Le Figaro
affirme que « l’Europe
accélère contre les paradis fiscaux ». Mais outre le manque de
crédibilité d’une
annonce déjà faite il y a quatre ans par Nicolas Sarkozy et non suivie des
faits, la construction même de l’Union Européenne est un véritable bonheur
pour ces parasites des temps modernes.
Le
soufflé retombe à nouveau
En effet, on
nous a déjà fait le coup. Nicolas Sarkozy, jamais avare en effets d’annonce,
avait promis la « fin
des paradis fiscaux ». Dans la réalité, les sorties de la liste
noire de l’OCDE étaient totalement artificielles, comme
je l’avais expliqué. L’actualité récente a démontré qu’il n’en est rien, pour
les particuliers (voir
l’affaire Jérôme Cahuzac) comme les entreprises (voir
la polémique sur Apple). Dans la réalité, on attend toujours des
mesures concrètes pour se débarrasser de ces parasites.
Le
corps de l’article du Figaro est
moins optimiste que le titre, se demandant dès le début si « le soufflé pourrait retomber ». En
effet, alors qu’il note que le sommet de mercredi visait à tordre le bras à
l’Autriche et au Luxembourg, il affirme que « la pression européenne s’est relâchée, le Luxembourg lui-même s’est
raidi et le rendez-vous qui réunira les 27 dirigeants de l’UE risque de se
solder par une demi-mesure ». En effet, « Vienne et Luxembourg conditionnent toute remise en cause de leur secret
à une transparence fiscale accrue de la part des places financières
concurrentes ».
Bref, comme
d’habitude, nos dirigeants font des annonces spectaculaires que le détail des
mesures prises infirme complètement, comme
pour les différentes réformes bancaires, qui n’ont presque rien changé à
l’anachie financière qui nous a mené au bord du précipice en 2008. Ce
nouveau sommet a été un nouvel échec. François Hollande, a beau affirmé que
« le temps de l’impunité est terminé »,
absolument rien n’a été décidé et le bilan du sommet est encore plus maigre que
prévu. Nicolas
Dupont-Aignan a bien raison de qualifier le président d’inutile dans sa réaction
au sommet.
L’Union
Européenne, alliée des parasites fiscaux
Et le ver
est dans le fruit puisque plusieurs pays de l’UE peuvent être considérés comme
des parasites fiscaux. Outre l’Autriche et le Luxembourg, Malte,
Chypre, la Belgique, l’Irlande mais surtout la Grande-Bretagne en sont plus ou
moins, comme plusieurs Etats d’Europe de l’Est. Y-a-t-il seulement une
majorité d’Etats qui n’en sont pas ? Comment obtenir la moindre réforme puisque
certains Etats vivent justement du fait d’être des parasites fiscaux,
détournant l’épargne et la base fiscale des autres Etats ? On estime que
la France perd 40 à 80 milliards de recettes par an !
Mais, comme
le notait The Economist, les
progrès viennent des Etats-Unis, qui ont obtenu de l’Autriche et du Luxembourg
une plus grande transparence, qu’ils ont pourtant refusé à l’UE ! Comment
ne pas penser à la
phrase de Lordon qui disait qu’ « en
appeler au gouvernent mondial est le plus sûr moyen d’avoir la paix, entendre
pas de gouvernement du tout ».
L’UE organise l’impuissance des Etats, alors que notre projet
d’organisation européenne, présenté en 2009, permettrait demain d’agir avec les
pays qui le souhaitent, en
coupant les flux de capitaux d’avec ces parasites.
@Laurent Pinsolle,
RépondreSupprimerJ'ajouterais que bien des pays européens sont fortement liés par l'histoire à des paradis fiscaux (désolé, j'aime bien votre formule "parasite", mais ce n'est pas encore rentré dans les moeurs...). A tout seigneur, tout honneur, je commencerai par la France, dont dépendent les principautés d'Andorre et Monaco, et qui possède une partie des îles St Martin avec les Pays-Bas...
La couronne britannique possède les îles Anglo-Normande, ainsi que l'île de Man et d'autres îles antillaises comme les Caïmans. Passons à l'Allemagne, très liée à la Suisse et au Lichtenstein. Enfin, il y a l'Italie avec St Marin et...le Vatican!
Bref, tout le monde en profite, et c'est ça, la grande hypocrisie de la lutte contre les paradis fiscaux...
CVT
Bonjour,
RépondreSupprimerPour une partie des classes superieures (tendance liberale), la concurrence fiscale et la mise sous surveillance des etats par les marches (par la dette) fait partie de la "beaute" du projet europeen ! Ce n'est pas un hasard ou un defaut, cela fait partie des buts recherches.
