte semble réunir les mêmes caractéristiques. Pire, le ver semble être au cœur du fruit puisqu’Olivier Berruyer révèle que le secteur bancaire luxembourgeois pèse la bagatelle de 21,7 fois le PIB, trois fois plus que la tour de Babel chypriote qui vient de s’effondrer. On serait curieux de savoir ce qui s’y passe vraiment…

Bref, au nom de la « concurrence libre et non faussée », l’UE a laissé faire absolument n’importe quoi au secteur bancaire et impose aujourd’hui aux citoyens de payer la note, comme l’a bien souligné Frédéric Lordon. Car les 17 milliards nécessaires au plan chypriote doivent permettre la recapitalisation d’un secteur bancaire en faillite. Ce n’est pas la dette publique qui coule le pays, mais un secteur bancaire beaucoup trop important et qui a perdu des paris fous.

Le vrai visage de cette mauvaise Europe

De manière hallucinante, les ministres des finances européens n’ont obtenu qu’une remontée à 12,5% de l’impôt sur les sociétés comme prix aux 10 milliards apportés par le MES. Bref, ils laissent faire le dumping fiscal… Mais, ce n’est pas tout, alors que l’euro était sensé protéger notre épargne, les citoyens des pays européens ont bien compris que ce énième mythe européen était faux quand les eurocrates ont réclamé une taxe exceptionnelle de 6,75% sur tous les dépôts bancaires.

On reste également songeur devant l’inconséquence de ces eurocrates, qui ont pourtant mis neuf mois pour répondre à la demande chypriote et dont le plan a été instantanément rejeté par la population comme par les parlementaires de l’île. Le nouveau plan est mieux conçu puisqu’une banque est mise en faillite ordonnée, ce qui sanctionnera ses actionnaires. Bien sûr, les gros déposants vont perdre (on parle de 30% au-delà de cent mille euros) mais les petits seront totalement épargnés.

Bref, l’UE n’aura pas su gérer l’annonce d’un 5ème plan (sur 17 membres), devant revenir à l’ouvrage instantanément. Elle a montré qu’elle était capable de procéder à une saisie partielle de l’épargne de tous les ménages, y compris modestes. Heureusement, les parlementaires chypriotes ont eu le bon sens de refuser ce diktat scandaleux. Bref, à l’issue de cette crise, l’UE est nue. Elle ne protège ni nos emplois, ni notre épargne et encore moins de la spéculation. Et la dérisoire réforme bancaire ne change quasiment rien à un secteur financier qui reste hors de contrôle.

Le nouveau plan est meilleur que le précédent mais il nous rappelle cruellement que les eurocrates ne reculent devant rien pour sauver leur veau d’or, à moins que les politiques se réveillent, que cette zone euro est totalement ingérable et qu’il y a urgence à transformer la monnaie unique en monnaie commune.

27 commentaires:

  1. Il y a surtout urgence à sortir de l'UE

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  2. Je vous trouve plutôt "gentil" avec ce nouveau plan. Certes, il va épargner les petits déposants, mais la fuite des capitaux a déjà commencé, le pays va plonger dans la récession, et il y a une perte de confiance dans les banques avec le risque de panique bancaire dans tous les pays en difficulté.

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    1. J'ajoute que tout ceci s'est fait d'une façon antidémocratique, sans que le peuple ni le parlement soit consulté.

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  3. Moi j'ai demandé à ma banque de me préciser par écrit qu'elles étaient les garanties. je compte ien retirer mon argent de France car je pense que la réalité française va continuer à se dégrader !

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    1. Il n'y a pas de doute, la réalité française continuera à se dégrader, si tous les Français font comme vous.

      A propos, où allez-vous le planquer, votre pognon? en Allemagne?

