Le 14
juillet, François Hollande s’est attiré beaucoup d’ironies en proclamant la
sortie de crise. C’est que si techniquement, la France devrait bien sortir de
la récession, comme
je l’annonçais il y a 6 mois, il ne s’agira que d’une
timide éclaircie dont l’immense majorité de la population ne le ressentira
pas.
La
croissance, c’est maintenant ?
La prévision
économique est un sport délicat, mais il y a six mois,
j’avais publié un papier qui pronostiquait « une reprise en 2014 (certes) aussi faible qu’illusoire pour la grande
majorité de la population » et que « si l’année 2013 a toutes les chances d’être une nouvelle année de
crise, cela est moins évident pour 2014. En effet, un certain nombre de
facteurs semblent indiquer que nos économies pourraient légèrement repartir »,
ce
qui avait été confirmé en mars par la publication d’indicateurs positifs,
malgré la poursuite de la récession au premier trimestre, et probablement au
second pour la zone euro.
Je crois
qu’il est essentiel d’avoir un regard équilibré sur la situation, sous peine de
perdre de la crédibilité en faisant des prévisions trop catastrophistes. A ce
titre, le bulletin du GEAB devient
chaque jour plus ridicule : ils annoncent pour les trois à six mois à
venir une crise encore plus forte que celle de 2008 chaque trimestre depuis
le printemps 2009. Bien sûr, un jour, ils auront sans doute raison, mais à
force d’avoir crier au loup… Pour ma part, je persiste à croire que la zone
euro va sortir de la récession en 2014 et probablement dès le second semestre
2013, pour
les mêmes raisons qu’il y a 6 mois.
Les indicateurs
avancés de sentiment économique confirment en effet les anticipation d’il y
a six mois. Il y a trois raisons pour cela. Tout d’abord, les économies
européennes ont tellement souffert que le rebond sera en partie mécanique
(après 6 ans de baisse, en 2014, le marché automobile devrait au moins être
stable). Ensuite, devant
l’échec patent des politiques d’austérité, la vitesse de réduction des
déficits sera un peu moins grande, ce qui donnera un peu d’air aux économies.
Enfin, malgré des performances décevantes, la croissance pourrait repartir dans
les pays émergents.
Une
croissance aussi maigre qu’illusoire