Nous pouvons nous poser la question les prochaines élections européennes sont pour 2014 cela risque de faire mal ; les européistes peuvent tenter de sauver leur peau et de sacrifier les parasites fiscaux .
RépondreSupprimerQuand je dis cela risque de faire mal je n'avais pas encore lu "la quatrième nuit d’émeute a Stockholm " dont on nous vante sans arrêt les vertus de ce merveilleux pays et le meurtre d'un soldat a Londres par des musulmans soigneusement quasi passé sous silence par les merdias français
SupprimerBelle formule que les parasites fiscaux.
RépondreSupprimerQuand on voudra lutter contre eux on commencera très simplement par embaucher les 2000 à 3000 inspecteurs des impôts réclamés par les syndicats du secteur. Voilà des fonctionnaires qui seront immédiatement trèèès rentables. Parce qu'on peut frauder, envoyer ses éconocroques vers des destinations exotiques, ça laisse toujours des traces. Toujours.
Voici bien longtemps un voisin menait un peu trop grand train pour sa déclaration d'impôt. Ce qui a attiré l'œil d'un contrôleur qui a passé sa compta d'artisan transporteur au peigne fin. Sans rien trouver. Le contrôleur, opiniâtre, refile le dossier du train de vie à la police. Qui s'intéresse au transporteur. Et relève qu'il va régulièrement au Maroc y chercher des oranges. Un petit contrôle ciblé des douanes (troisième service public sur l'affaire) à Hendaye trouve deux belles palettes de chichon parmi les oranges... On n'a pas revu le voisin pendant toute sa longue villégiature méditative à l'ombre...
Aujourd'hui le fisc n'a plus les moyens humains de laisser un contrôleur gratter un peu sous le vernis. On peut les lui redonner sans attendre un gouvernement mondial. ;o)
J'ajouterai que, dans cette affaire de parasites fiscaux, comme dans tous les autres domaines d'ailleurs, la détermination des eurocrates à servir les intérêts des puissants associée à la couardise et au manque de vision de nos dirigeants, n'est-ce pas M. Hollande ? produit des effets désastreux. Sur l'économie, le moral et la confiance des Français.
RépondreSupprimer@ CVT
RépondreSupprimerIl faut la populariser… Très juste sur la France. Mais le Général de Gaulle avait organisé un blocus de Monaco pour mettre fin à certains abus. Il faut espérer que les gouvernements finissent par se rendre compte que la situation est intenable avec la fuite croissante de la base fiscale.
@ Anonyme
Très juste
@ Patrice
Le résultat de ce sommet démontre que l’on ne peut même pas y croire
@ Un partageux
Merci. Très juste sur les inspecteurs des impôts. C’est ce que vient de faire Londres je crois.
@ Démos
Bien d’accord.
A propos de l'Italie :
RépondreSupprimerMario Monti laisse derrière lui une dette publique de 1988,658 milliards d'euros, soit 127 % du PIB. Mario Monti a fait la preuve de sa nullité. Mario Monti a fait la preuve de son incompétence.
Concernant le secteur privé en Italie, lisez cet article :
Le Nord de l'Italie "au bord du précipice économique" (Confindustria).
La crise qui frappe l'Italie touche aussi le Nord très industrialisé et traditionnellement prospère qui est "au bord du précipice économique", a affirmé jeudi le patron des patrons Giorgio Squinzi.
Si le Nord s'effondrait, "il entraînerait à sa suite tout le pays qui retournerait en arrière de 50 ans et serait exclu de l'Europe qui compte", a déclaré M. Squinzi en ouverture de l'assemblée annuelle de la Confindustria, l'organisation patronale italienne, à Rome.
http://www.romandie.com/news/n/ItalieLe_Nord_de_l_Italie_au_bord_du_prpice_nomique_Confindustria_RP_230520131339-26-361755.asp
Leipzig, le 23 mai 2013 - Monsieur Hollande salue avec son courage et sa lucidité habituelles les réformes mises en oeuvre par Schröder, notamment celles qui sont relatives au marché du travail.
RépondreSupprimerVisiblement, passer les frontières produit des effets curieux sur notre "Président normal" : ennemi de la finance à Paris mais ami des banquiers dès qu'il franchit le Channel, conscient à Paris de l'existence d'une "tension amicale" entre Paris et Berlin mais épanoui et porté par un projet commun franco-germanique une fois à Berlin.
De deux choses l'une, ou il est schizophrène ou il se fout de nous. Faites vos jeux !