      Torsade de Pointes

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    2. @Exvil,
      non seulement votre comportement n'est pas très civique, mais surtout, il n'est pas très rationnel. Croyez-vous si peu en la solidité des institutions françaises? Je veux bien croire que la situation en France va se dégrader du fait de l'appartenance à l'eurozone, mais ramener la France au niveau de Chypre n'a pas de sens! C'est comme si vous nous compareriez à l'Irlande: c'est paradoxalement notre taux d'imposition qui nous sauve...
      Je ferais le raisonnement inverse: si jamais la France, 5è puissance économique mondiale pour encore quelques temps, se trouvait dans le même état de délabrement que Chypre, croyez-vous sincèrement que d'autres pays se porteraient beaucoup mieux? Sans doute pas, et vous ne pourrez pas planquer vos sous ailleurs, même en Allemagne...


      CVT

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    3. On peut retirer son argent de votre banque pour acheter une vraie monnaie comme le dollar ou le franc suisse, le yen! Pourquoi pas le placer dans une banque allemande en France?

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    4. @anonyme,
      deux questions: vous souhaitez retirer quels montant? Toute somme de plus de 7500€ doit être signalée au Trésor (ce serait trop simple, sinon...) et en général, il faut 48h ouvrées pour sortir 10000€ d'un compte en banque. Enfin, une sortie massive de capitaux ne ferait que précipiter TOUTE LA ZONE EURO dans un crise systémique, et changer en JPY ou en CHF ne sauvera pas vos éconocroques...

      Autrement, une banque allemande ouverte en France n'est pas allemande: elle est de droit française, donc libellée en euros "français". Ce qui signifie que vous n'aurez ni plus ni moins de garanties que dans n'importe quelle autre banque française (cf HSBC, ex-CCF et filliale d'une banque anglaise).


      CVT

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    5. J' ai de l' Or ,des lingots , achetés en Allemagne et Autriche sans la taxe d' achats de 8% pratiqués en France. J' ai acheté de l' Or pour la première fois en 2007 ( X2 depuis ).

      Beaucoups se sont moqués à l' époque, m'ont pris pour un dingo....aujourd'hui, il me demande des conseils.

      Quant aux Russes, où ils créaient leur paradis fiscal ou je leurs conseille Singapour ou l' Asie ( Hong Kong par exemple ) .

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  4. @Laurent Pinsolle,
    une question de vocabulaire: pour les Allemands (et j'ai cru le comprendre aussi pour les Finlandais), l'euro est déjà une monnaie commune! C'est ainsi qu'il désigne la devise de l'eurozone. Alors qu'en France, on nous a vendu le terme "monnaie unique"...
    Ce n'est pas un hasard, je crois: j'ai l'impression que d'un point de vue technique, tout est prêt pour repasser à un système de change à parités révisables. Les réticences sont uniquement politiques, et non techniques... Bien des politiciens devront alors admettre que non seulement ils se sont trompés, mais surtout qu'ils ont induits massivement des gens en erreurs, le plus souvent de bonne foi, ce qui pour moi est encore plus grave...

    CVT

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  5. Il faut écouter la péroraison de B. Guetta ce matin à 8 h 20 sur France Inter.
    Toutes les vertus d'un côté : les plans de l'Eurogroupe, même celui de la semaine dernière, tous les vices de l'autre : l'Etat chypriote, affreux paradis fiscal dont le gouvernement ne contrôle rien et passe son temps à protéger les avoirs douteux de riches venus principalement de Russie.
    Que le Luxembourg surtout, ou bien la Belgique, voire le RU (mais ce pays n'intéresse pas Guetta puisqu'il a refusé l'euro) servent bien plus de blanchisseuses depuis au moins une génération ne lui vient pas à l'esprit. Il faut les éructations de Mélenchon quelques minutes plus tard pour le lui rappeler.
    Le fait que la libre circulation des capitaux, sanctifiée par tous les traités européens récents, soit à l'origine, ou entretienne l'existence des paradis fiscaux encore moins. Que sa chère construction européenne a été élaborée pour que les rentiers de tous horizons fassent prospérer leurs avoirs, progressivement au détriment des travailleurs, puis des citoyens et contribuables par le biais du budget des Etats appelés à la rescousse, il ne peut se résoudre à l'admettre.
    Que la décision soudaine de taxer tous les comptes, puis uniquement ceux de plus de 100 000 euros soit un dispositif rétroactif et porte atteinte au droit de propriété le plus élémentaire, puis provoque une panique bancaire avec retrait des espèces, à Chypre, puis ailleurs par crainte ou effet domino, ça le dépasse.
    Qu'obliger le parlement d'un Etat souverain à avaler une couleuvre qu'il a osé vouloir refuser quelques jours avant, un petit caillou dans la chaussure.
    Que l'UEM est une tyrannie bancaire qui doit être renversée et ses thuriféraires pendus haut et court, il s'en rendra peut-être compte lorsqu'il se trouvera lui-même au bout de la corde. Et encore.
    Francis Commarrieu.

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  6. @Francis Commarrieu,
    "Ah ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne..." :-). Sinon, vous avez raison d'insister sur la liberté de circulation des capitaux: elle est surtout à l'origine de la ruine de Chypre. Il y a deux semaines, il semble qu'on ait assisté à une fuite massive de capitaux de l'île: donc certains savaient déjà que le pays allait se casser la gueule! En gros, cette liberté de circulation est bien à l'origine du mal qui touche l'UE, car elle empêche toute véritable souveraineté économique en favorisant l'évasion fiscale et la spéculation, deux plaies à l'origine de la crise financière...
    Vivement le retour du contrôle des changes!

    CVT

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    1. Entièrement d'accord avec le contrôle des changes, mais c'est un simple minimum technique.
      Sans trop espérer ou craindre un retour à la Terreur de 1793 (mais il est toujours bon que les gouvernants se souviennent qu'un peuple peut leur tomber dessus quand ils rompent l'élémentaire contrat social justifiant leur privilège : ne faisons pas le jeu des dominants), il faudra bien une réforme en profondeur qui épure le personnel politique et administratif.
      Sinon, CVT, je ne vois pas très bien comment vous pourrez obliger des cadres qui ont fonctionné sur le modèle du laissez-faire et laisser-aller depuis trente ans à se prêter au jeu compliqué des contrôles sur les flux de capitaux, et à l'exercice périlleux de la souveraineté nationale.
      Trop pénible pour ces paresseux, trop à l'opposé de leurs moeurs cosmopolites qui leur font confondre l'aplatissement systématique devant les injonctions venues de l'étranger avec la paix.
      FC.

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    2. @FC,
      c'est LE grand drame de notre époque: nos gouvernants sont incapables de penser à la France comme pays indépendant et souverain. C'est sûrement le pire héritage de l'ère Mitterrand: la soumission aux éléments extérieurs, "aux grands vents" comme disait cyniquement Jacques Delors, architecte en chef de cette monstruosité qu'est l'UE.
      Je crois toutefois que tout n'est pas complètement perdu: il faut s'inspirer de la volonté d'indépendance que les gaullistes et les communistes ont défendu après au sortir de la deuxième guerre mondiale. Surtout regarder ce qui se fait partout dans le monde du côté des BRICS: ils démontrent que ce sont bien les NATIONS et pas les empires comme l'UE qui sont la clé de la réussite économique. En clair, en se donnant les moyens économiques et politiques de défendre nos intérêts, le pays pourra prospérer...
      De toute façon, les européistes seront balayés tôt ou tard car ils auront poussé la logique absurde de l'UE jusqu'au bout, un peu comme les commissaires politiques soviétiques furent éliminés par la chute de l'URSS. Malheureusement, cela se paie déjà au prix d'une dépression économique comme nous n'en avons plus vu depuis l'entre-deux-guerres.

      CVT

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    3. C' est marrant qu' on puissent isoler l' Iran du système swift et bloquer ses banques mais que nous en soyons incapables. Vu ce qu' a fait la Malaisie pendant la crise asiatique de 1997 en controlant les capitaux et aujourd' hui le Brésil, je ne crois pas une seconde que nous soyons pas capables.

      Nos dirigents sont simplement corrompus et pensent à l' apres-pouvoir comme Schoder directeur de Gazprom ou Sarkozy avec son projet de Hedge fund avec le Quatar

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  7. JEAN QUATREMER, NATHALIE DUBOIS :

    http://www.liberation.fr/economie/2013/03/24/chypre-cas-d-espece-pour-l-europe_890970

    Citation de leur papier :

    «D’autant qu’en l’état actuel des traités, Chypre, pour sortir de la monnaie unique, devrait aussi quitter l’UE… On l’imagine mal tenter un tel saut dans l’inconnu. Le pays n’y aurait guère d’intérêt. Après sa faillite, la place offshore perdrait tout crédit. L’Etat, obligé de restructurer sa dette, ne trouverait plus à se financer sur le marché. Le retour à la livre chypriote, dévaluée de 40% par rapport à l’euro, creuserait le déficit commercial. Bref, la faillite plus la sortie de l’euro, ce serait la peste plus le choléra.»

    On se demande bien où ils ont appris l’économie ces deux-là pour dire qu’une dévaluation creuserait le déficit commercial si en sortant de l’euro Chypre se mettait aussi en défaut sur sa dette extérieure. Voir ce cas de figure de sortie de l’euro étudié pour l’Espagne :

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65086

    Lorsque l’agence de notation « Moody’s » a dégradé la note de la dette française le 20 novembre 2012 elle signalait : «A la différence d'autres Etats souverains extérieurs à la zone euro qui affichent des notes également élevées, la France n'a pas accès à une banque centrale nationale pour le financement de sa dette dans le cas d'un dérèglement des marchés».

    http://www.journaldunet.com/economie/expert/52810/la-degradation-de-la-notation-de-la-france-par-moody-s-le-20-novembre-2012---quelle-credibilite.shtml

    En sortant de la zone euro Chypre pourrait retrouver une banque centrale nationale pour le financement de sa dette, mais je suis d’accord qu’une sortie de l’euro ne peut pas s’improviser à la dernière minute si on veut éviter un effondrement du système bancaire et un effet de panique. Idéalement il faudrait avoir déjà imprimé la monnaie nationale et il faut environ six mois pour imprimer une monnaie nouvelle selon une étude (rechercher sur Internet « Un consultant londonien primé pour son petit guide pratique de sortie de l’euro ») qui dit aussi à propos d’une sortie de la Grèce «Les autorités grecques doivent donc mettre en place les préparations nécessaires et faire ensuite l’annonce pratiquement en même temps que la sortie de l’euro, peut-être trois jours avant. Pendant cette brève période, un contrôle des capitaux devra être mis en place: concrètement, les Grecs n’auraient pas le droit de sortir d’argent du pays. «Il faut réduire au maximum la période de contrôle des capitaux», explique Roger Bootle».

    Ceci pour dire qu’une sortie de l’euro ne peut pas s’improviser à la dernière minute, ni même s’annoncer à l’avance pour les pays dont la monnaie va être dévaluée, mais il sera difficile de garder le secret, voir ce que dit cette étude pour faire face à cette impossibilité de maintenir le secret.

    Que va-t-il se passer pour Chypre maintenant ? Ça porte un mot dont les pays en difficulté et en cure d’austérité de la zone euro connaissent:«Récession»:

    http://www.francetvinfo.fr/le-maintien-de-chypre-dans-la-zone-euro-est-il-acquis_288669.html

    Qui va de pair avec l’impossibilité d’arrêter la progression de l’endettement. La décision prise pour Chypre va inciter l’épargne à quitter les pays du sud dont les PME connaissent déjà de grosses difficultés de financement sur les marchés, comme Jacques Sapir le rappelait hier pour l’Italie.

    http://www.youtube.com/watch?v=bsw7y0MhRTU

    Saul


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  8. Mardi 26 mars 2013 :

    Des mesures de contrôle strict des capitaux, "temporaires" selon le président chypriote Nikos Anastasiades, ont dû être mise en place pour éviter un "bank run" qui pourrait à lui seul causer la faillite de l'île. Bref, le bilan est lourd. "Chypre est un cas spécifique", a tenté de rassurer le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jeroen Dijsselbloem après avoir provoqué la stupeur dans l'après midi en sous-entendant que cette approche pourrait à nouveau être adoptée à l'avenir. La peur d'un précédent est bien là. D'autant que des craintes pèsent désormais sur une autre petite économie de la zone euro au secteur bancaire hypertrofié : la Slovénie.

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/banque/20130326trib000756035/chypre-apres-le-soulagement-l-heure-du-bilan-pour-les-marches.html

    Comment ça, les craintes pèsent désormais sur la Slovénie ?

    Mais les craintes pèsent aussi sur le Luxembourg.

    Les craintes pèsent aussi sur Malte.

    Les craintes pèsent aussi sur Jersey et Guernesey.

    Dans les mois qui viennent, les économies européennes qui ont un secteur bancaire hypertrophié vont subir le sort de Chypre.

    C'est le mektoub.

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  9. Laurent,

    La comparaison avec le Luxembourg prouve bien que le poids du secteur bancaire chypriote n’est que l’arbre qui cache la forêt.

    Vous semblez penser que les autorités de l’UE sont simplement incompétentes. J’estime pour ma part qu’un tel niveau d’incapacité devient peu crédible et qu’il existe forcément des intentions inavouées. Si c’est en fait le fond de votre pensée je comprends votre prudence puisqu’une critique du système qui dépasse la simple accusation d’incompétence exclut facilement du débat public celui qui la formule en raison de l’infamante étiquette « adhère à la théorie du complot ».

    Je pense que si certains membres des autorités de l’UE travaillent pour le compte de banques non européennes (au hasard, type Goldman Sachs…), alors absolument tout s’explique depuis de nombreuses années. Sur l’épisode que nous évoquons, on peut estimer que l’essentiel de la mission est d’ores et déjà rempli. Le message envoyé aux investisseurs de la planète est le suivant :

    « Il est risqué de déposer ses fonds dans l’Union Européenne ».

    Le reste n’est pour ces gens que du bonus : une banque européenne en moins, un racket sur la maffia russe auquel l’opinion publique adhérera (maffia qui risque toutefois de ne pas se rebeller de la même façon que les peuples), un autre racket sur d’honnêtes pigeons (chypriotes, russes et anglais, principalement), la provisoire survie d’une monnaie empoisonnée qui pour eux est décidément l’aubaine du siècle et, très hypothétiquement, un redressement de l’économie chypriote (sans doute le point le plus accessoire).

    Le « vrai visage de cette mauvaise Europe » n’est pas celui de l’incompétence et de l’obstination, ce serait trop facile ! C’est celui de la trahison.

    Cordialement.

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  10. Mardi 26 mars 2013 :

    1- D'abord, il y a eu la Grèce.
    2- Ensuite, l'Irlande.
    3- Ensuite, le Portugal.
    4- Ensuite, l'Espagne.
    5- Ensuite, Chypre.
    6- Demain, ce sera le tour de la Slovénie.

    Slovénie : Moody's abaisse la note de la deuxième banque du pays NKMB.

    L'agence d'évaluation financière américaine Moody's a abaissé mardi la note de la deuxième banque slovène NKMB, en raison des craintes concernant l'économie du pays membre de la zone euro, qui pourrait être contraint de demander une aide européenne.

    La note à long-terme de la NKMB, détenue par l'Etat, a été abaissée de deux crans de B3 à Caa2 par Moody's, la faisant passer au rang de valeur ultra-spéculative.

    En raison des problèmes de son secteur bancaire acculé par une montagne de mauvaises créances (7 milliards d'euros selon un rapport du Fonds monétaire international), la Slovénie pourrait devenir le prochain pays de l'UE à demander une aide de l'Union européenne, après Chypre.

    http://www.romandie.com/news/n/_Slovenie_Moody_s_abaisse_la_note_de_la_deuxieme_banque_du_pays_NKMB16260320131540.asp

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  11. La situation du secteur bancaire au Luxembourg est encore plus grave que certains ici ne peuvent l'imaginer. J'ai travaillé dans une banque française au Luxembourg, je suis donc contraint au secret mais si vous saviez...
    Et en France, il y a un grand établissement financier qui n'est pas loin de la situation technique de dépôt de bilan.
    Nous traversons une mutation économique qui va entraîner une chute systémique de pans entiers de nos économies.
    L'Europe s'effondre sous nos yeux tel un château de cartes, dans son discours à l'Assemblée Nationale du 05 septembre 1992, Philippe SEGUIN avait présenté le scénario que les peuples européens subissent actuellement, je vous invite à écouter le regretté Philippe SEGUIN sur le blog blogantieurope.unblog.fr.
    Le Président de l'Eurogroupe prévoit d'appliquer le plan chypriote à d'autres pays.
    JYB affirme ici même que nous sommes confrontés à l'Europe de la trahison, et bien, malheureusement, il a raison. L'Europe est infiltrée par des organisations occultes telles que BILDERBERG, organisation accusée par un procureur italien d'être à l'origine d'attentats. Les oligarques tuent par leurs actions et par leurs décisions, j'ai publié un reportage sur les saumons de Norvège (accord de libre échange avec l'Europe) qui démontre l'attitude criminelle de ces décideurs de Bruxelles qui ne bénéficient d'aucune légitimité démocratique.
    J'invite DLR à aller encore plus loin, nous ne devons pas nous contenter de dénoncer cette Europe là, nous devons la menacer d'en sortir, nous devons cesser de verser notre contribution qui génère une perte nette d'environ 7 milliards d'euros. Via le MES, nous venons de prendre en charge les pertes bancaires d'un pays européen à hauteur de 28 milliards d'euros, j'eus apprécié dans ce cas, bénéficier de la distribution des dividendes.
    Heureusement qu'il y a des Jacques SAPIR et des Laurent PINSOLLE pour nous informer et pour faire évoluer l'opinion publique, s'il y avait un référendum aujourd'hui à propos de l'Europe, nous aurions encore plus que les 55% de 2005. La droite, la gauche, ça ne veut plus rien dire, le clivage se situe au niveau du protectionnisme stratégique ou bien du libre-échange où les peuples subissent les effets négatifs des dumpings monétaires, sociaux, environnementaux, sanitaires et normatifs. Cette Europe n'est même pas démocratique, c'est l'Europe des voyous, de la corruption, des trafics, du lobbying, tout pour le fric, rien pour l'humain.
    Laurent GUIBERT.

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  12. Je ne comprends pas que NDA, à qui l'UE offre sur un plateau une pareille occasion, n'en dise toujours pas un seul mot sur son blog au jour d'aujourd'hui.

    Je ne comprends pas ce Monsieur ; j'ai bien peur qu'il n'ait pas la carrure.

    Sancelrien

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  13. @Sancelrien

    Se lancer trop vite dans les commentaires de l'actualité n'est jamais bon pour un homme politique. Il y a des journalistes pour cela. Prendre le temps de la réflexion et d'un minimum de recul ne peut pas faire de mal par ailleurs, surtout au vu de la manière dont évoluent les événements. On serait ainsi confronté, depuis la semaine dernière, à une fuite massive de capitaux, via les filiales à l'étranger de banques chypriotes (http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20130326trib000756128/chypre-menacee-par-la-fuite-des-capitaux.html). Dans tous les cas, c'est l'avenir même du plan de sauvetage qui risque d'être remis en cause, puisqu'il repose sur la participation des déposants de plus de 100 000 €. Que restera-t-il sur ces comptes après l'évasion massive de capitaux qui semble d'ores et déjà bien engagée ?

    YPB

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  14. @ Anonymes

    Sortir de son ordre juridique oui.

    Ce second plan est quand même moins pire que le précédent, même si la fermeture prolongée des banques pose problème. Ce n’est pas totalement antidémocratique puisque le Parlement doit se prononcer.

    @ Exvil

    Je ne le vous conseille pas. Les Etats pourraient finir par ne garantir que l’argent de leurs nationaux sur le territoire national et abandonner les nomades à leur sort (cf Islande). Je crois que le plus sûr pour un Français est de placer son argent en France dans une grande banque française. C’est ce qui me semble présenter le moins de risque.

    @ CVT

    Bien d’accord. En France, le terme monnaie unique représentait le remplacement de toutes les monnaies par une seule monnaie, la monnaie commune, une monnaie additionnelle aux monnaies nationales. En fait, il est toujours possible de revenir à une monnaie nationale (cf Tchécoslovaquie), mais si tout n’est pas prêt. Bien d’accord sur le rôle de la libre-circulation des capitaux.

    C’est bien pour cela que les Français devront se débarrasser du PS et de l’UMP pour un vrai changement.

    @ Abdel

    Mais l’or ne montera pas jusqu’au plafond. Très juste pour l’exemple de la Malaisie. Je ne pense pas que ce soit de la corruption, mais plutôt TINA.

    @ Francis

    Bien d’accord avec votre commentaire.

    @ Saul

    La ligne de défense des euro-béats repose sur deux murs en papier :
    - la dévaluation provoquerait une calamité (ce qui est invalidé par l’expérience)
    - la sortie d’une union monétaire provoquerait un cataclysme (idem)
    Dès que la réalité va démonter ces dernières lignes de défense, ils seront nus.

    Pour la nouvelle monnaie, pas besoin d’autant anticiper : il suffit de tamponner les anciens billets en mesure transitoire. Il faut plutôt de 3 à 4 mois pour imprimer les nouveaux. Il n’y a pas d’improvision car le manuel de transition est connu de tous (étude Tepper et bien d’autres) et les Trésor nationaux les ont sans doute.

    @ BA

    Très juste. Merci pour le rappel. Cela devient ridicule.

    @ JYB

    C’est un mélange d’incompétence, de courte vue et de dogmatisme principalement à mon sens.

    @ Laurent

    Merci. Lors des présidentielles, nous avions précisé que nous dénoncerions les traités européens, qui sont illégitimes de toutes les façons, donc sortie immédiate de l’ordre juridique européen. Je n’ai pas la même vision des choses sur Bilderberg ou GS.

    @ Sancelrien

    Il y a les communiqués sur le site de DLR.

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  15. Entretien avec J Sapir sur le blog de Nico
    La crise à Chypre et ses conséquences
    http://blogdenico.fr/entretien-avec-jacques-sapir-12-la-crise-a-chypre-et-ses-consequences/

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  16. @Laurent

    Je ne cherche pas du tout à avoir des interets avec l´or physique. J´accepte meme que l´Or stagne. C´est simplement une assurance si l´Euro se disloque

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  17. Aberrant ! Je viens de voir une publicité sur BFMTV, d'un organisme ventant les activités commerciales et professionnelles délocalisables au Maroc. "Nous sommes là pour accueillir". A un moment où la France connaît une grave crise économique il est pour le moins scandaleux de voir cela sur notre petit écran. Les chômeurs apprécieront !

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  18. les "seniors" ( Russes , Grecs , Libanais , Britanniques etc ... ) ne perdront rien ils auront siphonné leurs comptes bien avant que les banques chypriotes rouvrent sur l'ile

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